embarquer [ ɑ̃barke ] v. <conjug. : 1> I ♦ V. tr.
1 ♦ Faire monter (qqn) à bord d'un navire. Embarquer des troupes sur un bateau. Embarquer des voyageurs pour telle destination. « On avait embarqué la veille au soir un grand troupeau d'émigrants » (Maupassant).
♢ Recevoir par-dessus bord (un paquet de mer). « Nous embarquions beaucoup d'eau » (Lamartine).
2 ♦ Par ext. Faire monter, charger (dans un véhicule). Embarquer des marchandises dans un wagon. P. p. adj. Technol. Placé à bord d'un véhicule. Électronique embarquée dans une automobile. Calculateur embarqué d'un satellite.
♢ Fam. Arrêter et emmener. Des agents l'ont embarqué. ⇒ emballer, ramasser. — Entraîner avec soi (une personne). Allez, viens, on t'embarque ! — Emporter avec soi (une chose) avec ou sans l'intention de voler. Il a embarqué tous mes romans policiers en partant.
3 ♦ Fig. Engager dans une affaire difficile dont on ne peut sortir de sitôt. ⇒ entraîner; fam. embringuer. Je me suis laissé embarquer dans un procès dont je ne vois pas la fin.
4 ♦ Vieilli Engager, commencer (une chose). Une affaire assez mal embarquée.
II ♦ V. intr.
1 ♦ Monter à bord d'un bateau pour un voyage. Il a embarqué hier pour le Maroc. Nous embarquerons à Marseille. — Par ext. Embarquer dans un avion.
2 ♦ Mar. Passer et se répandre par-dessus bord. La mer embarque.
III ♦ S'EMBARQUER v. pron.
1 ♦ Monter à bord d'un bateau. Il s'est embarqué à Douvres. « Il s'embarque sur la même coquille de noix » (Balzac). — Fam. S'embarquer sans biscuit. Il s'est embarqué dans une drôle de galère.
2 ♦ Fig. S'engager, s'aventurer (dans une affaire qui comporte de grands risques). ⇒ se lancer. « Au lieu de m'embarquer dans un mariage qui ne me sourit pas » (Sand).
⊗ CONTR. Débarquer.
● embarquer verbe intransitif (de barque) Monter à bord d'un bateau, d'un véhicule, d'un avion : Les passagers commencent à embarquer. Pénétrer dans un bateau par-dessus bord, en parlant de l'eau, des vagues : L'eau embarquait dans les cales. Se déporter dans une direction : La voiture a embarqué vers la gauche. ● embarquer (difficultés) verbe intransitif (de barque) Construction S'emploie sans différence de sens en construction intransitive ou en construction pronominale : ils ont embarqué à l'aéroport Kennedy de New York ou ils se sont embarqués à l'aéroport Kennedy de New York. ● embarquer verbe transitif Faire monter quelqu'un, quelque chose dans une barque, dans un navire, dans un wagon, un camion, etc. ; prendre à son bord ; charger : Embarquer du matériel, des passagers. En parlant d'un bateau, recevoir par-dessus bord une forte lame qui déferle sur le pont : Le voilier embarque de l'eau. Familier. Emporter quelque chose avec soi ou le voler : On a embarqué toutes les cuillers en argent. Engager, pousser quelqu'un dans une affaire difficile : Embarquer quelqu'un dans un procès. Familier. Interpeller quelqu'un et le faire monter dans un car de police : Les agents ont embarqué les malfaiteurs. Familier. Enlever une voiture, un animal de la voie publique pour les conduire à la fourrière. Inscrire les marins et les passagers sur le rôle d'équipage. ● embarquer (synonymes) verbe transitif Faire monter quelqu'un, quelque chose dans une barque, dans un navire...
Synonymes :
- charger
Contraires :
- débarquer
- décharger
Engager, pousser quelqu'un dans une affaire difficile
Synonymes :
- entraîner
- porter
- pousser
embarquer
v.
rI./r v. tr.
d1./d Charger, faire monter dans un bateau. Embarquer des passagers, des marchandises.
d2./d Recevoir par-dessus bord (de l'eau de mer). Embarquer une déferlante.
d3./d Par ext. Charger dans un véhicule.
d4./d Fam. Emmener (qqn). On a embarqué tous les enfants dans la voiture.
|| Fam. Arrêter, s'assurer de la personne de (qqn) en l'emmenant. La police a embarqué quelques manifestants.
d5./d Fam. Emporter. Vous embarquez la marchandise?
d6./d Fig., Fam. Engager (qqn) dans une affaire difficile, compliquée ou malhonnête. Il vous a embarqué dans une sale histoire.
rII./r v. intr.
d1./d Monter à bord d'un bateau pour voyager. Il embarque demain pour la Grèce.
|| Par ext. Monter à bord d'un avion (ou, Fam., d'un véhicule) pour voyager.
— Monter (sur tout objet). Embarquer sur la balance pour se peser.
d2./d MAR Vagues qui embarquent, qui passent par-dessus bord et se répandent dans le bateau.
rIII/r v. Pron.
d1./d Embarquer (sens II, 1). S'embarquer pour le Canada.
d2./d Fig., Fam. S'engager (dans une entreprise difficile, hasardeuse ou malhonnête).
⇒EMBARQUER, verbe.
I.— Emploi trans.
A.— [L'obj. désigne une pers.]
1. [Le suj. désigne une pers.]
a) Faire monter à bord d'un bateau, d'un navire, pour un déplacement. Embarquer l'armée (Ac. 1798-1932). Anton. débarquer.
— Emploi pronom. réfl. Monter à bord d'un bateau. Sigognac, resté seul, éprouva la sensation des gens qui s'embarquent et que leurs amis quittent sur la jetée du port (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 51).
♦ P. métaph. :
• 1. ... il n'y avait point pour lui [Mazarin] de planche plus solide et plus sûre où il pût s'embarquer que le cœur de cette princesse espagnole, romanesque et fidèle, et que ce vaisseau-là, réputé le plus fragile par les sages, résisterait cette fois à toutes les tempêtes.
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 2, 1851-62, p. 254.
♦ Loc. fig. S'embarquer sans biscuit (cf. biscuit1 ex. 2). Partir en voyage sans le nécessaire; s'engager dans une affaire sans les moyens nécessaires à sa réussite. M. Tailland pense à tout, et n'est pas homme à s'embarquer une seule fois sans biscuit (SAND, Meunier d'Angib., 1845, p. 356).
b) P. ext.
— Faire monter à bord d'un moyen de transport quelconque. Grand-Louis ayant embarqué les deux domestiques dans les diligences de Paris (SAND, Meunier d'Angib., 1845 p. 149) :
• 2. Je me réjouissais même, il faut bien le dire, de ces jours où, les transports publics étant en grève, j'avais l'occasion d'embarquer dans ma voiture, aux points d'arrêt des autobus, quelques-uns de mes malheureux concitoyens, empêchés de rentrer chez eux.
CAMUS, La Chute, 1956, p. 1484.
♦ En partic. [Le suj. désigne une force de police] Interpeller et contraindre à monter dans un véhicule de police. Louise (...) prise dans une râfle ordinaire, elle avait été identifiée, une rare déveine, et évidemment aussitôt embarquée (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 244). Mais y [les flics] vont m'emballer! se récria Mario. (...) Oui, y vont t'embarquer (LE BRETON, Rififi, 1953, p. 122).
— Emmener avec soi (avec rapidité, de façon imprévue). Si elle [Violette] piquait un vrai cave, elle l'embarquait au « Pélican » à deux pas... en face du Louvre (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 524).
c) Au fig., souvent péj.
— Embarquer dans. Entraîner dans, engager à (quelque chose de désagréable, d'aléatoire, ou de risqué dont on ne peut se dégager facilement). Embarquer dans une affaire, une aventure :
• 3. — « Le plus rigolo », reprit Bouvier, avec un rire étouffé, « c'est qu'ils croient nous embarquer dans une guerre nationaliste! Ils ne se doutent pas que, avant un mois, ce sera la guerre civile! »
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 618.
♦ Emploi pronom. réfl. Il serait peut-être imprudent de m'embarquer dans ce sujet [la pédérastie] (DU BOS, Journal, 1927, p. 360).
— Être embarqué (souvent dans un cont. négatif). Être entraîné dans une situation (souvent fâcheuse). Je fis couler mon bain, je plongeai dans l'eau tiède tout en me disant que nous étions bien mal embarqués (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 315).
2. [P. méton. du suj.]
a) [Le suj. désigne un bateau] Prendre à son bord. Le brick vint au port embarquer ses matelots (BALZAC, Langeais, 1834, p. 349).
b) P. ext. [Le suj. désigne un moyen de transp. quelconque] Sur la route, notre diligence embarque un paysan du comté (MICHELET, Chemins Europe, 1874, p. 76).
B.— [L'objet désigne un inanimé concr.]
1. [Le suj. désigne une pers. ou p. méton. un bateau]
a) Charger à bord (d'un bateau, d'un navire). Embarquer du charbon. Le bateau, en passant par Bordeaux, y a embarqué des vins pour l'Angleterre (Ac. 1932).
— Emploi pronom. à sens passif. Tout ce que vous envoyez au marché s'embarque à votre quai, avec une extrême facilité (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 3, 1801, p. 254).
b) P. ext.
— Charger à bord d'un autre moyen de transport. La comparaison des tonnages embarqués par le rail et par le fer s'établit ainsi par les diverses catégories de marchandises (Nav. intér. Fr., 1952, p. 21) :
• 4. Des employés pressés et costauds embarquaient, arrimaient à grand fracas de métal dans les voitures de tête de rame, les coffres lourds...
ARNOUX, Double chance, 1958, p. 141.
— Pop. Emporter avec soi (avec précipitation, par mégarde ou avec l'intention de voler). Un homme de son âge et de sa situation ne devait pas embarquer les bouteilles de champagne ou les briquets (TRIGNOL, Pantruche, 1946, p. 40).
c) Au fig. [L'obj. désigne un inanimé abstr.] Mener, diriger. J'embarquai fort mal toute cette affaire, je le confesse (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 785). La conversation était mal embarquée; des mots qu'on se dit à soi-même à ceux qu'on prononce tout haut, le passage n'est pas facile (BEAUVOIR, Mandarins, 1954 p. 240).
2. Domaine de la nav. [Le suj. désigne un bateau ou, p. méton. du suj., des pers.] Embarquer (de) l'eau. Laisser entrer l'eau. Nos mâts de hune étaient rompus, nos chaloupes emportées, le gaillard d'arrière rasé, et nous embarquions l'eau à chaque tangage (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 359).
— Emploi abs. La mer est forte, nous embarquons (Ac. 1932). À de certains coups de lame, l'avant de la corvette embarquait (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 22).
II.— Emploi intrans.
A.— [Le suj. désigne une pers.] Monter à bord d'un bateau pour un déplacement. Dans la soirée, nous embarquions à bord du croiseur « Lorraine II » (JOFFRE, Mém., t. 2, 1931, p. 449). Le total des passagers embarquant dans des ports français ou y débarquant est, malgré l'avion, en constante augmentation (M. BENOIST, PETTIER, Transp. mar., 1961, p. 63).
— En partic. Monter à bord d'un bateau comme membre de l'équipage. Les jeunes officiers qui embarquaient sous ses ordres pour la première fois n'étaient pas très rassurés (PEISSON, Parti Liverpool, 1932, p. 14).
B.— [Le suj. désigne l'eau, les vagues] Pénétrer dans un bateau. L'eau embarque (Ac. 1932). La mer était comparativement calme, de sorte qu'elle n'embarquait plus sur le brick que par le travers (BAUDEL., Avent. Pym., 1858, p. 115). Le revers des vagues embarquait par masses d'eau considérables (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 39).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Embarqué, ée, en emploi adj. Qui est transporté à bord d'un bateau. L'aviation embarquée se développa sensiblement non seulement en quantité, mais aussi en qualité dans les pays où l'aviation basée à terre était intégrée organiquement dans la marine (LE MASSON, Mar., 1951, p. 25). Les droits de « conduite », par exemple, sont fixés d'après la qualité du navire, le genre de navigation, la quantité des marchandises embarquées et débarquées (M. BENOIST, PETTIER, op. cit., p. 165). b) Embarqueur, subst. masc., rare. ,,Ouvrier de gare, de parc à bestiaux chargé d'assurer l'embarquement, le débarquement de ceux-ci`` (Mét. 1955). Faut aussi que vos transports et que vos assurances marchent comme al'doivent, que vos embarqueurs embarquent comme y savent que vous le faites vous-même (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 274).
Prononc. et Orth. :[], (j')embarque []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1419 s'enbarchier « monter à bord d'un bateau » (N. DE CAUMONT, Voyaige d'oultremer à Jhérusalem, éd. de la Grange, p. 76); 1511 ambarquer (Lettres de Louis XII, éd. de 1712, t. 2, p. 285 ds DELBOULLE, Notes manuscr. Bibl. Sorbonne : Il avait laissé ses gens d'armes prets pour ambarquer). Dér. de barque; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :1 420. Fréq. rel. littér. :XIXe s. a) : 2 644, b) 2 166; XXe s. : a) 1 200, b) 1 896. Bbg. CHAUTARD (É.) La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 513. — DULONG (G.). L'Infl. du vocab. mar. sur le franco-can. In : [Mél. Straka (G.)]. Lyon-Strasbourg, 1970, t. 1, p. 336. — JUNEAU (M.). R. Ling. rom. 1973, t. 37, p. 481.
embarquer [ɑ̃baʀke] v.
ÉTYM. 1511; embarchier, 1418; de em- (en-), barque, et suff. verbal.
❖
———
I V. tr.
1 Monter, mettre (qqn, qqch.) à bord d'un navire. ⇒ Embarcadère, embarquement. || Embarquer des passagers, des troupes sur un bateau, à bord d'un bateau (→ Cargo, cit.). || Embarquer des voyageurs pour telle destination. — Embarquer des marchandises, des provisions, du matériel, une cargaison de bois. ⇒ Charger, emporter.
1 Le docteur allait passer dans la partie du navire réservée à la seconde classe, quand il se souvint qu'on avait embarqué la veille au soir un grand troupeau d'émigrants, et il descendit dans l'entrepont.
Maupassant, Pierre et Jean, p. 287.
2 Un officier, connu à bord de la Résolue, lui avait promis de la faire embarquer dans la quinzaine sur le Navarin pour un tour du monde de dix mois.
Loti, Matelot, XXVII, p. 106.
2 Recevoir par-dessus bord (un paquet de mer). || Embarquer une lame, un coup de mer. — Absolt. || La mer est mauvaise, le navire embarque.
3 Nous embarquions beaucoup d'eau : nous ne pouvions suffire à la vider aussi vite qu'elle nous envahissait.
Lamartine, Graziella, Épisode X.
3 Par ext. Faire monter dans un véhicule. || Embarquer des marchandises dans un wagon. ⇒ Charger. — Fam. || Embarquer un passager dans sa voiture.
♦ Embarquer un ami dans le train, l'accompagner et l'installer.
3.1 Bernard Ancelot, que sa présence au déjeuner fatal avait encore rapproché de la famille, s'était laissé embarquer dans une voiture au sortir du cimetière.
M. Aymé, Travelingue, p. 19.
♦ Spécialt. || Embarquer un malfaiteur. ⇒ Arrêter (I., A., 5.), emballer, emprisonner. || Les inspecteurs l'ont embarqué ce matin.
♦ Fam. Entraîner (qqn) avec soi comme partenaire érotique. || Elles se sont fait embarquer par des matelots en bordée.
♦ Fam. Emporter avec soi (une chose) avec ou sans l'intention de voler. || Il a embarqué tous mes romans policiers en partant.
4 Fig. || Embarquer (qqn) dans… : entraîner (qqn) dans une affaire difficile (dont il ne peut se tirer, comme en mer un passager embarqué ne peut quitter le navire). ⇒ Engager, entraîner, pousser. || Embarquer qqn dans une affaire, une aventure. || Ses amis l'ont embarqué dans ce procès. — Absolt. || Être embarqué : être engagé sans retour.
Pascal, Pensées, III, 233.
5 Je me trouve dans un engagement qui m'embarrasse : je suis embarquée dans la vie sans mon consentement : il faut que j'en sorte, cela m'assomme; et comment en sortirai-je ?
Mme de Sévigné, 257, 16 mars 1672.
6 Je sais le ton que vous prenez (…) et surtout quand vous me demandez s'il est possible que (…) je veuille vous embarquer dans une excessive dépense, qui peut donner un grand ébranlement au poids que vous soutenez déjà avec peine (…)
Mme de Sévigné, 364, 28 déc. 1673.
7 Je ne me crois pas embarqué pour une noce avec Jésus-Christ pour beau-père.
Rimbaud, Une saison en enfer, « Mauvais sang ».
7.1 — Allons dans le parc !
— Quel besoin de moi ?
— Vous verrez !
— J'aimerais mieux m'effacer, lui dis-je.
— Trop tard ! dit-elle, bourrue, mutine (…)
J'étais donc embarqué. De plus, elle avait une idée en tête. Laquelle ?
Maurice Clavel, le Tiers des étoiles, p. 64.
5 Engager, commencer (une chose). || Il a bien embarqué, mal embarqué son affaire.
8 Pour moi, j'arrivai ici samedi. Je trouvai l'affaire de la Mère d'Agréda embarquée.
Bossuet, Lettre sur le quiétisme, LXI.
———
II V. intr.
1 Monter à bord d'un bateau pour un voyage. || Il a embarqué hier pour le Maroc. || Nous embarquerons à Marseille, la semaine prochaine. — Monter à bord d'un bateau comme membre d'équipage. ⇒ Embarquement (3.). || Marin qui embarque pour une campagne de pêche. — Par ext. || Embarquer dans un train, un avion.
2 Mar. Passer et se répandre par-dessus bord. || La mer embarque.
8.1 Ils s'effrayaient à la pensée de flotter à la surface de cette immense mer, sur un plancher de bois qui serait soumis à tous les caprices de la houle. Même par les temps moyens, les lames y embarqueraient et rendraient la situation très pénible.
J. Verne, le Pays des fourrures, t. II, p. 294.
——————
s'embarquer v. pron.
1 Monter à bord d'un bateau. ⇒ Embarquer (II., 1.). || Il s'est embarqué à Bordeaux. || S'embarquer sur un cargo mixte (→ Brigantin, cit.; cœur, cit. 62; coquille, cit. 8).
9 J'espère partir de Rome dans trois semaines, et, si je trouve un vaisseau, je m'embarquerai pour Marseille.
10 De même qu'autrefois nous partions pour la Chine,
Les yeux fixés au large et les cheveux au vent (…)
Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres
Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.
Baudelaire, les Fleurs du mal, La mort, CXXVI, « Le voyage ».
♦ ☑ Loc. fig. S'embarquer sans biscuit (supra cit. 1).
♦ Par ext. Fam. || S'embarquer dans une voiture, en chemin de fer, en avion : monter (en voiture, etc.).
2 Fig. S'engager, s'aventurer (dans une affaire qui comporte de grands risques). ⇒ Entreprendre, lancer (se). || S'embarquer dans un procès interminable, une intrigue, un complot. || S'embarquer dans un long discours…
11 Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée (…)
Racine, Phèdre, I, 1.
12 Je me garderai bien de m'embarquer dans les réflexions philosophiques qu'il y aurait à faire sur les avantages et les inconvénients de cette institution des langues (…)
Rousseau, De l'inégalité parmi les hommes, Note m.
13 (…) dès à présent, si je pouvais suivre ma volonté, au lieu de m'embarquer dans un mariage qui ne me sourit pas, je choisirais une fille à mon gré (…)
G. Sand, la Mare au diable, X, p. 87.
——————
embarqué, ée p. p. adj.
♦ Voir ci-dessus à l'article.
❖
CONTR. Débarquer.
DÉR. Embarquement.
COMP. Rembarquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.