cueillir [ kɶjir ] v. tr. <conjug. : 12>
• 1080 aussi « accueillir, recueillir »; lat. colligere
1 ♦ Détacher (une partie d'un végétal) de la tige, des racines. Cueillir des fleurs. Cueillir les fruits. ⇒ cueillette; récolter. Cueillir des champignons. ⇒ ramasser.
2 ♦ Métaph. et fig. Prendre. ⇒ moissonner , ramasser, récolter, recueillir. Cueillir des lauriers : remporter des succès éclatants. Cueillir un baiser. ⇒ dérober. « Cueillez, cueillez votre jeunesse » (Ronsard). « Je les cueille toutes maintenant dans mon souvenir, ces pensées » (Proust).
3 ♦ (1878) Fam. Cueillir (qqn),le prendre aisément au passage. Cueillir un voleur, l'arrêter. ⇒ pincer. Il est venu nous cueillir à la gare. ⇒ accueillir. — Loc. Cueillir qqn à froid, le prendre au dépourvu, par surprise.
● cueillir verbe transitif (latin colligere, rassembler) Détacher une fleur de sa tige, un fruit de sa branche ou un légume de ses racines ; récolter. Détacher des coquillages des rochers : Cueillir des moules. Familier. Accueillir quelqu'un et l'emmener avec soi : J'irai vous cueillir à la gare. Familier. Prendre quelqu'un, l'arrêter : Il va se faire cueillir. Procéder au cueillage du fil, du verre. ● cueillir (citations) verbe transitif (latin colligere, rassembler) Pierre de Ronsard château de la Possonnière, Couture-sur-Loir, 1524-prieuré de Saint-Cosme-en-l'Isle, près de Tours, 1585 Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain. Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Sonnets pour Hélène Horace, en latin Quintus Horatius Flaccus Venusia, Apulie, 65-Rome ? 8 avant J.-C. Cueille le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain. Carpe diem quam minimum credula postero. Odes, I, XI, 8 ● cueillir (difficultés) verbe transitif (latin colligere, rassembler) Orthographe Attention à la séquence initiale cueil- prononcée -euil - [&ph94;], comme dans fauteuil.- Même orthographe pour les dérivés cueillage, cueillaison, cueillette, cueilleur, cueilleuse, cueilloir. Conjugaison Cueillir fait au futur je cueillerai (et non je cueillirai) ● cueillir (synonymes) verbe transitif (latin colligere, rassembler) Détacher une fleur de sa tige, un fruit de sa...
Synonymes :
- ramasser
- récolter
Familier. Accueillir quelqu'un et l'emmener avec soi
Synonymes :
- prendre
Familier. Prendre quelqu'un, l'arrêter
Synonymes :
- prendre
cueillir
v. tr.
d1./d Détacher (des fleurs, des fruits, des légumes) de la branche ou de la tige. Cueillir des roses. Cueillir un bouquet de fleurs. Syn. (Maurice, Québec, Réunion) casser, (Belgique) couper.
d2./d Fig. Recueillir. Cueillir un baiser.
— Métaph. "Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie" (Ronsard). Cueillir des lauriers: avoir des succès.
d3./d Fam., fig. Cueillir un malfaiteur, l'arrêter, l'appréhender sans qu'il s'y attende.
|| Passer prendre (qqn). Il nous a cueillis à l'aube.
⇒CUEILLIR, verbe trans.
A.— [L'obj. désigne un inanimé concr.]
1. [L'obj. désigne un produit d'origine végétale] Détacher (ce produit) de sa tige, de sa branche ou de ses racines, d'un geste précis et à la main ou avec un instrument, pour sa propre jouissance ou celle d'autrui. Cueillir un brin (d'herbe), des fraises, une grappe, des pommes, des roses. Il cueillit une branche de chèvrefeuille et une d'aubépine (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 52). Dans les prés, les femmes courbées, pas par pas, cueillaient la doucette ou le pissenlit (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 197) :
• 1. Ce matin, je suis allé dans le verger cueillir des cerises avec mes sœurs. J'ai choisi l'arbre le plus prometteur, j'y suis monté, j'ai frappé les branches de ma gaule, mais il ne restait plus que quelques cerises racornies dont les oiseaux n'avaient pas voulu.
GREEN, Journal, 1934, p. 226.
— P. méton. Cueillir un bouquet. Cueillir des fleurs et les réunir en bouquet. Cueillir un bouquet d'iris et de pivoines odorantes (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 115).
— Loc. pop. fig. Cueillir des marguerites, des pâquerettes. S'attarder comme une personne qui cueille des fleurs pour son agrément. Synon. flâner, musarder. On est sérieux ou on ne l'est pas!... Nous ne sommes pas ici pour cueillir des pâquerettes? (SARDOU, Fam. Benoîton, 1865, p. 62).
— P. ext. [L'obj. désigne des fruits de mer] Détacher du rocher ou ramasser. Cueillant les coquillages, J'écoute de la mer les légers babillages (LAMARTINE, T. Louverture, 1850, I, 1, p. 1268). Les pingouins occupés à pêcher la crevette, à cueillir des moules (A. FRANCE, Île ping., 1908, p. 66).
2. P. anal. Prendre avec délicatesse et d'un geste précis. Elle ne manquait jamais de cueillir un peu de salive au bout des doigts pour l'appliquer à la pointe de ses cils (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 399) :
• 2. ... M. Thibault, lourdement tassé sur son siège, les épaules rondes, levant sa barbiche vers quelque visiteur important, et, avant de parler, cueillant son lorgnon entre ses sourcils pour le glisser dans la poche de son gilet, d'un geste recueilli et assuré qui ressemblait à un signe de croix.
MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, p. 851.
— Spéc., VERRERIE. Prélever du verre en fusion dans le creuset avec la canne à souffler (cf. creuset, C. DUVAL, Verre, 1966, p. 5).
B.— P. métaph. et/ou au fig.
1. Fam. [L'obj. désigne une pers.]
a) [L'idée est celle d'un geste obligeant] Aller chercher quelqu'un pour le prendre avec soi (souvent à bord d'un véhicule). Anton. déposer, laisser. À la gare, des grooms écarlates cueillaient les voyageurs à la porte des wagons (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 24). Elle s'est abîmé les pieds, c'est tout, elle ne sait pas marcher. Mais vous arriverez à temps pour la cueillir (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 196).
— En partic., dans le domaine des relations amoureuses. Cueillir une femme. Obtenir ses faveurs. Cueillir les femmes des autres (MORAND, Ouv. la nuit, 1922, p. 170). « Elle [une jeune bonne] était à cueillir, se disait-il avec un peu de regret » (SARTRE, Mur, 1939, p. 194).
b) [L'idée est celle d'une action menée par surprise et par une force contraignante] Arrêter par surprise. Synon. fam. pincer. Le pis qui pouvait arriver, c'était que Raboliot se fît cueillir par les gendarmes (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 118). Surtout ne rentre pas chez toi, tu te ferais cueillir (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 387) :
• 3. À votre place, les Boches auraient pu arriver sans que j'en sois davantage prévenu. On nous cueillerait comme des bigorneaux au fond de nos trous avec une épingle...
ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 18.
— En partic., lors d'un combat ou d'un sport. Atteindre quelqu'un de manière inattendue par un coup ou un projectile. J'ai juste laissé passer un abatis, et i's m'l'ont cueilli au vol, dzing! Mon flingue en a tombé du coup (GENEVOIX, Nuits de guerre, 1917, p. 137). La crosse du flingue d'Ali le cueillit au cou, à la naissance de l'épaule (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 88).
Rem. On rencontre, dans cette acception, le part. passé cueilli, ie en emploi adj. Sa figure ruisselait de sang, son oreille était plus qu'à moitié cueillie (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 166).
2. Littér. [L'obj. désigne un inanimé abstr.]
a) Ramasser avec ou sans effort. Synon. prendre, récolter; attraper (fam.). [Il] tendait ses grosses oreilles et cueillait des histoires de tous les pays du monde (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 35) :
• 4. Par exemple les teintes d'un coucher de soleil imprévu sont une aubaine gratuite pour le peintre : le peintre se saisit donc de ses pinceaux « à l'improvisade » dans l'espoir de cueillir au vol la minute heureuse; ...
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 120.
— En partic., dans le domaine des relations publiques. Gagner par son action, méritoire ou non. Des lâchetés, des flatteries, des hommages à l'opinion de l'assemblée (...) qui cueillaient ici un applaudissement trop facile (GIDE, Journal, 1907, p. 234). Cueillir, ainsi qu'un fruit mûr, le consentement unanime (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 293).
♦ P. métaph. du sens A 1 Cueillir des palmes, des lauriers. Remporter des succès brillants. Mondeville, (...) ne se contentait pas de cueillir les seuls lauriers du virtuose (LA LAURENCIE, Éc. fr. violon, 1922, p. 385) :
• 5. Le corps expéditionnaire français, avant de cueillir ses lauriers, de dénombrer ses 5 000 prisonniers, de faire le compte des canons et du matériel laissés entre les mains des siens, devrait participer à une nouvelle bataille et attaquer sur le front : ...
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 272.
b) Prendre avec délicatesse. J'allais cueillir enfin le baiser désiré, la magique fleur qui devait guérir ma folie (ARÈNE, J. des Figues, 1870, p. 61).
♦ P. métaph. du sens A 1 Ainsi l'amant sur un corps adoré Du souvenir cueille la fleur exquise (BAUDEL., Fl. du mal, 1857-61, p. 63).
Rem. On rencontre ds la docum. cueillie, subst. fém., rare. Action de cueillir. À l'arrêt des toits inclinés, des gouttes d'eau pendaient encore, (...) Elles s'y balançaient un instant, puis, soudainement détachées, comme sous la cueillie délicate d'un doigt que l'on ne voyait pas, elles tombaient la tête la première (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., p. 189).
Prononc. et Orth. :[], (je) cueille [kœj], cueilli [kœji]. La graph. cue- est celle de l'anc. diphtongue -ue- issue de [] ouvert lat. dont la prononc. a évolué jusqu'à [œ], ex. cor > cuer, cœur. Mais p. anal. avec les mots ds lesquels cu sert à noter la gutturale, pendant longtemps, encore au début du siècle et surtout en province, on a altéré [œj] en []. À ce sujet, cf. LITTRÉ pour lequel la forme correcte serait cœuillir. DUPRÉ 1972, p. 574 souligne que : ,,L'absence de concordance entre la prononc. et la graphie entraîne souvent une orthographe défectueuse (ceuillir plus proche de la prononc.)``. Conjug. LITTRÉ Suppl. 1877 note que chez certains aut. comme Corneille on rencontre le fut. cueillirai et que cette orth. était celle choisie par Vaugelas mais rejetée par Ménage. DUPRÉ 1972, p. 574 explique la forme cueillerai par l'identité entre l'ind. prés. de cueillir (qui n'est pas un verbe du 1er groupe) et l'ind. prés. de verbes du 1er groupe tels que aimer. L'anal. entre les 2 groupes de verbes se serait étendue au fut. Enq. (il) cueille/køj/. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 980 « prendre, emporter (quelqu'un) » [coillit parfait 3e pers. sing.] (Passion, éd. D'Arco S. Avalle, 468); 2. 1re moitié XIIe s. « récolter » (Psautier d'Oxford, 125, 6 ds T.-L.). Du lat. class. colligere « recueillir, rassembler ». L'inf. cueillir doit son rad. aux formes accentuées telles que cueil et sa terminaison ir à une réfection analogique (d'apr. le parfait coilli) très ancienne. Fréq. abs. littér. :1 278. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 678, b) 1 952; XXe s. : a) 2 304, b) 1 569.
DÉR. Cueilloir, subst. masc. ,,Panier dans lequel on met les fruits que l'on cueille`` (Ac. 1798-1878). En partic. Instrument permettant de cueillir les fruits hors de portée de la main. Le cueilloir est en général une sorte de petit panier attaché au haut d'une perche, près et au-dessus duquel se trouve une lame qui, par un mouvement qu'on lui imprime à l'aide d'une ficelle attachée à une bascule, coupe le support du fruit, qui alors tombe dans le panier placé au-dessous (CARRIÈRE, Encyclop. hortic., 1862, p. 140). Ces cueilloirs terminés en volants (...) dont les horticulteurs se servent pour faire la récolte des fruits (ARÈNE, Contes Paris, 1887, p. 105). — []. Ds Ac. 1694 et 1718, puis Ac. 1762-1932; non ds Ac. 1740. — 1re attest. 1322 (DELB. Rec. ds DG); de cueillir, suff. -oir. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — BRERETON (G. E.). Cueillir, accueillir. Essai d'explication sém. Medium aevum. 1942, t. 11, pp. 85-89. — DARM. Vie 1932, pp. 172-173. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 175. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 16, 111.
cueillir [kœjiʀ] v. tr.
CONJUG. je cueille, nous cueillons; je cueillais, nous cueillions; je cueillis; je cueillerai; que je cueille, que nous cueillions; que je cueillisse; cueillant; cueilli.
ÉTYM. V. 980, « prendre quelqu'un »; « accueillir, recueillir », 1080; du lat. colligere « recueillir, rassembler », de col- (cum), et legere « ramasser ».
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1 Détacher (une partie d'un végétal) de la tige. || Cueillir une fleur, un fruit, une feuille (→ Bleuet, cit. 1). || Cueillir des fleurs. || Cueillir des marguerites, des pâquerettes. — Cueillir les fruits. ⇒ Cueille, cueillage, cueillaison, cueillette (faire la); défruiter, récolter, vendanger (le raisin). || Cueillir un fruit sur l'arbre. ⇒ Détacher. || Cueillir quelques grains sur une grappe. ⇒ Picoter. || Cueillir les grappes qui restent après la vendange. ⇒ Grappiller. || Saison où l'on cueille les fruits. ⇒ Cueillaison (2.).
1 Qui ne les eût à ce vêpre (soir) cueillies (ces fleurs)…
Ronsard, Amours diverses, II.
2 Tiens, ma bien-aimée, prends cette branche fleurie de citronnier que j'ai cueillie dans la forêt; tu la mettras, la nuit, près de ton lit.
Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie, p. 60.
3 Je veux aussi y cueillir de la menthe pour embaumer mon linge (…)
G. Sand, François le Champi, X, p. 90.
♦ Par métonymie. || Cueillir un bouquet : cueillir des fleurs pour en faire un bouquet.
4 Et j'ai coupé la branche au hêtre
Et cueilli en passant à l'automne qui dort
Le bouquet des trois feuilles d'or.
Mathurin Régnier, Jeux rustiques et divins, « Odelette », II.
♦ ☑ Loc. Cueillir des pâquerettes, des marguerites, cueillir les fraises… : s'attarder, musarder (cf. Aller aux fraises).
♦ Par ext. || Cueillir des coquillages. ⇒ Récolter.
2 Par métaphore ou fig. (littér.). Prendre. ⇒ Moissonner, ramasser, récolter, recueillir (plus cour.). || Cueillir des anecdotes. ⇒ Collecter. || Cueillir un baiser, le prendre avec douceur (cf. Voler un baiser). — Vx. || Cueillir une femme, la séduire, obtenir ses faveurs. — Par métaphore. || Cueillir la palme au martyre. ☑ Cueillir des lauriers : remporter des succès éclatants. ⇒ Illustrer (s'). ☑ Cueillir les roses de la vie, les plaisirs (→ Attendre, cit. 34). — Cueillir des applaudissements. || Cueillir le jour qui passe. ⇒ Carpe diem.
5 Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse (…)
Ronsard, À Cassandre.
6 C'est le fruit que j'attends des lauriers qui m'attendent;
Heureux si mon destin, encore un peu plus doux,
Me les faisait cueillir sans m'éloigner de vous.
Corneille, Pompée, IV, 3.
7 Mes sens sont altérés, toutes mes facultés sont troublées par ce baiser mortel (…) C'est du poison que j'ai cueilli sur tes lèvres (…)
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, I, Lettre XIV.
8 L'amour est une fleur délicieuse, mais il faut avoir le courage d'aller la cueillir sur les bords d'un précipice affreux.
Stendhal, De l'amour, p. 128.
9 Cherchez les effets et les causes,
Nous disent les rêveurs moroses.
Des mots ! Des mots ! Cueillons les roses.
10 Ma songerie, aimant à me martyriser,
S'enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d'un rêve au cœur qui l'a cueilli.
Mallarmé, Apparition, Pl., p. 30.
11 Je les cueille toutes maintenant dans mon souvenir, ces pensées (…)
Proust, les Plaisirs et les Jours, p. 146.
12 Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles,
Si c'est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, II, 8.
13 Et pourtant, que de fois, sur le point de cueillir une joie, m'en suis-je soudain détourné comme aurait pu faire un ascète.
Gide, Nouvelles nourritures, III, I, p. 258.
3 (1878). Fig., fam. (Personnes). || Cueillir qqn, le prendre aisément au passage. || Cueillir un ami à la gare, l'y accueillir alors qu'il ne s'y attend pas. ☑ Cueillir qqn au vol, l'arrêter au moment où il passe. — Spécialt. || Cueillir un voleur, l'arrêter par surprise. ⇒ Pincer, piquer (→ Bénéficier, cit. 3). || Se faire cueillir.
13.1 (…) tu serais cause qu'on nous cueillerait.
Louise Michel, la Misère, t. III, p. 693.
13.2 Parlant d'un jeune voleur qu'il ramène encadré, le flic ose dire : — J'viens de l'cueillir su' le macadam !
Jean Genet, Pompes funèbres, p. 37.
13.3 — Et on a fait vite, dit le caporal. Il s'agissait pas de traîner : ceux du vingt-huitième, sur notre flanc gauche, qui ont trop attendu, ils se sont laissé cueillir comme des gamins. — Maintenant, de toute façon, dit le soldat, ça va bien revenir au même. Un jour ou l'autre, on sera ramassés.
A. Robbe-Grillet, Dans le labyrinthe, p. 176-177.
♦ (Choses). Le sujet désigne un projectile, un coup. || La balle l'a cueilli à l'épaule.
b Techn. || Cueillir les fils : couper le fil dont on fait les épingles. — Cueillir la soie : boucler la soie placée sur les platines. — Cueillir du plâtre, en détacher une petite partie. — Cueillir du verre fondu. ⇒ Cueillage (2.), cueilleur (2.).
13.4 Lorsque la température élevée du four l'eut réduite à l'état liquide ou plutôt à l'état pâteux, Cyrus Smith « cueillit » avec la canne une certaine quantité de cette pâte; il la tourna et la retourna sur une plaque de métal préalablement disposée, de manière à lui donner la forme convenable pour le soufflage; puis il passa la canne à Harbert en lui disant de souffler par l'autre extrémité. « Comme pour faire des bulles de savon ? demanda le jeune garçon. — Exactement », répondit l'ingénieur.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. I, p. 419.
——————
cueilli, ie p. p. adj.
♦ Détaché (en parlant d'un végétal). || Des roses cueillies.
14 (…) de petits paniers d'osier remplis de mirtilles noires, fraîches cueillies.
Alphonse Daudet, Contes du lundi, « Alsace, Alsace ! ».
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CONTR. Laisser. — Disperser, éparpiller. — Filer (un cordage). — Dédaigner, gaspiller, repousser.
DÉR. Cueillage, cueillaison, cueille, cueilleur, cueilloir.
COMP. Accueillir, recueillir. — Cueille-fruits.
Encyclopédie Universelle. 2012.