Akademik

cicatriser

cicatriser [ sikatrize ] v. <conjug. : 1>
• 1314; lat. méd. cicatrizare
1 V. tr. Faire guérir, faire se refermer (une plaie). « Il léchait la plaie comme un chien pour la cicatriser plus vite » (Mac Orlan). Par ext. Le traitement a cicatrisé sa jambe.
Pronom. La brûlure ne se cicatrise pas bien. P. p. adj. Coupure mal cicatrisée. Fig. Une blessure d'amour-propre qui se cicatrise avec le temps.
2 V. intr. Se cicatriser. Une plaie qui cicatrise mal.
⊗ CONTR. Aviver, ouvrir, rouvrir.

cicatriser verbe transitif Fermer une plaie. Apaiser, guérir une douleur morale : Le temps cicatrise les douleurs.cicatriser (synonymes) verbe transitif Apaiser, guérir une douleur morale
Synonymes :
- adoucir
- calmer
- endormir
- guérir
Contraires :
- attiser
- aviver
- envenimer
- exacerber
- exaspérer
- raviver
- réveiller
- rouvrir
cicatriser verbe intransitif Familier. Avoir une peau qui se cicatrise de telle ou telle façon, en parlant de quelqu'un : Il cicatrise mal.cicatriser verbe intransitif se cicatriser verbe pronominal être cicatrisé verbe passif Se fermer, en parlant d'une plaie : Blessure qui est longue à cicatriser. S'apaiser, disparaître, en parlant d'une douleur morale.

cicatriser
v.
d1./d v. tr. Guérir (en parlant d'une plaie).
|| Fig. Adoucir, calmer. Le temps cicatrise les douleurs d'amour.
d2./d v. Pron. Se refermer, guérir (en parlant d'une plaie).

⇒CICATRISER, verbe.
A.— MÉDECINE
1. Emplois non factitifs. [Le suj. désigne une plaie, une blessure] Se fermer.
a) Emploi pronom. :
1. Il porte à la hanche une grande plaie qui finira sûrement par se cicatriser mais qui le fait encore souffrir.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, p. 275.
b) Emploi intrans. Blessure facile, lente, longue à cicatriser.
2. Emploi factitif-trans.
a) [Le suj. désigne un facteur favorisant la guérison] Faire qu'une chose se cicatrise. Cicatriser une blessure, écorchure :
2. Jusqu'alors j'avois à peine senti l'horreur de ma situation. Mais aussitôt que le repos commença à cicatriser mes plaies, je jetai les yeux autour de moi avec épouvante.
CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 2, 1810, p. 5.
Emploi abs. Les eaux, le repos, le temps cicatrise(nt) :
3. ... la nature offrait cependant une chance d'heureux succès, qui rendît votre entreprise possible. Elle consent à retisser certains tissus : elle cicatrise; elle refait de l'os.
VALÉRY, Variété V, 1944, p. 47.
P. méton. [Le suj. désigne un animé hum.; qqc. fait en lui qu'une plaie, qu'une blessure se cicatrise] :
4. Si l'on arrondit un peu les chiffres fournis par les courbes de cicatrisation, voici ce qu'on obtient. Un enfant de dix ans cicatrise une plaie de vingt centimètres carrés en vingt jours; et cette même plaie, un homme de vingt ans la cicatrise en trente et un jours; un homme de trente ans, en quarante et un jours; un homme de quarante ans, en cinquante-cinq jours; un homme de cinquante ans, en soixante-dix-huit jours; un homme de soixante ans, en cent jours. Un homme de cinquante ans met donc à cicatriser une plaie deux fois et demie plus de temps qu'un homme de vingt ans.
J. ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, p. 118.
b) Péj., vieilli. [Le suj. désigne un facteur de dégradation] Couvrir de cicatrices. La petite vérole lui a cicatrisé le visage (Ac. 1835).
B.— Au fig.
1. Emploi pronom.
a) [En parlant d'une blessure morale] S'atténuer, s'apaiser :
5. Vous qui avez écrit des pages admirables sur la jalousie, mon cher maître, et sur les ravages que produit dans l'imagination d'un amant la seule pensée des caresses d'un rival, vous devinez quel cuisant poison cette nouvelle versa sur ma blessure. Mai, juin, juillet, août, septembre, — il y avait presque cinq mois que Charlotte était partie, et cette blessure, au lieu de se cicatriser, était allée s'élargissant, s'envenimant...
P. BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 178.
b) Rare. [Le suj. désigne une pers.] Se consoler. Je suis quand même content de voir que tu te cicatrises vite (MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, p. 369).
Rem. Ce dernier emploi n'est pas attesté ds les dict.; on trouve d'autres ex. chez BLOY, Journal, 1895, p. 98 et BARRÈS, Les Amitiés françaises, 1903, p. 222.
2. Emploi factitif-trans. Faire oublier avec le temps les souffrances de l'âme. (Quasi-)synon. adoucir, apaiser, consoler :
6. ... l'homme ne garde que les souvenirs heureux, les autres, le temps les efface, et il n'est pas de douleur que l'oubli ne cicatrise, pas de deuil dont on ne se console. Le passé s'embellit; vus de loin, les êtres semblent meilleurs.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 125.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1300 cicatrizer (Chirurgie de l'abbé Poutrel, 60 r°, 12, ms. Reg. lat. 1211, Bibl. du Vatican ds Mélanges Lecoy, 1973, p. 543); début XIVe s. [date ms.] medecines chichatrisans (Frag. liv. de méd. ms. Berne A 95, f° 26 r° ds GDF. Compl.); XVe s. cicatriser (Jard. de santé, I, 190 ds GDF. Compl.). Dér. de cicatrice; suff. -iser; cf. lat. médiév. cicatrizare (XIIe s. ds Mittellat. W. s.v., 569, 23). Fréq. abs. littér. :140.
DÉR. Cicatrisable, adj. Qui peut se cicatriser. Attesté ds les dict. gén. dep. BESCH. 1845 qui demande si ,,ce mot, qui ne figure dans aucun lexique, ne pourrait pas être utilement employé``. Néanmoins, on ne rencontre aucun ex. ds la docum. []. 1res attest. XVe s. (Jard. de santé, I, 18 ds GDF. Compl.); attest. isolée; 1845 (BESCH.); de cicatriser, suff. -able.
BBG. — REY-DEBOVE (J.). La Déf. lexicogr. Cah. lexicol. 1966, n° 8, p. 83. — ROG. 1965, p. 110.

cicatriser [sikatʀize] v.
ÉTYM. 1314; du lat. méd. cicatrizare, de cicatrix. → Cicatrice.
———
I V. tr.
1 Faire guérir, faire se refermer (une plaie). || Cicatriser une plaie, une brûlure.Par ext. (le complément désigne la partie du corps où siège la plaie). || Le traitement a cicatrisé sa jambe.
Absolt. || Le repos cicatrise.
1 Le caporal (…) allait mieux. Sa blessure n'était point grave. Il léchait la plaie comme un chien pour la cicatriser plus vite.
P. Mac Orlan, la Bandera, XVII, p. 209.
2 Fig. Faire oublier (les souffrances de l'âme). Cicatrice (3.). || Cicatriser une blessure d'amour-propre, une plaie causée par un deuil, une séparation, une déception…, en adoucir la douleur. Apaiser, consoler, fermer, guérir.
2 (…) il irait se cacher dans une solitude où il finirait peut-être par cicatriser ses plaies et ne plus sentir que les sourdes douleurs dont tressaillent jusqu'à la mort les mutilés.
Maupassant, Notre cœur, II, VI, p. 203.
Absolument :
3 J'ai longtemps, pour mon compte, tenu ma plaie à l'état vif et presque à dessein (…) Puis je me suis dit par moments que c'était une séparation bien définitive; qu'il était trop simple à moi de penser à un retour, que rien chez vous ne saignait de mon côté et qu'il fallait songer à cicatriser aussi.
Sainte-Beuve, Correspondance, t. I, 308, 21 août 1833.
———
II V. intr. Se cicatriser. || C'est une blessure longue à cicatriser.
——————
se cicatriser v. pron.
1 Se fermer. || Sa plaie se cicatrise, s'est cicatrisée. || La blessure ne se cicatrise pas, saigne toujours.Syn. : cicatriser (intransitif).
2 (Blessure morale). S'apaiser.
4 Les pauvres femmes n'osent pas même avouer qu'elles ont éprouvé ce supplice cruel (la jalousie), tant il leur donne de ridicules. Une plaie si douloureuse ne doit jamais se cicatriser entièrement.
Stendhal, De l'amour, XXXVII, p. 141.
5 Cette blessure qu'il ne faut pas laisser se cicatriser, mais qui doit demeurer toujours douloureuse et saignante, cette blessure au contact de l'affreuse réalité.
Gide, Journal, 15 août 1934.
CONTR. Aviver, ouvrir, rouvrir. — Saigner, vif (être à vif).
DÉR. Cicatrisable, cicatrisant, cicatrisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.