CAMPOS
CAMPOS
Ville du sud-est brésilien dont la population était estimée en 1989 à près de 500 000 habitants. L’importance démographique prise par Campos est un fait récent; dans les années 1960, la ville ne comptait encore que 60 000 habitants environ, et, en 1980, elle en comptait déjà 175 000. Située dans la très large vallée du cours inférieur du fleuve Paraíba do Sul, Campos était, à l’origine, le centre d’une zone de monoculture de la canne à sucre. L’essor sucrier a permis le développement d’une ville moyenne vivant des activités tertiaires et des services nécessaires à son environnement. Après la Seconde Guerre mondiale, et en fonction de l’évolution générale du Sud-Est brésilien sous la pression des grands pôles de développement, en particulier de Rio de Janeiro, Campos, comme beaucoup de villes de cette zone, s’industrialisa: l’industrie agroalimentaire (traitement de la canne à sucre, cacao, café, riz, maïs, haricots feijão , produits de l’élevage) y prédomine, mais la ville compte également des industries diverses liées à la relative proximité du foyer de Rio de Janeiro, en particulier l’industrie de l’aluminium. Par ailleurs, depuis 1980, des forages offshore exploitent le pétrole du bassin de Campos. Ces deux phases de croissance de l’économie ont provoqué un grand essor de la population.
2. campo [ kɑ̃po ] n. m. VAR. campos
• fin XVe; du lat. ire ad campos « aller aux champs »
♦ Fam. et vieilli Congé, repos accordé aux écoliers, étudiants, etc. Donner campo. ⇒ permission, vacance (cf. Clé des champs). — Fig. « Notre imagination nous donna plus d'un quart d'heure de campos » (Mme de Sévigné). « Pendant ce mois-là, je me suis donné campo » (Dutourd).
● campos nom masculin (latin scolaire dare campos, donner congé) Familier et vieux. Relâche d'un travail, congé : Donner campos à des écoliers. ● campos (difficultés) nom masculin (latin scolaire dare campos, donner congé) Prononciation Campos[&ph95;&ph85;∼&ph100;&ph99;], sans faire entendre le s, comme pour rimer avec chapeau. Orthographe Les deux graphies, campos et campo, sont correctes. Campos est plus fréquent. ● campos (synonymes) nom masculin (latin scolaire dare campos, donner congé) Familier Relâche d'un travail, congé
Synonymes :
- repos
- vacances
⇒CAMPO1, CAMPOS, subst. masc.
Fam., vieilli. [Seulement compl. d'obj. sans article dans des loc. verbales] Congé, repos qu'on donne à un écolier. Donner campos. Des écoliers qui ont campos, qui demandent campos (Ac. 1798-1878). Les écoliers ont campos aujourd'hui (Ac. 1932).
— P. ext. Campos ou campo. (Jours, heures de) repos que l'on donne ou que l'on prend au cours d'occupations quelconques. Donner campo(s) à des commis; la bonne a campo; c'est campo :
• 1. Charmé de cette vie champêtre, M. Bizieu du Lézard a une moitié d'idée : c'est de réclamer aussi campo le lundi en faveur des députés.
BALZAC, Œuvres diverses, t. 2, 1850, p. 338.
• 2. Écoutez-moi bien, Monsieur Obregon. Nous travaillerons après le dîner et nous dicterons ensemble la note à l'avocat. Pour l'instant, n'en parlons plus, c'est campo.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, p. 36.
Prononc. et Orth. :[]. Aucun dict. ne prononce l's final. C'est aussi la recommandation de l'Ac. : ,,on ne fait point sentir l's``. L'ensemble des dict. préconise la graph. campos (forme de l'Ac. éd. 1718-1932). LAND. 1834 et Lar. 20e soulignent : ,,campos et non campo``; ROB. Suppl. 1970 constate cependant : ,,on écrit aussi campo conformément à la prononciation``. Cf. Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et QUILLET 1965 qui notent en vedette : ,,campos et par erreur campo``. Lar. 19e fait la rem. suiv. : ,,L'orthographe fautive est expliquée [...] par la prononciation générale, qui n'est pas moins fautive; on devrait prononcer camposs et non campo [...] campos est une forme purement latine, qui devrait se lire comme le latin.`` La docum. montre que la graph. class. campos s'est maintenue dans et pour le mil. scol., et que campo l'emporte en dehors de ce milieu. Étymol. et Hist. XVe s. campos « congé donné aux étudiants » (Le grant garde derriere, III, 5 ds IGLF Litt. : magister campos, Donnez congé à vos estudians De leur pourveoir, car ils sont mendians?); 1532 (RABELAIS, Pantagruel, éd. V.L. Saulnier, p. 28); 1690 « jour de congé en général » (FUR.). Empr. à l'arg. lat. des écoliers campos (dare, habere), proprement « (accorder, avoir) les champs », c'est-à-dire « (donner, avoir) la permission d'aller jouer aux champs » (cf. M. CORDIER, De corrupti emendatione [jargon lat. des écoliers du collège de Navarre, accompagné de la trad. fr. et de l'équivalent en lat. class.], 1530, p. 159, cité par SAIN. Lang. par., pp. 435-436). Fréq. abs. littér. Campos : 75. Bbg. SAIN. Lang. par. 1920, p. 436.
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♦ Fam. Congé, repos accordé aux écoliers… || Donner campos à qqn. ⇒ Clef (clef des champs), permission, vacance. — (1690). Vx. Repos que l'on s'accorde. || C'est campos aujourd'hui.
♦ Fig. Répit.
1 Elle comprit cela comme moi, et notre imagination nous donna plus d'un quart d'heure de campos.
Mme de Sévigné, 61, 9 déc. 1664.
♦ Mod. (écrit campo). Repos, détente qu'on accorde. || Je vous donne campo, vous pouvez aller jouer (→ Passage, cit. 3). || Faire campo.
2 Quand on reçoit un décor sur la « cafetière », et que ça se passe chez des directeurs assez dégoûtants pour vous donner campo moyennant deux sous d'éther sur une compresse d'eau froide (…) quand on reste huit jours à moitié claquée à la taule (…)
Colette, l'Envers du music-hall, p. 39.
2.1 — Alors, dit le maire, comment va le chantier là-bas à Saint-Jean ?
— Ça va, dit le maçon, mais je suis obligé de faire campo. Ils sont allés chercher du sable à la rivière.
J. Giono, les Vraies Richesses, p. 164.
♦ Figuré :
3 Pendant ce mois-là, je me suis donné campo. Je remettais la décision d'un jour sur l'autre.
J. Dutourd, Pluche, XIII, p. 240.
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CONTR. Travail.
Encyclopédie Universelle. 2012.