cotonneux, euse [ kɔtɔnø, øz ] adj.
• 1552; de coton
1 ♦ Couvert d'un duvet. Feuille, tige cotonneuse. ⇒ duveté, tomenteux. — Semblable à de la ouate. « des nuages cotonneux » (Gautier). ⇒ moutonné.
2 ♦ Mou et fade et sans jus. Fruit cotonneux.
3 ♦ Par ext. Assourdi, feutré. Bruit cotonneux. ⇒ sourd. « l'atmosphère feutrée, cotonneuse » (Robbe-Grillet).
● cotonneux, cotonneuse adjectif Recouvert de duvet : Une pêche à la peau cotonneuse. Qui rappelle le coton par sa consistance : Un brouillard cotonneux. Se dit d'un fruit fade, sans suc, spongieux. ● cotonneux, cotonneuse (expressions) adjectif Bruit cotonneux, bruit sourd, étouffé. Ciel cotonneux, couvert de nuages blancs. ● cotonneux, cotonneuse (synonymes) adjectif Recouvert de duvet
Synonymes :
- duveteux
Se dit d'un fruit fade, sans suc, spongieux.
Synonymes :
Bruit cotonneux
Synonymes :
- ouaté
- sourd
cotonneux, euse
adj.
d1./d Dont l'aspect, la consistance rappelle la ouate. Un ciel cotonneux.
d2./d Couvert de poils fins. Fruit cotonneux.
⇒COTONNEUX, EUSE, adj.
A.— [En parlant de végétaux]
1. Qui est recouvert d'un duvet ressemblant au coton :
• 1. Hoffpeng l'appelle [le tilleul] tilia argentea, à cause que ses feuilles sont cotonneuses et blanches comme de l'argent par-dessous.
KARR, Sous les tilleuls, 1832, p. 15.
2. Qui a la consistance spongieuse du coton. Ces fruits cotonneux qui n'ont plus ni saveur ni suc (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 36).
B.— P. anal. Qui fait penser au coton. On heurta à la porte, un heurt cotonneux, comme d'une main gantée (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 468). Les voix devenaient cotonneuses (SARTRE, Mots, 1964, p. 203) :
• 2. L'image du poing d'Orsenna, longtemps si vigoureusement asséné, crevant les brouillards cotonneux qui n'avaient cessé de s'épaissir à ses frontières...
GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, p. 317.
1. Spéc., PEINT. [En parlant d'un tableau] Dont les couleurs sont uniformes, les formes imprécises :
• 3. ... mais, sauf le ciel, qui est mou et cotonneux, cela est peint avec une vigueur, une solidité, une fermeté d'empâtement très-rares chez les paysagistes hollandais...
DU CAMP, En Hollande, 1859, p. 36.
2. Au fig. Sans vigueur, mou. L'histoire romaine du cotonneux Rolling (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 218) :
• 4. Je relis, espérant profiter de l'élan, quelques-unes des pages écrites ces derniers jours; mais elles me paraissent si cotonneuses que je doute si je dois continuer.
GIDE, Journal, 1938, p. 1314.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-nø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1552 « couvert de duvet » (Ch. ESTIENNE, Dictionarium latinogallicum, 751a, s.v. lanuginosus ds Rom. Forsch., t. 32, p. 38); 2. 1611 « mou, spongieux » (COTGR.); 1690 en parlant des fruits (FUR.); 3. 1767 « flou, faible, indécis » (DIDEROT, Salons ds Œuvres complètes, éd. J. Assézat et M. Tourneux, t. 11, p. 296 [ici en parlant d'une peinture, adverbialement]); 4. 1801 « qui a l'apparence du coton » (Discours et résumés dans l'affaire d'Orgères, I-89-236). Dér. de coton; suff. -eux. Fréq. abs. littér. :62.
DÉR. Cotonneusement, adv. D'une manière cotonneuse, sans vigueur. On la chante [la musique de Boïeldieu], Galerie-Vivienne, avec beaucoup de bon vouloir : Jean ténorise, plein de vaillance le sénéchal barytonne cotonneusement (WILLY, Mouche des croches, 1894, p. 78). Spéc., peint. D'une façon trop uniforme, sans variations de couleurs ni contours précis. C'est simple et de bon goût et c'est comme le tableau de M. Haquette, veulement et cotonneusement peint [toile de Geoffroy] (HUYSMANS, Art. mod., 1883, p. 69). — 1re attest. 1883 id.; de cotonneux, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 1.
cotonneux, euse [kɔtɔnø, øz] adj.
ÉTYM. 1552; de coton.
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1 (1552). Qui est couvert d'un duvet ressemblant au coton. || Feuille, tige cotonneuse. ⇒ Duveté, tomenteux.
♦ (Dans les noms de plantes). || Bauhinia cotonneuse.
1 Le bourgeon cotonneux du pommier se gonfle et se crève (…)
Bernardin de Saint-Pierre, Harmonies, I.
♦ Fig. || Visage cotonneux, couvert d'un léger duvet.
2 (1611). Qui est devenu mou. ⇒ Flasque, mou, spongieux. || Fruit cotonneux; chair, pulpe cotonneuse. ⇒ Cotonner, p. p. adj.
♦ Fig. || Style cotonneux, mou.
2 (…) une suite de phrases pas trop cotonneuses (…)
M. Barrès, Leurs figures, p. 238.
3 (1801). Semblable à du coton. || Ciel cotonneux, dont les nuages sont analogues à de la ouate (⇒ Brouillardeux). || Brume cotonneuse.
3 (…) sur ce fond vaporeux passaient lentement des nuages cotonneux semblables à de grands morceaux d'ouate (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, p. 142.
3.1 Je les revois, ces forêts, par ces jours cotonneux de novembre, où l'appel lointain du cor se mêlait aux aboiements de la meute et aux coups cadencés de quelque hache lointaine.
Claude Mauriac, le Temps immobile, p. 341.
4 Bruit cotonneux : bruit sourd, comme s'il parvenait à travers de la ouate. ⇒ Sourd.
4 Ils étaient assis au fond du bar, en face du comptoir, c'était douillet, entourés d'un gros bruit cotonneux qui berçait.
Sartre, le Sursis, p. 131.
5 Et tout cela est, en outre, remarquablement silencieux ni cris, ni paroles à voix trop haute, ni tapage d'aucune sorte ne viennent troubler l'atmosphère feutrée, cotonneuse (…)
A. Robbe-Grillet, Projet pour une révolution à New York, p. 32.
5 Fam. || Se sentir tout cotonneux. — Syn. : en coton. ⇒ Faible, mou.
6 La Roche du Diable, occasion d'exposer sa théorie sur le vertige. Le corps en arrière, on ne s'appuie à la rampe de fer que du bout du doigt. On devient cotonneux.
J. Renard, Journal, 5 juil. 1895.
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CONTR. Lisse, uni. — Glabre. — Dur, résistant, solide.
Encyclopédie Universelle. 2012.