1. botte [ bɔt ] n. f. ♦ Assemblage de végétaux de même nature dont les tiges sont liées ensemble (généralement dans le même sens). ⇒ faisceau. Botte cylindrique, parallélépipédique. Botte de paille, de foin, d'épis. ⇒ gerbe. Mise en botte. ⇒ bottelage. — Chercher une aiguille dans une botte de foin. — Bottes de poireaux, de radis, d'asperges. Carottes en bottes. Botte de fleurs. ⇒ 1. bouquet. — Par ext. Botte de soie, de chanvre : écheveaux liés ensemble. ⊗ HOM. Bote (bot). botte 2. botte [ bɔt ] n. f. ♦ Chaussure (de cuir, caoutchouc, crêpe, toile, plastique, fourrure) qui enferme le pied et la jambe et parfois la cuisse (⇒ cuissarde). Une paire de bottes. Le pied et la tige d'une botte. Mettre, enlever ses bottes. ⇒ se botter; tire-botte. Botte de cavalerie, à éperons. Bottes cavalières. Bottes fourrées. Bottes américaines. ⇒ santiag. Botte basse, demi-botte. ⇒ après-ski, boots, bottillon, bottine (cf. Chaussure montante). Les bottes de sept lieues. — Par anal. de forme La botte de l'Italie.
♢ Loc. fam. Graisser ses bottes : se préparer à partir. — Cirer, lécher les bottes à qqn, le courtiser, le flatter bassement. ⇒ lécher. — Mettre, avoir du foin dans ses bottes : amasser, avoir beaucoup d'argent. — Vulg. Chier dans les bottes de qqn : exagérer, dépasser la mesure. — À propos de bottes : sans motif sérieux. Se quereller à propos de bottes. — Fam. En avoir plein les bottes : être fatigué d'avoir trop marché. — Être, vivre sous la botte de, sous l'oppression de (un régime autoritaire). Être à la botte de qqn, à sa dévotion, à ses ordres. Bruit de bottes : menace de guerre, d'invasion, de putsch militaire.
♢ Arg. de Polytechnique Ensemble des élèves les mieux classés à la sortie de l'école. Sortir dans la botte.
botte 3. botte [ bɔt ] n. f.
♦ Escr. Coup porté à un adversaire avec le fleuret, l'épée. Porter, pousser, allonger une botte. Une botte secrète, imparable. — Loc. fig. vieilli Porter, pousser une botte : faire une attaque vive et imprévue, poser une question embarrassante. Proposer la botte à qqn, lui proposer de faire l'amour.
● botte nom féminin (ancien français bote, grosse chaussure, peut-être de bot) Chaussure de cuir, de caoutchouc, etc., qui enferme le pied et la jambe et quelquefois le bas de la cuisse ou même la cuisse entière. Appellation familière de la péninsule italienne. Argot. À Polytechnique, les premiers élèves de la liste de sortie de l'École, et qui sont admis à servir dans les premiers corps de l'État. Sports Action de botter, de frapper le ballon du pied. (Terme employé de plus en plus au lieu de coup de botte.) ● botte (expressions) nom féminin (ancien français bote, grosse chaussure, peut-être de bot) À propos de bottes, sans raison valable. Vieux. Avoir, mettre du foin dans ses bottes, être, devenir riche. Bruit(s) de bottes, préparatifs de guerre ou d'un coup de force. Familier. Cirer, lécher les bottes de quelqu'un, le flatter bassement. Familier. Coup de botte, coup de pied. Familier. En avoir plein les bottes, être épuisé de fatigue ; en avoir assez. Être à la botte de quelqu'un, avoir quelqu'un à sa botte, être tout dévoué à quelqu'un, ou avoir quelqu'un prêt à obéir. Sous la botte (de quelqu'un), sous sa domination militaire. Chasse à la botte, chasser le gibier d'eau, bottes aux pieds, avec un chien d'arrêt. Temps de bottes, pas caractéristique des danses de caractère du folklore russe et d'Europe centrale. Botte de drapeau, de lance, douille fermée par le bas et destinée à recevoir l'extrémité inférieure de la hampe d'un drapeau ou d'une lance. Fausse botte, synonyme de houseau. Pêcher à la botte, pêcher en entrant dans l'eau. ● botte (homonymes) nom féminin (ancien français bote, grosse chaussure, peut-être de bot) bote adjectif féminin botte forme conjuguée du verbe botter bottent forme conjuguée du verbe botter bottes forme conjuguée du verbe botter ● botte (synonymes) nom féminin (ancien français bote, grosse chaussure, peut-être de bot) Militaire. Fausse botte
Synonymes :
- houseau
● botte
nom féminin
(italien botta, coup)
En escrime, coup favori d'un escrimeur.
● botte
nom féminin
(moyen néerlandais bote, touffe de lin, de boten, frapper)
Assemblage de produits végétaux de même espèce ou de même utilisation, serrés et liés : Botte de foin, de radis.
Longueur de fil de fer ou de cuivre, ployé en rond.
● botte (expressions)
nom féminin
(italien botta, coup)
Botte secrète, coup inattendu et imparable.
Pousser, porter une botte, attaquer de façon vive et imprévue par la parole ou par la plume.
● botte (homonymes)
nom féminin
(italien botta, coup)
bote
adjectif féminin
botte
forme conjuguée du verbe botter
bottent
forme conjuguée du verbe botter
bottes
forme conjuguée du verbe botter
● botte (difficultés)
nom féminin
(moyen néerlandais bote, touffe de lin, de boten, frapper)
Accord
On écrit : une botte de paille (= de la paille liée en botte), mais une botte d'asperges, de poireaux (= des asperges, des poireaux liés en botte).
● botte (homonymes)
nom féminin
(moyen néerlandais bote, touffe de lin, de boten, frapper)
bote
adjectif féminin
botte
forme conjuguée du verbe botter
bottent
forme conjuguée du verbe botter
bottes
forme conjuguée du verbe botter
● botte (synonymes)
nom féminin
(moyen néerlandais bote, touffe de lin, de boten, frapper)
Assemblage de produits végétaux de même espèce ou de même...
Synonymes :
- balle
botte
n. f. SPORT En escrime, coup porté à l'adversaire avec un fleuret ou une épée. Pousser, porter, parer une botte. Botte secrète.
————————
botte
n. f.
d1./d Chaussure de cuir, de caoutchouc ou de plastique qui enferme le pied et la jambe, parfois la cuisse. Des bottes de cavalier.
— (Québec) Chaussure d'extérieur basse. Botte d'hiver, de ski, de marche.
d2./d Loc. Fam. Lécher les bottes de quelqu'un, le flatter avec bassesse.
— En avoir plein les bottes: être harassé; être excédé.
— être droit dans ses bottes: avoir la conscience tranquille.
————————
botte
n. f. Réunion de végétaux de même nature liés ensemble. Une botte de paille, de radis, de fleurs.
I.
⇒BOTTE1, subst. fém.
A.— AGRIC., HORTIC.
1. [Botte de + le plus souvent un nom de végétal] Ensemble de produits de même nature, réunis et serrés par un lien, pour former une unité, un étalon de vente. Botte de radis, de foin, de paille. Synon. bouquet, gerbe; (quasi-)anton. tas :
• 1. C'était une espèce de lit de pierre creusé au ciseau dans le roc vif, à la taille d'un homme. Ce lit avait le rocher en voûte pour plafond; il était recouvert, au lieu de matelas, d'une litière de paille d'avoine, mêlée de foin de fines herbes des montagnes. Une botte de genêts servait d'oreiller.
LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, p. 413.
— Spéc., COMM., vx
♦ Botte de soie, de chanvre. Écheveaux de soie, de chanvre liés ensemble. Marchand de soie en botte (BALZAC, Pierrette, 1840, p. 18).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. 1798 à QUILLET 1965.
♦ Botte de parchemin. Cahier de 36 feuilles reliées.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. Compl. 1842 à Lar. 20e; repris par QUILLET 1965.
♦ Botte de bordures. 12 feuilles de hêtre préparées pour servir de bordures dans les travaux du boisselier.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. de Ac. 1835 à DG.
♦ Botte de seaux. Ensemble de six corps de seaux, tels qu'ils sortent de première main.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. Compl. 1842 à DG.
2. P. méton. [P. réf. à la botte de paille] vx., ARM. Sonnerie de trompette annonçant aux cavaliers la distribution de fourrage :
• 2. Je n'ai pas le temps de m'arrêter, je suis de semaine, et il faut que je sois au quartier à trois heures.
— Pour la botte? dit Paul.
— Oui, pour la botte...
L. HALÉVY, L'Abbé Constantin, 1882, p. 28.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XIXe et XXe s. à partir de Ac. 1798.
B.— P. ext., fam. Quantité importante de choses, liées ou non. Botte de papiers. Synon. tas.
— Spécialement
1. ÉLECTR. Longueur de fil enroulé de fer ou de cuivre.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de LITTRÉ à Lar. encyclop.
2. MAR. Faisceau de morceaux de bois servant à la construction d'un objet, ou provenant de sa démolition. Futaille en botte.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de GUÉRIN 1892 à QUILLET 1965.
3. Arg. de l'École polytechnique. Ensemble des élèves classés en tête à la sortie de l'École polytechnique et qui peuvent accéder aux carrières les plus prisées de l'Administration. Sortir dans la botte; convoiter la botte.
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XXe s. à partir de Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. Enq. :/bot/. 2. Homon. et homogr. : botte 2, 3, 4, bote (main bote).
ÉTYMOL. ET HIST. — [XIIe s. pic., fig. botte « paquet, part » d'apr. CORBLET, s.v. bote]; 1316 bothe « réunion d'objets de même nature liés ensemble » (A.N. JJ 57, f° 57 v° dans GDF. Compl.); 1340 botte (Cart. Esdras de Corbie, B.N. 17760, f° 49 r°, ibid.); p. ext. XVIe s. fam. (CL. MAR., Epist. p. un gent. de la Cour, rescrivant aux dames de Chasteaudun, p. 69, ibid.); 1860 arg. de l'Éc. polytechnique « ensemble des élèves les mieux classés » (ESN.).
Empr. au m. néerl. bote « touffe, botte de lin », VERDAM (VALKH., p. 68; REW3, n° 1229; GESCH., pp. 30-31; FEW t. 15, 1, p. 230); bote se rattache au verbe néerl. boten « battre, frapper » (DE VRIES, Nederl., s.v. boot 4 et bot 2, prob. : quantité battue par le fléau et liée ensemble). L'étymon m. b. all. corresp. bôte, de même sens (EWFS2), est moins probable étant donnée la rareté des empr. à cette lang. (VALKH., p. 6) et l'aire géogr. du mot fr., surtout attesté dans le domaine pic., supra et GDF. Compl. (GESCH., loc. cit.). — L'emploi arg. vient peut-être de ce que ces élèves formaient un ensemble, un paquet.
BBG. — HOPE 1971, pp. 165-166. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 102; t. 2 [1972-1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 11, 112, 439, 440.
II.
⇒BOTTE2, subst. fém.
A.— 1. HABILL., le plus souvent au plur. Grande chaussure conçue pour monter à cheval, ou pour se protéger de l'eau et du froid, et qui, à cet effet, possède une tige montante enveloppant le pied, la jambe et parfois la cuisse. Paire de bottes; bottes fourrées; porter des bottes :
• 1. Scali se souvint de l'arrivée de Karlitch : il avait de superbes bottes. Au premier limpia-botas il avait commencé à se faire cirer, mais cirer de belles bottes de Cosaque n'est pas cirer une paire de chaussures, ...
MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 789.
Rem. Attesté dans les dict. gén. à partir de Ac. 1798.
SYNT. a) [L'accent est mis sur la nature et la qualité de la matière dans laquelle elles ont été taillées; botte de, botte + adj.] Bottes de cuir, de caoutchouc; botte vernie (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 74); bottes fortes, molles; grosses bottes. b) [L'accent est mis sur la forme, un attribut particulier; botte à, botte + adj.] Botte à éperons (ou éperonnées), botte cuissarde; bottes à l'écuyère, à Pont-Levis, à entonnoir, à chaudron, à revers (BALZAC, Une Ténébreuse affaire, 1841, p. 43); bottes basses, retroussées. c) [L'accent est mis sur le type de pers., de corps militaire auquel est associée une certaine forme de botte] Bottes à la hussarde; bottes d'égouttier; botte d'équitation, de jockey (ou de cheval); botte de police, de pompier, de pêcheur.
2. P. métaph.
♦ Être sous la botte de. Vivre sous un régime d'oppression brutale, d'origine militaire ou non :
• 2. Relu un volume de mon journal d'autrefois. J'ai eu tort (...) Tout ce passé qui s'accroche à moi et veut revivre alors que cela n'est plus possible (...) Il faut oublier Paris, les bonnes années, la paix, tout ce qui faisait notre bonheur. Face, maintenant, à la vulgarité d'un siècle militaire où triomphe la botte!
GREEN, Journal, 1950-54, p. 33.
♦ Bruits de bottes. Préparatifs militaires, menace de guerre.
Rem. Attesté dans QUILLET 1965, Lar. Lang. fr.
3. Loc. proverbiales
a) À propos de bottes. Sans motif important, hors de propos. Se brouiller, se fâcher à propos de bottes. On s'attrapait à propos de bottes (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 97).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
— Vx. Où va la botte? Où allez-vous?
Rem. Attesté dans Ac. 1835, 1878.
b) Fam. Cirer, chausser, lécher les bottes de qqn (ou à qqn). Flatter bassement quelqu'un pour obtenir ses faveurs. Ils lécheront les bottes des Boches. Vous êtes des galonnés qui savez parader dans un carrousel. Un point, c'est tout (PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, p. 741).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XXe s. à partir de Lar. 20e.
— Vx. Graissez les bottes d'un vilain, il dira qu'on les lui brûle. Un ingrat, un avare se plaignent toujours des services qui leur sont rendus, car ils veulent se dispenser de reconnaissance.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
— Graisser ses bottes. Se préparer à partir en voyage.
♦ Au fig. Se préparer à ou être sur le point de mourir. Vrai, on claquait vite, chacun pouvait graisser ses bottes (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 659).
Rem. Attesté dans les dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
— Fam. Y laisser ses bottes. Mourir dans un lieu déterminé. Cf. y laisser ses os; fam. y rester (cf. ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 516).
— Vx. Prendre la botte. Se préparer à partir :
• 3. Le 9, beau jour d'automne. J'ai pris la botte en me levant et suis parti à huit heures avec le préfet et son escorte pour Mouleydier où nous avons déjeuné.
MAINE DE BIRAN, Journal, t. 2, 1817, p. 71.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à GUÉRIN 1892.
— [P. réf. au conte de Perrault : « Le Petit Poucet »] Bottes de sept lieues. Prendre ses bottes de sept lieues. Agir, aller rapidement. À partir de ce moment, la convalescence du malade marche avec des bottes de sept lieues (A. DAUDET, Le Petit Chose, 1868, p. 345).
Rem. Attesté de Lar. 19e à QUILLET 1965.
c) Fam. Avoir, mettre du foin dans ses bottes. Amasser de l'argent au cours d'une fonction, d'un emploi :
• 4. Quand le paysan de Palette ou de Luynes a du foin dans ses bottes, il tire ses bottes, met des souliers vernis et va à Marseille.
GIONO, Voyage en Italie, 1953, p 221.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
— Péj. Être à la botte de qqn; avoir qqn à sa botte. Être tout dévoué, prêt à obéir. Vous aurez à votre botte toute la haute mode littéraire (AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, p. 196).
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
— Arg. Faire dans les bottes de qqn. Faire injure à quelqu'un et perdre son estime.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr. et Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.].
— C'est à tomber sur les bottes. Être très fatigué (cf. FLAUBERT, Correspondance, 1873, p. 50).
Rem. Empl. de nombreuses fois chez cet auteur.
— Fam. Je ne m'en soucie pas plus que de mes vieilles bottes. Je n'en fais aucun cas (cf. MÉRIMÉE, Théâtre de Clara Gazul, 1825, p. 185).
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1798 à Lar. 20e.
B.— P. méton.
1. MAN. Jambe, pied habillé d'une botte. Donner un coup de botte; les bottes frappent le pavé.
a) [Le suj. désigne un cheval] Aller à la botte. Essayer de mordre le cavalier à la jambe.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à Lar. Lang. fr.
— Au fig. [Le suj. désigne une pers.] Être facilement agressif et mordant.
b) Vx. [Le suj. désigne un cavalier] Serrer la botte. Serrer les jambes contre les flancs du cheval.
Rem. Attesté dans les dict. gén. de Ac. 1835 à ROB.
c) [Le suj. désigne deux cavaliers] Aller botte à botte. Marcher côte à côte, jambe contre jambe. Un long temps de trot botte à botte sur les bas-côtés de la route (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, p. 190).
Rem. Attesté dans ROB., Lar. Lang. fr.
— Au fig., fam. [Le suj. désigne deux pers.] Être très près l'un de l'autre, dans une compétition, une épreuve.
Rem. Attesté dans Lar. Lang. fr.
— Arg. En avoir plein les bottes. En avoir plein les jambes; être recru de fatigue, ou en avoir assez de quelqu'un ou de quelque chose d'ennuyeux.
Rem. Attesté dans ESN. 1966 et ÉD. 1967.
2. Fam., Vx. Motte de terre qui s'attache à la botte, à la chaussure lorsqu'on marche dans un terrain boueux. Rapporter des bottes (Ac. 1835). Il [Bourrache] avait des bottes de boue jusqu'au-dessus du genou (GIONO, Batailles dans la montagne, 1937, p. 56).
Rem. Attesté de Ac. 1835 à GUÉRIN 1892, repris par QUILLET 1965.
C.— P. anal.
1. [Avec la forme gén. de la botte]
— GÉOGR. PHYS. Botte (italienne). Le golfe de Tarente—l'éperon étincelant de la botte (COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 228).
Rem. Attesté dans GUÉRIN 1892.
— MÉD. Botte (de plâtre). Plâtre appliqué sur le pied, la jambe pour maintenir une fracture. Bottes stériles. Bottes d'Unna. Pansement en forme de botte utilisé comme moyen de protection et de soutien dans le traitement des ulcères variqueux (cf. Méd. Biol. t. 1 1970).
— TECHNOL. Morceau de cuir dont on garnit le pied du cheval à l'endroit où il se blesse. Synon. bottine (cf. ce mot B); cf. LITTRÉ, DG, Nouv. Lar. ill., Lar. 20e, Lar. encyclop.).
— TRANSP. vx. Marche-pied de carrosse.
Rem. Attesté de Ac. 1798 à DG.
2. [Avec la hauteur de la botte]
— Fam. [En parlant d'un enfant, d'une pers. de petite taille] Haut comme ma (une) botte. Deux fillettes, robe jaune et robe verte, deux mignonnes hautes comme une botte, jouaient à se battre (FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, p. 258).
♦ Très fam. Une botte. Personne de petite taille (cf. ESN. 1966). C'est une gentille petite botte.
3. [Avec la forme de la tige] Couloir aussi étroit et aussi sombre qu'une tige de botte (FLAUBERT, Correspondance, 1849, p. 127).
a) CHASSE
— Vx. Étui de cuir qui sert à porter le fusil lorsqu'on chasse.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe s. de Ac. 1835 à Lar. 20e.
— Botte de limier. Large collier de cuir sur lequel on fixe la plate-longe, et qui sert à mener l'animal au bois :
• 5. Il [La Futaie] l'avait habitué [le chien] à la botte autour de son cou ...
GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, p. 173.
Rem. 1. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. de Ac. 1798 à Lar. encyclop. 2. On dit : Avaler la botte au limier pour le libérer.
b) CONSTR. vx. Botte de latrines. Tuyaux des lieux d'aisance. Synon. vieilli chausses de bouteilles.
Rem. Attesté dans Lar. 19e, GUÉRIN 1892, DG, Lar. encyclop. et WILL. 1831.
c) HABILL. Partie d'une manche fermée qui est la plus voisine du poignet.
Rem. Attesté dans Ac. 1835, BESCH. 1845, LITTRÉ, Ac. 1878, Lar. 20e.
d) MILIT. Botte de drapeau, de lance, de banderolle. Douille fermée d'un côté et destinée à recevoir la partie inférieure de la hampe du drapeau, d'une lance.
Rem. Attesté dans BESCH. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop.
PRONONC. ET ORTH. — Cf. botte1.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Fin XIIe s. bote « chaussure montante souvent grossière » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 1430); 1584 laisser les bottes « être tué » (FRANÇOIS D'AMBOISE, Les Neapolitaines, I, 3 dans HUG.); 1585 prov. exprimant un comportement d'ingratitude (CHOLIÈRES, 2e Matinée, p. 78 dans HUG.); 1680 man. aller à la bote (RICH.); 1718 (Ac. : Il va à la botte [...] se dit d'Un homme qui est accoustumé à faire des responses picquantes); 1835 man. serrer la botte (Ac.); 1690 à propos de bottes (FUR.); 2. p. anal. 1680 vén. bote (RICH.); 3. p. méton. 1797 arg. « personne (de petite taille) » (Lexique du Procès d'Orgères I — 64 — 183, v° 1), bien attesté en Suisse romande (Pat. Suisse rom.).
Peut-être à rattacher à bot1 (BL.-W.5; DAUZAT 1973), la botte désignant surtout au Moy. Âge une chaussure épaisse et grossière; à rapprocher du poit. bot « sabot » (H. BEAUCHET-FILLEAU, Essai sur le pat. poit. ou Petit Gloss., Niort-Melle, 1864, p. 35), v. sabot.
BBG. — BRÜCH (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, pp. 307-308. — HOPE 1971, pp. 165-166. — HEHN (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland und Italien sowie in das übrige Europa hrsg. von V. Schrader. Berlin, 1902, p. 575. — RÉTIF (A.). Affiquets et falbalas. Vie Lang. 1971, p. 457. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 103, 200, 377; t. 2 1972 [1925], p. 294; t. 3 1972 [1930], p. 11, 26, 108, 135, 439, 440, 441.
III.
⇒BOTTE3, subst. fém.
A.— ESCR. Coup porté à un adversaire avec le fleuret ou l'épée. Porter une botte; connaître une botte secrète :
• 1. Dans une autre occasion, je fus amené à me battre en duel. À peine en garde, une botte foudroyante me jeta à terre. Tous me crurent mort, mais on trouva seulement une marque de ce coup terrible sur un crucifix que je portais au cou. La pointe, au lieu de me tuer, avait frappé la croix.
CAMUS, La Dévotion à la croix, adapté de Calderon de La Barca, 1953, p. 532.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. à partir de Ac. 1798.
— P. méton. L'arme qui porte le coup. Appuyer la botte.
B.— Au fig.
1. Propos vifs et imprévus qui, au cours d'une discussion, sont destinés à mettre quelqu'un dans l'embarras. Pousser, porter une botte :
• 2. Elle affrontait son père, elle le bravait à travers ses larmes; elle se sentait plus forte de toute sa jeunesse, de toute sa cruelle jeunesse. Te croire? fit-il. Te croire? Il faut plus malicieuse que toi pour rouler papa lapin... veux-tu que je dise? il a fini par avouer, ton galant! je lui ai poussé une botte, à ma façon : « Niez si vous voulez, ai-je dit, la petite a tout raconté. »
— Oh! ma... man! maman, bégaya-t-elle, il a... osé..., il a osé!
BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, p. 73.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. à partir de Ac. 1798.
2. Argot
♦ Coup de botte; porter une botte à qqn. Demander, emprunter de l'argent à quelqu'un.
Rem. Attesté dans Ac. 1798, ESN. 1966.
♦ Proposer la botte (p. réf. à la rencontre amoureuse, comparée à un combat entre les deux partenaires). Faire des propositions galantes à une femme (cf. M. STÉPHANE, Ceux du Trimard, 1928, p. 181).
Rem. Attesté dans G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., 1896; Ch.-L. CARABELLI, [Lang. pop.]; ÉD. 1967.
PRONONC. ET ORTH. — Cf. botte1.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1590 (Brantôme, Cap. franç., le grand roy Henry II [III-277] dans HUG.).
Empr. à l'ital. botta « coup », attesté dep. la fin du XVe s. (S. degli Arienti dans BATT.) qui peut être considéré comme anc. déverbal de l'a. ital. bottare (DEI; DEVOTO) « bouter, frapper, secouer, battre » attesté dep. la 1re moitié du XIIIe-début XIVe s. (Giostra delle virtù e dei vizi) peu attesté toutefois dans les textes littér. L'ital. bottare est empr. au fr. boter, bouter (DEI; FEW t. 15, 1, p. 228a).
BBG. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 102. — WIND 1928, p. 163, 204.
IV.
⇒BOTTE4, subst. fém.
MÉTROL., vx. Tonneau servant de mesure de capacité et de poids, variable selon les régions et les pays. Une botte d'huile, de vin; un vaisseau de mille bottes (qui peut charger dix mille quintaux).
Rem. Attesté de Ac. 1835 à QUILLET 1965.
Prononc. et Orth. :[]. La forme bota est donnée dans Ac. Compl. 1842, LAND. 1834 (qui la transcrit : bo-ta), BESCH. 1845 et Lar. 19e. Homon. et homogr. : cf. botte1. Étymol. et Hist. Début XVe s. bote (Quinze joies de mariage, éd. J. Rychner 3, 31); ca 1520 botte (Ant. de CONFLANS, Les Faits de la marine et navigaige dans GAY, s.v. botiau, botte). Il est difficile de dire si le mot a été empr. à l'a. prov. ou à l'ital. Au XVe s. il a prob. été emprunté à l'a. prov. bota (Cart. de Montpellier dans RAYN.), mais son emploi fréq. par des écrivains italianisants au XVIe s. révèle une infl. de l'ital. botte (botta) « id. » (DG; DEI; DAUZAT 1973) attesté dep. le XIIIe s. (Rustico dans BATT.). L'ital. et le prov. sont issus du lat. tardif buttis, v. bouteille.
STAT. — Fréq. abs. littér. :2 073. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 028, b) 5 390; XXe s. : a) 3 420, b) 2 139.
1. botte [bɔt] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; moy. néerl. bote « touffe de lin », cf. le verbe boten « battre », d'où, probablt, « quantité de végétaux battus par le fléau ».
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1 Assemblage de végétaux de même nature dont les tiges sont liées ensemble. ⇒ Faisceau. || Mettre, lier du foin en bottes. ⇒ Botteler, embotteler; bottée, bottelée. || Botte de paille, de foin, d'épis. ⇒ Gerbe. — ☑ Fig. Chercher une aiguille dans une botte de foin (⇒ Aiguille, supra cit. 13). — Botte de feuilles de tabac. ⇒ Manoque. || Botte de branches. ⇒ Bourrée. || Botte de fleurs. ⇒ Bouquet. || Des bottes de radis, de carottes, d'asperges, de poireaux. || Une petite botte de ciboulette. ⇒ Bottelette, 1. bottillon.
1 À te dire vrai, il y a une grande différence entre mon auguste famille et une botte d'asperges. Nous ne formons pas un faisceau bien serré, et nous ne tenons guère les uns aux autres que par écrit.
A. de Musset, les Caprices de Marianne, 1.
2 (…) après avoir marqué ses quatre mètres sur le trottoir avec des bouchons de paille, elle pria Florent de lui passer les légumes, bottes par bottes.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 12-13.
♦ Par métonymie, anciennt. Sonnerie de trompette qui annonçait aux cavaliers la distribution de fourrage. || Sonner la botte.
♦ (1316, bothe). Par ext. Techn. || Botte de soie, de chanvre, se dit de plusieurs écheveaux liés ensemble. — Une botte de lettres, de papier. ⇒ Liasse. — Botte de parchemin : cahier de 36 feuilles reliées.
♦ Techn. Faisceau (de morceaux de bois).
♦ Ensemble (de tiges, de fils de métal) réunis ou enrobés. ⇒ Bottelage, 2.
♦ En botte : en paquet (en parlant de choses allongées). Vx. || Racines en botte. || Futaille en botte : ensemble des douves mises en faisceau.
2 (XVIe). Fam. (au plur.). Vieilli. || Des bottes de… : une grande quantité de (qqch.). ⇒ Masse, tas.
3 (…) j'étais le Lovelace de fatuité que sont plus ou moins tous les très jeunes gens qui se croient jolis garçons, et qui ont pâturé des bottes de baisers derrière les portes et dans les escaliers, sur les lèvres des femmes de chambre de leurs mères.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le rideau cramoisi ».
♦ ☑ Loc. mod. Il n'y en a pas des bottes, pas beaucoup.
4 De plus ils (les gosses) n'ont pas des bottes de patience.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 38.
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II (1860). Argot de Polytechnique. Ensemble des élèves sortis dans les premiers rangs et qui peuvent bénéficier des carrières les plus prisées. || Sortir dans la botte. Syn. : être bottier. ⇒ 2. Bottier.
5 Il sortira dans la botte, vous verrez. Il sortira premier. Il aura la direction des Tabacs.
J. Dutourd, les Horreurs de l'amour, p. 317.
6 Michel (…) qui termine sa première année de Polytechnique à la satisfaction générale (un peu fatigué, toutefois, et sans avoir réussi à reprendre plus de trois places sur les chefs de file de la botte).
Hervé Bazin, Au nom du fils, p. 162.
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DÉR. Bottée, botteler, bottelette, 1. bottillon. — (Du sens II) 2. Bottier.
COMP. Embotteler.
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2. botte [bɔt] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe, bote « chaussure épaisse, grossière »; orig. inconnue, p.-ê. même rac. que bot. Cf. le mot régional bot (Poitou) « sabot »; pour Guiraud « le mot combine les deux sens de la racine bott- », à la fois « gonflé, arrondi » et « tronqué ».
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1 Chaussure très montante qui enferme le pied et la jambe, parfois la cuisse. || Bottes courtes; bottes hautes. || Botte cuissarde. ⇒ Cuissardes. || Bottes à genouillère. || Une paire de bottes. || Semelle, talon, contrefort, tige, genouillère, revers (⇒ Retroussis), tirants d'une botte. || Mettre ses bottes. ⇒ Botter (se). || Ôter, enlever, tirer ses bottes. ⇒ Débotter (se); tire-botte. || Cirer des bottes. || Mettre des embauchoirs dans ses bottes. — Botte forte, molle. || Botte basse, demi-botte. ⇒ 2. Bottillon, bottine; boots, santiag. || Bottes de cuir, de caoutchouc, de toile, de plastique, de fourrure. || Bottes en cuir de phoque des Inuit. ⇒ Kamik. || Guêtre formant botte. ⇒ Houseau (vx). || Bottes portées au moyen âge (⇒ Heuse). || Bottes Charles IX, Louis XIII (bottes à entonnoir), Louis XIV (bottes à chaudron), bottes Directoire. — Bottes de cavalerie. (Anciennt). || Bottes de dragon, de maréchaussée. || Bottes de postillon. || Bottes à la russe, à la hussarde, à l'écuyère. || Bottes de tranchée (vx). || Bottes de saut des parachutistes. ⇒ 2. Ranger. — Bottes d'égoutier, de pompier. || Bottes de marin, de pêcheur. || Bottes de voile. — Bottes de motard. || Bottes de cheval : bottes pour l'équitation. || Bottes camarguaises. — Aller chez le bottier, le marchand de chaussures acheter des bottes. || Bottes de femme. || La mode des bottes.
0.1 (…) j'ai l'honneur de posséder les pieds mêmes du roi Charlemagne dans mes bottes Souwaroff, avec lesquelles je méprise bien le sol (…)
Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 43.
0.2 Il est sanglé dans une redingote noire qui lui est trop étroite et dont les longs pans flottent sur la croupe de sa monture. Il porte un pantalon à carreaux et des grosses bottes à soufflet.
B. Cendrars, l'Or, in Œ. compl., t. II, p. 220.
♦ Par anal. || Des bottes de neige, de boue : de la neige, de la boue collée autour de la jambe, comme une botte. ⇒ Botter, III.; 1. botté.
2 ☑ Loc. Bottes de sept lieues, par allusion au conte du Petit Poucet. || Avancer, marcher avec des bottes de sept lieues : aller très vite.
1 À partir de ce moment, la convalescence du malade marche avec des bottes de sept lieues (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, II, 16.
♦ ☑ Loc. fig. Vx. Graisser ses bottes : se préparer à partir. — ☑ Vx. Prendre la botte (même sens).
2 Il n'est plus question que d'aller à Paris (…) Mme de La Fayette me mande que je n'ai qu'à songer à graisser mes bottes (…)
Mme de Sévigné, 1286, 12 juil. 1690.
♦ ☑ Mod. et fam. Cirer, lécher les bottes de qqn, le courtiser, le flatter bassement, platement.
♦ ☑ Vx. Cela fait ma botte : cela me convient. ⇒ Botter.
♦ ☑ Vieilli. Mettre, avoir du foin dans ses bottes : amasser, avoir beaucoup d'argent.
♦ ☑ Vieilli ou littér. À propos de bottes : sans motif sérieux. || Se quereller à propos de bottes. || Se fâcher (cit. 11) à propos de bottes.
2.1 (…) monsieur, cela ne se peut. (Et mettant sa main droite sur sa poitrine, il ajoutait) : Je me sens là quelque chose qui s'élève et qui me dit : Rameau, tu n'en feras rien. Il faut qu'il y ait une certaine dignité attachée à la nature de l'homme, que rien ne peut étouffer. Cela se réveille à propos de bottes. Oui, à propos de bottes; car il y a d'autres jours où il ne m'en coûterait rien pour être vil tant qu'on voudrait (…)
Diderot, le Neveu de Rameau, Pl., p. 438.
♦ ☑ Mod. et cour. En avoir plein les bottes : être très fatigué, être excédé (→ Plein le dos, plein le cul). — ☑ Vx. Tomber sur les bottes : être très fatigué, épuisé.
♦ ☑ (1797). Vieilli. Être haut comme une botte, très petit. Syn. mod. : être haut comme trois pommes.
3 (…) un jeune garçon très prétentieux, se prenant tout à fait au sérieux (…) pas plus haut qu'une botte et sans un poil de barbe au menton.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, 4.
3.1 Pietro, clown au cirque Medrano, était haut comme ma botte.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 170.
♦ (1797). Vx. Personne très petite.
♦ ☑ Vieilli et vulg. Faire, chier dans les bottes de qqn : exagérer, dépasser la mesure. ☑ Chier dans ses bottes : avoir peur.
♦ ☑ Équit. Serrer la botte : serrer la jambe contre les flancs du cheval.
♦ Botte à botte. ☑ Être, aller, charger botte à botte, jambe contre jambe, en parlant de cavaliers.
♦ Figuré :
4 (…) ici (…) tout le monde fait, en bloc, roue à roue, botte à botte, pour le moins du trente-cinq milles.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VII.
♦ ☑ (D'un cheval). Aller à la botte : essayer de mordre le cavalier (à la jambe). (1718). Fig. Vx. Aller à la botte : répondre, attaquer avec vivacité.
3 Par métonymie. Pied chaussé d'une botte. — ☑ Coup de botte : coup de pied. || Donner un coup de botte, frapper d'un coup de botte. ⇒ Botter, II. || Chasser qqn à coups de bottes, à coups de bottes dans le derrière. — (Sports : football, rugby). || Dégager la balle d'un coup de botte. || Le célèbre coup de botte de cet international (⇒ Botteur). || « La balle (le ballon) sonne sous la botte… » → Botter, cit. 4.
4.1 Le goal reçut le ballon des mains d'un ramasseur et l'expédia d'un grand coup de botte vers l'aile droite.
René Fallet, le Triporteur, p. 368.
♦ ☑ Être, vivre sous la botte de, sous l'oppression d'un régime (politique ou militaire) autoritaire. — Spécialt. || La botte prussienne, nazie. — ☑ Tenir qqn sous sa botte :
4.2 On supporte la médiocrité en tant que masse, mais dans le détail, à chaque humiliation de détail, on se met en colère. Et la colère manque de vous faire tomber dans le jeu. De là à vouloir devenir général, ministre, dictateur, faire une révolution pour les tenir sous sa botte, il n'y a qu'un pas.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 93 (1934).
♦ Par anal. ☑ Être à la botte de qqn, à ses ordres, à sa dévotion.
4.3 Je suis à la botte du colonel. S'il n'a pas besoin de moi, je donne un coup de main aux traducteurs.
Vladimir Volkoff, le Retournement, p. 34.
♦ ☑ Bruit de bottes : bruit d'une armée, de militaires en marche. — Par métaphore. Rumeur annonciatrice de préparatifs militaires, de guerre; menace de guerre, d'invasion, de prise de pouvoir militaire (putsch).
4 Par anal. de forme. || La botte de l'Italie : la forme de l'Italie. || « Si l'Italie a la forme d'une botte… » (A. Briand → Cul, I., 1.). Ellipt. || Visiter la botte, la partie centrale et méridionale de l'Italie.
5 (Il) décrit l'Italie avec sa botte, sa ville bâtie sur l'eau, sa tour penchée qui un de ces jours va s'écrouler (…)
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 139.
♦ Méd. || Botte de plâtre, pour tenir un membre fracturé. — (Vétér.). Pièce de cuir protégeant la partie blessée du pied d'un cheval. ⇒ Bottine.
♦ (1680). Chasse. Vx. Étui allongé pour le fusil. — Large collier de cuir (d'un limier).
♦ Cout. Partie d'une manche proche du poignet.
♦ Techn. Cylindre métallique recevant la hampe (d'un drapeau, etc.).
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DÉR. Botter, 1. bottier, 2. bottillon, bottine.
COMP. Débotter. — Demi-botte, tire-botte; lèche-bottes.
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3. botte [bɔt] n. f.
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1 À l'escrime, Coup de pointe porté à un adversaire avec le fleuret, l'épée. || Porter, pousser, allonger une botte. || Parer, esquiver une botte. || La parade d'une botte.
1 Quand vous portez la botte, Monsieur, il faut que l'épée parte la première… (Le maître d'armes lui pousse deux ou trois bottes).
Molière, le Bourgeois gentilhomme, II, 2 et jeu de scène.
1.1 L'assaut se continua de la sorte par des bottes multiples; la quarte, la sixte, la tierce, voire la prime, la quinte et l'octave, se mêlant aux « dégagez », aux « doublez » et aux « coupez », formaient des coups sans nombre, inédits et complexes, aboutissant respectivement à une feinte imprévue, rapide comme l'éclair, qui toujours atteignait son but.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 47.
♦ ☑ Botte secrète : coup dont la parade est inconnue de l'adversaire; fig. attaque imprévue et imparable; coup secret.
2 En toute l'Europe, c'est comme une immense guerre civile où chacun se bat pour son compte; et même la mathématique ressemble à une guerre de partisans, où les habiles essaient quelque botte secrète. Tout homme est d'épée et d'entreprise, et choisit son maître.
Alain, Descartes, in les Passions et la Sagesse, Pl., p. 927.
2 ☑ Loc. fig. Porter, pousser une botte : faire une attaque vive et imprévue, poser une question embarrassante.
3 (…) il épiait mes compagnons avec une curiosité railleuse et ne perdait jamais une occasion de les surprendre en mauvaise garde et de leur pousser une botte.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, IX.
4 (…) Veux-tu que je dise ? Il a fini par avouer, ton galant ! Je lui ai poussé une botte, à ma façon : « Niez si vous voulez, ai-je dit, la petite a tout raconté. »
Bernanos, Sous le soleil de Satan, in Œ. roman., Pl., p. 73-74.
♦ ☑ Argot. Proposer la botte : proposer à (qqn) des relations sexuelles.
5 Je ne suis pas en train de te proposer la botte, tu comprends, Véronique ? L'amour, ce n'est même pas sûr qu'il y aura de la place pour lui, ou alors à la sauvette.
René Masson, Drugstore, p. 208.
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4. botte [bɔt] n. f.
ÉTYM. Déb. XVe; ital. botte, du lat. tardif buttis ou provençal bota, même orig. → Bouteille.
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♦ Vx. Tonneau qui servait de mesure; cette mesure de capacité (variable selon les régions). || Une botte d'huile.
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5. botte [bɔt] n. f.
ÉTYM. D. i. (XIXe); contraction de beauvotte (1839, Boiste), forme française mod. de baivate (1473, in Godefroy), nom de différents insectes volants, attesté dans l'Est et le Nord Est.
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♦ Région. Charançon du blé.
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Encyclopédie Universelle. 2012.