débarquer [ debarke ] v. <conjug. : 1>
• 1564; de dé- et barque
I ♦ V. tr.
1 ♦ Faire sortir (des personnes, des choses) d'un navire, mettre à terre. ⇒ décharger; débarcadère, débarquement. Débarquer les passagers, les marchandises. Débarquer une cargaison de bois. ⇒ débarder. Spécialt Débarquer un corps expéditionnaire sur les côtes ennemies.
2 ♦ Fig. et fam. Se débarrasser de (qqn). ⇒ congédier, destituer, 1. écarter. Débarquer un ministre incapable. Il s'est fait débarquer. ⇒fam. vider, virer.
II ♦ V. intr.
1 ♦ Quitter un navire, descendre à terre. Tous les passagers ont débarqué à Marseille. — Par ext. Descendre (d'un véhicule). Débarquer du train, de l'avion. — Spécialt L'ennemi n'a pas pu débarquer, prendre pied. — Loc. Vieilli Les Anglais ont débarqué, se dit d'une femme qui a ses règles.
2 ♦ Mar. Cesser de faire partie de l'équipage d'un navire (se dit d'un marin).
3 ♦ Fam. Débarquer chez qqn : arriver à l'improviste. Il a débarqué à la maison avec sa famille, sans prévenir.
4 ♦ Fig. et fam. Ignorer un fait récent, les circonstances d'une situation (comme si l'on rentrait d'un lointain voyage). Il n'est au courant de rien, il débarque !
⊗ CONTR. Embarquer.
● débarquer verbe intransitif (de barque) Quitter un bateau, un avion, descendre à terre : Voyageur qui débarque à Marseille. Toucher terre au cours d'une opération de débarquement : Les Alliés ont débarqué sur les côtes normandes. Arriver en un lieu en descendant d'un véhicule : Les touristes débarquent sur la place de la mairie. Arriver en nombre en un lieu quelconque : Les citadins commencent à débarquer dans les stations de sports d'hiver. Familier. Arriver, venir chez quelqu'un à l'improviste. Familier. Ignorer des faits récents connus de tout le monde : Tu débarques ? Paul s'est marié il y a trois jours. ● débarquer (synonymes) verbe intransitif (de barque) Quitter un bateau, un avion, descendre à terre
Contraires :
● débarquer
verbe transitif
Retirer des marchandises ou faire descendre des passagers d'un moyen de transport ; les déposer à terre.
Déposer quelque part des troupes embarquées, en vue d'une action militaire.
Familier. Écarter d'un poste une personne jugée incapable ou indésirable : Débarquer un ministre.
● débarquer (synonymes)
verbe transitif
Retirer des marchandises ou faire descendre des passagers d'un moyen...
Synonymes :
- débarder
- décharger
Contraires :
- charger
Familier. Écarter d'un poste une personne jugée incapable ou indésirable
Synonymes :
- balancer (populaire)
- dégommer (familier)
- limoger
- liquider (familier)
- saquer (populaire)
- virer (populaire)
débarquer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Faire passer à terre (les passagers, les marchandises d'un navire).
|| Par ext. Enlever, faire sortir (d'un train, d'un avion).
|| MILIT Débarquer un commando.
d2./d Fig., Fam. Se débarrasser de (qqn), le révoquer.
rII./r v. intr.
d1./d Quitter le bateau et descendre à terre. Quelques membres de l'équipage ont débarqué à Toulon.
— Par ext. Débarquer d'un train, d'un avion.
|| (Québec) Fam. Sortir d'une auto, d'un taxi.
— Descendre (d'un siège, d'un meuble sur lequel on est assis). Toi, débarque du sofa!
|| MILIT Effectuer une opération de débarquement.
d2./d Fam. Arriver à l'improviste (quelque part, partic. chez qqn). Il débarque de temps en temps chez nous.
⇒DÉBARQUER, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— Faire sortir (quelqu'un, quelque chose) d'une embarcation. Synon. décharger; anton. embarquer :
• 1. ... des péniches, chargées de cubes de papier, attendent au milieu du fleuve le moment de débarquer leur marchandise.
MORAND, Londres, 1933, p. 154.
— Spéc., dans le domaine milit. Au printemps de 1942, de nos cinq premiers sous-marins, il reste : Rubis, Minerve et Junon, qui, dans les eaux norvégiennes, danoises, françaises (...) débarquent des commandos (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 243).
— Emploi pronom. à sens passif. Là s'embarquent les vins, se débarque le merrain (Lar. 19e). Bateau qui se débarque trop lentement (Lar. 20e).
B.— En partic.
1. MAR. Faire sortir quelqu'un de son embarcation en manière de sanction. Le Consulat de la mer statuait qu'un matelot ne pouvait être débarqué du navire sur lequel il servait en vertu d'un engagement, si ce n'était pour vol (JAL1).
2. P. ext. et fam. Forcer (quelqu'un) à quitter son poste, son emploi, (le) congédier. Se faire débarquer :
• 2. ... de sûrs affidés prévenaient Aristide que son sort était réglé : il allait être débarqué, lui et deux autres ministres, avant la fin de la semaine; il se débrouillerait ensuite avec la justice.
VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 314.
— Emploi pronom. à sens réciproque, rare. Ils [les pilotes] sont si nombreux maintenant que nous les verrons bientôt employés à se débarquer les uns les autres (JAURÈS, Eur. incert., 1914, p. 392).
II.— Emploi intrans.
A.— 1. Sortir d'une barque, d'un navire. Débarquer dans/sur une île. Anton. embarquer. En débarquant à Gênes du voilier de Papadakis, je pensais composer cette symphonie (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 194). V. appontement, ex. 2 :
• 3. Il venait d'apercevoir son canot de chasse, avec un homme à l'aviron. Il dirigea droit à lui l'embarcation qu'il colla à côté et ordonna brièvement :
— Débarque! Donne-moi mon canot!
GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, p. 197.
— Spéc., dans le domaine milit., en cas de guerre. Au printemps 1945, enfin, les Japonais ont attaqué les Américains débarquant à Okinawa avec de véritables torpilles humaines monoplaces (LE MASSON, Mar., 1951, p. 38).
— DR. MAR. [Le suj. désigne un marin] Être radié du rôle d'équipage pour avoir rompu son contrat d'engagement (cf. GRUSS 1952).
2. P. ext.
a) Sortir d'un moyen de transport quelconque, atteindre un lieu. Débarquer de sa province, de son village. Elle quitta la clinique et débarqua du car (H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 126). Dans le même temps que nous débarquions au Stalag XII A, les prisonniers arrivaient insensiblement à l'un des principaux tournants de leur histoire (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 125).
Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. débarquant. Celui qui débarque, qui arrive en un lieu donné. Plutôt qu'il n'en sort, Capeirrade est vidé de la voiture par la poussée des débarquants (ARNOUX, Double chance, 1958, p. 210).
b) Fam. Arriver à l'improviste. Un beau matin, Gravier débarqua chez Rose et le surprit [Camille] encore au lit (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 149).
3. Au débarquer. Au moment même du débarquement. Au débarquer [après la traversée], les émigrants seraient reçus avec solennité, mais sobrement, sans folle joie (THARAUD, An prochain, 1924, p. 95). Au débarquer du train (BARRÈS, Cahiers Orient, 1914, p. 31).
B.— Fig. et fam. Être dans l'état de quelqu'un qui vient de débarquer; ignorer des faits récents, connus de tous :
• 4. [À l'assassin :] Tu débarques pas, non? Tu sais bien comment qu'ça arrive, les emmerdements [de police]? On s'croit paré (...) Et un beau jour...
BRETON, Razzia, 1954, p. 183.
Prononc. et Orth. :[], (je) débarque []. Ds Ac. 1694 et 1718 sous l'anc. forme desbarquer; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. Le subst. s'écrit aussi débarqué « arrivée » (cf. ROB. Suppl. 1970). Étymol. et Hist. 1564 (THIERRY); 1692 fig. débarqué « nouveau venu » (PALAPRAT, Arlequin Phaeton, III, 7 ds QUEM. Fichier). Dér. de barque; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :772 (débarquant : 94). Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 817, b) 889; XXe s. : a) 855, b) 1 595.
DÉR. Débarquage, subst. masc. a) Action de faire sortir d'une barque (cf. LITTRÉ, etc.); b) Fam. Fait d'arriver à l'improviste (cf. PROUST, Sodome, 1922, p. 805). — Seule transcr. ds LITTRÉ : dé-bar-ka-j'. — 1re attest. 1863 (LITTRÉ); de débarquer, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — JUNEAU (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, pp. 480-485. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 90.
1. débarquer [debaʀke] v.
ÉTYM. 1564; désembarquer, XVIe; de 1. dé-, et barque.
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I V. tr.
1 Faire sortir (des personnes, des choses) d'un navire, mettre à terre. ⇒ Débarquement; débarcadère. || Débarquer les passagers, les marchandises. || Débarquer une cargaison de bois. ⇒ Débarder. Spécialt. || Débarquer un corps expéditionnaire sur les côtes ennemies. ⇒ Débarquement, 3. — Par ext. || Débarquer les marchandises (d'un wagon). ⇒ Décharger.
2 Fam. Se débarrasser de (qqn). ⇒ Congédier, destituer, écarter, limoger, vider (fam.). || Il faut le débarquer. || Débarquer un ministre. || Il s'est fait débarquer. ⇒ (fam.) Vider, virer.
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II V. intr.
1 Quitter un navire, descendre à terre. || Tous les passagers n'ont pas encore débarqué. || Il débarquera à Marseille. — Spécialt. || L'ennemi n'a pas pu débarquer, il n'a pu prendre pied.
1 À tous les étrangers qui passent nos frontières, débarquent dans nos ports ou prennent terre sur nos aérodromes, comment donner, non certes une leçon de français dont la plupart n'ont pas besoin, mais, plus justement, une bonne « leçon de France » ?
G. Duhamel, Manuel du protestataire, III, p. 93.
♦ Par ext. || Débarquer d'un train, d'un avion. || Il vient de débarquer à Roissy.
2 Mar. Cesser de faire partie de l'équipage d'un navire (se dit d'un marin). || « Un marin débarque lorsqu'il ne fait plus partie du bord » (Gruss).
3 Fam. || Débarquer chez qqn, arriver à l'improviste. || Il a débarqué ce matin à la maison.
4 Fig. et fam. Ne pas être au courant de faits récents (comme si l'on rentrait d'un lointain voyage). || Une femme pour mon frère ? Tu débarques, il est marié depuis un an.
1.1 Les gens m'interrogent d'un air fin : « Vous qui connaissez les dessous des cartes (…) » Mais non. Je débarque, après un mois de vacances.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 52.
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débarqué, ée p. p. adj. et n.
♦ Qui est sorti d'un navire. || Marchandises débarquées, à quai. — (Personnes). Fig. Qui vient d'arriver. || Il est tout frais débarqué de sa province.
2 (…) il veut (…) gouverner les grands : (…) À peine un grand est-il débarqué qu'il l'empoigne et s'en saisit (…)
La Bruyère, les Caractères, IX, 15.
REM. Cet emploi, non marqué dans la langue classique, serait aujourd'hui familier.
3 Comme il advient tous les ans, Paris, qui s'était endormi au bruit berceur d'une pluie battante, s'était réveillé ce matin-là avec le printemps sur la tête, un printemps gai, charmant, exquis, tout frais débarqué de la nuit sans avoir averti de sa venue, en bon provincial qui arrive du Midi (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 1er tableau, I, p. 20.
♦ N. || Un débarqué, une débarquée : personne qui vient de débarquer. Fig. || Un nouveau débarqué : un nouveau venu. || Une nouvelle débarquée.
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CONTR. Embarquer.
DÉR. Débarquage, débarquant, débarquement, 2. débarquer.
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ÉTYM. 1771, Trévoux; de 1. débarquer.
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♦ Rare. Action de débarquer, d'arriver quelque part. ⇒ Arrivée.
♦ ☑ Loc. (plus cour.). Au débarquer : au moment du débarquement.
1 Les premiers autocars montaient des basses vallées, amenant leur contingent habituel de touristes d'un jour et ceux-là, au débarquer, se précipitaient sur les magasins de cartes postales et de souvenirs.
R. Frison-Roche, Premier de cordée, p. 90.
2 Je vous prie d'excuser le décousu d'une lettre écrite au débarqué du train (…)
J.-R. Bloch, Deux hommes se rencontrent, p. 29.
Encyclopédie Universelle. 2012.