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flatteur

flatteur, euse [ flatɶr, øz ] n. et adj.
• fin XIIIe; de flatter
I N. Personne qui flatte, qui donne des louanges exagérées ou fausses. enjôleur, flagorneur, région. frotte-manche, hypocrite, louangeur, thuriféraire; fam. fayot, lèche-botte, lèche-cul. Chœur, cortège de flatteurs autour des puissants. adulateur, caudataire, courtisan. Un vil flatteur (vx ou plaisant). « Le flatteur du peuple, en quoi, je vous prie, diffère-t-il du flatteur du roi ? » (Sainte-Beuve). « Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute » (La Fontaine). II Adj.
1Vieilli Qui loue avec exagération ou de façon intéressée. complimenteur. Courtisans flatteurs. obséquieux.
2Vx Qui berce d'un espoir, d'une illusion. « Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes » (La Fontaine).
3Qui flatte l'amour-propre, l'orgueil. agréable, avantageux, élogieux, obligeant. « Cette confiance de votre Directeur m'apparaît comme la plus flatteuse des promotions » (Céline). Une comparaison flatteuse. Ce n'est pas flatteur ! la comparaison, la remarque est dure.
4Qui embellit. Un éclairage flatteur. Faire un tableau flatteur de la situation. « le portrait peu flatteur des carnets inédits, où il est dépeint comme un petit homme laid, de figure commune » (Henriot).

flatteur, flatteuse adjectif et nom Qui loue avec excès et d'une manière intéressée : Un vil flatteur.flatteur, flatteuse (citations) adjectif et nom Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 Le flatteur n'a pas assez bonne opinion de soi ni des autres. Les Caractères, Des jugements Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute. Fables, le Corbeau et le Renard flatteur, flatteuse (synonymes) adjectif et nom Qui loue avec excès et d'une manière intéressée
Synonymes :
- adulateur
- cajoleur
- caudataire
- courtisan
- enjôleur
- flagorneur (littéraire)
- lèche-bottes (familier)
- louangeur
- thuriféraire (littéraire)
Contraires :
- censeur
- critique
- détracteur
flatteur, flatteuse adjectif Qui est de nature à flatter la vanité : Des compliments flatteurs. Qui présente la réalité sous un aspect agréable, avantageux : Un portrait flatteur.flatteur, flatteuse (synonymes) adjectif Qui est de nature à flatter la vanité
Synonymes :
- agréable
- avantageux
- élogieux

flatteur, euse
n. et adj.
rI./r n. Personne qui flatte, qui cherche à séduire par des flatteries. "Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute" (La Fontaine).
rII./r adj.
d1./d Qui loue avec exagération et par calcul. Des amis flatteurs.
Par ext. Des manières flatteuses.
d2./d Favorable, élogieux; qui marque l'approbation. Un murmure flatteur accueillit son discours.
d3./d Qui avantage, qui embellit. Un portrait flatteur.

⇒FLATTEUR, EUSE, adj. et subst.
A.— Adj. et subst. (Personne) qui flatte, qui adresse des louanges exagérées et intéressées à quelqu'un. (Quasi)-synon. courtisan, enjôleur, flagorneur. Vous me sauvez, vous me prolongez de dix ans, ma bonne dame... ce n'est pas une flatterie, c'est ce que je pense, aussi vrai que voilà une lampe qui nous éclaire. Non, je ne suis pas flatteuse... (ZOLA, Page amour, 1878, p. 996). S'il n'y avait plus d'imbéciles à jouer, le métier des sycophantes et des flatteurs du peuple tomberait bien vite (RENAN, Avenir sc., 1890, p. 341) :
1. Peut-être, après tout, suis-je laide, et Nofré est-elle une flatteuse lorsqu'elle prétend que, de la source inconnue du Nil jusqu'à l'endroit où il se jette dans la mer, il n'y a pas de plus belle fille que sa maîtresse... non, je suis belle : les yeux ardents des hommes me l'ont dit mille fois...
GAUTIER, Rom. momie, 1858, p. 250.
P. méton. [En parlant des attributs, du comportement d'une pers.] Qui manifeste, dénote la flatterie. Et le bon Popelin, appuyant tous les dires de la princesse de dodelinements de la tête flatteurs, soudain, s'est emporté contre mes Mémoires (GONCOURT, Journal, 1891, p. 51). « ... ô Empereur du bas! » fit-il d'une voix flatteuse de marchand juif, « toi qu'il n'aime pas, mais qui nous aime! ... » (JOUVE, Scène capit., 1935, p. 129) :
2. ... à cet instant, on plonge dans sa robe avec une révérence savante, la bouche s'entr'ouvre comme une rose épanouie, un sourire angélique et inquiétant erre sur le coin des lèvres flatteuses et moqueuses, et, tout d'un coup, comme une cascade de perles, les compliments coulent et roulent à la rencontre d'autres compliments.
TAINE, Notes Paris, 1867, p. 71.
B.— Adjectif
1. Peu usité. Caressant. Ce peuple napolitain a, dans sa vivacité, je ne sais quoi de doux et de flatteur (FRANCE, Bonnard, 1881, p. 302).
2. Littér. Agréable, séduisant. Et Maurras distillait à ses auditeurs l'art subtil — et combien flatteur! — de muer en tranquillité morale les inquiétudes que le socialisme leur donnait sur la légitimité de la possession (J.-R. BLOCH, Dest. du S., 1931, p. 108). On compte cent peintres ne retenant de la vie que son visage le plus flatteur (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 134) :
3. Le songe où je croyais avoir vu le sage Mentor descendre aux Champs-Élysées achevait de me décourager : une secrète et douce langueur s'emparait de moi. J'aimais déjà le poison flatteur qui se glissait de veine en veine et qui pénétrait jusqu'à la moelle de mes os.
LARBAUD, F. Marquez, 1911, p. 181.
3. Élogieux, avantageux, qui flatte l'amour propre, l'orgueil. Une distinction, un succès flatteur; un murmure flatteur; une alliance flatteuse. Nous serons heureux et fiers d'avoir obtenu votre confiance, vous êtes un de ces royalistes conséquents dont on peut être l'ennemi politique, mais dont l'estime est flatteuse... (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 270). Ces jours-là paraissait de lui un nouveau livre, et il recevait beaucoup de lettres et d'articles flatteurs (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1097) :
4. Nous passions en effet sous la domination de M. Mougeot qui nous parlait comme à de grandes personnes et nous tenait un langage d'autant plus flatteur pour la plupart d'entre nous qu'il était incompréhensible. À cause de cela, nous l'aimions; sa colère même nous plaisait.
GREEN, Journal, 1933, p. 157.
Loc. C'est flatteur, c'est peu flatteur (de/que...). Son habit a dû être bien neuf et ses bottes reluisent joliment. C'est flatteur pour nous qu'il y ait des confrères si comme il faut (DUMAS père, Comte Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 642). C'est fort peu flatteur pour une femme, je suppose, de n'arriver à dérider un homme que lorsqu'on l'entretient d'un autre! (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 133). La Dame. — Qu'une dame Pons, née demoiselle Lempoumas, vienne à une consultation gratuite, c'est en effet assez extraordinaire. Knock. — C'est surtout flatteur pour moi (ROMAINS, Knock, 1923, II, 5, p. 12).
4. Embelli par rapport à la réalité, au modèle. Sans doute j'étais fou de m'exalter ainsi sur une flatteuse image vraisemblablement vieille de plus de quinze ans (GIDE, Isabelle, 1911, p. 636). L'autre école, qui nous vaut des effigies flatteuses, mais inconsistantes, est celle du XVIIIe siècle, siècle dangereux à consulter à une époque comme la nôtre, paresseuse et pourrie (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 114) :
5. Les âmes parisiennes se miraient dans cette pièce qui leur renvoyait, comme un tableau flatteur, l'image de leur fatalisme alangui, de leur nirvâna de boudoir, de leur mœlleuse mélancolie. De volonté, aucune trace. Nul ne savait ce qu'il voulait. Nul ne savait ce qu'il faisait.
ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p. 698.
Qui avantage. Couleurs flatteuses, éclairage flatteur.
♦ ,,Miroir flatteur. Miroir où l'on se voit plus beau qu'on est`` (Ac.).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Ac. 1694 et 1718 : flateur; cf. aussi FÉR. Crit. t. 2 1787. Étymol. et Hist. A. Subst. ca 1220 flateour « personne qui donne des louanges exagérées ou fausses » (Traduction de Martin de Braga, 272 ds T.-L.); B. Adj. 1. mil. XVe s. flateresse « id. » (Le Mistére du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, 35474); 2. a) 1556 « qui berce d'un espoir, d'une illusion » (O. DE SAINT-GELAIS, Sophonisbe, p. 74 ds Œuvres complètes, éd. P. Blanchemain, t. 3 : flatteresse esperance); 1558 flateuse esperance (J. DU BELLAY, Les Regrets, éd. H. Chamard, t. II, p. 71, 2); b) 1640 flatteur « qui affecte une manière douce, agréable » (CORNEILLE, Cid, II, 5, 537); 3. 1690 « qui représente en beau (p. ex. d'un miroir) » (FUR.). Dér. de flatter; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :990. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 327, b) 1 000; XXe s. : a) 918, b) 1 135.

flatteur, euse [flatœʀ, øz] n. et adj.
ÉTYM. V. 1220, flateeur; de flatter.
———
I N. Personne qui flatte, qui donne des louanges exagérées ou fausses. Approbateur, complaisant, encenseur, enjôleur, flagorneur, hypocrite, louangeur (→ Applaudir, cit. 1; assaisonner, cit. 5; calomniateur, cit. 2; dépens, cit. 2). || Chœur, cortège de flatteurs autour des grands, des puissants. Adulateur (cit. 1), caudataire, courtisan, génuflecteur, thuriféraire (→ Agenouiller, cit. 4; approuver, cit. 4; parasite, cit. 1). || Flatteur servile, bas, abject. Chien (faire le chien couchant) et les fam. lèche-bottes, lèche-cul, lécheur. — ☑ Loc. prov. || « Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute » (La Fontaine).
1 Là se perdent ces noms de maîtres de la terre,
D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre :
Comme ils n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs (…)
Malherbe, Vers spirituels, IV (XXXV).
2 L'amour-propre est le plus grand de tous les flatteurs.
La Rochefoucauld, Maximes, 2.
3 Détestables flatteurs, présent le plus funeste
Que puisse faire aux rois la colère céleste !
Racine, Phèdre, IV, 6.
4 Le flatteur n'a pas assez bonne opinion de soi ni des autres.
La Bruyère, les Caractères, XII, 90.
5 Un menteur est un homme qui ne sait pas tromper; un flatteur, celui qui ne trompe ordinairement que les sots. Celui qui sait se servir avec adresse de la vérité et qui en connaît l'éloquence, peut seul se piquer d'être habile.
Vauvenargues, Maximes et Réflexions, 277.
6 Le flatteur du peuple, en quoi, je vous prie, diffère-t-il du flatteur du roi ? Est-il plus noble, plus indépendant, plus désintéressé, et, à le bien voir, moins misérable ?
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. V, Duc d'Antin, p. 489.
———
II Adj.
1 Rare. Doux et caressant.
7 (…) ce peuple napolitain a, dans sa vivacité, je ne sais quoi de doux et de flatteur. Je ne suis point bousculé, je suis bercé et je pense que, à force de me balancer deçà, delà, ces gens vont m'endormir debout.
France, le Crime de S. Bonnard, Œ., t. II, p. 302.
2 Qui flatte l'amour-propre, l'orgueil. Agréable, avantageux, élogieux, obligeant. || Distinction flatteuse. || Éloge (cit. 6) flatteur (→ Baisser, cit. 18). || Titre flatteur.
8 En cela peu semblable au reste des mortelles,
Qui veulent tous les jours des louanges nouvelles.
Pas une ne s'endort à ce bruit si flatteur.
La Fontaine, Fables, IX, Disc. à Mme de la Sablière.
8.1 — Voilà trois fois qu'elle me fait demander un rendez-vous. — C'est très flatteur, dit Mme de Valtognes. — Même pas, dit Mme Desroches. Vous savez bien que ce n'est pas pour moi, c'est parce qu'elle croit probablement qu'il y a du monde chez moi.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 782.
9 Cette confiance de votre Directeur m'apparaît comme la plus flatteuse des promotions, mon cher Docteur !
Céline, Voyage au bout de la nuit, p. 398.
10 À cet âge (…) recevoir (…) un tel aveu d'une jolie fille de vingt ans, c'est assurément très flatteur (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 311.
3 Vx. Qui berce d'un espoir, d'une illusion. Séduisant (→ Asile, cit. 31; chair, cit. 48).
11 Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux;
Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes :
Tout le bien de la terre est à nous (…)
La Fontaine, Fables, VII, 10.
4 Qui loue avec exagération ou de façon intéressée. || Je le sais flatteur et peu sincère. Complimenteur (→ Bizarrerie, cit. 2). || Courtisans flatteurs et pleins de bassesse. Obséquieux. || Un homme du monde flatteur et fourbe (→ 1. Piston, cit. 2.2). || Une personne rusée et flatteuse. Patelin. || Paroles flatteuses. Beau (de belles paroles). || Langage flatteur (→ Aviser, cit. 1; éloge, cit. 3).
12 (…) chacun d'eux attendait impatiemment que le compliment des autres fût achevé pour apporter le sien, craignant qu'on ne s'emparât du madrigal flatteur qu'il venait d'improviser, ou de la formule d'adulation qu'il inventait.
A. de Vigny, Cinq-Mars, VIII, t. I, p. 283.
5 Qui embellit, flatte (6.). || Un miroir flatteur. || Une robe flatteuse. || Faire un tableau flatteur de la situation.
13 Quinette aurait pu colorer cette envie d'un nom flatteur en l'appelant goût du risque (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, XII, p. 128.
14 (…) le portrait peu flatteur des carnets inédits, où il est dépeint comme un petit homme laid, de figure commune (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 171.
CONTR. Blessant, 2. critique (adj.), moqueur, sarcastique.
DÉR. Flatteusement.

Encyclopédie Universelle. 2012.