comparaison [ kɔ̃parɛzɔ̃ ] n. f.
• fin XIIe; lat. comparatio
1 ♦ Le fait d'envisager ensemble (deux ou plusieurs objets de pensée) pour en chercher les différences ou les ressemblances. ⇒ comparer; analyse, jugement, rapprochement. Établir une comparaison entre...; faire la comparaison de deux choses, entre deux choses. Faire une comparaison avec. Mettre une chose en comparaison avec une autre (⇒ 1. balance, parallèle, regard) . Il n'y a pas de comparaison possible. Soutenir la comparaison. Terme de comparaison (cf. Commune mesure). Éléments de comparaison (analogie, différence, rapport, relation, ressemblance). Comparaison de textes, d'écritures. ⇒ collationnement , confrontation, recension.
♢ Adverbes de comparaison, qui indiquent un rapport de supériorité, d'égalité ou d'infériorité (ainsi, aussi, autant, comme, de même que, moins, plus). — Degrés de comparaison.
2 ♦ Loc. EN COMPARAISON DE.⇒ auprès (de), relativement (à), vis-à-vis (de); (cf. À côté de, à l'égard de, en proportion de, au prix de, par rapport à, en regard de). « Nous étions des géants en comparaison de la société [...] qui s'est engendrée » (Chateaubriand). — PAR COMPARAISON À, AVEC. Pour lui, c'est la misère, par comparaison à sa richesse passée. ⇒ comparativement. Absolt La plupart des choses ne sont bonnes ou mauvaises que par comparaison. — C'est sans (aucune) comparaison : incomparable (généralement beaucoup mieux, très supérieur). SANS COMPARAISON : sans hésitation. « J'aime bien mieux, sans comparaison, être ici » (Mme de Sévigné).
3 ♦ Rapport établi explicitement (par comme, tel, plus, moins...) entre un objet et un autre dans le langage; figure de rhétorique qui établit ce rapport. ⇒ allusion , image, métaphore. Comparaison qui accentue la différence. ⇒ antithèse, contraste. Le premier, le second membre d'une comparaison. « Gai comme un pinson », « prompt comme l'éclair » sont des comparaisons figées (des locutions). ⇒ comme. PROV. Comparaison n'est pas raison : une comparaison n'est pas un argument, ne prouve rien.
● comparaison nom féminin Action de comparer, de rapprocher des personnes ou des choses pour examiner leurs ressemblances ou leurs différences ; rapprochement : Faire la comparaison entre des prix. Linguistique Rapport de ressemblance établi entre deux termes d'un énoncé grâce à un troisième terme introducteur (comme, ainsi que, etc.). ● comparaison (difficultés) nom féminin Emploi Comparaison employé dans une locution prépositive. En comparaison de ou par comparaison avec sont plus couramment employés ; par comparaison à est moins courant, mais correct. ● comparaison (expressions) nom féminin En comparaison (de, avec quelque chose, quelqu'un), relativement à eux, eu égard à eux. Entrer en comparaison, soutenir, supporter la comparaison avec quelqu'un, quelque chose, leur être comparable. Hors de comparaison, se dit lorsque quelque chose, quelqu'un est jugé bien supérieur à quelque chose, quelqu'un d'autre. Par comparaison, en comparaison, comparativement ; d'une manière relative. Sans comparaison, indique que quelque chose est très différent de quelque chose d'autre, qu'on ne peut les comparer et, en particulier, que quelque chose se distingue par sa qualité. Terme, point de comparaison, objet choisi pour être comparé à d'autres que l'on veut apprécier par rapport à lui ; critère. Degré de comparaison, chacun des degrés d'une qualité exprimée par un adjectif ou par un adverbe. (Il s'agit du comparatif et du superlatif par opposition au positif ; les degrés de comparaison peuvent être relatifs ou absolus.) Subordonnée de comparaison, synonyme de subordonnée comparative. Comparaison sociale, tendance des individus à comparer leurs attitudes et capacités à celles d'autres individus. (Dans un groupe elle exerce une pression vers l'uniformité visant à réduire les divergences et à exclure les déviants.) ● comparaison (synonymes) nom féminin Action de comparer, de rapprocher des personnes ou des choses...
Synonymes :
- parallèle
En comparaison (de, avec quelque chose, quelqu'un)
Synonymes :
- à côté de
- en parallèle
- par rapport à
- relativement à
Grammaire. Degré de comparaison
Synonymes :
- degré de signification
Grammaire. Subordonnée de comparaison
Synonymes :
- subordonnée comparative
comparaison
n. f.
rI./r
d1./d Action de comparer, de mettre sur le même plan pour chercher des ressemblances, des différences. Faire, établir une comparaison. Trouver des éléments de comparaison.
|| Supporter la comparaison (avec): être digne d'être comparé (à).
d2./d GRAM Adverbe de comparaison, indiquant un rapport d'égalité, de supériorité ou d'infériorité. Aussi, plus, autant, moins sont des adverbes de comparaison.
|| Degrés de comparaison: degrés de signification d'un adjectif ou d'un adverbe de manière (positif, comparatif, superlatif).
d3./d Figure par laquelle on rapproche deux éléments en vue d'un effet stylistique. "Beau comme un dieu", "sec comme un coup de trique" sont des comparaisons fréquentes dans la langue courante.
rII./r Loc.
d1./d En comparaison de: par rapport à, proportionnellement à.
d2./d Par comparaison à, avec: relativement à. Par comparaison aux salaires, le prix des loyers est élevé.
|| (S. comp.) Se décider par comparaison.
|| (Empl. adv.) Incontestablement. C'est, sans comparaison, sa meilleure oeuvre.
⇒COMPARAISON, subst. fém.
A.— Acte intellectuel consistant à rapprocher deux ou plusieurs animés, inanimés concrets ou abstraits de même nature pour mettre en évidence leurs ressemblances et leurs différences. Comparaison de deux étoffes, de deux couleurs, de deux odeurs (Ac. 1835-1932). Comparaison des chiffres et des dates, de deux idées, entre ces deux idées, de textes, des prix, de la vie de province et de la vie de Paris; établir, faire une comparaison entre, avec... :
• 1. ... des comparaisons maladroites, blessantes et continuelles, avec ses frères et ses camarades, développent chez l'enfant une jalousie constitutionnelle.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 513.
♦ Terme de comparaison (infra C).
DR. Comparaison d'écritures. ,,Confrontation de deux écritures pour juger si elles sont de la même main`` (Ac. 1835-1932). Pièce de comparaison. ,,Pièce dont l'écriture et la signature sont authentiques comparée à une pièce tenue pour fausse`` (Ac. 1835-1932).
— GRAMM. Adverbe de comparaison (cf. adverbe commentaire gramm.). Degré de comparaison. Degré de qualité de l'adjectif ou de l'adverbe exprimé par rapport à un ou plusieurs éléments de repère. ,,Le premier degré, le comparatif, peut être formé d'une manière synthétique (meilleur) ou analytique (plus beau, moins grand). Le second degré, le superlatif [relatif], a les mêmes caractéristiques (le plus beau)`` (MOUNIN 1974). Subordonnée (proposition) de comparaison. Proposition subordonnée introduite par de même que, ainsi que, comme et impliquant une comparaison par rapport à la principale.
— Loc. prép.
♦ En comparaison de. Son lit lui parut plus moelleux, en comparaison de la couchette qu'il aurait occupée à Londres (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 185).
♦ Par comparaison avec. Le vide et le silence y paraissent lourds, presque inquiétants, par comparaison avec la foule, le bruit, les lumières qu'on a coutume d'y retrouver [au théâtre] (DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 111).
Absol. En comparaison. Par comparaison, loc. adv. Mon Dieu, que j'étais donc heureuse, par comparaison, voilà seulement une heure ou deux! (BERNANOS, La Joie, 1929, p. 678).
B.— P. ext. (avec une idée d'intensification). [Souvent avec une négation, un rapport d'égalité ou d'équivalence d'intensité ou de valeur existant ou non entre les deux objets de pensée] Il n'y a pas de comparaison possible entre ...; soutenir, supporter la comparaison avec ... :
• 2. Il n'est pas dans Florence un seul homme qui puisse soutenir la comparaison avec lui, dès qu'il s'agit du dévoûment et du respect qu'on doit aux Médicis.
MUSSET, Lorenzaccio, 1834, II, 4, p. 148.
— Loc. adv.
♦ Sans comparaison. [Avec un superl. et indiquant une supériorité] Infiniment, incomparablement. Il est sans comparaison, le meilleur d'entre nous. Cette ville est la plus riche, sans comparaison, de toute la région (Ac. 1932).
[Employé comme formule de politesse pour exprimer que la comparaison que l'on fait ne présente aucun caractère désobligeant] Il a fait, sans comparaison, comme le valet de la comédie (Ac. 1835-1932).
♦ [Pour faire sentir à son interlocuteur que deux choses ne sont pas à mettre sur le même plan] Point de comparaison! Trêve de comparaison!
C.— CRIT. LITTÉR., RHÉT. Rapprochement établi dans le langage entre deux termes que l'esprit lie en raison d'une certaine analogie, dans une intention poétique ou pour les éclairer l'un par rapport à l'autre. Comparaison juste, exacte; comparaison littéraire; prendre une comparaison, se servir d'une comparaison. La métaphore n'est qu'une comparaison dont un terme est sous-entendu (Ac. 1932). Beau comme le jour, prompt comme l'éclair, bavard comme une pie sont des comparaisons (Ac. 1932 ) :
• 3. Voltaire a regardé la comparaison comme un flambeau qui devait éclairer l'objet comparé. Moi je le regarde comme une glace qui réfléchit l'objet en le colorant. L'objet comparé doit se réfléchir dans la comparaison comme dans un prisme. Chateaubriand veut que ce ne soit qu'un ornement comme le chapiteau à la colonne.
CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1811, p. 58.
• 4. Goya feignait de trouver dans les événements en cours des sujets réclamés, en fait par ses instincts; Bosch semble les emprunter aux comparaisons et aux allégories qui peuplent les textes des prédicateurs ou des mystiques du temps, ou au bagage ésotérique des alchimistes.
HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, p. 322.
♦ Terme de comparaison (terme de log. et de gramm. entré dans la lang. cour.). Chacun des membres de la comparaison; objet auquel on compare un autre. Prendre un terme de comparaison, le premier, le second terme de la comparaison (cf. comparer ex. 2).
— Proverbe. Comparaison n'est pas raison. Une comparaison ne peut rien prouver.
SYNT. Comparaisons fines, délicates, charmantes; de jolies comparaisons; comparaison tirée de la Bible, d'Homère, de la mythologie; emprunter, reprendre une comparaison connue.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1174 comparisun « action de comparer pour noter les ressemblances et les différences » (G. DE PONT-STE-MAXENCE, St Thomas, éd. E. Walberg, 1307); fin XIIIe s. sans comparison (Trad. Ovide Remèdes d'Amour, 517 ds T.-L.); 1288 en comparison de (J. DE JOURNI, Dîme de pénitence, 825 ds T.-L.); spéc. XIVe s. gramm. degrez de comparaison (cité ds THUROT p. 168); 2. ca 1268 rhét. (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, III, 13, 4-6); 3. 1549 faire comparaison « rapprocher des personnes (ou des choses) avec la pensée d'établir un rapport d'égalité » (DU BELLAY, Deffence, éd. H. Chamard, II, 12 : Je n'ay entrepris de faire comparaison de nous à ceulx la, pour ne faire tort à la vertu Françoyse, la conferant à la vanité gregeoyse). Empr. au lat. class. comparatio « action de comparer », également attesté comme terme de gramm. et au sens de « exemple, parabole », dér. de comparo (comparer). Fréq. abs. littér. :2 249. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 440, b) 3 064; XXe s. : a) 2 275, b) 2 765. Bbg. HAMON (P.). Analyse du récit. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 138. — LEW. 1960, p. 56.
comparaison [kɔ̃paʀɛzɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1174, comparisun; lat. comparatio, du supin de comparare. → Comparer.
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1 Fait d'envisager ensemble (deux ou plusieurs objets de pensée) pour (en) chercher les différences ou les ressemblances. ⇒ Comparer; analyse, jugement, rapprochement. || Faire des comparaisons injustes, blessantes. || Établir une comparaison entre deux, plusieurs choses. || Faire la, une comparaison de deux choses, entre deux choses. || Juger par comparaison. ⇒ Comparativement. — Mettre une chose en comparaison avec une autre. ⇒ Balance, parallèle, regard. || Tel projet ne peut entrer en comparaison avec tel autre. — Il n'y a pas de comparaison possible. || Soutenir la comparaison. — … de comparaison. || Choisir un terme de comparaison. ⇒ Mesure (commune mesure), modèle, parangon. || Élément, échelle de comparaison. ⇒ Critère, échelle, niveau, pied, rapport. || Éléments de comparaison. ⇒ Analogie, différence, rapport, relation, ressemblance. — Comparaison de textes, d'écritures. ⇒ Collation, collationnement, confrontation, recension.
1 Comme nous ne connaissons rien que par comparaison, dès que tout rapport nous manque, et qu'aucune analogie ne se présente, toute lumière fuit.
2 Par la comparaison, je remue les objets, je les transporte pour ainsi dire, je les pose l'un sur l'autre pour prononcer sur leur différence ou sur leur similitude.
3 (…) elle avait l'esprit qui observe, qui fait des comparaisons, des remarques, des essais, et cela c'est un don de nature, on ne peut pas le nier.
G. Sand, la Petite Fadette, XXVI, p. 174.
4 La comparaison est faite par l'esprit, qui réunit les traits de ressemblance sous un même point de vue.
Lafaye, Dict. des synonymes, Similitude, comparaison.
5 (…) subir l'épreuve des comparaisons, affronter la critique, la jalousie, la concurrence, la raillerie et le dédain.
Valéry, Regards sur le monde actuel, p. 152.
♦ ☑ Loc. prov. Toutes comparaisons (de personnes) sont odieuses.
♦ Gramm. || Adverbes de comparaison, qui indiquent un rapport de supériorité, d'égalité ou d'infériorité (ex. : ainsi, autant, comme, même, de même que, moins, plus). — Degrés de comparaison. ⇒ Comparatif, positif, superlatif. || Comparaison d'égalité, de supériorité, d'infériorité.
2 ☑ Loc. En comparaison de… : si l'on compare avec… ⇒ Auprès, côté (à), égard (à l'), prix (au), proportion (en), rapport (par), regard (en), relativement, vis-à-vis. — REM. La langue classique utilise la locution à comparaison de.
6 (…) le peu que j'ai appris jusqu'ici n'est presque rien, à comparaison de ce que j'ignore et que je ne désespère pas de pouvoir apprendre (…)
Descartes, Discours de la méthode, VI.
7 (…) nous étions des géants en comparaison de la société (…) qui s'est engendrée.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 93.
♦ Absolument :
8 (C'est une aventure) À faire perdre la raison,
Et tous les maux de la nature
Ne sont rien en comparaison.
Molière, Psyché, I, 1.
♦ Par comparaison à… || Pour lui, c'est la misère, par comparaison à sa richesse passée. — Absolt. || La plupart des choses ne sont bonnes ou mauvaises que par comparaison.
9 On est parfait par comparaison aux états inférieurs.
Bossuet, Oraisons, VI.
♦ ☑ Sans comparaison, hors de comparaison. || C'est sans comparaison : c'est excellent, sans pareil, supérieur. || Préférer sans comparaison un lieu à un autre, le préférer de beaucoup, infiniment; sans hésitation.
10 J'aime bien mieux, sans comparaison, être ici.
Mme de Sévigné, 583.
3 Rapport établi entre un objet et un autre terme, dans le langage. ⇒ Allusion, image, métaphore. || Certaines comparaisons soulignent les différences, les oppositions. ⇒ Antithèse, contraste. || Comparaison juste, ingénieuse, poétique. — Le premier, le second membre d'une comparaison. || Parler par comparaison. || « Beau comme le jour », « riche comme Crésus », « gai comme un pinson », « prompt comme l'éclair », « bavard comme une pie » sont des comparaisons. ⇒ Comme. || Comparaisons et métaphores (cit. 1 et 5), en rhétorique.
11 Or, par comparaison (car la comparaison
Nous fait distinctement comprendre une raison,
Et nous aimons bien mieux, nous autres gens d'étude,
Une comparaison qu'une similitude),
Par comparaison donc (…)
Molière, le Dépit amoureux, IV, 2.
12 La métaphore ou la comparaison emprunte d'une chose étrangère une image sensible et naturelle d'une vérité.
La Bruyère, les Caractères, I, 55.
13 Elle lui sauta aux yeux, furieuse comme une lionne à qui on a ravi ses petits (j'ai peur que la comparaison ne soit ici trop magnifique).
Scarron, le Roman comique, II, VII, p. 192.
14 Le papillon se brûle à la chandelle, continua le prince, comparaison vieille comme le monde.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, 24, p. 393.
15 Comme toute comparaison originale doit forcément, à la longue, se banaliser, n'en jamais faire.
J. Renard, Journal, 10 mars 1894.
16 Au terme actuel des recherches poétiques il ne saurait être fait grand état de la distinction purement formelle qui a pu être établie entre la métaphore et la comparaison. Il reste que l'une et l'autre constituent le véhicule interchangeable de la pensée analogique et que si la première offre des ressources de fulgurance, la seconde (qu'on en juge par les « beaux comme » de Lautréamont) présente de considérables avantages de suspension. Il est bien entendu qu'auprès de celles-ci les autres figures que persiste à énumérer la rhétorique sont absolument dépourvues d'intérêt.
André Breton, Signe ascendant, p. 10.
♦ ☑ Prov. Comparaison n'est pas raison : une comparaison n'est pas un argument, elle ne prouve rien.
Encyclopédie Universelle. 2012.