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cotillon

cotillon [ kɔtijɔ̃ ] n. m.
• 1461; de cotte
1Anciennt Jupon. « Cotillon simple et souliers plats » (La Fontaine). Vieilli Loc. Aimer, courir le cotillon : rechercher la compagnie des femmes (cf. Courir le jupon).
2(fin XVIIe « sorte de contredanse ») Divertissement composé de danses et de jeux avec accessoires (chapeaux, serpentins, confettis, etc.) et qui clôt le bal. Objets pour bals et cotillons (cf. Farces et attrapes).
3Au plur. Les accessoires de cotillon. Réveillon, cotillons compris.

cotillon nom masculin (de cotte 2) Jupon, parfois en flanelle, qui était porté surtout par les paysannes. Farandole exubérante marquant la fin d'une soirée dansante, accompagnée de lancers de confettis et de serpentins. ● cotillon (citations) nom masculin (de cotte 2) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. Fables, la Laitière et le Pot au lait cotillon (difficultés) nom masculin (de cotte 2) Orthographe Avec un seul t, en dépit de son origine (vient de cotte). ● cotillon (expressions) nom masculin (de cotte 2) Accessoires de cotillon ou cotillons, objets divers (confettis, serpentins, etc.), utilisés au cours d'un bal, d'une fête. Familier. Courir le cotillon, rechercher les conquêtes féminines.

cotillon
n. m.
d1./d Anc. Jupon que portaient les femmes de condition modeste.
d2./d Danse terminant un bal.
|| Accessoires de cotillon ou cotillons: serpentins, confettis, etc.

I.
⇒COTILLON1, subst. masc.
HABILLEMENT
A.— Vieilli. Cotte, jupe de dessous particulièrement chez les femmes du peuple et les paysannes. Cotillons bleus; rallonger, retrousser ses cotillons :
Mme Saillard n'avait pas de robes, mais ce vêtement antique nommé, dans la Touraine et dans la Picardie, des cottes, ou plus généralement en France, des cotillons, espèce de jupes plissées derrière et sur les côtés...
BALZAC, Les Employés, 1837, p. 53.
SYNT. Chemise et cotillon pour les femmes; cotillons rouges, à fleurs, de gros drap; relever, trousser ses cotillons.
P. ext. Culotte ou pantalon de grande ampleur.
En partic.
Cotillon de toile. Large pantalon porté par le boulanger travaillant le torse nu.
PÊCHE. Large pantalon de toile que les pêcheurs de la Manche mettent pour aller à la mer.
B.— P. méton., fam. La femme en général, spécialement la femme-objet. Coureur, trousseur de cotillons; aimer, courir le cotillon. Ne me parlez pas des hommes qui aiment le cotillon, ce qui est tout autre chose que d'aimer! (BALZAC, Lettres Étr., t. 2, 1850, p. 348). Vieux garçon ne chassant pas le cotillon (ROLLAND, C. Breugnon, 1919, p. 59).
Arg. Faire danser le cotillon. ,,Battre sa femme`` (DELVAU 1883).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Pour LITTRÉ il conviendrait d'écrire cottillon p. anal. avec cotte; mais comme le fait remarquer DUPRÉ 1972, p. 540 ce n'est pas très important puisque cotillon est actuellement beaucoup plus cour. que cotte. Étymol. et Hist. 1. 1461 « sorte de blouse » (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 2010); Trév. 1704 note ,,on le dit particulièrement de celle [la cotte] des enfans, des païsannes, ou des petites gens``; 1718 aimer le cotillon (Ac.); 2. 1708 « danse [avec le cotillon relevé] » danser les cotillons (REGNARD, Légataire universel, 336 ds IGLF); 1740 danser le cotillon (Ac.). Dér. de cotte; suff. -illon (-ille et -on).
II.
⇒COTILLON2, subst. masc.
A.— Vx. Danse collective mêlée de figures, de scènes, de mimiques, le plus souvent à la fin d'un bal. Danser le cotillon, figure de cotillon.
SYNT. Le cotillon commence; conduire, mener le cotillon; donner le signal du cotillon.
B.— Usuel. Réunion accompagnée de danses et de jeux, le plus souvent à l'occasion d'une fête. Repas suivi d'un cotillon, à la Saint-Sylvestre. Accessoires pour bals et cotillons. Accessoires de papier pour une fête, confettis et serpentins. Sac de 300 boules couleur pour cotillon (Catal. jouets [Mag. Trois-Quartiers], 1936).
Prononc. et Orth. Cf. cotillon1. Admis seulement ds Ac. 1740-1932. Étymol. et Hist. Cf. cotillon1. Fréq. abs. littér. : 147.
DÉR. 1. Cotillonner, verbe intrans. Danser, conduire le cotillon. Avec les fêtes (...) et les bals, (...) briller, papillonner, cotillonner, réveillonner (HALÉVY, Abbé Const., 1882, p. 141). [], (je) cotillonne []. 1re attest. 1866 (VILLARS, Préc. du jour, p. 33); de cotillon, dés. -er. 2. Cotillonneur, euse, subst. Danseur, conducteur de cotillon; la grande cotillonneuse du Faubourg Saint-Germain. Synon. cavalier. Et, si vous êtes bien sage, je vous prendrai mercredi pour mon cotillonneur (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p. 178). 1re attest. 1864 id.; de cotillon, suff. -eur2. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — DARM. 1877, p. 117 (s.v. cotillonner). — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 204. — LEW. 1960, p. 330. — PAULI 1921, p. 86 (s.v. cotillonner). — RÉTIF (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 455.

cotillon [kɔtijɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1461; de 1. cotte.
———
I
1 Vx (se disait surtout du jupon des femmes du peuple). Jupe de dessous. Jupon.
1 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas,
Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile,
Cotillon simple et souliers plats.
La Fontaine, Fables, VII, 10.
2 Son cotillon de droguet était trop court de deux mains; et, comme elle avait grandi beaucoup dans l'année, ses bras maigres, tout mordus par le soleil, sortaient de ses manches comme deux pattes d'aranelle1.
1. Araignée.
G. Sand, la Petite Fadette, XIV, p. 106.
2.1 (…) l'une des sœurs, un pan de cotillon passé dans la ceinture, faisait à grands seaux d'eau claire la toilette de la devanture.
Bernanos, Un crime, in Œ. roman, Pl., p. 802.
Loc. fam. Trousser un cotillon. || Relever le cotillon d'une femme. || Trousseur de cotillon. Galant.
2 Par métonymie. Vx. Femme. — ☑ (1718). Fam. et vieilli. Aimer, courir le cotillon : rechercher la compagnie des femmes.
3 (…) Germain trouva si ridicule d'être traîné ainsi de compagnie, par un cotillon, à la vue de tout le monde, qu'il se tint à distance convenable, causant avec le père Léonard (…)
G. Sand, la Mare au diable, XII, p. 106.
4 Une vraie tête de linotte ! Il brûlait la chandelle par les deux bouts ! Le cotillon l'a perdu !
Flaubert, l'Éducation sentimentale, III, V, p. 436.
———
II (1708). Vx. Danse collective mêlée de figures (à 4, 8 personnes), de mimiques. Contredanse, quadrille. || Danser le cotillon, mener le cotillon.Loc., vx. Pincer un cotillon, le danser (Labiche, Deux merles blancs, III, 5).
5 Je veux que nous dansions ensemble le rigaudon, la chasse, les cotillons (…)
J.-F. Regnard, Critique du Légataire, sc. 8.
Vx. Moment où l'on danse, dans une réunion mondaine.
6 À trois heures du matin, le cotillon commença. Emma ne savait pas valser.
Flaubert, Mme Bovary, p. 84.
Mod. (d'abord « danse collective, farandole, à la fin d'un bal »). Réunion accompagnée de danses et de jeux, le plus souvent à l'occasion d'une fête (jour de l'An, etc.). || Repas suivi d'un cotillon.Objets pour bals et cotillons, accessoires de cotillons : accessoires et ornements de papier, de clinquant (chapeaux, serpentins, confettis, etc.), petits instruments de musique (mirlitons). Ellipt. || Des cotillons. || Magasin de farces et attrapes et de cotillons.
DÉR. Cotillonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.