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courtisan

courtisan, ane [ kurtizɑ̃, an ] n. m. et adj.
• 1472; it. cortigiano, de corte « cour »
I N. m.
1Personne qui est attachée à la cour, qui fréquente la cour d'un souverain, d'un prince. « il avait la grâce, l'adresse et l'expérience d'un courtisan consommé » (Mérimée).
2Fig. Personne qui cherche à plaire aux puissants, aux gens influents par des manières obséquieuses, flatteuses. flatteur; adulateur, louangeur, thuriféraire. Manières de courtisan.
II Adj. COURTISAN, ANE. Un poète courtisan. Rare Des manières courtisanes. ⊗ CONTR. 1. Hautain, indépendant.

courtisan nom masculin (italien cortigiano, de corte, cour) Celui qui fait partie de la cour d'un roi, d'un prince, etc. Celui qui cherche à plaire par la flatterie, qui essaie de gagner la faveur de quelqu'un de puissant en faisant sa cour. ● courtisan (citations) nom masculin (italien cortigiano, de corte, cour) François de Salignac de La Mothe-Fénelon château de Fénelon, Périgord, 1651-Cambrai 1715 Les princes ont un pouvoir infini sur ceux qui les approchent ; et ceux qui les approchent ont une faiblesse infinie en les approchant. Examen de conscience sur les devoirs de la royauté Antoine Furetière Paris 1619-Paris 1688 […] un homme amphibie, qui était le matin avocat et le soir courtisan. Le Roman bourgeois Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Qui est plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est un courtisan plus assidu ? Les Caractères, De la cour courtisan (synonymes) nom masculin (italien cortigiano, de corte, cour) Celui qui cherche à plaire par la flatterie, qui essaie...
Synonymes :
- adulateur
- caudataire
- flagorneur
- flatteur
- lèche-bottes (familier)
- louangeur
courtisan, courtisane adjectif Littéraire. Propre au courtisan : Avoir l'âme courtisane.

courtisan, ane
n. et adj.
d1./d Personne vivant à la cour d'un souverain, d'un prince.
d2./d Fig., péjor. Personne qui, par intérêt, cherche à plaire. Un vil courtisan.
|| adj. Esprit courtisan.

I.
⇒COURTISAN1, subst. masc.
A.— [Avec une idée de supériorité soc.]
1. [Avec une idée de fonction] Personne qui est attachée à la cour, au service d'un roi ou d'un prince. À la cour tout est courtisan : le prince du sang, le chapelain de semaine, le chirurgien de quartier, l'apothicaire (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 45) :
1. Un courtisan est un homme de la cour du roi, j'entends un homme qui a une charge ou un emploi domestique dans le palais, qui est premier écuyer, chambellan, grand veneur...
TAINE, Philos. de l'art, t. 1, 1865, p. 86.
2. [Sans idée de fonction définie] Personne de haut rang qui fait partie de l'entourage d'un prince ou d'un roi et qui partage ses plaisirs et divertissements. Monseigneur (...) n'admettait que ce nombre de courtisans à ses chasses au loup (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1836, p. 379) :
2. « (...) qui peut définir la cour? » Ce microcosme aussi décevant que l'écharpe d'Iris, aussi indéfinissable que la couleur d'un taffetas moiré, est à sa manière une skiagraphie, un jeu d'ombres dont les acteurs s'appellent courtisans... Car qu'est-ce qu'un courtisan, sinon le reflet d'un reflet et une apparence sans être? Ainsi le paraître submerge l'être...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 9.
P. ext. Libertin. Tu n'étais qu'un libertin sans cœur, une âme de courtisan effronté dans le corps d'un valet de charrue (SAND, Lélia, 1833, p. 293).
B.— Péj. [Avec une idée de mondanité empreinte de servilité et d'hypocrisie]
1. Personne qui cherche par intérêt à gagner les faveurs d'un roi, d'un prince ou d'une personne influente, généralement au moyen de la flatterie. Ménager, caresser, amadouer, capter les amours-propres, les intéresser et les gagner à sa cause, c'est tout l'art du courtisan et les trois quarts de l'art du diplomate (AMIEL, Journal, 1866, p. 56). Un chef opprimant qui veut des courtisans et qui ne sait entretenir une libre circulation de pensée dans son entourage, possède une force corrompue (CHARDONNE, Attach., 1943, p. 95) :
3. ... ils vous parlaient de leur santé, de leurs intérêts de famille, comme s'ils étaient devenus des personnages chers à tout le monde. Ils étaient entretenus dans cette illusion par des flatteurs de bonne ou mauvaise compagnie, mais qui faisaient enfin leur métier de courtisans, en montrant à leur prince une sollicitude touchante sur tout ce qui pouvait le regarder, à condition d'en obtenir une petite audience pour une requête particulière.
Mme DE STAËL, Considérations sur les princ. événements de la Révolution fr., t. 1, 1817, p. 512.
2. P. ext. Personne qui cherche à s'attirer les bonnes grâces d'un groupe d'individus. Courtisan du peuple. « (...) mes chers amis, car vous êtes des amis, puisque vous êtes des ouvriers... » Je demande s'il existe en aucun temps de ce monde une phrase de courtisan de roi ou d'empereur, qui ait la bassesse de cette phrase de courtisan de peuple! (GONCOURT, Journal, 1889, p. 930).
3. P. anal. [Le compl. désigne une entité, un inanimé plus ou moins personnifié(e)] Ce métaphysicien [Sieyès] avait abouti, non à la sagesse, mais à la prudence. Il était courtisan et non serviteur de la révolution (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 177).
Courtisan du malheur. J'aurais accompagné Napoléon à Sainte-Hélène. (...) mon dévouement et mon respect vous suivront partout, (...) vous trouverez en moi un fidèle courtisan du malheur (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 224).
SYNT. Habile, lâche, vieux, vil courtisan; âme, esprit, manières de courtisan; foule, nombre des courtisans; les courtisans s'écartent, se retirent; entouré de ses courtisans.
C.— En partic., domaine amoureux. Homme qui cherche par ses attentions cérémonieuses à s'acquérir les faveurs d'une femme, pour faire sa conquête. Parmi les courtisans de cette fille supposée du duc de Bourbon, elle distingua M. de Feuchères (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 167).
P. anal. :
4. Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts, dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes...
BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Les bienfaits de la lune, 1867, p. 179.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. 2e moitié XIVe s. courtisien « celui qui est attaché à la cour d'un prince » ici, à propos de la cour du pape Clément V (G. LE MUISIT, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 1, p. 308) — 1547, J. Bouchet ds HUG.; 2. 1472 courtisan (Ordonnance de Louis XI d'apr. BARTZSCH, p. 12); 1560 p. ext. « personne qui flatte, qui courtise » (J. GREVIN, L'Olimpe, p. 290 ds IGLF : les courtisans De sa grande beauté). B. Adj. av. 1555 « propre à la cour, aux courtisans » (TAHUREAU, 1er Dial. du Democritic, p. 70 ds HUG. : dissimulation courtisanne). Empr. à l'ital. cortigiano « id. » attesté dep. 1348-53 (Boccace ds BATT.), d'abord adj. « qui appartient à la cour d'un pape, d'un prince, etc. » dep. début XIVe s. (G. Villani, à propos du pape Benoît XII, ibid.), dér. de corte (cour); l'empr. a dû s'effectuer à la cour des papes d'Avignon : cf. cortezan en 1350 ds PANSIER; 1 représente une forme plus adaptée au français. Fréq. abs. littér. :803. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 566, b) 920; XXe s. : a) 310, b) 544. Bbg. COHEN 1946, p. 40. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 170. — HOPE 1971, p. 36, 149. — SMITH (P.M.). The Anti-courtier trend in sixteenth century French literature. Genève, 1966. — TRACC. 1907, p. 131. — VIDOS 1939, p. 475.
II.
⇒COURTISAN2, ANE, adj.
A.— Qui appartient à la cour ou caractérise un homme de la cour, un courtisan. Il tend l'avant-bras plié à la mode courtisane (LA VARENDE, Centaure de Dieu, 1938, p. 202).
B.— P. ext. Qui flatte les personnes influentes par intérêt. Cet air courtisan et obséquieux que les inférieurs à petites idées affectent devant les êtres élevés en dignité, ou qui possèdent une grande fortune (BALZAC, Annette, t. 3, 1824, p. 27).
C.— Rare. Qui caractérise une courtisane, une femme de mœurs légères :
Pour forcer l'attention et l'intérêt des hommes désirables, il n'avait pas besoin de cet empressement exagéré de prévenance courtisane qui devaient l'amener à se faire remarquer par des attitudes efféminées.
AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 138.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-an]. Étymol. et Hist. Cf. courtisan1.

1. courtisan [kuʀtizɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1472; courtisien, après 1350, au sens 1; altér. de l'ital. cortigiano, de corte « cour ».
1 Celui qui est attaché à la cour, au service du roi, d'un prince.Celui qui fréquente la cour d'un souverain, d'un prince. → Cour (homme de cour). || Un vieux courtisan (→ Brigue, cit. 0.1, Corneille). || Un adroit, un habile, un fin courtisan (→ Assidu, cit. 6). || Les courtisans (hommes et femmes : le fém. est rendu impossible par le sens qu'a pris courtisane).
1 Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire :
Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire.
La Fontaine, Fables, VIII, 3.
2 J'étais né pour être courtisan. — On dit que c'est un métier si difficile ! — Recevoir, prendre et demander, voilà le secret en trois mots.
Beaumarchais, le Mariage de Figaro, I, 1.
3 (…) le prince Basile n'était plus jeune, mais il avait la grâce, l'adresse et l'expérience d'un courtisan consommé.
Mérimée, Hist. du règne de Pierre le Grand, p. 26.
4 Pesez bien la force de ce mot. Un courtisan est un homme de la cour du roi, j'entends un homme qui a une charge ou un emploi domestique dans le palais (…)
Taine, Philosophie de l'art, t I, I, II, VII, p. 86.
2 (1560). Fig., péj. Celui qui cherche à plaire aux puissants, aux gens influents, par des manières obséquieuses, flatteuses. Flatteur; adulateur, louangeur. || Flatterie de courtisan. || Manières de courtisan. || Cet homme n'a point d'amis, il n'a que des courtisans (Académie).
5 L'homme riche a des commensaux ou des parasites, l'homme puissant des courtisans, l'homme d'action a des camarades qui sont aussi des amis.
A. Maurois, Études littéraires, Saint-Exupéry, t. II, p. 260.
Par appos. || Poètes courtisans.
3 Littér. et vx. Celui qui, par des manières flatteuses, recherche les faveurs d'une femme.
6 Et tu seras aimée de mes amants, courtisée par mes courtisans. Tu seras la reine des hommes aux yeux verts, dont j'ai serré aussi la gorge dans mes caresses nocturnes (…)
Baudelaire, Petits poèmes en prose, « Les bienfaits de la lune », 1867, p. 179, in T. L. F.
CONTR. Hautain, indépendant.
DÉR. Courtisanerie.
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2. courtisan, ane [kuʀtizɑ̃, an] adj.
ÉTYM. Mil. XVIe; de 1. courtisan
Vieux.
1 Qui est propre à la cour. || Mode courtisane.
2 Qui courtise, a une attitude de courtisan (1. Courtisan 2.). || Esprit courtisan. || Manières courtisanes.

Encyclopédie Universelle. 2012.