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démonstratif

démonstratif, ive [ demɔ̃stratif, iv ] adj.
• v. 1327; lat. demonstrativus
1Qui démontre, sert à démontrer. apodictique. Argument démonstratif. Preuve, raison démonstrative. convaincant.
2Qui sert à montrer. Rhét. Genre démonstratif : celui des trois genres d'éloquence qui a pour objet la louange ou le blâme.
Gramm. Adjectif démonstratif, qui sert à montrer la personne ou la chose désignée par le nom auquel il est joint. ⇒ déictique. Formes de l'adjectif démonstratif. 1. ce. Pronom démonstratif, qui désigne un être, un objet, représente un nom, une idée. ⇒ 2. ce; celui; ceci, cela, 1. ça. Subst. Les démonstratifs.
3(1789) (Personnes) Qui manifeste vivement ses sentiments éprouvés. communicatif, expansif, exubérant, ouvert. Une personne démonstrative. Enfant peu démonstratif.
⊗ CONTR. 1. Froid, renfermé, réservé, taciturne.

démonstratif nom masculin Pronom ou adjectif démonstratif. ● démonstratif, démonstrative adjectif (latin demonstrativus) Qui démontre ; convaincant : Argument démonstratif. Qui manifeste ouvertement ses sentiments ; qui se manifeste sans retenue : C'est un homme froid, peu démonstratif. Se dit des adjectifs ou des pronoms qui présentent un individu ou un objet déterminé par la situation ou le contexte linguistique. ● démonstratif, démonstrative (synonymes) adjectif (latin demonstrativus) Qui démontre ; convaincant
Synonymes :
- apodictique
- concluant
- convaincant
- décisif
- probant
Qui manifeste ouvertement ses sentiments ; qui se manifeste sans retenue
Synonymes :
- communicatif
- expansif
- exubérant
- franc
- ouvert
Contraires :
- fermé
- froid
- glacial
- impassible
- renfermé

démonstratif, ive
adj. et n. m.
d1./d Qui sert à démontrer. Argument démonstratif.
d2./d Qui a tendance à s'extérioriser, à manifester ses sentiments. Un homme peu démonstratif.
d3./d GRAM Qui sert à montrer, à désigner la personne, la chose dont on parle à l'exclusion de toute autre de la même espèce. Adjectifs démonstratifs (ce, cet, cette, ces). Pronoms démonstratifs (celui, celle, etc.).
|| n. m. "Ce" et "celui" sont des démonstratifs.

⇒DÉMONSTRATIF, IVE, adj.
A.— 1. Vieilli. [En parlant d'une chose] Qui montre, qui est destiné à montrer :
1. L'Empereur (...) expliquait ses idées de machines (...). Il tirait un crayon de sa poche et faisait des figures démonstratives sur les dessins de mon père...
A. FRANCE, Le Lys rouge, 1894, p. 294.
2. Domaine de l'expr.
a) RHÉT. Le (genre) démonstratif. Genre d'éloquence qui loue ou blâme, dans un discours d'apparat, dans une oraison funèbre, en montrant la vie, les actions de tel personnage. Ceux [les discours] qui traitaient des faits présents, étaient classés dans le genre démonstratif (WICART, Puissances voc., Orateur, t. 1, 1936, p. 295).
Rem. Dans l'ex. suivant cependant, « le (genre) démonstratif » signifie « genre d'éloquence qui vise à démontrer, qui utilise la démonstration » (cf. infra. B). Je laisse le démonstratif à l'éloquence, pour les raisons que j'ai dites. Je prie seulement que l'on remarque que, dans le langage écrit, la démonstration est toujours pédante (ALAIN, Beaux-arts, 1920, p. 313).
b) GRAMM. Adjectif, pronom démonstratif. [Selon la grammaire traditionnelle] adjectif, pronom déictique, servant à « montrer », comme avec un geste d'indication les êtres ou les objets impliqués dans le discours, ou simplement à noter que l'être ou l'objet dont on parle est connu parce qu'il en a déjà été question, ou parce que, pour diverses raisons, il est présent à l'esprit du destinataire; [selon la grammaire structurale et générative] déterminant de même nature que l'article, commutable avec lui, ou bien préarticle qui, en structure profonde, est suivi d'un article défini (d'apr. Ling. 1972) :
2. ... Il s'épanche en sombres et impersonnelles conjonctures, émaillées de démonstratifs venimeux. Sa maison est devenue cette maison, où règne ce désordre, où ces enfants « de basse extraction » professent le mépris du papier imprimé, encouragés d'ailleurs par cette femme...
COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 27.
3. [En parlant d'une pers., de sa nature, ou de ses sentiments] Qui manifeste ses sentiments/qui se manifeste par des signes extérieurs, qui est expansif. Fort en paroles, en gestes, démonstratif (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 255). Son affectivité est « vissée au moi », tout intérieure, peu démonstrative. Elle cherche l'intensité, non l'extension (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 331) :
3. ... l'objet de cette démonstrative affection, obligé de se soumettre aux marques qui lui en étaient données en public, ne se retenait pas d'un agacement qui parfois confinait à la mauvaise humeur.
DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, p. 134.
B.— Domaine de la pensée. [Parfois suivi d'un subst. introd. par de] Qui démontre, qui établit d'une manière évidente et rigoureuse la vérité de quelque chose; qui est destiné à démontrer. (Avoir) une valeur démonstrative. Ces raisons prétendues démonstratives n'ont nullement la vertu de convaincre tous les esprits (COURNOT, Fondem. connaiss., 1851, p. 575). Ce qui me paraît démonstratif de la nature divine de l'amour, c'est sa spontanéité (RENAN, Feuilles détach., 1892, p. 13). Monstrueusement l'art s'est ramené à des théories dont l'œuvre devenait l'application démonstrative (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p. 38) :
4. ... beaucoup d'artistes catholiques ne sont que des moralistes religieux : leurs œuvres sont catholiques par les conclusions, par tout ce qu'il y a d'apologétique, de démonstratif, en elles, mais non dans le principe créateur.
MASSIS, Jugements, 1923, p. 270.
♦ [Plus rare, en parlant d'une pers.] :
5. ... ce grand controversiste [Arnauld] qu'on relit aujourd'hui avec peine parce qu'il est sérieux, clair et démonstratif outre mesure, logicien sans pitié, et qu'on le voit venir du bout d'une page à l'autre...
SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 1, 1840, p. 256.
Emploi subst., faisant fonction de neutre. Séparer le superficiel du démonstratif, le casuel du nécessaire. Quelle noble ambition (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p. 197).
Spéc., LOG. Qui utilise la démonstration :
6. Il y a deux formes de raisonnement : 1° la forme investigative ou interrogative qu'emploie l'homme qui ne sait pas et qui veut s'instruire; 2° la forme démonstrative, ou affirmative qu'emploie l'homme qui sait ou croit savoir et qui veut instruire les autres.
C. BERNARD, Introd. ét. méd., exp., 1865, p. 71.
Allus. littér. (cf. Le Bourgeois gentilhomme, II, 2). Par raison démonstrative. En prenant appui sur le raisonnement. Faire la guerre par raison démonstrative (COURIER, Pamphlets pol., Au réd. « Censeur », 1820, p. 46). C'est un fort méchant homme, celui-là (...) vicieux par principe, par raison démonstrative (FEUILLET, Scènes et prov., 1851, p. 180).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Démonstrativement, adv. D'une manière démonstrative. [De] la réponse de Daniel (...) il résultait démonstrativement que mes inductions philosophiques n'étaient ni plus ni moins inintelligibles pour lui que le langage des esquimaux du capitaine Parry (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 62). b) Le néol. démonstrativité, subst. fém. [En parlant d'une pers.] Fait d'être démonstratif. La démonstrativité exigeant plus d'activité que de vantardise (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 488).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-i:v]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 demonstratif et evident (ORESME, Ethique, éd. A.-D. Menut, p. 355, p. 10); 2. 1393 « qui sert à montrer » le doit demonstratif [l'index] (Ménagier, 322 ds T.-L.); 1541 ce mot demonstratif : cecy (J. CALVIN, Institution de la religion chrétienne, éd. J.-D. Benoît, t. IV, p. 398); 1690 rhét. (FUR.); 3. 1789 au fig. « expansif, qui manifeste ouvertement ses sentiments » (STAËL, Lettres jeun., p. 155). Empr. au lat. demonstrativus, dér. de demonstrare, v. demontrer, attesté aux sens répertoriés supra sous 2. Fréq. abs. littér. :116. Bbg. QUEM. 2e s. t. 3 1972.

démonstratif, ive [demɔ̃stʀatif, iv] adj.
ÉTYM. V. 1327, in D. D. L.; lat. demonstrativus, du supin de demonstrare. → Démontrer.
1 Qui démontre, qui sert à démontrer. Apodictique. || Argument démonstratif. || Preuve, raison démonstrative. Convaincant. || Expérience démonstrative (→ Crucial, cit. 2). || Cela est démonstratif, irréfutable, probant.
1 (…) par raisons démonstratives et convaincantes (…)
Molière, le Mariage forcé, 4.
2 Et ainsi, notre proposition est dans une force infinie, quand il y a le fini à hasarder à un jeu où il y a pareils hasards de gain que de perte, et l'infini à gagner. Cela est démonstratif; et si les hommes sont capables de quelque vérité, celle-là l'est.
Pascal, Pensées, III, 233.
2 (1393). Qui sert à montrer. Rhét. || Genre démonstratif : celui des trois genres d'éloquence qui a pour objet la louange ou le blâme.
Gramm. (Cour.). || Adjectif démonstratif, qui sert à montrer la personne ou la chose désignée par le nom auquel il est joint. 1. Ce.
3 Les démonstratifs montrent l'être ou l'objet, c'est là leur sens essentiel : cette maison me plaît; j'aime ce ciel un peu gris; — arrêtons-nous, asseyons-nous sur ces roches.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, I, V, V, p. 143.
Pronom démonstratif, qui désigne un être ou un objet, ou représente un nom, une idée. 2. Ce; celui, celle, ceux, celles; celui-ci, celle-ci; ceci; ceux-ci, celles-ci; celui-là, celle-là, cela; ça; ceux-là, celles-là.N. m. || Les démonstratifs sont des déictiques.
3 (1789). Personnes. Qui manifeste vivement les sentiments qu'elle éprouve ou veut paraître éprouver. Communicatif, expansif, exubérant, franc, ouvert; démonstration. || Une personne démonstrative. || Cet enfant est peu démonstratif. Par ext. || Geste démonstratif. Expressif.
4 Il (Hamida) a la démarche ouverte, la parole expansive, le geste démonstratif, la voix goguenarde, et toujours comme un sourire irrésistible dans le regard.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 139.
CONTR. Fermé, froid, renfermé, réservé, taciturne.
COMP. Démonstrativement.

Encyclopédie Universelle. 2012.