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davantage

davantage [ davɑ̃taʒ ] adv.
• 1530; d'avantage 1360; de 1. de et avantage
1(Modifiant un verbe) Plus. Il en voudrait davantage. Il n'en sait pas davantage. Il l'aime comme un frère, sinon davantage. Bien davantage. Davantage encore.
Modifiant le pron. le, représentant un adj. Son frère est intelligent, mais lui l'est davantage.
2Vieilli Plus longtemps. Ne restez pas davantage. « Gardes, obéissez sans tarder davantage » (Racine).
3Vx ou littér. Le plus. « Je ne sais qui de nous deux cette conversation oppressait davantage » (A. Gide).
4Vx ou littér. DAVANTAGE DE : plus de. « Je n'aime plus que deux ou trois livres, à peine davantage de tableaux » (Proust).
Mod. DAVANTAGE QUE : plus que. « La qualité des applaudissements importe bien davantage que leur nombre » (A. Gide). « Rien ne dérange davantage une vie que l'amour » (F. Mauriac).
⊗ CONTR. Moins.

davantage adverbe (de d'avantage) Indique une plus grande quantité, un plus haut degré, un temps plus long, etc. : Il doit travailler davantage.davantage (difficultés) adverbe (de d'avantage) Orthographe Davantage / d'avantage. Ne pas confondre ces deux formes : je ne demande pas davantage (= je ne demande pas plus) ; mais : je ne demande pas d'avantage (= je ne demande pas de privilège, de faveur). Emploi 1. Davantage. Ne peut modifier qu'un verbe : elle me plaît davantage ; il a aidé son fils, mais il a fait davantage pour sa fille. - Devant un adverbe ou un adjectif, davantage est remplacé par plus : la fin du séjour s'est passée plus calmement (et non : davantage calmement) ; il est plus brillant que son frère (et non : davantage brillant). Toutefois, davantage peut être employé avec un adjectif si celui-ci est repris par le pronom le : il est brillant, mais son frère l'est davantage. 2. Davantage de. Emploi normal et correct. « Je ne vous ferai pas davantage de reproches »(Racine). « Je n'aime plus au monde que [...] deux ou trois livres, à peine davantage de tableaux »(M. Proust). Ils ont obtenu quelques concessions, mais ils en demandent encore davantage. 3. Davantage que, introduisant une comparaison : « Je commence à croire [...] qu'on souffre davantage des accusations justifiées que de celles qu'on ne mérite point »(A. Gide). Registre littéraire. ● davantage (expressions) adverbe (de d'avantage) Davantage de, plus de : Nos arbres ont donné davantage de fruits cette année.davantage (homonymes) adverbe (de d'avantage) d'avantage nom masculin

davantage
adv.
d1./d Plus. Ne m'en demandez pas davantage. Il est riche, mais son père l'était bien davantage.
d2./d Plus longtemps. Je ne peux rester davantage.
d3./d Davantage que, de: plus que, de. Davantage d'argent. Rien ne me plaît davantage que... (Locutions très usitées mais rejetées par certains grammairiens.)

⇒DAVANTAGE, adv.
Adverbe marquant une quantité, une intensité supérieure.
A.— [Employé seul]
1. [Davantage modifie un verbe et la comparaison est implicite]
a) [Davantage s'emploie comme synon. de plus] Personne d'autre (...) personne autant, personne davantage (MARTIN DU G., Thib., Épil., 1940, p. 1005) :
1. KNOCK. — Ah! Ah! (Il médite d'un air sombre). Est-ce que ça ne vous grattouille pas davantage quand vous avez mangé de la tête de veau à la vinaigrette?
LE TAMBOUR. — Je n'en mange jamais. Mais il me semble que si j'en mangeais, effectivement, ça me grattouillerait plus.
ROMAINS, Knock, 1923, II, 1, p. 8.
♦ V. aussi autant ex. 32.
Spéc. Il peut être la marque d'une durée supérieure. Synon. plus longtemps. « Cette situation est intolérable, me dis-je. Elle ne peut durer davantage » (BENOIT, Atlant., 1919, p. 46). Sans tergiverser davantage, il sauta du lit (MARTIN DU G., Thib., Été 1914, 1936, p. 251).
Rem. 1. Davantage est souvent préféré à plus en fin de proposition où son rôle est souligné par des adv. tels que bien, encore, toujours, etc. En voyant la dame presque émue, Albertine l'aimait encore davantage (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 938). Si notre esprit nous échappe, Dieu nous échappe bien davantage encore (GILSON, Esprit philos. médiév., 1932, p. 12). Chacun voulait que son voisin gagnât et toujours davantage (ÉLUARD, Donner, 1939, p. 165). 2. Et davantage. Comme conclusion d'une énumération l'adv. remplit parfois une fonction nominale. Leur regard se posa sur elle : orgueil, joie, assurance, et davantage (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 66).
b) Vx ou littér. [Employé comme superlatif relatif] Synon. le plus. Violaine. — Afin d'en apporter à celui que j'aime davantage! (CLAUDEL, Violaine, 1901, I, p. 577) :
2. En sorte qu'on ne sait qu'admirer davantage : la constance de M. de Rothschild à vouloir créer une race d'agriculteurs juifs en Palestine, ou l'impuissance d'Israël à changer sa vieille âme pour devenir un paysan.
THARAUD, L'An prochain à Jérusalem! 1924, p. 151.
c) [En tête de phrase ou après une coordination] Synon. bien plus, en outre :
3. On ne fait pas de politique avec un bon cœur; mais davantage, ce n'est pas avec des absences et des rêves que l'on impose à la parole de si précieux et de si rares ajustements.
VALÉRY, Variété I, 1924, p. 62.
d) Fam. ou littér. Synon. de plus. Je ne crois pas que j'apprendrai rien davantage (PROUST, Fugit., 1922, p. 516). Que veux-tu faire de moi davantage? (CLAUDEL, Annonce, 1912, p. 54) :
4. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui je prendrais plaisir égal à ces soirées, mais en ce temps je ne souhaitais rien davantage.
GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 535.
2. Rare. [Davantage modifie un adj.] Ils ne sont pas davantage latins (GOURMONT, Esthét. lang. fr., 1899, p. 19) :
5. La foi comme la mer est davantage immense
Quand le voyageur fait une plus longue absence.
JAMMES, Les Géorgiques chrétiennes, 1912, p. 75.
Rem. En principe, davantage ne peut modifier ni un adj. ni un adv., à la différence de plus. Cependant l'adj. est souvent remplacé par le pronom neutre le en fonction d'attribut. Ce qu'il y avait de grand, de réel dans ce jeu, devait l'être davantage si l'actrice le superposait à une œuvre d'une valeur véritable (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 441). La lune donnait en plein, nette et sereine à ne pouvoir l'être davantage (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 79).
B.— [Davantage est suivi d'un compl. : la comparaison est explicite]
1. Davantage + de + subst. Avoir davantage d'argent de poche (ANOUILH, Sauvage, 1938, p. 231) :
6. Il n'y a plus guère de vaches au village en été et d'ailleurs guère davantage d'hommes valides : c'est un village de chèvres, de femmes, d'enfants, de vieux.
RAMUZ, Derborence, 1934, p. 84.
Rem. Fréquemment, le subst.-compl. est remplacé par le pronom en :
7. Enfin la Supérieure dit qu'il était indécent de s'occuper d'une telle babiole durant la semaine sainte et défendit d'en parler davantage.
POURRAT, Gaspard, 1925,p. 97.
2. Davantage + que. Le comment intéresse ces savants davantage que le pourquoi (BÉGUIN, Âme romant. 1939, p. 6) :
8. GILLOU. — Et toi aussi, alors tu es aveugle. Il y a bien des choses que tu ne vois pas.
GEORGES. — Peut-être. Mais il y en a davantage que je vois.
MONTHERLANT, Fils de personne, 1943, p. 337.
Rem. Bien que les 2 dernières constr. soient prohibées par la grammaire traditionnelle, l'usage tend à les répandre, faisant de davantage de, davantage que, des substituts de plus de et plus que.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1530 « en plus grande quantité » (PALSGR., p. 794 a : il ma cousté vingt liures et davantage); 1559 d'avantage que « plus que » (AMYOT, Pélop., 43 ds LITTRÉ); 1587 davantage de (MALHERBE, Les Larmes de St Pierre, 166 ds Œuvres, éd. L. Lalanne, t. 1, p. 10); 1658 « plus longtemps » (Scarron d'apr. FEW t. 24, p. 6 a); 1667 (MOLIÈRE, Le Misanthrope, IV, 3). Agglutination de d(e) et de avantage; en a. fr. d'avantage présente les sens disparus de : a) « sans contrepartie » (1179-85, GACE BRULÉ, éd. H. P. Duggve, V, 13); b) « d'avance » (XIVe s. FROISSART, éd. Kervyn de Lettenhove, XIV, 112); c) « en outre » (XVe s., Commynes, éd. J. Calmette, VI, XI, t. II, p. 322). Fréq. abs. littér. :8 305. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 10 295, b) 10 939; XXe s. : a) 13 174, b) 12 750. Bbg. RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, pp. 391-393. — TIMMORY (G.). Davantage que ou la proscription inutile. Vie Lang. 1965, pp. 198-199.

davantage [davɑ̃taʒ] adv.
ÉTYM. 1530; d'avantage, 1360; de de, et avantage.
1 (Modifiant un verbe). Plus. || Il n'en sait pas davantage. || Travaillez davantage, et vous réussirez. || Il l'aime comme un frère, sinon davantage. || Jamais il n'avait davantage eu confiance en lui-même.
Avoir guère davantage, à peine davantage, presque autant. || N'avoir pas davantage : avoir autant.
1 plus, davantage. La différence entre ces deux mots, c'est que davantage, s'employant absolument, indique une comparaison avec un terme énoncé d'abord; tandis que plus, ne s'employant guère absolument, indique la comparaison avec un terme qui s'énonce ensuite. Cette femme est belle, son amie l'est davantage. Mais on dira cette femme est plus belle que son amie.
Littré, Dict., art. Davantage.
2 Davantage, formé d'un nom, doit toujours s'appuyer sur un verbe. On dira correctement : Il est intelligent, sa sœur l'est davantage, mais non : Elle est davantage intelligente que son frère. Dans l'expression du comparatif, plus reste le seul mot qui convienne.
René Georgin, Difficultés et finesses de notre langue, p. 213.
3 Le père mort, les fils vous retournent le champ,
Deçà, delà, partout; si bien qu'au bout de l'an
Il en rapporta davantage.
La Fontaine, Fables, V, 9.
4 Oui, vous ne pourriez pas lui dire davantage
Que ce que je lui dis pour le faire être sage.
Molière, l'Étourdi, I, 7.
5 Concurremment à plus, la langue moderne emploie davantage : il vous gâte moins qu'elle, cependant vous l'aimez davantage; — ces échappées serraient le cœur davantage (Loti, Pêch., 82) […] il n'y a rien que je déteste davantage que de blesser… la vérité (Pasc., Prov., XI).
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 727.
(Modifiant le pronom le, représentant un adj.). || Son frère est intelligent, mais le mien l'est davantage.
2 Vx. (Placé en tête de phrase). Bien plus, de plus, en outre. || « Davantage, peut-on nier que la messe ne fût le service public de l'Église » (Bossuet).
3 Plus longtemps. || Ne l'interrogez pas davantage. || Ne restez pas davantage.
6 Gardes, obéissez sans tarder davantage.
Racine, Britannicus, III, 8.
7 Elle réprima sa répugnance, et, sans balancer davantage, s'y rendit (à cette adresse).
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 43.
4 Vx ou littér. Le plus. || Ils s'empressaient à qui lui plairait davantage.
8 (…) le plus pressant intérêt d'une femme (…) celui qui l'agite davantage, est moins de persuader qu'elle aime, que de s'assurer si elle est aimée.
La Bruyère, les Caractères, III, 72.
9 Je ne sais qui de nous deux cette conversation oppressait davantage.
Gide, la Symphonie pastorale, p. 125.
Bien davantage, encore davantage. || Si vous me rendez ce service, je vous estimerai bien davantage.
10 On fut bien davantage choqué du style confus et embarrassé, de la barbarie des termes (des Maximes des Saints, de Fénelon).
Saint-Simon, Mémoires, I, 408.
11 Dans la salle illuminée du restaurant, l'amaigrissement, la mauvaise mine d'Antoine, le frappèrent davantage encore.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 250.
5 Vx ou littér. || Davantage de et subst. || Davantage de choses. || Prendre davantage de soupe. Encore. || Il voudrait avoir davantage d'argent; il en voudrait davantage. || J'en prendrai davantage.
12 Je ne vous ferai pas davantage de reproches.
Racine, Lettres.
13 Je n'aime plus au monde que quelques églises, deux ou trois livres, à peine davantage de tableaux.
Proust, Du côté de chez Swann, I, p. 186, in Grevisse.
Mod. (considéré autrefois comme fautif; devenu courant au XIXe). || Davantage que… : plus que. || Celui-ci me plaît davantage que celui-là.Absolt. || « Ricardo, que je rejoignis peu après, ne l'avait pas vu davantage » (J. Peyré, Sang et Lumière, p. 278).
14 Les grammairiens modernes ont décidé que davantage ne pouvait être suivi de que. Toutefois cette décision est en contradiction avec l'usage des meilleurs écrivains.
Littré, Dict., art Davantage.
15 (…) le repos de la solitude lui plaît davantage que la cour ou Paris.
Mme de Sévigné, 617, 23 juin 1677.
16 Il n'y a rien assurément qui chatouille davantage que les applaudissements (…)
Molière, le Bourgeois gentilhomme, I, 1 (→ Applaudissement, cit. 10).
17 Je me persuadai que la qualité des applaudissements importe bien davantage que leur nombre.
Gide, Si le grain ne meurt, p. 250.
18 (…) c'est (…) parce que certains mots venus du cœur toucheraient le lecteur davantage que tous ces raisonnements plus ou moins captieux, c'est précisément pour cela que, ces mots, je ne les ai point prononcés.
Gide, Feuillets, in Journal 1889-1939, Pl., p. 672.
19 Rien ne dérange davantage une vie que l'amour.
F. Mauriac, Trois grands hommes devant Dieu, p. 104, in Grevisse.
CONTR. Moins.

Encyclopédie Universelle. 2012.