emballer [ ɑ̃bale ] v. tr. <conjug. : 1> I ♦
1 ♦ Mettre (une marchandise, un objet) dans un emballage, pour le transport ou pour la vente. ⇒ conditionner, empaqueter, envelopper. Emballer soigneusement des verres, de la vaisselle. Acheter un produit frais emballé (⇒ préemballé) . Loc. Emballez, c'est pesé ! l'affaire est faite, c'est d'accord.
2 ♦ Arg. puis fam. Arrêter, écrouer. « As-tu pensé que si j'allais demain tout raconter à la police, on t'emballerait ? » ( Carco). ⇒ embarquer. — Emballer une fille, un garçon, l'emmener après l'avoir dragué(e).
3 ♦ (1862 « emporter, entraîner rapidement ») Emballer un moteur, le faire tourner à un régime trop élevé.
4 ♦ Fig. Fam. Ravir, enthousiasmer. Le spectacle m'a emballé. Ça ne nous emballe pas tellement de partir avec lui. ⇒ enchanter, plaire; fam. botter.
II ♦ S'EMBALLER v. pron.
1 ♦ (1867) Se dit du cheval qui s'emporte, prend le mors aux dents, échappe à la main du cavalier ou du cocher. Le cheval s'emballa et jeta son cavalier à terre. Arrêter un cheval emballé. — Par anal. Le moteur s'emballe, prend un régime de marche trop rapide.
2 ♦ (1846) Fig. Se laisser emporter par un mouvement irréfléchi (d'enthousiasme, d'indignation, de colère). Ne nous emballons pas ! ⇒ se précipiter. Il s'est emballé pour ce projet. ⇒ s'enthousiasmer, s'exciter, se passionner. « Il reconnut qu'il s'était emballé et très gentiment il en demanda pardon » (Courteline).
● emballer verbe transitif (de balle 2) Mettre quelque chose dans un emballage pour le transporter, le vendre, l'offrir, le ranger, etc. : Emballer des marchandises. Familier. Ravir quelqu'un d'admiration, l'enthousiasmer ; enchanter : Ce projet ne m'emballe pas. Populaire. Faire la conquête de quelqu'un, le séduire. Populaire. Interpeller quelqu'un et le faire monter dans un car de police. Populaire. Attraper quelqu'un, l'engueuler. Provoquer l'emballement d'un cheval, d'un moteur. ● emballer (difficultés) verbe transitif (de balle 2) Orthographe S'écrit avec deux l (comme balle et ballot), ainsi que ses dérivés : emballage, emballement, emballeur. ● emballer (synonymes) verbe transitif (de balle 2) Mettre quelque chose dans un emballage pour le transporter, le vendre...
Synonymes :
Contraires :
- déballer
- dépaqueter
- désemballer
- ouvrir
Familier. Ravir quelqu'un d'admiration, l'enthousiasmer ; enchanter
Synonymes :
- exalter
- exciter
- ravir
Populaire. Interpeller quelqu'un et le faire monter dans un car de...
Synonymes :
- cueillir
- ramasser (familier)
emballer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Empaqueter, mettre dans un emballage (un objet, une marchandise destinés à être rangés, transportés, vendus).
— Pp. adj. Des verres emballés.
d2./d Emballer un moteur, le faire tourner à un régime anormalement élevé.
— Pp. adj. Un moteur emballé.
d3./d Fig., Fam. Enthousiasmer. ça ne m'emballe pas: cela ne me plaît guère.
— Pp. adj. Des spectateurs emballés par le film.
rII./r v. Pron.
d1./d Cheval qui s'emballe, qui échappe au contrôle de son cavalier.
|| Par anal. Moteur qui s'emballe.
d2./d Fig., Fam. Se laisser emporter par un mouvement de colère, d'impatience ou d'enthousiasme.
⇒EMBALLER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. [Le compl. désigne une chose]
a) Mettre une marchandise dans un emballage afin d'en permettre le transport, la vente. Et puis un soir, comme j'emballais mes livres, comme je les rangeais au fond d'une grande caisse, cela me parut comme un ensevelissement (GUÉHENNO, Journal homme 40 ans, 1934, p. 170).
— P. métaph. Justement, ce fut le père Bazouge [le croquemort] qui vint, avec la caisse des pauvres sous le bras, pour l'emballer (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 786).
b) TECHNOLOGIE
— Vx. Faire aller à grande vitesse. Elle lui apprit à emballer vivement sa berline (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1168).
— Mod. [Le compl. désigne un moteur] Faire tourner à un régime trop élevé. Les conducteurs novices emballent leur moteur ou le laissent caler, parce qu'ils veulent utiliser un feed back plus « naturel » (RUYER, Cybern., 1954, p. 70).
c) Spéc., CYCLISME, emploi abs. Être dans la phase du sprint qui est l'emballage. J'aperçois la banderole. J'emballe! j'ai gagné! (L'Auto, 6 juill. 1903 in Lapaille, 27 ds QUEM. Fichier).
2. [Le compl. d'obj. désigne une pers.]
a) Fam. Faire monter dans une voiture, dans un train. Synon. embarquer. J'ai eu chez moi mon ami Panizzi. Je l'ai emballé hier pour Turin (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 2, 1870, p. 118).
b) Arg. Mettre dans une voiture de police, conduire en prison. Gilquin avait quitté Niort à cheval, pour aller arrêter le notaire Martineau (...) on louerait une voiture, on « emballerait » le notaire, sans qu'une voisine se mît sur la porte (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 265).
Rem. Des dict. attestent pour emballer le sens arg. de « réprimander » (cf. ESN. 1966 et Lar. 20e-Lar. encyclop., ROB.).
c) Au fig. Transporter d'admiration. « L'après-midi d'un faune » m'emballe décidément. Et que Debussy a bien compris! (ALAIN-FOURNIER, Corresp. [avec Rivière], 1906, p. 191).
— Par litote. Cette promesse ne m'emballa pas du tout (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 47).
B.— Emploi pronom.
1. [En parlant d'un animal et plus partic. d'un cheval] Échapper à la direction d'un conducteur, d'un cavalier. Le cocher fouette les chevaux qui s'emballent et se lancent dans une course folle (BERNANOS, Dialog. Carm., 1948, prol., 1, p. 1567).
— P. anal. et croisement avec A 1 b, MÉCAN. Le moteur s'emballe, prend un régime de marche trop rapide (ds Lar. encyclop. et Pt ROB.).
2. Au fig. [En parlant d'une pers.] Se laisser emporter par un mouvement irréfléchi d'enthousiasme ou d'impatience. Il s'emballe avec conviction, jure que l'affaire est magnifique, l'achèvement prochain (VOGÜE, Morts, 1899, p. 288). Ma parole, elle est sublime, mais quand elle s'emballe elle déraisonne autant que son fils (MONTHERL., Exil, 1929, I, 2, p. 26).
Rem. On rencontre dans la docum. l'adj. emballable « qui est susceptible d'être emballé » (supra B 2). Mérat (...) a un abord quelque peu froid qui correspond à merveille à son tempérament d'écrivain peu emballable ou du moins peu disposé à l'emballement (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Biographies de poètes et littérateurs (A. Mérat, 1896, p. 29)).
Prononc. et Orth. :[], (j')emballe []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. trans. « mettre un objet dans un emballage » (ds DE POERCK t. 2, p. 61); 2. a) 1829 police « arrêter et emmener en voiture » (ESN.); b) 1866 arg. des maquignons « s'abandonner à un mouvement d'humeur » le cheval s'emballe (ds ESN.). Dér. de balle « paquet »; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :281. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 124, b) 317; XXe s. : a) 777, b) 450. Bbg. BALL (R.-V.). Nouv. dat. pour le vocab. de l'automob. Fr. mod. 1974, t. 42, p. 253. — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 314. — QUEM. Fichier. — VRBKOVÁ (V.). La Méthode ds l'ét. du ch. conceptuel de l'amour. Sborník Prací Filos. Fak. brn. Univ. 1971, t. 20, p. 26.
emballer [ɑ̃bale] v. tr.
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1 Mettre en balle (une marchandise), et, par ext., mettre (qqch.) dans un emballage, soit pour transporter, soit pour présenter à la vente. ⇒ Conditionner, emboîter, empaqueter, encaisser, encaquer, ensacher, entoiler, envelopper, pacquer (→ Emballage, cit. 1). || Emballer des marchandises, des meubles, des effets, des livres, des verres. || Emballer des fruits avec précaution.
2 Fig. Fam. || Emballer qqn, le mettre dans une voiture (⇒ Embarquer), le faire partir.
1 Emballez avec tous vos dieux
Flore et l'Aurore aux doigts de rose (…)
♦ Argot, puis fam. Mettre qqn en état d'arrestation. || Les policiers sont venus l'emballer ce matin. ⇒ Arrêter, écrouer.
2 Et puis les coqueurs vont passer, il y a là un grivier qui porte gaffe; nous allons nous faire emballer icicaille. (Trad. de l'auteur : Et puis les gens de police vont passer, il y a là un soldat qui fait sentinelle. Nous allons nous faire arrêter ici.)
Hugo, les Misérables, IV, VI, III.
2.1 As-tu pensé, lui demanda-t-il après plusieurs minutes de réflexion, que si j'allais demain tout raconter à la police, on t'emballerait ?
Francis Carco, les Belles Manières, p. 101.
3 (XXe). Fig. Fam. Ravir d'admiration, d'enthousiasme (qqn). ⇒ Enthousiasmer, entraîner. || Son discours nous a emballés (Académie). || Cette perspective ne l'emballait pas tellement. ⇒ Enchanter, plaire. || Cette fille m'emballe. — Par ext. Fam. et vx. || Emballer une fille, un garçon, la, le séduire.
4 (1862, « emporter, entraîner rapidement »). || Emballer un moteur, le faire tourner à un régime exagéré. || Il a emballé son moteur.
♦ (1884, in Petiot). Absolt, spécialt. En parlant de coureurs ou de cyclistes, Fournir un effort maximum à l'approche du but. ⇒ Emballage (4.).
2.2 J'aperçois la banderole. J'emballe. J'ai gagné !
5 Fam. Gronder. ⇒ Engueuler, réprimander. || Il s'est fait emballer par ses parents.
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s'emballer v. pron.
1 (1900, in D. D. L.). Vieilli, fam. Se mettre en voiture, partir. || Allons, il est temps de s'emballer !
2 (1867). En parlant d'un cheval, S'emporter, prendre le mors aux dents, échapper à la main du cavalier ou du cocher. || Le cheval s'emballa et jeta à terre son cavalier.
3 (1846). Personnes. Se laisser emporter par un mouvement irréfléchi (d'enthousiasme ou de colère, d'indignation). ⇒ Emporter (s'), enthousiasmer (s'), exalter (s'), exciter (s'), passionner (se). || Ne nous emballons pas et regardons de plus près. || Tu t'emballes !
3 Il reconnut qu'il s'était emballé et très gentiment il en demanda pardon, expliquant qu'il était bien excusable de perdre quelquefois patience, tant son personnel l'assommait de ses perpétuelles réclamations.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 3e tableau, III.
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emballé, ée p. p. adj. et n.
♦ Qui a été emballé; qui s'est emballé. ⇒ Emballer (1. et 2.).
♦ Fam. Ravi d'admiration. ⇒ Emballer (3.). || Il est tout à fait emballé. — N. || Un emballé : un exalté. || « Ça doit être un petit va-de l'avant (…) un petit emballé » (Gyp, Docteur, p. 71, in T. L. F.).
♦ Spécialt. || Cheval emballé, qui a échappé au contrôle de celui qui le dirigeait. || Se jeter à la tête d'un cheval emballé. — Sports. || Coureur qui finit, qui gagne emballé, avec une supériorité irrésistible. ⇒ Emballer (4.).
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CONTR. et COMP. Déballer, désemballer.
COMP. Réemballer, remballer. — (Du p. p.). Préemballé.
DÉR. Emballage, emballant, emballement, emballeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.