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comte

comte [ kɔ̃t ] n. m.
XIVe comme sujet; cuens sujet v. 1050; compte compl. Xe; lat. comes « compagnon », puis « attaché à la suite de l'empereur », d'où « haut dignitaire »
1Féod. Seigneur d'un comté.
2Mod. Titre de noblesse qui, dans la hiérarchie nobiliaire, se situe entre le marquis et le vicomte ( noblesse; titre). Monsieur le Comte. « Le Comte de Monte-Cristo », d'Alexandre Dumas. « À moi, comte, deux mots » (P. Corneille).
3Hist. Haut dignitaire du Bas-Empire romain, de l'époque franque. Comtes palatins.
⊗ HOM. Compte, conte.

comte nom masculin (latin comes, -itis, compagnon) Titre de noblesse, entre ceux de marquis et de vicomte. Sous le Bas-Empire romain, haut fonctionnaire impérial. Au Moyen Âge, représentant du roi chargé de missions civiles et militaires. ● comte (citations) nom masculin (latin comes, -itis, compagnon) Pierre Corneille Rouen 1606-Paris 1684 À moi, Comte, deux mots. Le Cid, II, 2, Rodrigue comte (homonymes) nom masculin (latin comes, -itis, compagnon) compte nom masculin compte forme conjuguée du verbe compter comptent forme conjuguée du verbe compter comptes forme conjuguée du verbe compter conte nom masculin conte forme conjuguée du verbe conter content forme conjuguée du verbe conter contes forme conjuguée du verbe conter

comte
n. m. Homme doté d'un titre de noblesse qui se situe au-dessous de celui de marquis et au-dessus de celui de vicomte.
|| Ce titre lui-même.
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comte
(Auguste) (1798 - 1857) philosophe français, fondateur du positivisme. Secrétaire de Saint-Simon de 1817 à 1824, il publia son Cours de philosophie positive (1830-1842): l'esprit humain, dans chaque civilisation comme dans chaque individu, passe nécessairement du stade théologique au stade métaphysique pour s'élever au stade positif. à partir de 1845, il prôna une "religion de l'humanité".

⇒COMTE, COMTESSE, subst.
I.— Subst. masc.
A.— Empire romain et Haut Moy. Âge
1. Empire romain. Haut personnage de l'entourage de l'empereur :
1. Il [Dioclétien] occupa, sous Carin et Numérien, la place importante de comte des Domestici, et il fut lui-même successeur de Numérien dont il avoit vengé la mort.
CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 1, 1810, p. 223.
2. Bas-Empire et Haut Moy. Âge. Dignitaire accomplissant une fonction près de l'empereur ou au Palais, ou exerçant un commandement militaire ou un pouvoir délégué par le roi. Comte du Palais (THIERRY, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840, p. 126). Comte de l'écurie (THIERRY, Récits des temps mérovingiens, t. 2, 1840 p. 198). L'empereur Charlemagne et ses douze pairs... firent un pèlerinage... Il fit asseoir l'empereur de France et les douze comtes autour de sa table (A. FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche, 1908, p. 4) :
2. Les rois mérovingiens établirent dans chaque ville importante, sur tout le territoire conquis par eux, des hommes auxquels ils déléguèrent leur autorité, et qui, sous le titre de comtes, exercèrent les hautes fonctions de juges et d'administrateurs civils et militaires.
A. THIERRY, Essai sur l'hist. de la formation et des progrès du Tiers-état, 1853, p. 375.
B.— Moy. Âge et hist. mod.
1. Haut Moy. Âge et féod. Celui qui avait, à l'origine, le commandement militaire d'un territoire :
3. Le royaume de Jérusalem, la principauté d'Antioche et le comté d'Edesse se trouvaient simultanément privés de leurs chefs. Un seul des quatre princes francs, le comte Pons de Tripoli, était encore à la tête de ses états.
GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 120.
2. Féod. et hist. mod. Grand féodal gouvernant de manière indépendante et héréditaire une seigneurie ou un fief; gentilhomme (ou celui) qui possédait une terre titrée comté (cf. baron ex. 1, 2, 3, 6) :
4. ... la première [branche], dite barons de Chateaubriand, souche des deux autres (...) commença l'an 1000 dans la personne de Thiern, fils de Brien, petit-fils d'Alain III, comte ou chef de Bretagne; ...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 1, 1848, p. 18.
5. Comme chef féodal et duc de France, le roi avait pour vassaux directs les comtes de Blois, d'Anjou et du Maine et les comtes bretons du Mans et de Rennes pour arrière-vassaux.
BAINVILLE, Histoire de France, t. 1, 1924, p. 54.
C.— De la féod. à nos jours, cour. Noble dont le titre, conféré par le souverain ou reçu en héritage, se situe entre ceux de marquis et de baron (cf. baron1 ex. 7). Lettres de noblesse conférant à perpétuité le titre de comte à... (A. DUMAS Père, Richard Darlington, 1832, II, 5, p. 100). M. Louis Greffulhe, que sa majesté honora plus tard du titre de comte, vint me voir un matin (BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 228) :
6. ... toutes ces dénominations de comtes et de marquis, qui, lorsqu'elles ne s'attachent ni à des souvenirs ni à des fonctions politiques, ressemblent plutôt à des sobriquets qu'à des titres.
Mme DE STAËL, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 1, 1817, p. 289.
II.— Subst. fém.
A.— Moy. Âge. Femme noble possédant de son chef un comté :
7. Quand il [Philippe duc de Touraine, 4e fils du roi Jean] n'était encore que duc de Touraine, en 1362, l'empereur Charles IV, de la maison de Luxembourg, grand ami et allié des rois de France, l'avait investi de la comté de Bourgogne. C'était un fief de l'Empire, et l'empereur alléguait qu'il devenait vacant à défaut d'héritier mâle. La chose était fort contestable, puisque Jeanne, comtesse de Bourgogne, avait porté cette comté à Philippe-le-Long, roi de France, et que c'était de Jeanne de France, leur fille, que le duc Eudes IV, et par suite le duc Philippe de Rouvre, la tenaient.
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 1, 1824, p. 107.
B.— Cour. Épouse ou veuve d'un comte (cf. baron1 ex. 13) :
8. On verra tour à tour briller sur votre tête le tortil des baronnes, la couronne des comtesses et le diadème emperlé des marquises; ...
MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, p. 249.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. compte, conte. Étymol. et Hist. I. Comte A. 1. a) 2e moitié Xe s. compte cas régime, pendant le haut Moy. Âge désigne un haut dignitaire du royaume qui a souvent reçu du roi un commandement civil ou militaire [désigne ici le maire du Palais, Ébroïn] (St Léger, éd. J. Linskill, 55); b) spéc. ca 1050 cons cas sujet, conpta cas régime désigne sous le Bas-Empire romain, un haut dignitaire proche de l'empereur (Alexis, éd. Chr. Storey, 17, 42); 2. début XIIe s. dr. féod. queons « celui qui possède un comté » (Lois G. le Conquérant, v. baron1); 1165-70 cante cas sujet (B. DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 176); début XIIIe s. contes cas sujet (Ami et Amile, éd. P. F. Dembowski, 497); 1407 comte (Choix de Pièces inédites relatives au Règne de Charles VI, éd. L. Douët d'Arcq, t. 1, p. 302 ds IGLF). B. 1. 1630 arg. comte de la Carruche « geôlier » (Responce et Complainte au grand Coesre, p. 12); 2. 1872 « niais » (LARCH., p. 100); 3. [1878 « compère d'un jeu truqué » (Rig. d'apr. ESN.)]; 1886 (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie. Le Monde où l'on triche, p. 205). II. Comtesse ca 1100 cuntesse « femme d'un comte, ou qui possède un comté » (Roland, éd. J. Bédier, 3729). I du lat. class. comes, -itis « compagnon », « qui est lié à, au service de quelqu'un » spéc. « personne attachée à la suite d'un magistrat, d'un empereur romain » puis « représentant de ces hauts personnages, chargé de certaines fonctions publiques » (TLL s.v., 1776 et 1777) parfois militaires (ca 390 Ammien Marcellin, ibid., 1779, 75); sous les Mérovingiens et les Carolingiens ce terme désigne le titre donné à de hauts dignitaires, notamment les comites palatii; avec l'affaiblissement du pouvoir royal à partir du IXe s., le mot s'applique à celui qui possède un comté (NIERM.; v. aussi HOLLYMAN, pp. 109-114). II dér. de comte avec le suff. de abbesse; cf. lat. médiév. comitissa « femme ou veuve d'un comte » VIe s. d'apr. LATHAM, « femme qui a la charge d'un comté » (1028 ds Mittellat. W. s.v., 930, 13). Fréq. abs. littér. Comte : 11 165. Comtesse : 3 921. Fréq. rel. littér. Comte : XIXe s. : a) 30 278, b) 21 497; XXe s. : a) 9 513, b) 4 403. Comtesse : XIXe s. : a) 8 048, b) 8 367; XXe s. : a) 5 103, b) 2 254. Bbg. HOLLYMAN (K. J.). Le Développement du vocab. féod. en France pendant le haut Moy. Âge. Paris, 1957, 202 p. — ROG. 1965, p. 117. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 51, 190.

comte [kɔ̃t] n. m.
ÉTYM. 1407; cons, cuens, v. 1050; compte, cas régime, Xe; lat. comes « compagnon » puis « attaché à la suite de l'empereur » d'où « haut dignitaire ».
1 Hist. À la fin de l'empire romain et dans le haut moyen âge, Nom de certains dignitaires (officier du palais, commandant militaire, gouverneur d'un territoire). || Comte du sacré palais. || Comte palatin (cit. 1).
1 (…) le comte franc cumula le commandement militaire et l'administration civile, même après la période troublée des invasions.
Fr. Olivier-Martin, Précis d'hist. du droit franç., p. 42, no 103.
2 (Féod.). Seigneur d'un fief. Comté. || Couronne de comte. Comtal.
3 Mod. Titre de noblesse qui, dans la hiérarchie nobiliaire, prend rang après le marquis, et avant le vicomte. Noblesse. || Il est comte. || C'est un comte. || Le comte et la comtesse X…, de X…(Appellatif). || Oui, monsieur le comte.(D'égal ou de supérieur). || Bonjour, mon cher comte. || « À moi, comte, deux mots ! » (Corneille, le Cid).
2 (…) Non, monsieur le comte, vous ne l'aurez pas… vous ne l'aurez pas. Parce que vous êtes un grand seigneur, vous vous croyez un grand génie !… Noblesse, fortune, un rang, des places, tout cela rend si fier !
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, V, 3.
3 Certains prétendaient que M. de Champcenais avait pour grand-père un vulgaire minotier, qui s'était acheté un titre de comte du pape. En tout cas l'anoblissement datait du XIXe siècle.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, III, XIII, p. 177.
DÉR. Comtal, 1. comté, comtesse.
HOM. Compte, conte.

Encyclopédie Universelle. 2012.