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coudoyer

coudoyer [ kudwaje ] v. tr. <conjug. : 8>
• 1595; de coude
1Vx Heurter (qqn) du coude. Mod. Passer près de. frôler. Coudoyer des inconnus dans la foule. « il se laissait coudoyer par une foule assez sale » (Giraudoux).
2Fig. Être en contact avec. côtoyer. « il n'est idée ni phrase “reçue” où la bêtise ne coudoie la méchanceté » (Paulhan).

coudoyer verbe transitif (de coude) Littéraire Passer près de quelqu'un : On coudoie sans cesse des inconnus dans la rue. Être en fréquent contact avec quelqu'un ; se trouver souvent avec lui : Coudoyer des hommes politiques. Être voisin, très proche de : Un pays où la richesse coudoie la misère.coudoyer (difficultés) verbe transitif (de coude) Littéraire Conjugaison Attention, y devient i devant e muet : je coudoie, je coudoierai, mais je coudoyais, nous coudoyions. - Bien noter le i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous coudoyions, (que) vous coudoyiez. ● coudoyer (synonymes) verbe transitif (de coude) Littéraire Passer près de quelqu'un
Synonymes :
- côtoyer
- croiser
- rencontrer
Être en fréquent contact avec quelqu'un ; se trouver souvent avec...
Synonymes :
- côtoyer
- croiser
- rencontrer
Être voisin, très proche de
Synonymes :
- friser
- frôler

coudoyer
v. tr. Se trouver en contact avec. Coudoyer qqn dans la foule.
(Abstrait) Dans ce discours la démagogie coudoie la nullité.

⇒COUDOYER, verbe trans.
A.— Vx. Toucher, heurter (quelqu'un) du coude. Un passant le coudoya, qui ne se retourna même pas pour s'excuser (ZOLA, Argent, 1891, p. 46).
Emploi pronom. réciproque. « Nous étions si serrés à table, qu'il était impossible de ne pas se coudoyer » (Ac. 1878-1932).
B.— Usuel
1. Passer très près de quelqu'un en le touchant presque. Synon. frôler :
1. Les négociants et les fonctionnaires marchaient côte à côte; ils se laissaient coudoyer, heurter même et déplacer par de petits employés à la mine pauvre.
SARTRE, La Nausée, 1938, p. 73.
Emploi pronom. réciproque. Être très proches voisins. On vivait côte à côte, on se coudoyait, et les gardiens vous confondaient (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 280).
2. P. ext.
a) [En parlant de pers.] Rencontrer souvent quelqu'un ou être en contact habituel avec quelqu'un. Synon. croiser, rencontrer, côtoyer, fréquenter. Il pensait aux braves gens, riches d'intelligence et de cœur, qu'il coudoyait dans les couloirs de la Chambre (VOGUÉ, Morts, 1899, p. 263). Au moins, me donnerez-vous votre souvenir, passants qui m'avez coudoyé si souvent dans vos rues? (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 81) :
2. Dans les amphithéâtres de la Sorbonne, je coudoyai des garçons et des filles qui avaient fait leurs études dans des cours et des collèges inconnus, dans des lycées...
S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 156.
Emploi pronom. réciproque dans le même sens. Se coudoyer dans la rue. Aux dîners de la rédaction, des vétérans, Mallarmé, Huysmans, Villiers de l'Isle-Adam, se coudoyaient autour d'une langouste et d'un bol de crème fouettée (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 12).
b) [En parlant du comportement de pers., de choses abstr. les concernant] Exister côte à côte avec. Synon. côtoyer, aller de pair avec. Elle imposait à Christophe des programmes baroques, où de plates rapsodies coudoyaient les chefs-d'œuvre (ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p. 141).
Emploi pronom. réciproque. ,,L'adultère, le crime et la faiblesse se coudoient`` (Nerval ds Lar. encyclop.).
Prononc. et Orth. :[kudwaje], (je) coudoie [kudwa]. Ds Ac. 1694-1932. Pour la conjug. cf. aboyer. Étymol. et Hist. 1. 1595 « pousser du coude » (MONTAIGNE, Essais, III, éd. A. Thibaudet, chap. XIII, p. 1233); 1663 « toucher quelqu'un du coude, être tout près de lui » (MOLIÈRE, Etourdi, II, 4); 2. fig. 1786, 8 sept., « côtoyer, fréquenter » (J. DE MAISTRE, Corresp., t. 1, p. 6 : Mon cœur est toujours à la même place, et nul sentiment n'a droit d'y coudoyer l'amitié). Dér. de coude; suff. -oyer. Fréq. abs. littér. :246. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 292, b) 570; XXe s. : a) 416, b) 237. Bbg. GOUG. Mots t. 2, 1966, p. 15.

coudoyer [kudwaje] v. tr. [CONJUG. noyer.]
ÉTYM. 1595; de coude, et -oyer.
1 Vx. Heurter quelqu'un du coude.Par ext. Marcher côte à côte. Côtoyer.Mod. Spécialt. Passer très près de…, passer fréquemment près de…; être en contact avec… Frôler. || Coudoyer des inconnus dans la foule. || Coudoyer qqn dans la rue.
1 (…) cette vie d'auberge où l'on coudoie sans cesse des inconnus, où l'on s'assied à une table muette à côté d'hommes toujours nouveaux et toujours indifférents (…)
Lamartine, Graziella, III, III, p. 83.
2 (…) après avoir visité quelque bel édifice, repentant, il gagnait les quartiers pauvres, il se laissait coudoyer par une foule assez sale.
Giraudoux, Bella, V, p. 117.
3 (…) de vivre auprès d'un grand malade, de coudoyer des infirmières, des médecins, de respirer des remèdes, agissait sur elle à la façon d'un poison (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 121.
2 Abstrait. Être en contact avec (qqch.). || Coudoyer le bonheur. || Coudoyer la faillite. Côtoyer.(Le sujet et le compl. désignent des choses). Aller de pair avec. || La bêtise coudoie souvent la méchanceté. Pair (aller de pair).
4 L'on sait, depuis Flaubert et Bloy, qu'il n'est idée ni phrase « reçue » où la bêtise ne coudoie la méchanceté, où la grandeur ne se voie immolée à la sottise et les martyrs aux bourreaux.
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, I, 3, p. 44.
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se coudoyer v. pron.
(Sujet collectif ou pluriel : réciproque). Côte (être côte à côte); coude (être coude à coude); rencontrer (se). || Ils se coudoient dans la rue.
5 Cette foule mouillée, qui hurle et se coudoie, c'est un méli-mélo de costumes turcs et de loques européennes (…)
Loti, les Désenchantées, LIII, p. 245.
Fig. || « L'adultère, le crime et la faiblesse se coudoient » (Nerval).
(Sujet sing. ou plur. : réfléchi). || Se coudoyer avec qqn.
6 (…) le prêtre misérable (…) une tourbe de mendiants en soutane (…) se coudoyant avec le bas peuple au fond des cabarets les plus mal famés.
Zola, Rome, p. 110.
DÉR. Coudoiement. REM. On trouve chez Colette (Claudine en ménage, in D. D. L.) le dérivé coudoyeur (« la hâte coudoyeuse des passants »).

Encyclopédie Universelle. 2012.