crucifixion [ krysifiksjɔ̃ ] n. f.
• v. 1500; lat. ecclés. crucifixio, ionis
♦ Crucifiement de Jésus. — Par ext. Sa représentation en peinture, en sculpture... « les crucifixions des Primitifs » (Huysmans).
● crucifixion nom féminin (latin ecclésiastique crucifixio, -onis) Action de crucifier quelqu'un. Supplice du Christ sur la Croix. Représentation du Christ mis en Croix, soit en peinture, dessin, gravure, soit en bas ou haut relief. ● crucifixion (difficultés) nom féminin (latin ecclésiastique crucifixio, -onis) Orthographe Crucifiement. Avec un e muet intérieur. Crucifiement correspond à crucifier, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyer → aboiement). Sens et emploi 1. Crucifiement = action de crucifier, mise en croix : le crucifiement de Jésus. 2. Crucifixion = action de crucifier. Spécialement, mise en croix du Christ, dans la religion chrétienne ; représentation (peinture, gravure, sculpture, etc.) du Christ en croix : les crucifixions peintes par les artistes de la Renaissance. Remarque Crucifiement n'est jamais employé au sens de « représentation, œuvre artistique ». ● crucifixion (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique crucifixio, -onis) Action de crucifier quelqu'un.
Synonymes :
crucifixion
n. f. ou crucifiement n. m.
d1./d Action de crucifier.
d2./d BX-A Représentation peinte ou sculptée de Jésus-Christ sur la Croix.
⇒CRUCIFIXION, subst. fém.
A.— Supplice de la mise en croix; en partic. en parlant de celle de Jésus-Christ :
• On ne peut pas vouloir la croix. (...) Ceux qui ne conçoivent la crucifixion que sous l'aspect de l'offrande en effacent le mystère salutaire et l'amertume salutaire. Souhaiter le martyre est beaucoup trop peu. La croix est infiniment plus que le martyre.
WEIL, La Pesanteur et la grâce, 1943, p. 93.
— P. métaph. Quelle crucifixion que l'isolement (BARB. D'AUREV., Mémor. 1, 1838, p. 364).
B.— P. méton. Œuvre d'art représentant le supplice de la croix; en partic. en parlant de Jésus-Christ. La crucifixion de Saint-Pierre, peinte par Rubens (HUGO, Rhin, 1842, p. 82). Les crucifixions des primitifs (HUYSMANS, En route, t. 1, 1895, p. 242).
Rem. Dans l'usage actuel, l'oppos. étymol. et sém. entre crucifiement et crucifixion tend à se neutraliser. En partic. les 2 termes sont employés en concurrence pour désigner l'œuvre d'art représentant la mise en croix du Christ (ou le Christ en croix); mais dans l'acception fig. de « souffrance pénible » on rencontre surtout crucifiement (cf. DUPRÉ 1972).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1re moitié XVIe s. « mise en croix du Christ » (FOSSETIER, Chron. Marg., ms. Brux., 10510, II, f° 39 r° ds GDF. Compl.); XVIe s. (Sec. vol. des expos. des Ep. et Ev. de kar., f° 289 v°, ibid.); début XVIIe s. au fig. « mortification, souffrance expiatoire » (ST FRANÇOIS DE SALES, Lettres, 1496 ds HUG.); 2. 1842 B.-A. (HUGO, loc. cit.). Empr. au lat. chrét. cruxifixio « crucifiement (du Christ) » le plus souv. fig. « mortification, souffrance » (TLL s.v., 1222, 7) dér. du supin crucifixum de crucifigere (crucifier). Fréq. abs. littér. :40.
crucifixion [kʀysifiksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1500; lat. ecclés. crucifixio, -onis, de crucifigere. → Crucifier.
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1 Action de crucifier. Spécialt. Crucifiement du Christ. — Par ext. Sa représentation en peinture, en sculpture.
1 (…) il sollicitait la musique religieuse, les proses désolées des psaumes, les crucifixions des Primitifs (…)
Huysmans, En route, p. 153.
2 À San Rocco (à Venise), les ciels du Tintoret croulent sur moi en cataractes fauves et, soudain, hallucinante, la gigantesque Crucifixion qui coupe les jambes et le souffle. Le Christ cloué dans un envol inouï. Un larron que l'on force et couche sur la croix et l'autre larron est déjà pantelant sur son châssis de bois que les hommes à gros mollets de danseurs et aux échines musculeuses de colosses hissent et s'efforcent avec peine de dresser comme on érige une colonne de marbre.
J. Cau, le Chevalier, la Mort et le Diable, p. 86.
2 Fig. et rare. ⇒ Crucifiement (2.).
3 La routine ou le scrupule, le laisser-aller de la démagogie à la petite semaine ou l'introspection qui, analysant chaque geste, d'avance le paralyse : dans son existence actuelle, comment concilier ces humeurs, ces facilités, ces crucifixions de l'esprit, à la fois cruelles et anodines ?
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 144.
Encyclopédie Universelle. 2012.