crucifiement [ krysifimɑ̃ ] n. m.
• 1175; de crucifier
1 ♦ Action de crucifier, supplice de la croix. Le crucifiement de saint Pierre. — Absolt Le crucifiement de Jésus. ⇒ crucifixion.
2 ♦ Relig. Pratique mortifiante, douleur, épreuve poussée à l'extrême. ⇒ martyre, mortification, supplice. Le crucifiement de la chair, de la volonté.
● crucifiement nom masculin Synonyme de crucifixion. Littéraire. Mortification, torture morale. ● crucifiement (difficultés) nom masculin Orthographe Crucifiement. Avec un e muet intérieur. Crucifiement correspond à crucifier, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyer → aboiement). Sens et emploi 1. Crucifiement = action de crucifier, mise en croix : le crucifiement de Jésus. 2. Crucifixion = action de crucifier. Spécialement, mise en croix du Christ, dans la religion chrétienne ; représentation (peinture, gravure, sculpture, etc.) du Christ en croix : les crucifixions peintes par les artistes de la Renaissance. Remarque Crucifiement n'est jamais employé au sens de « représentation, œuvre artistique ». ● crucifiement (synonymes) nom masculin
Synonymes :
crucifiement
n. m. V. crucifixion.
⇒CRUCIFIEMENT, subst. masc.
A.— Action de mettre en croix en manière de supplice; p. ext. supplice de la mise en croix. Les deux bras écartés comme par un crucifiement (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Petite Roque, 1885, p. 1023).
— En partic. [En parlant de Jésus-Christ] [Les] juifs qui s'étaient retirés lors du crucifiement du Christ (GONCOURT, Journal, 1890, p. 1121). Cette brusque transition du crucifiement à la résurrection (BLOY, Journal, 1905, p. 254).
— P. métaph. Épreuve ou tourment moral très pénible :
• Conçoit-on chez les pauvres filles du peuple, qui ne se sentent pas la force physique nécessaire pour gagner leur vie, les angoisses secrètes, le crucifiement journalier qu'elles éprouvent?
GONCOURT, Journal, 1885, p. 465.
B.— P. méton. Œuvre d'art représentant la mise en croix du Christ ou le Christ sur la croix. Trois grandes sculptures (...) le Crucifiement, la Sortie du tombeau et l'Ascension (HUGO, Rhin, 1842, p. 247).
Rem. Cf. crucifixion, rem.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1762 et Ac. 1932, s.v. crucifiement, conformément à la règle selon laquelle s'écrivent en -iement les mots dér. d'un verbe en -er, ex. : remerciement, reniement, etc. Cependant Ac. 1798-1878 ainsi que GATTEL 1841, NOD. 1844, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, GUÉRIN 1892, DG et QUILLET 1965 admettent parallèlement la var. crucifîment avec un accent circonflexe pour signifier la disparition de l'anc. e. Noter que BESCH. 1845 ne donne que la forme avec î et que Ortho-vert 1966, p. 178, lui est favorable à la condition de ne pas oublier l'accent circonflexe. Étymol. et Hist. 1. Ca 1250 (HUON LE ROI, Li Regnes Notre Dame, 8, 6 ds T.-L.); 2. 1395 « représentation de la crucifixion du Christ » (Inv. de meubles de la mairie de Dijon, Côte d'Or ds GDF. Compl.); 3. av. 1710 fig. (FLÉCHIER, Panegyrique de Ste Thérèse ds LITTRÉ : cruciefiement de sa chair). Dér. du rad. verbal de crucifier; suff. -ment1; cf. crucïement « tourment, torture » (XIIe s. ds T.-L.), encore au XVIe s., HUG.; dér. de cruciier, v. crucifier. Fréq. abs. littér. :52.
crucifiement [kʀysifimɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1175; de crucifier.
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1 Action de crucifier, supplice de la croix. || Le crucifiement de saint Pierre. — Absolt. || Le Crucifiement : l'élévation du Christ en croix. ⇒ Crucifixion. — Par ext. Tableau qui représente cette scène. || Le crucifiement de Grunewald.
2 Relig. Pratique mortifiante, douleur, épreuve, poussée à l'extrême. ⇒ Martyre, mortification, supplice. || Le crucifiement de la chair, de la volonté.
0 (Sainte Thérèse) porte (…) la chasteté jusqu'au continuel crucifiement de sa chair (…)
♦ Tourment, douleur morale intense. || « Les angoisses secrètes, le crucifiement journalier qu'elles éprouvent » (Goncourt, Journal, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.