débotté [ debɔte ] n. m.
• 1701; p. p. subst. de débotter
♦ Vx Moment où l'on se débotte. Le débotté (ou le débotter) du roi. — Mod. Loc. AU DÉBOTTÉ : au moment où l'on arrive, sans préparation. Prendre qqn au débotté, à l'improviste. Il m'a reçu au débotté, en arrivant.
débotter débotter [ debɔte ] v. tr. <conjug. : 1>
♦ Retirer les bottes de (qqn). « Le nain le déchaussa ou débotta et puis le déshabilla » (Scarron). — SE DÉBOTTERv. pron. Quitter ses bottes.
⊗ CONTR. Botter.
● débotter verbe transitif Retirer les bottes de quelqu'un. ● débotté ou débotter nom masculin Littéraire. Au débotté, à l'improviste : Prendre quelqu'un au débotté. ● débotté ou débotter (expressions) nom masculin Littéraire. Au débotté, à l'improviste : Prendre quelqu'un au débotté.
débotter
v. tr. ôter les bottes à (qqn).
|| v. Pron. Retirer ses bottes.
⇒DÉBOTTER, verbe trans.
[Le suj. désigne une pers.]
A.— Enlever les bottes à quelqu'un. Et bien, monsieur, dit, en débottant son maître, le fidèle Adamas (...) faut-il songer au repas des fiançailles? (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, t. 1, 1858, p. 186).
B.— Emploi pronom. réfléchi. Enlever ses bottes :
• Pendant quarante ans, il [Basile II] ne se débotta pas, il ne descendit pas de son cheval et quand il se coucha pour mourir, cette nation n'existait plus.
BLOY, Journal, 1903, p. 194.
— Rare, emploi subst. de l'inf. Synon. débotté, subst. masc. La faveur, la disgrâce, le lever, le débotter, voilà les phénomènes (COURIER, Pamphlets pol., Lettres au rédact. du Censeur, 1819-20, p. 30).
Rem. Correspondant au sens de botter III, le sens « débarrasser de la boue, de la neige qui adhère » est enregistré par Canada 1930 : ,,débotter un cheval, une charrue``.
Prononc. et Orth. :[], (je) débotte []. Ds Ac. 1694 et 1718 s.v. desbotter; ds Ac. 1740-1932 sous la forme moderne. L'ensemble des dict. dont Ac. admet débotter ou débotté subst. Étymol. et Hist. 1er quart XIIIe s. « enlever les bottes » ici pronom. (RECLUS DE MOLLIENS, Carité, 134, 1 ds T.-L.); d'où 1701 débotté part. passé subst. « moment de l'arrivée » (FUR.); 1811, 17 déc. au débotté « à l'improviste » (JOUY, Hermite, t. 1, p. 291 : le jeune homme, arrivé par un autre chemin, avait été reçu, au débotté, par un mari qu'il croyait bien loin). Dér. de botter; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :5.
débotter [debɔte] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIe; de 1. dé-, et botte.
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♦ Retirer les bottes de (qqn). ⇒ Déchausser.
1 Deux demoiselles masquées et un nain masqué (…) le vinrent déshabiller sans savoir de lui s'il avait envie de se coucher (…) le nain le déchaussa ou débotta et puis le déshabilla.
Scarron, le Roman comique, I, IX, p. 35.
♦ N. m. || Le débotter. → infra, Débotté.
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se débotter v. pron.
♦ Quitter ses bottes.
2 Il (l'évêque d'Autun) m'a conté qu'il passa une fois à Langeron et qu'il ne voulait pas se débotter seulement : il y fut six semaines.
Mme de Sévigné, 723, 20 juil. 1679.
3 Encore tout poudreux et sans me débotter.
Boileau, Épîtres, VI.
4 Ce héros (Bonaparte) gouvernait à cheval, organisait en poste, et fonda en se débottant un empire qui dure encore.
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débotté, ée p. p. adj.
♦ Qui a quitté ses bottes.
♦ N. m. (vx) || Le débotté ou le débotter : le moment où l'on se débotte. || Le débotté du roi.
5 Au vrai, je vois que la grande affaire de ce siècle-ci c'est le débotté et le petit coucher.
♦ ☑ (1701). Loc. mod. Au débotté : au moment où l'on arrive. || Prendre, surprendre, saisir qqn au débotté, à l'improviste. || Il m'a reçu au débotté, en arrivant.
6 Alors faire l'amour au débotté, quand nous revenons l'un et l'autre d'une autre vie, moi, je ne peux pas.
François-Marie Banier, la Tête la première, p. 182.
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CONTR. Botter.
Encyclopédie Universelle. 2012.