Akademik

clabauder

clabauder [ klabode ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1564 « aboyer »; de clabaud « chien courant », de clapper
Rare et Littér. Crier sans motif; protester sans sujet et de manière malveillante. aboyer, criailler. Clabauder sur, contre qqn. cancaner, dénigrer, médire. ⊗ CONTR. Taire (se); 1. louer.

clabauder verbe intransitif (peut-être de claber, variante dialectale de clapper) Aboyer hors des voies, en parlant du chien courant. Littéraire. Criailler contre quelqu'un, médire de lui. ● clabauder (synonymes) verbe intransitif (peut-être de claber, variante dialectale de clapper) Littéraire. Criailler contre quelqu'un, médire de lui.
Synonymes :
- cancaner (familier)
- commérer (familier)
- jaser
- médire

⇒CLABAUDER, verbe
A.— Emploi intrans. [Le suj. désigne un chien de chasse ou p. ext. un chien courant] Aboyer fort ou en dehors des voies, mal à propos. Je m'en suis allé pendant que les chiens, sur mes pas, recommençaient de clabauder (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, p. 241).
P. ext. [En parlant d'autres animaux] Les oies, les grenouilles clabaudent. Des canards clabaudaient, en pataugeant dans l'eau de la fontaine (DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 72).
Figuré
1. Crier à tort et à travers. Puis, quand un outsider est demandé, ils [les parieurs] clabaudent, ils crient comme si on les écorchait (ZOLA Nana, 1880, p. 1392).
2. Critiquer injustement une personne, médire. Clabauder sur, contre, qqc. ou qqn. Mais la nouvelle qui fit le plus clabauder le salon jaune, fut celle de la démission du sous-préfet (ZOLA , La Fortune des Rougon, 1871, p. 103). Il [le pays] (...) se vengeait en clabaudant sur le couple (R. MARTIN DU GARD, Vieille France, 1933, p. 1050).
B.— Emploi trans., fig. Faire savoir quelque chose de manière bruyante et peu discrète. S'il [le notaire] apprend, dans quelques mois, que Costals s'est marié, il clabaudera partout l'histoire de la lettre-parachute (MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, p. 1280).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. clabaudant. Qui se manifeste d'une manière bruyante. Je travaillais assidûment, allègrement, avec une jubilation entretenue tantôt intime et renfermée, tantôt clabaudante (A. ARNOUX, Zulma l'infidèle, 1960, p. 211). b) Le part. passé adj. clabaudé, au fig. Qui fait du bruit, qui tinte. Le bonheur comme l'or est un mot clabaudé. Il roule sur la dalle avec un bruit de dés (ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, p. 238).
Prononc. et Orth. :[klabode], clabaude [klabo:d]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Av. 1560 clabauder ses rentes « les dépenser en meutes qui aboient » (DU BELLAY, Disc. sur la louange de la vertu ds HUG.); 1611 « médire » (COTGR.); 1648 clabauder contre qqn (SCARRON, Virgile, IV, 180a ds RICHARDSON). Dér de clabaud; dés. -er. Fréq. abs. littér. :41.
DÉR. 1. Clabaudage, subst. masc. [En parlant d'un chien de chasse et p. ext. d'un chien courant] Fait d'aboyer en dehors des voies ou mal à propos. Attesté ds la plupart des dict. gén. Fig. et fam. Fait de criailler à tort et à travers. Si tu écoutes les clabaudages des bicots! (H.-R. LENORMAND, Le Simoun, 1921, p. 148). En partic. Fait de rapporter des médisances. Cette femme se refusait au clabaudage de petites nouvelles, à cette médisance de bas étage qui fait le fond de la vie en province (BALZAC, Œuvres diverses, t. 3, 1850, p. 229). Rem. On rencontre ds la docum. clabaudement, subst. masc. Fait de criailler à tort et à travers. Tous ces clabaudements et ce piaillement de basse-cour [des enfants] (MORAND, Fin de siècle, 1957, p. 181). []. Ds Ac. 1718-1932. 1re attest. 1567 (Cl. Gauchet ds DG); 1798 « cancans » (Ac.); de clabauder, suff. -age. Fréq. abs. littér. : 2. 2. Clabauderie, subst. fém., rare [En parlant d'un chien] Fait d'aboyer à l'approche d'étrangers. Ayant senti l'approche d'étrangers, les chiens de garde se mirent à s'agiter et à donner de la voix (...) des pas et des voix d'homme se mêlèrent à leurs clabauderies (T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 166). Fig. Parole malveillante (cf. clabaudage). Synon. médisance. Comment se fait-il qu'on puisse (...) écouter les clabauderies et les commérages des ménagères assemblées par groupes (É. FAURE, Hist. de l'art, 1914, p. 478). []. Ds Ac. 1694-1932. 1re attest. 1611 « criaillerie, médisance, accusation contre quelqu'un » (COTGR.); de clabauder, suff. -erie. Fréq. abs. littér. : 5.

clabauder [klabode] v. intr.
ÉTYM. 1564; de clabaud.
1 Rare. Aboyer fort et souvent (→ Basset, cit. 1).
1 Des chiens, dans le jardin galeux, clabaudaient à l'écho de leur voix (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, VI, p. 64.
Vén. Aboyer mal à propos, hors de la voie (en parlant des chiens de chasse).
2 Fig., littér. Crier sans motif; protester, faire des reproches sans sujet et d'une façon malveillante. Aboyer, criailler.Clabauder contre tout le monde. || Clabauder sur qqn. || On clabaude. Cancaner, critiquer, dénigrer, médire, rouspéter.
2 On me laissa clabauder, on m'encouragea même, on faisait chorus; mais l'affaire en resta toujours là, jusqu'à ce que, las d'avoir toujours raison et jamais justice, je perdis enfin courage, et plantai là tout.
Rousseau, les Confessions, VII.
3 J'habite à trop de milliers de mètres d'altitude au-dessus des bas-fonds où clapotent et clabaudent de tels sales papotages, pour que je puisse être éclaboussé par les plaisanteries d'une Verdurin, s'écria-t-il (Swann) […].
Proust, À la recherche du temps perdu, t. II, p. 96.
REM. D'abord considéré comme familier, ce sens est aujourd'hui littéraire ou relève du style soutenu.
CONTR. Taire (se). — Louer.
DÉR. Clabaudage, clabauderie, clabaudeur.

Encyclopédie Universelle. 2012.