corder [ kɔrde ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1165; de corde
1 ♦ Tordre, rouler en corde. ⇒ cordeler, cordonner, tortiller. Corder du chanvre, du crin, du tabac.
2 ♦ Lier avec une corde. ⇒ élinguer. Corder une malle. ⇒ cercler.
♢ Mesurer en entourant d'une corde. Corder du bois.
3 ♦ Garnir de cordes (une raquette de tennis).
⊗ HOM. Cordé.
● corder verbe transitif Mettre en corde des fibres textiles : Corder du chanvre. Lier, serrer quelque chose avec une corde : Corder une malle. Garnir de cordes une raquette de tennis. ● corder (homonymes) verbe transitif cordé adjectif cordé nom masculin cordée nom féminin
corder
v. tr.
d1./d Tordre, mettre en corde. Corder du chanvre.
d2./d Entourer, lier avec une corde. Corder une malle.
d3./d Garnir (une raquette) de cordes.
d4./d Mesurer (du bois) au moyen d'une corde.
|| (Québec) Empiler régulièrement. Corder du bois de chauffage dans la cave.
— v. Pron. Par anal. (Personnes) Se serrer, se tasser.
I.
⇒CORDER1, verbe.
Fam., vieilli. S'accorder, être ou se mettre dans une même disposition de cœur avec quelqu'un. Au moment où le bonhomme croyait voir la paix du contentement dans le silence de la haine, et s'applaudissait d'avoir su très-bien corder avec la vieille fille (BALZAC, Curé Tours, 1832, p. 191). On s'aime bien (...)! on corde ensemble (MÉTÉNIER, Lutte amour, 1891, p. 285). Demande s'ils marchent ensemble? (...) savoir si on pouvait inviter ensemble le prince et M. de Charlus, si cela corderait (PROUST, Sodome, 1922, p. 1045).
Rem. S'emploie gén. à propos de pers., except. à propos de choses. Pensez-vous que vos bandeaux « cordent » avec ce salon (COLETTE, Cl. Paris, 1901, p. 63).
Prononc. :[], (je) corde []. Étymol. et Hist. Fin XIIIe s. [ms.] réfl. « s'accorder » (Artur, ms. Grenoble, 378, f° 27d ds GDF.); début XVIe s. les mal cordans (Rousier des dames, Poes. fr. des XVe et XVIe s., V, 176, ibid.) encore vivant dans les dial. norm., du Centre, du pays Blaisois. V. FEW t. 24, 1re part., p. 85b. Issu d'accorder par aphérèse, avec peut-être infl. du lat. cor, cordis « cœur ». Fréq. abs. littér. :4. Bbg. VAILLANT (R.). Le Parler de Garancières. B. folklorique d'Île-de-France. 1953, t. 15, p. 465.
II.
⇒CORDER2, verbe trans.
A.— Mettre en corde. Corder le chanvre (cf. QUINET, Ahasvérus, 1833, 3e journée, p. 193).
— P. ext. Rouler, tordre à la manière d'une corde. Corder du tabac. ,,Mettre du tabac en corde en roulant et tordant ensemble les feuilles`` (Ac.). Elle est coiffée en enfant de pauvre, de deux nattes cordées derrière les oreilles (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 36).
— P. anal.
♦ [Le suj. désigne les veines, les ligaments musculaires, les nerfs] Faire saillie sous la peau en donnant l'aspect noueux de la corde. Des veines leur cordaient le cou (ESPARBÈS, Demi-soldes, 1899, p. XIII).
Rem. On rencontre un emploi pronom. de même sens. Voici les yeux qui commencent à juter et les veines du jabot qui se cordent (MARTIN DU G., Gonfle, 1928, II, 3, p. 1200).
♦ Emploi pronom. Se corder. [Le suj. désigne certains légumes dont on consomme le bulbe, la racine, tels que céleris, raves, radis...] Devenir filandreux comme une corde.
B.— Entourer d'une corde, lier à l'aide d'une corde. Corder un ballot, une malle (Ac.). Les gros canons (...) se tenaient tant bien que mal, cordés par des câbles de fer (LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 138). J'ai durement cordé (...) des roses, des reines-marguerites et des camomilles (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 130).
— Spécialement
1. Mesurer le bois à l'aide d'une corde. Il ne restait plus qu'à corder le bois fendu (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 114).
2. Corder une raquette de tennis. La tendre de fils de nylon, boyau.
Prononc. et Orth. :[], (je) corde []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165-70 « tresser avec des cordes » (BENOIT, Roman de Troie, 16545 ds T.-L.); 2. 1165-70 « tordre en corde » funain cordé (ibid., 27859); 3. ca 1200 « lier avec des cordes » (Conquête de Jérusalem, 6762 ds T.-L.); 4. 1265 « mesurer (du drap) à la corde » (Chambre des Comptes de Lille ds DU CANGE, II, 562); 1680 corder du bois (RICH.). Dér. de corde; dés. -er. Fréq. abs. littér. :3. Bbg. SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 210.
corder [kɔʀde] v. tr.
ÉTYM. V. 1165, au sens I, 1; de corde.
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1 Tordre, rouler en corde. ⇒ Cordeler, cordonner, tortiller. || Corder du chanvre, du crin, du tabac.
♦ Tordre comme une corde. || Corder du tabac.
2 Par anal. (en parlant des veines). Donner à (un membre) un aspect noueux, en prenant l'aspect de cordes saillantes. — Intrans. Prendre l'aspect d'une corde saillante. || Veines qui cordent.
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II
1 (V. 1200). Lier avec une corde. ⇒ Attacher, lier, serrer. || Corder un ballot, un paquet, une malle. ⇒ Cercler.
1 Vite, il faut se vêtir, faire replier toutes ces toiles tendues, corder nos bagages, et nous voilà dehors (…)
Loti, Jérusalem, V, p. 57.
♦ Absolt (ou intrans.). Faire glisser un cercueil dans une fosse à l'aide d'une corde. || « Les porteurs cordèrent rapidement » (Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 284).
1.1 Si l'on vous corde mal, refusez votre bois.
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 44.
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III Garnir de cordes (une raquette). || Corder une raquette de tennis.
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se corder v. pron.
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cordé, ée p. p. adj.
1 Tordu en corde. || Chanvre cordé.
2 Par anal. Qui présente l'aspect de cordes saillantes. || Muscle cordé. || Mains cordées de veines.
2 Ses cuisses courtes sont toutes cordées de muscles, ni plus ni moins qu'à un lutteur japonais.
Colette, la Paix chez les bêtes, p. 121.
♦ Géol. || Lave cordée, formant des replis évoquant de grosses cordes.
3 Lié à l'aide d'une corde. || Malle cordée. || Canons « cordés par des câbles de fer » (Loti, in T. L. F.).
4 (Au sens III). || Raquette mal cordée.
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DÉR. Cordage (II.), cordeur.
COMP. Décorder, encorder, recorder.
HOM. Cordée.
Encyclopédie Universelle. 2012.