doucereux, euse [ dus(ə)rø, øz ] adj.
2 ♦ Vieilli D'une douceur affectée. ⇒ benoît, cauteleux, mielleux, 1. papelard, 1. patelin (cf. Tout sucre et tout miel). Être d'une bonhomie doucereuse. ⇒ paterne. « Il y a des vieillards doucereux, circonspects, pleins de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire » (Voltaire). Ton doucereux. ⇒ mièvre. — Subst. Faire le doucereux. ⇒ sucré. — Adv. DOUCEREUSEMENT .
⊗ CONTR. Agressif, cassant.
● doucereux, doucereuse adjectif (de douceur) D'une douceur fade et désagréable au goût ; douceâtre : Liqueur doucereuse. Qui a une douceur déplaisante, affectée ; mielleux : Une voix doucereuse. ● doucereux, doucereuse (synonymes) adjectif (de douceur) D'une douceur fade et désagréable au goÛt ; douceâtre
Synonymes :
- douceâtre
- sucré
Contraires :
- salé
Qui a une douceur déplaisante, affectée ; mielleux
Synonymes :
- enjôleur
- mielleux
Contraires :
- brutal
- dur
- ferme
- rude
- sec
- violent
doucereux, euse
adj. Doux avec affectation. Une mine doucereuse.
⇒DOUCEREUX, EUSE, adj.
A.— [Correspond à doux I A] Qui est doux sans être agréable, qui est d'une douceur fade. Mets, vin doucereux. Ces papayes doucereuses au goût de poires urineuses, dont le souvenir, quinze ans plus tard, (...) m'écœure encore (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 218).
B.— [Correspond à doux I B 2]
1. [Correspond à doux I B 2 a] Qui est d'une douceur affectée, hypocrite ou désagréable, fade. (Quasi-)synon. douceâtre (cf. douceâtre B), enjôleur, insinuant; (quasi-) anton. autoritaire, brutal, caustique. Dans la société « néochrétienne », les gardes municipaux seront de timides militaires rougissant ainsi que des jeunes filles (...) les sergens de ville, de doucereux et inoffensifs personnages, des manières de maîtres de cérémonie (MUSSET, Revue des Deux-Mondes, 1833, p. 106) :
• 1. ... Diderot est affecté à force de vouloir faire effet; on aperçoit le dédain du succès dans Goethe à un degré qui plaît singulièrement, alors même qu'on s'impatiente de sa négligence. Diderot a besoin de suppléer, à force de philantropie, aux sentiments religieux qui lui manquent; Goethe seroit plus volontiers amer que doucereux; mais ce qu'il est avant tout, c'est naturel; ...
STAËL, De l'Allemagne, t. 2, 1810, p. 80.
— Par personnification. Tel est le cruel amour! Il paraît doucereux et gentil, mais il est barbare et impudent (CLAUDEL, Échange, 1894, II, p. 693).
— Subst. C'est un doucereux; faire le doucereux :
• 2. Les Lachassaigne disaient de leur cousine pauvre « qu'elle avait du tact, qu'elle savait disparaître ». C'était vrai qu'au dessert, il semblait qu'elle se volatisât. Pendant le repas même on eût dit qu'elle éteignait ses cheveux blonds; ses yeux ne regardaient rien; sa robe avait la couleur des boiseries. Aussi en sa présence le linge le plus sale était-il lavé sans que le couple se méfiât d'une doucereuse qui feignait de n'avoir pas d'yeux, mais qui voyait — ni d'oreilles, mais qui entendait.
MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 335.
2. P. méton. [Correspond à doux I B 2 b] Qui dénote une douceur affectée, hypocrite ou désagréable, fade. Air, regard, trait doucereux; parole, voix doucereuse. La veuve vint à lui, en prenant l'air aigrement doucereux d'une marchande soupçonneuse qui ne voudrait ni perdre son argent, ni fâcher le consommateur (BALZAC, Goriot, 1835, p. 300). La doucereuse honnêteté, (...) les semblants de vertu, (...) les façons hypocrites d'une femme mariée (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 140) :
• 3. Don Eduardo, dans la dépêche aux Cortès, ne donne-t-il pas trop à la gracieuseté? Cette lettre n'est pas assez énergique.
FERRANTE. — Je répugne au style comminatoire, parce qu'il engage. Je préfère le style doucereux. Il peut envelopper tout autant de détermination solide que le style énergique, et il a l'avantage qu'il est plus facile de s'en dégager.
MONTHERLANT, La Reine morte, 1942, II, 1er tabl., 1, p. 166.
— Emploi masc. à valeur de neutre. Il a de la gaucherie sans timidité, du dédain sans fierté, quelque chose de doucereux auprès des femmes, parce que, dans cette seule circonstance, il a besoin de tromper pour séduire (STAËL, De l'Allemagne, t. 3, 1810, p. 74).
Prononc. et Orth. :[], fém. [ø:z]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1225-30 le tens bel et doucereus « doux » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 80); av. 1350 [ms. XVe s.] Qui croit paroles doucereuses Souvent les treuve venimeuses (Isopet, I, IX, éd. J. Bastin, Recueil général des Isopets, t. II, p. 216); jusqu'au XVIe s.; 1648 « qui a une douceur affectée » (SCARRON, Le Virgile travesti, VI ds LITTRÉ). Dér. de douceur; suff. -eux; cf. MEYER-L. t. 2, 2, § 27. Fréq. abs. littér. :154. Bbg. GOUG. Mots t. 3 1975, p. 96. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 286.
doucereux, euse [dusʀø, øz] adj.
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1 (1648). Vieilli. D'une douceur fade, peu agréable au goût. Trop doux (I., A., 1.). || Saveur doucereuse. || Devenir doucereux. ⇒ Affadir (s').
1 Et qui (un vin), rouge et vermeil, mais fade et doucereux,
N'avait rien qu'un goût plat, et qu'un déboire affreux.
Boileau, Satires, III.
2 Ce qui est douceâtre, n'arrive pas jusqu'à être doux; ce qui est doucereux, est fade par trop de douceur (…) Dans l'un c'est une qualité naturelle (…) Dans l'autre une qualité affectée (…)
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 280.
2 Vieilli ou littér. (Personnes). D'une douceur affectée (⇒ Doux, I., B.). ⇒ Benoît, doux, melliflue, mielleux, papelard, patelin, paterne, patte-pelu, sournois; chattemite (faire la chattemite), sucré. — REM. La plupart de ces mots sont archaïques. → Cauteleux, cit. 1. — N. || Un doucereux, une doucereuse. || Faire le doucereux. ⇒ Sucre (être tout sucre et tout miel).
3 Hé ! qu'il est doucereux ! c'est tout sucre et tout miel.
Molière, l'École des maris, I, 2.
4 Peignez donc, j'y consens, les héros amoureux;
Mais ne m'en formez pas des bergers doucereux (…)
Boileau, l'Art poétique, III.
5 Il y a des vieillards doucereux, circonspects, pleins de ménagements, comme s'ils avaient leur fortune à faire.
Voltaire, Lettre à Mme du Deffand, 15 janv. 1761.
3 Par ext. Mod. || Air doucereux. ⇒ Douceâtre, mielleux. || Paroles doucereuses. ⇒ Emmiellé, mièvre. || Langage, ton, air doucereux.
6 Il y a un certain air doucereux qui les attire (les galants), ainsi que le miel fait les mouches (…)
Molière, George Dandin, II, 2.
7 (…) un air doucereux était étendu comme une couche de miel sur un visage contracté et violent.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 361.
8 Cette question fit briller une lueur d'espoir aux yeux de Jehan. Il reprit sa mine chatte et doucereuse.
Hugo, Notre-Dame de Paris, VII, IV.
♦ N. m. Vx. || Le doucereux. || Détester le doucereux.
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CONTR. (Du sens 1) Acide, âcre, épicé, pimenté, piquant, relevé. — (Du sens 2 et 3) Autoritaire, brutal, dur, ferme, violent.
DÉR. Doucereusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.