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fortification

fortification [ fɔrtifikasjɔ̃ ] n. f.
• 1360; lat. fortificatio, de fortis « fort »
1Action de fortifier une place, de la munir d'ouvrages défensifs. Travailler à la fortification d'une position clé.
2(XVe) Souvent plur. Ouvrage défensif, ou ensemble des ouvrages fortifiés destinés à la défense d'une position, d'une place. bastion, blockhaus, casemate, citadelle, 1. enceinte, 3. fort, forteresse, fortin, redoute, 1. tour. Fortification romaine. oppidum. Fortification arabe. casbah, ksar. Fortifications dominantes du Moyen Âge : escarpements et fossés avec pont-levis. ⇒ 1. château (fort). Fortifications rasantes de Vauban. Fortifications permanentes. Fortifications naturelles : obstacle naturel qui protège (une position stratégique quelconque).
Emplacement des anciennes fortifications entourant Paris. Abrév. fam. (1920) vieilli Les fortifs [ fɔrtif ].

fortification nom féminin (latin fortificatio, -onis) Art ou action d'organiser, au moyen d'ouvrages militaires, la défense d'une région. Ouvrage de défense militaire : Les fortifications de Vauban.fortification (expressions) nom féminin (latin fortificatio, -onis) Fortification naturelle, élément naturel favorisant la défense.

fortification
n. f. Action de fortifier un lieu.
|| (Souv. au Plur.) Ensemble d'ouvrages destinés à défendre une ville, un point stratégique.

⇒FORTIFICATION, subst. fém.
A.— Gén. au sing. Action de fortifier (une position, une place, une région), de construire des ouvrages de défense. On travaille à la fortification de cette place (Ac. 1835, 1878). Elle [la Grèce] s'opposait (...) plus ou moins ouvertement, à la fortification de la région de Salonique (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 179).
Absol., qqf. au plur. Art, manière de fortifier. Ce temps fut employé à me perfectionner dans les mathématiques, à étudier les fortifications et l'artillerie (SÉNAC DE MEILHAN, Émigré, 1797, p. 1578). En chemin je trouvai des ministériels qui parlaient de places, et disaient : il n'y en a point qui soit sûre. Comme j'entends un peu la fortification, je m'arrêtai à les écouter (COURIER, Pamphlets pol., Lettres partic., 2, 1820, p. 64).
B.— P. méton., au sing. et au plur. Ouvrage défensif, ou ensemble d'ouvrages défensifs, destiné(s) à protéger (une position, une place, une région) contre les attaques de l'ennemi. Les fortifications à la moderne [à Metz] enveloppent les fortifications à la gothique : Guise et Vauban sont deux noms bien associés (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 308). Le Maréchal (...) professait (...) que l'élément principal de la sécurité française était le front continu étayé par la fortification (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 15) :
1. Il se tourna, examina, vers le nord, la citadelle, tout cet amas compliqué et formidable de fortifications, les pans de murailles noirâtres, les plaques vertes des glacis, un pullulement géométrique de bastions, surtout les trois cornes géantes, celles des Écossais, du grand jardin et de la Rochette, aux angles menaçants...
ZOLA, Débâcle, 1892, p. 272.
SYNT. Fortification passagère, permanente; fortification de campagne; fortifications dominantes, rasantes; fortifications anciennes, antiques, modernes; fortifications romaines; fortifications inexpugnables; les fortifications du château, de la citadelle, des ports, de la ville; l'enceinte, le fossé, les tours des fortifications; ligne de fortification; ouvrages, travaux de fortification; élever, bâtir, abattre, raser, démolir des fortifications.
P. anal. Fortification naturelle. Obstacle naturel qui protège (une position stratégique quelconque) :
2. Sans doute y a-t-il trop de « nord » en moi pour que je sois jamais l'homme de la pleine adhésion. Ce nord, à mes yeux mêmes, comporte à la fois des fortifications naturelles de granit et de la brume.
BRETON, Manif. Surréal., 1er Manif., 1942, p. 193.
Spéc. et absol., au plur. Restes des anciennes fortifications de Paris. Je m'en vais, songeur, les mains derrière le dos, le long des fortifications, et je me trouve, sans savoir comment, dans des faubourgs perdus, plantés de maigres jardins (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 470).
Rem. Dans cette accept., on relève l'abrév. pop. fortifs ou fortifes, subst. fém. plur. Quand il avait dormi dans les fossés des fortifs l'autre fois, près des bastions, à la limite de Levallois, il avait été réveillé par des clameurs (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 445).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1360 « action de fortifier une place » (Rançon du roi Jean, A. N. KK 10a, f° 165 r° ds GDF. Compl.); 2. 1559 « ouvrage fortifié » (AMYOT, Arist., 39 ds LITTRÉ). Empr. au lat. fortificatio « action de fortifier ». Fréq. abs. littér. :411. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 807, b) 690; XXe s. : a) 409, b) 442. Bbg. Archit. 1972, p. 173, 211.

fortification [fɔʀtifikɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1360; lat. fortificatio, du supin de fortificare. → Fortifier.
1 Action de fortifier (une place), de munir d'ouvrages défensifs. || Travailler à la fortification d'une place, d'un point stratégique, d'une position clef.
2 (V. 1460; souvent au plur.). Ouvrage défensif, ou Ensemble des ouvrages fortifiés à la défense d'une position, d'une place. Abri (militaire), bastide, bastion, blockhaus, boulevard, camp (retranché), casemate, citadelle, enceinte, 3. fort, forteresse, fortin, place (de guerre), redoute, tour. || Détail des fortifications d'une forteresse, d'une place forte : archère ou archière, banquette, barbacane, barbette, batterie, bonnette, bretèche, capitale, caponnière, cavalier, chemin (couvert, de ronde), circonvallation, contrefort, contre-garde, contrescarpe, contrevallation, corne, coupole, couronne, courtine, créneau, crête, cuirassement, cunette, demi-lune, échauguette, embrasure, éperon, escarpement, esplanade, flanquant, fossé, fraise, frise (cheval de frise), gabion, glacis, gorge, grille, hérisson, hourd, lunette, mâchicoulis, magistrale, masque, merlon, meurtrière, muraille, palanque, parados, parallèle, parapet, pare-éclats, plongée, poivrière, poterne, ravelin, redan ou redent, réduit, rempart, retirade, saillant, sape, talus, tenaillon, terre-plein, tour, tourelle, trou-de-loup. || Fortification romaine. Oppidum. || Fortification arabe. Casbah, ksar. || Fortifications dominantes du moyen âge, consistant essentiellement en des escarpements et des fossés avec ponts-levis. Château. || Fortifications rasantes (préconisées par Vauban) en usage du XVIIe au XIXe siècles. || Fortifications de campagne, d'une armée en campagne. Retranchement; abri, boyau, tranchée; réseau (de fils barbelés). || Fortifications permanentes. || Fortifications bétonnées. || Ligne de gros et de petits ouvrages reliés par voies souterraines des fortifications modernes.
(1890). || Fortifications naturelles (falaise, défilé, contrefort rocheux…) qui protègent et renforcent une position stratégique.Battre en brèche, prendre d'assaut, démolir, démanteler, raser des fortifications. || Fortifications qui rendent une position imprenable.
1 Les villes chinoises n'ont jamais eu d'autres fortifications que celles que le bon sens inspirait à toutes les nations avant l'usage de l'artillerie; un fossé, un rempart, une forte muraille, et des tours (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, I.
2 M. le Maréchal de Vauban, qui a exercé pendant trente années la charge de Commissaire général des fortifications, a construit presque toutes les places fortes du Royaume; et de là, il est passé en usage de dire que ces places sont fortifiées suivant le système de M. de Vauban.
Laclos, Sur l'éloge de Vauban.
3 (…) on créa (au XVIIe s.) les enceintes munies de bastions, de manière à multiplier les feux et à les croiser en tous sens. La muraille de pierre, ou escarpe, cachée sous un parapet de gazon, rendue invisible par la contrescarpe; un dédale de lignes défendant l'accès des portes : tels étaient les caractères du système nouveau. Une place construite en rase campagne fut plus redoutable que les forteresses élevées sur les hauteurs. C'est le système des fortifications rasantes opposé à l'ancien système des fortifications dominantes.
A. Rambaud, Hist. de la civilisation franç., t. II, p. 209.
(Mil. XIXe) Spécialt. Fortifications entourant Paris (jusqu'en 1919); vestiges de ces fortifications, après leur démantèlement. || Se promener sur les fortifications ( Fortifs; aussi zone).
4 (…) une lutte au couteau sur le traditionnel gazon des fortifications (…)
P. Mac Orlan, Quai des brumes, XI.
Figuré :
5 (…) l'aspect des fortifications de consonnes par lesquelles la langue slave protège ses voyelles, sans doute afin de ne pas les perdre, vu leur petit nombre.
Balzac, la Fausse Maîtresse, Pl., t. II, p. 11.
DÉR. Fortifs.

Encyclopédie Universelle. 2012.