commandant, ante [ kɔmɑ̃dɑ̃, ɑ̃t ] n. et adj.
• 1671; de commander
1 ♦ Personne qui a un commandement militaire. ⇒ chef; capitaine, 2. général. Commandant de place. Commandant d'armes. Commandant en chef, en second. Commandant de compagnie. ⇒ capitaine.
2 ♦ Titre donné aux chefs de bataillon, d'escadron, de groupe aérien dont les insignes de grade sont quatre galons. Être promu, passer commandant.
3 ♦ Officier qui commande un navire, quel que soit son grade. Le commandant est sur la passerelle. — Aviat. Commandant de bord. ⇒ pilote. La commandante vous souhaite un agréable voyage.
4 ♦ Adj. Fam. Qui aime à donner des ordres. Elle est un peu commandante. ⇒ autoritaire.
● commandant nom masculin Chef, personne qui exerce un commandement : Le commandant du poste, du navire. En Afrique, personne qui détient l'autorité administrative. Premier grade de la hiérarchie des officiers supérieurs dans les armées de terre et de l'air (ils portent 4 galons). Dans la marine militaire, tout officier supérieur ou, quel que soit son grade, tout officier commandant un bâtiment de guerre. ● commandant (expressions) nom masculin Commandant de bord, celui qui commande à bord d'un avion de ligne ou d'un vaisseau spatial. Commandant de police, officier de police du second grade de corps de commandement et d'encadrement de la police nationale. Commandant en chef, officier général exerçant le commandement d'un groupement de forces nationales ou alliées. Commandant militaire, officier général ou supérieur responsable de la sécurité d'un palais national ou d'une assemblée parlementaire. Commandant supérieur, général commandant les forces des trois armées stationnées sur un territoire extérieur, notamment outre-mer. ● commandant (homonymes) nom masculin comandant nom masculin
commandant, ante
n. m.
d1./d Celui qui exerce un commandement militaire. Commandant en chef.
d2./d Grade le plus bas dans la hiérarchie des officiers supérieurs, dans les armées de terre et de l'air.
d3./d Officier qui commande un bâtiment de guerre ou un navire de commerce.
— Appellation donnée aux officiers du grade de capitaine de corvette.
d4./d AVIAT Commandant de bord: pilote chef de l'équipage.
d5./d Commandant de cercle ou commandant: autrefois, dans les colonies françaises, fonctionnaire chargé d'administrer un cercle.
|| Par ext. Chef de subdivision.
|| (Afr. subsah.) Cour. Préfet, sous-préfet, chef de circonscription.
I.
⇒COMMANDANT1, ANTE, adj.
A.— Qui commande.
— En partic. Rime commandante (cf. commander I B 2 b). Rime en fonction de laquelle s'organise le poème. La rime du refrain, la rime commandante en « aine » (PÉGUY, Clio, 1914, p. 117).
— Spéc., MAR. Qui est à la tête, qui dirige; où se tient le commandement, d'où émanent les décisions. Le Charlestown, frégate commandante, et le Jack, furent obligés de se rendre (Voyage de La Pérouse, t. 1, 1797, p. XXXVII) :
• 1. J'y ai trouvé (...) un centre d'unité, qui est le commandant, ce qui assure l'exécution du plan, (...). Ce que j'ai tant désiré est enfin arrivé : une marine commandante, et une marine auxiliaire dont on a eu soin de ménager les intérêts de manière à ne pas l'humilier...
Voyage de La Pérouse, t. 4, 1797, p. 245.
B.— [Avec valeur intensive] Littér.
1. [En parlant d'une pers. ou de sa manière de se comporter, de s'exprimer, etc.] Autoritaire, impérieux. Cette langue [de Napoléon] par petites phrases commandantes (...) a été prise et employée par Balzac dans la bouche de ses types militaires, gouvernementaux (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1858, p. 539). Elle, sèche, noire, commandante, donne les instructions, fait fabriquer, prend les grands partis, décide (TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. F.-T. Graindorge, 1867, p. 60) :
• 2. ... tout de suite elle [la main d'Augustin] a commencé à frapper le fer doré d'une façon droite, sûre, commandante, sèche, fine, savante, tourne la tenaille d'un coup de poignet, présente l'autre face du fer et frappe de ce côté d'une façon d'homme musclé, exigeante, pleine de désirs, forçant à son désir, obstinée, voulant obtenir...
GIONO, Triomphe de la vie, 1941, p. 291.
2. [En parlant de la situation, du rôle d'une pers.] Qui permet d'exercer un pouvoir, une autorité. Ces bourgeois qui se sont créé un royaume, des sérails, un ministère, un gouvernement, une presse, des journaux, un théâtre, une vie commandante, vie d'orgueil et de plaisirs (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1868, p. 440) :
• 3. ... il organise sa vie autour de lui avec cette grande résistance à tous, cette force sauvage qui cherche pour lui la place toujours la plus haute et la plus commandante, (...). C'est un des plus grands soldats de la vie.
GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, p. 256.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :590. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 483, b) 381; XXe s. : a) 713, b) 1 038.
II.
⇒COMMANDANT2, subst. masc.
Personne qui détient un commandement militaire, quel que soit son grade. Commandant du fort, d'une colonne, d'un bataillon, d'un régiment, de l'artillerie. Le commandant du camp autorise les prisonniers à recevoir les visites de leurs familles (SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 253).
♦ [Dans une place, une ville de garnison] Commandant de place (vieilli), commandant d'armes. Officier ayant le plus d'ancienneté dans le grade le plus élevé et responsable des questions intéressant l'ensemble des corps de troupes de la place. Si vous voulez partir, il vous faut une autorisation du commandant de place (J. et J. THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, p. 100).
♦ Commandant en chef, commandant supérieur, commandant suprême. Commandant d'un groupe de troupes, de corps d'armées, d'armées. Général commandant supérieur des troupes, commandant supérieur des forces d'Afrique française libre, commandant suprême interallié. Les actes militaires du général en chef de l'armée d'Orient (...) relevaient du général commandant en chef des armées françaises (JOFFRE, Mémoires, t. 2, 1931, p. 335). Darlan (...) se décrète chef de l'État français en Afrique du Nord et commandant en chef des forces terrestres, navales et aériennes (DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 48).
♦ Commandant de région. Officier qui a le commandement d'une région militaire (cf. commandement I B 5 b ). Le territoire est divisé en régions. Les généraux commandants de région exercent le commandement sur les formations d'active et de réserve de leur région (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p. 177).
— Spécialement
♦ [Dans les forces navales, dans l'armée de l'air] Officier qui a le commandement d'un bâtiment de guerre, d'une force navale, d'une escadrille d'aviation, quel que soit son grade. Nomination d'un amiral américain comme commandant suprême dans l'Atlantique Nord (Combat, 19-20 janv. 1952, p. 4, col. 5).
SYNT. Amiral commandant général de la marine; amiral commandant en chef de la flotte de l'Atlantique; fonctions de commandant en chef des forces navales françaises libres; commandant de marine, des unités de marine, de sous-marin, d'un bateau de guerre; commandant d'une formation aérienne.
♦ [Dans les armées de terre et de l'air] Officier supérieur entre le grade de capitaine et celui de lieutenant-colonel et dont l'insigne comporte quatre galons :
• « Les nominations au grade de commandant et aux grades supérieurs ont lieu dans tous les corps exclusivement au choix, sauf en ce qui concerne le grade de commandant pour les médecins et pharmaciens de l'air. »
J. O., Loi n° 64-662 du 2 juill. 1964, p. 5866.
SYNT. Commandant de gendarmerie, de la garde nationale, de l'air. Passer commandant (à l'ancienneté); avoir/recevoir le grade de commandant; obtenir l'épaulette de commandant.
Rem. gén. 1. ,,Dans la marine, en parlant au commandant, on dit : « Commandant » tout court, et non « Mon commandant » comme dans l'armée, l'appellation s'appliquant à la fonction et non au grade`` (GRUSS 1952). 2. Le subst. fém. commandante s'emploie pour désigner l'épouse d'un commandant. Madame la commandante de place (ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 2, 1870, p. 462). Fam. La commandante. Une soupe excellente que j'm'ai régalé, et la commandante aussi (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 263).
Prononc. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1661 « chef (d'un parti) » (CORNEILLE, Sertorius, I, 1); 2. 1671 « celui qui a quelque charge dans une armée » (POMEY); 1679 commandant du regiment (RETZ, [G. E.] II, 352 ds IGLF); 1757 commandant en chef (Petit dict. de temps, ibid.). Part. prés. substantivé de commander. Fréq. abs. littér. :2 825 (Commandant-général : 10. Commandant-major : 4). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 656, b) 2 032; XXe s. : a) 3 880, b) 6 326.
1. commandant, ante [kɔmɑ̃dɑ̃, ɑ̃t] n.
ÉTYM. 1671; « chef (d'un parti) », 1661; du p. prés. de commander.
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1 Celui qui a un commandement militaire. ⇒ Chef; capitaine, général. — REM. Dans cet emploi, le mot est qualifié (en franç. mod.) pour éviter l'ambiguïté avec le sens 2. — Le centurion romain, commandant d'une compagnie de cent hommes. (Vieilli). || Commandant de place, commandant d'armes : dans une ville de garnison, L'officier le plus ancien dans le grade le plus élevé. || Le commandant de la 1re armée. Syn. : le général commandant (verbe) la 1re armée. || Commandant de régiment, de division, de corps d'armée (⇒ Général). || Commandant en chef; commandant en second. || Commandant de région. || Commandant de compagnie (⇒ Capitaine).
1 Il m'a demandé si je voulais devenir l'ordonnance du nouveau commandant de la compagnie.
P. Mac Orlan, la Bandera, VI, p. 68.
REM. Le fém. est rare.
2 Titre donné aux chefs de bataillon, d'escadron, de groupe aérien et à tous les officiers dont les insignes de grade sont quatre galons. || Être promu, passer commandant. || Le commandant est le moins élevé en grade des officiers supérieurs. — Commandant de gendarmerie, (anciennt) de la garde nationale. || Le commandant X. || Le Commandant Watrin, roman de A. Lanoux. — (Appellatif). || Mon Commandant (les personnes n'appartenant pas à l'armée disent : commandant).
2 A-t-on jamais entendu répondre autre chose, chez nous, que : « Bien mon Commandant. Oui mon Commandant. Merci mon Commandant. Entendu mon Commandant. »
Saint-Exupéry, Pilote de guerre, p. 13.
3 Officier qui commande un navire, quel que soit son grade. || Commandant de navire, dans l'antiquité grecque. ⇒ Navarque. — Commandant d'escadre. || Le commandant est sur la passerelle.
REM. Dans la marine, l'appellatif est Commandant, et non pas : mon Commandant.
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2. commandant, ante [kɔmɑ̃dɑ̃, ɑ̃t] adj.
ÉTYM. Av. 1694; du p. prés. de commander.
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1 Littér. Qui aime à donner des ordres, à commander. ⇒ Autoritaire, impérieux. || Elle est un peu commandante. — Voix sèche et commandante.
Encyclopédie Universelle. 2012.