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friser

friser [ frize ] v. <conjug. : 1>
• déb. XVe; origine inconnue
I V. tr.
1Mettre en boucles fines et serrées (des cheveux, poils, fibres, etc.). boucler. Friser les cheveux au fer, avec des bigoudis, des papillotes, à l'aide d'une permanente. Absolt Fer à friser.
Friser qqn, lui friser les cheveux. Se faire friser.
Machine à friser les étoffes. ratiner.
Techn. Parer (une pièce d'aluminium) en y imprimant des rayures concentriques.
2(fin XVIe) Rare Plisser, rider finement en effleurant.
3(1504) Passer au ras de, effleurer. frôler, raser . « quand la lumière frise l'épaule » (Martin du Gard ). Balle de tennis qui frise le filet.
4(1690) Fig. Approcher de très près. Elle « devait bien friser la soixantaine » (Bosco). Scène qui frise le ridicule.
II V. intr.
1Être ou devenir frisé. frisotter. « Ses cheveux blonds, très courts, frisaient » (France). Elle frise naturellement. Loc. fam. Friser à plat : ne pas friser du tout.
2Par ext. S'enrouler. « De fins copeaux qui frisent » (Chardonne).
3(1694) Typogr. Donner une impression de tremblé.
Rendre un son tremblé, double. « le vieil instrument, dont les cordes frisaient » (Flaubert).
⊗ CONTR. Défriser.

friser verbe transitif (peut-être du verbe frire) Mettre des cheveux, des poils en boucles le plus souvent serrées : Friser ses cheveux au fer. Effleurer, raser quelque chose ; passer au ras : La balle a frisé la tête du policier. Être près de quelque chose, s'en approcher de très près : On a frisé la catastrophe. Friser la soixantaine.friser (homonymes) verbe transitif (peut-être du verbe frire) frisons frison nomfriser (synonymes) verbe transitif (peut-être du verbe frire) Mettre des cheveux, des poils en boucles le plus souvent...
Synonymes :
- boucler
- calamistrer
- onduler
Contraires :
- défriser
Effleurer, raser quelque chose ; passer au ras
Synonymes :
- côtoyer
- effleurer
- raser
Être près de quelque chose, s'en approcher de très près
Synonymes :
- confiner à
- frôler
friser verbe intransitifêtre frisé verbe passif Se mettre en boucles : Elle a les cheveux frisés. Avoir les cheveux qui bouclent : Elle frise naturellement. Se dit de légumes dont la feuille est comme crêpée. Se dit d'un velours dont le poil, au lieu d'être coupé, reste à l'état de bouclettes arrondies. Se dit de races de pigeons ou de poules à plumage hérissé. ● friser (homonymes) verbe intransitifêtre frisé verbe passif frisons frison nomfriser (synonymes) verbe intransitifêtre frisé verbe passif Se mettre en boucles
Synonymes :
- annelé
- bouclé
- calamistré
- crêpé
- crêpelé
- crépu
- frisotté
- ondulé
- spiralé
- tortillé
Contraires :
- lisse
- plat
- raide
Avoir les cheveux qui bouclent
Synonymes :
- onduler

friser
v.
rI./r v. tr.
d1./d Donner la forme de boucles fines et serrées à. Friser des cheveux, une moustache. Syn. boucler.
|| Par ext. Friser qqn.
d2./d Passer au ras de (sans toucher ou en effleurant à peine). Mouette qui frise l'eau. Syn. frôler, raser.
|| Fig. être très près de, s'approcher de. Friser la quarantaine. Procédés qui frisent l'indélicatesse.
rII./r v. intr. Se mettre en boucles.

I.
⇒FRISER1, verbe.
I.— Emploi trans. Faire des boucles, des plis, des ondulations.
A. [Le compl. d'obj. dir. désigne un ensemble de poils et plus partic. les cheveux] Friser la barbe. J'ai fait venir un coiffeur pour me friser les cheveux (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 77) :
1. Les jeunes filles s'habillaient pour le bal, et lissaient leurs cheveux ou les frisaient, et, pensant aux galanteries des dimanches passés, se plaisaient au trouble que le souvenir éveillait en elles.
R. BAZIN, Blé, 1907, p. 176.
P. ell. Friser la tête de qqn, friser qqn, se faire friser. Il se faisait friser et puis se défrisait avec soin, pour donner à sa chevelure un air élégant et négligé (FLAUB., 1re éduc. sent., 1845, p. 70). Chacune des autres grandes frise six petites! Besogne peu facile, car les filles de ce pays possèdent presque toutes des crinières abondamment fournies (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 269).
Emploi abs. On frise, on frise... le couloir vitré s'emplit des bruissements du papier plié qu'on tord sur les cheveux (COLETTE, Cl. école, 1900 p. 271).
B.— P. ext.
1. Plisser, rider finement.
[Le compl. d'obj. dir. désigne une partie du visage] Friser le nez, les paupières. Romain prit congé, frisant ses petits yeux humides (A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p. 262).
[Le compl. d'obj. dér. désigne une étoffe, le poil d'une étoffe] Friser de la ratine, du drap (LITTRÉ).
Friser (un drap) d'or et d'argent. Le recouvrir de frisures. On frisait ainsi les étoffes (...) de façon à former un dessin plus ou moins riche (HAVARD 1888).
Au fig. L'éclatante lampe (...) frisait de lignes d'or ces épaisses rides militaires [de la face de l'ancien combattant] (D'ESPARBÈS, Demi-soldes, 1899, p. 198).
2. Agiter quelque chose d'un mouvement léger et rapide.
CHORÉGRAPHIE
Friser la jambe, le pied. Agiter la jambe, le pied de manière à en montrer la légèreté. Cependant les gifles allaient bon train entre Gridoux et la veuve Mouaque et Gabriel s'esclaffait en voyant Turandot essayer de friser la jambe (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 238).
Friser la cabriole. Agiter les jambes en faisant en l'air une cabriole. Vois-tu, il y a pour nous autre chose qu'à friser la cabriole (E. DE GONCOURT, Zemganno, 1879, p. 114).
II.— Emploi intrans.
A.— Se mettre en boucles, être bouclé.
1. [Le suj. désigne un élément du système pileux : chevelure, barbe, etc.] Les plus charmants fins cheveux noirs, qui frisaient déjà (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 250) :
2. — Un joli signe blond
Frise à ton cou de lait,
Un autre orne ton ventre
Et seul, je l'ai touché.
MORÉAS, Cantil., 1886, p. 171.
P. ell. [En parlant d'une partie de la pers. ou de la pers. elle-même] La tête, le front frise. Friser comme un mouton. N'est pas efféminé qui frise (COCTEAU, Crit. indir., 1932, p. 245).
Expr. fam.
Pourvu que mes cheveux frisent et que mon ventre ne fasse pas de plis. Du moment que tout va bien pour moi. V. DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 69.
Friser à plat. Ne pas friser du tout (d'apr. RIGAUD, Jargon paris., 1878, p. 163).
Emploi subst. Hein, mon gros frise-à-plat? (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 42).
2. [Le suj. désigne un végétal ou une partie d'un végétal] Au temps du blé mûr, Ce joli végétal qui frise (ROLLINAT, Névroses, 1883, p. 182). Le bord de leur calice est frisé (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Cas de div., 1886, p. 1072).
3. [Le suj. désigne une chose] La lourde lame détache de fins copeaux qui frisent (CHARDONNE, Dest. sent. I, 1934, p. 13). Les cordes, toutes cassées sauf une, qui frisaient autour des chevilles (ARNOUX, Rossignol napol., 1937, p. 10).
B.— P. ext.
1. [Le suj. désigne une surface d'eau] Se rider, être parcouru de petites rides. Il [Durtal] s'amusait (...) à observer l'eau qui frisait, qui se mettait à bouillir sous un coup de vent (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 133).
2. Au fig. Perdre sa netteté; trembler.
a) MUS. [Le suj. désigne une corde dont les vibrations sont altérées] Le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s'entendait jusqu'au bout du village (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 46). Trop mince, le son est maigre; trop bas, les cordes frisent sur la touche (GRILLET, Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 6).
b) IMPR. [Le suj. désigne une presse ou un caractère] Donner à l'impression un aspect flou, tremblé. Cette presse frise considérablement (Ac. 1798-1932).
REM. 1. Frisage, subst. masc. ,,Action de friser le tabac à fumer, les cheveux, etc.; sorte de treillage construit avec des lattes et autres bois très minces`` (LITTRÉ). La docum. fournit un autre sens en ébénisterie « action de garnir (un meuble) d'une frise; résultat de cette action ». On dit encore placage ou plus exactement frisage quand l'ébéniste se contente de contrarier les veines ou les tonalités de larges feuilles de bois (VIAUX, Meuble Fr., 1962, p. 89). 2. Frisant, ante, part. prés. de friser et adj. [En parlant de la barbe, des cheveux, etc.] Qui frise, qui boucle naturellement. Il portait ses épais cheveux coupés ras, la barbe en pointe, un peu frisante (ZOLA, Fécondité, 1899, p. 8). 3. Frise-poulet, subst. masc. Synon. fam. de cuisinier. Les bouteilles de notre frise-poulet ne lui faisaient pas oublier les côtelettes toujours cuites à point (Mme DE CHATEAUBR., Mém. et lettres, 1847, p. 28).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1407 frisé part. passé subst. désignant une étoffe (Inventaire publié par M. Bruel ds Bibl. de l'École des Chartes, lxvi, p. 235 cité ds BARB. Misc. t. 30, p. 483 : manteaulx de frisé blanc); 1448 friser (Comptes et mémoires du roi René, art. 626, ibid. pour friser, pour faire une robe pour led. seigneur); 2. 1694 friser les sabords mar. (CORNEILLE). B. 1. 1504 « effleurer, toucher légèrement » (J. LEMAIRE DE BELGES, Œuvres, IV, 53 ds BARB. loc. cit.); 2. 1694 terme d'impr. (CORNEILLE). C. 1552 en parlant des cheveux (RONSARD, Amours, i, 21 ds BARB. loc. cit.). A prob. à rattacher à frise2 « étoffe ». B et C prob. issus des formes en fris- de frire attestées du début XIIIe s. au XVIe s. (v. T.-L. et HUG.) p. anal. de forme avec les bords d'un aliment qui frit (v. FEW t. 3, p. 794) encore que le cheminement sém. menant à B ne soit pas clair; on propose de le rattacher à C par l'intermédiaire de « donner un mouvement d'ondulation à la corde d'un instrument » (sens attesté de MONET 1636).
DÉR. 1. Friseler, verbe trans. [Le suj. désigne le vent] Plisser, agiter doucement. Une fourrure drapée de miroitements et de reflets fauves, et qu'un vent léger friselait (LA VARENDE, Cœur pensif, 1957, p. 65). Le vent léger fait doucement friseler le rideau (VIALAR, Clara, 1958, p. 38). On rencontre ds la docum. a) Friselure, subst. fém. Action de friseler. Des friselures gaufraient le bief à l'abri du moulin (LA VARENDE, Tourmente, 1948, p. 186). b) Friselé, part. passé et adj. [En parlant de poils, de cheveux] Bouclé, légèrement frisé. Des cheveux gris friselés et un teint rose groseille (GREEN, Journal, 1934, p. 201). []. 1re attest. 1926 (GENEVOIX, Boîte à pêche, p. 44); de friser, suff. -eler, attesté au sens de « faire une frisure » dans un dict. du patois de la Somme (v. FEW t. 3, p. 795a). Fréq. abs. littér. : 1. 2. Frisement, subst. masc. a) Action de friser, de plisser quelque chose. Du bout des lèvres, non sans un frisement d'œil légèrement ironique, l'huissier murmura un nom (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 6). b) En mus. Vibration qui altère un son. Une sorte de bruit nasillard, de frisement, analogue au son (...) [du] basson (HUBERSON, Nouv. manuel accord. et répar. pianos, 1926, p. 42). []. 1re attest. 1852 mus. (LA MADELAINE, Chant, p. 259); de friser, suff. -(e)ment1.
BBG. — PAULI 1921, pp. 97-98. — QUEM. DDL t. 13. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 74; Sources t. 1 1972 [1925], p. 198.
II.
⇒FRISER2, verbe trans.
A.— Frôler, passer très près d'un obstacle. Frisant les bornes avec cette audace et ce rare bonheur qui accompagnent souvent les gens ivres (SAND, Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 266). Parti! C'est une balle (...) qui m'a frisé la hanche (LA VARENDE, Gentilsh., 1948, p. 171).
En partic. [Le suj. désigne un rayon lumineux qui frappe presque horizontalement un obstacle] Le soleil vient à contre-jour, et, frisant sur les herbes et les branches, les éclaire d'un reflet aigu (DU CAMP, Hollande, 1859, p. 2). Un premier rayon frise déjà le toit du moulin (A. DAUDET, Lettres moulin, 1869, p. 250).
B.— Être tout près de quelque chose, manquer de peu quelque chose. Ce n'est pas la peine, pour un pareil résultat, de friser des duels (GONCOURT, Journal, 1887, p. 658). M. Migeon, un petit châtain sec, toujours à tirer sur sa bouffarde, frisait les quarante-cinq ans (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 45) :
Le ministre venait à peine d'envoyer sa lettre, lorsqu'on annonça le fiscal général Rassi; il le reçut avec une hauteur qui frisait l'impertinence.
STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 277.
REM. Frise-lumière (à), loc. adv. « Selon l'angle où la lumière frise une surface, presque parallèlement ». Il posa sur la table un polygone de taffetas changeant rose et gris. Suivant qu'on la regardait d'aplomb ou à frise-lumière, l'étoffe prenait l'une de ses couleurs, et l'on se sentait triste ou gai (ARAGON, Anicet, p. 46 (1921) dans ROB. Suppl. 1970).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. V. friser1.
STAT. — Friser1 et 2. Fréq. abs. littér. :241. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 209, b) 476; XXe s. : a) 473, b) 306.

friser [fʀize] v.
ÉTYM. 1552, au sens II. (intr.); sens I., B., 1504; les attestations antérieures concernent le vocab. du textile (1448 pour le verbe; 1407 pour frisé, n. m., nom d'une étoffe); orig. incert. p.-ê. de 2. frise, nom d'une étoffe, avec infl. possible de formes du v. frire (conjugué en fris- jusqu'au XVIe) pour le sens I., B., évoquant le bord d'un aliment qui frit; selon Guiraud, représente un gallo-roman fretiare, de fretum « flot qui se brise ».
———
I V. tr.
A
1 (Mil. XVIe). Donner à (des éléments souples et nombreux : cheveux, poils, fibres) la forme de boucle ou d'ondulation; mettre en boucles fines et serrées. || Friser des cheveux au fer, avec des bigoudis, des papillottes. || Friser les cheveux de qqn à l'aide d'une permanente. Bichonner, boucler, calamistrer, crêper. || Friser ses cheveux, sa moustache. || Se friser la moustache.Friser le poil d'une étoffe de laine. || Friser des plumes.
1 Tantôt frisiez de votre main vermeille
Mes blonds cheveux à l'entour de l'oreille (…)
Ronsard, Élégies, XX.
Absolt. || Fer à friser. 1. Fer, II., 2.
2 Pendant que le fer à friser chauffait, elle trouva le temps d'éplucher le livre de comptes du maître d'hôtel (…)
Colette, Chéri, p. 17.
Friser les cheveux de (qqn). || Friser quelqu'un. || Se faire friser.(Par métonymie). || Friser la tête de quelqu'un.
3 M. le Prince fit faire hier sa barbe (…) un valet de chambre abusant de sa patience, le frisa, lui mit de la poudre.
Mme de Sévigné, Lettres, 29, in Littré.
4 (…) on m'apporta mon habit avec du linge et un chapeau, et tout le reste de mon équipage. Un laquais de la maison, qui avait pris de l'amitié pour moi, me frisa; j'avais d'assez beaux cheveux. (Ma maîtresse) me fit approcher, examina ma parure (…) Elle me demanda qui m'avait frisé, et me dit d'avoir toujours soin de mes cheveux, que je les avais beaux, et qu'elle voulait que je lui fisse honneur.
Marivaux, le Paysan parvenu, I, p. 11-12.
2 (Fin XVIe). Rare. Plisser, rider finement en effleurant. || Friser une serviette.Friser les yeux, les paupières, le nez. Froncer.
Techn. || Friser de la ratine, du drap. Ratiner.
3 Techn. (danse). || Friser la jambe, le pied, agiter légèrement, rapidement.
4.1 Palsambleu, hurla Turandot. Et il se mit à sautiller entre les tables, en essayant vaguement d'imiter Gabriella dans son numéro de La Mort du cygne (…) Gabriel s'esclaffait en voyant Turandot essayer de friser la jambe.
R. Queneau, Zazie dans le métro, p. 238.
B
1 (1504). Passer au ras de, effleurer. Frôler. || Balle qui frise la corde, au jeu de paume, qui frise le filet, au tennis. || Un rayon de soleil frise son visage (→ Clarté, cit. 7). Effleurer. || Les hirondelles frisent le sol, la surface de l'eau. Raser.
5 Caracolant, frisant l'air et les eaux,
Elle (Progné) me prend mes mouches à ma porte (…)
La Fontaine, Fables, X, 6.
6 Là le soleil ne frise qu'obliquement la terre (…)
Baudelaire, le Spleen de Paris, XLVIII.
Mus. || Friser une note : produire un son léger avec un instrument à cordes et à archet, en passant légèrement ce dernier sur la corde.
2 (1690, Furetière). Sujet n. de personne, d'action, de création humaine. Être tout près de…, approcher de très près. || Friser la mort; friser le conseil de guerre, la potence. || Friser la quarantaine. Aller (sur), approcher (de).Remarque qui frise l'impertinence, la grossièreté. || Scène qui frise le ridicule, le tragique. || Doctrine qui frise l'hérésie, l'extravagance (→ Ferveur, cit. 1). Confiner (à), frôler.
7 (…) il friserait de près l'Institut (…)
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 226 (→ Estime, cit. 6).
8 La Péguinotte, qui devait bien friser la soixantaine, rouge, râblée, le poil gris, raide comme crin, avait accaparé les gros travaux domestiques.
H. Bosco, l'Âne Culotte, p. 18.
———
II V. intr.
1 (1552, Ronsard). Être ou devenir frisé. || Ses cheveux frisent naturellement.Cet homme, cet enfant frise naturellement. || Tête qui frise.
9 Et voilà que tout à coup, parmi tant de barbes rondes, ovales, carrées, qui floconnaient, qui frisaient (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, La barbe pointue.
10 Ses cheveux blonds, très courts, frisaient.
France, le Petit Pierre, p. 228.
Loc. fam. Friser à plat : ne pas friser du tout. Frise-à-plat.
2 Par ext. (le sujet désigne une chose souple). S'enrouler. || Les copeaux de bois, de métal frisent. || Feuilles qui frisent légèrement ( spécialt Frisolée).
3 (1694). Typogr. Donner une impression de tremblé. || Caractères qui frisent.Par métonymie. || Presse qui frise, qui produit des caractères, des filets, etc. qui frisent.
(1857, Flaubert). Mus. Rendre un son ferraillant et tremblé. || Corde de guitare qui frise.
11 Elle frappait sur les touches avec aplomb, et parcourait du haut en bas tout le clavier sans s'interrompre. Ainsi secoué par elle, le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s'entendait jusqu'au bout du village.
Flaubert, Mme Bovary, I, VII.
4 Produire de légers plis (le sujet désigne une surface, une matière souple). Friseler. || « L'eau qui frisait… » (Huysmans).
——————
se friser v. pron.
1 (Passif). Être frisé. || Ses cheveux se frisent facilement.
2 (Réfl.). Boucler ses cheveux, sa barbe, sa moustache. || Une femme qui passe longtemps à se friser, qui se frise toutes les semaines.
3 (Réfl.). Vétér. Se dit d'un animal qui, en marchant, touche de sa jambe levée celle qui repose sur le sol. || Cheval, mulet qui se frise.
——————
frisé, ée p. p. adj. et n.
1 Disposé en boucles fines et assez serrées. Bouclé, et aussi crépu; crêpelé. || Des cheveux frisés. || Des cheveux frisés en tire-bouchons (→ Débraillé, cit. 3). Tortillé.Aux cheveux frisés. || Une tête frisée. || Perruque frisée (→ Doré, cit. 1). || Être frisé comme un mouton. Moutonné.
12 Le classique napoléonien était le génie du dix-neuvième siècle affublé de la perruque de Louis XIV, ou frisé comme au temps de Louis XV.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. II, p. 208.
13 (…) une maîtresse de pension frisée comme un agneau (…)
France, le Crime de S. Bonnard, in Œ., t. II, p. 440.
14 Balzan, avec ses joues rebondies et roses, sa grosse tignasse frisée et déjà grisonnante, ses lunettes, son ventre de propriétaire sous la blouse noire (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXV, p. 242.
N. || Un grand frisé.Spécialt (vx). || Un frisé : un jeune élégant.
Par antiphrase (surtout en appellatif). Personne chauve, ou aux cheveux raides. || Alors, frisé ?
Par ext. (poils d'animaux). || La toison frisée d'un chien.Chien tout frisé.Par ext. || « Les races naines (…) et les races frisées » (Coupin, in T. L. F.).
Techn. (textile). || Laine frisée.Velours frisé, dont le poil reste frisé au lieu d'être coupé.
2 Par ext. Se dit de plantes, d'objets dont le bord est ondulé. || Chou frisé, et, n. m., un frisé.Chicorée frisée : chicorée aux feuilles finement dentelées. Frisée, n. f. || Plume frisée.
15 Sur une toute petite table (…) un vol blanc de chrysanthèmes engourdis, mêlait ses plumes neigeuses et frisées (…)
Edmond Jaloux, le Jeune Homme au masque, II.
3 Techn. (imprim.). Qui frise (II., 3.). || Filet frisé.
4 Techn. Qui présente des plis fins (le sujet désigne une matière souple). || Cuir frisé. || Volants frisés : plissés. || Papier frisé. || « L'enveloppe en papier frisé d'un manche de gigot » (Goncourt, in T. L. F.).
CONTR. Défriser. — (Du p. p.) Lisse, plat, raide.
DÉR. 1. Frisage, frisant, frisée, friseler, friselis, frisement, 1. frisette, friseur, frisoir, 1. frison, frisotter, frisure.
COMP. Frise-à-plat, frise-beurre, frise-lumière (à), frise-poulet. — Défriser, refriser.
HOM. Frisé, frisée.

Encyclopédie Universelle. 2012.