enjôler [ ɑ̃ʒole ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Séduire par de belles paroles, des cajoleries, des flatteries pour mieux duper. ⇒ embobeliner, entortiller, séduire, tromper. « Il m'enjôla si bien par ses beaux discours, que j'acceptai » (Lesage).
● enjôler verbe transitif (ancien français engeôler, de geôle) Séduire ou abuser quelqu'un par des cajoleries, des flatteries, de belles paroles. ● enjôler (difficultés) verbe transitif (ancien français engeôler, de geôle) Orthographe Avec un accent circonflexe, comme enjôleur et enjôlement (ne pas se laisser influencer par cajoler, qui ne prend pas d'accent). Remarque Enjôler vient de geôle (le mot signifiait autrefois « emprisonner ») et s'est écrit engeôler jusqu'au XVIIe s. ● enjôler (synonymes) verbe transitif (ancien français engeôler, de geôle) Séduire ou abuser quelqu'un par des cajoleries, des flatteries, de...
Synonymes :
- emberlificoter (familier)
- embobeliner (familier)
- embobiner (familier)
- endormir
- entortiller (familier)
enjôler
v. tr. Vieilli ou litt. Séduire par des flatteries.
⇒ENJÔLER, verbe trans.
[Le compl. désigne toujours une pers.] Flatter, attirer par de belles paroles, par des manières engageantes dans le but d'obtenir un avantage personnel. Tout ce que l'on disait lui semblait toujours, à lui vrai marchand, un bavardage destiné à enjôler un acheteur (STENDHAL, L. Leuwen, t. 3, 1835, p. 356). Elle était capable d'enjôler, avec une malicieuse rouerie, les gens qu'elle aimait le moins (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1240) :
• La plèbe académique, comme toutes les autres, n'aime que ceux qui l'enjôlent et la mènent par le nez avec des révérences; elle veut être flattée, et non éclairée, guidée et non appelée à se conduire elle-même. Son fond est paresse d'esprit, amour-propre et fatuité.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 546.
— En partic., vocab. de l'amour. Enjôler un homme, une femme. Chercher à le (la) séduire par des paroles flatteuses, des promesses, des manières tendres. Enjôler avec des paroles, du regard. Ah! Elle s'était fait ramasser sur le trottoir, en l'enjôlant par ses mines de rosière! (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 700). On ne me prend pas facilement, moi. Je ne suis pas de ceux qu'on enjôle avec deux baisers (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Hist. vraie, 1882, p. 336).
Prononc. et Orth. :[], (j')enjôle []. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 2 1787 et DG rappellent à titre hist. la forme engeoler, jugée contraire au bon usage, mais rattachant, visuellement, le verbe à geôle. Étymol. et Hist. Ca 1223 « emprisonner » enjaoler (G. DE COINCY, Miracles de Nostre Dame, éd. F. Koenig, 2 Mir 30, 313); ca 1550 « captiver par des paroles » (FEW t. 2, p. 555b); 1564 (THIERRY, s.v. engeoler). Dér. de geôle; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :50. Bbg. SAINÉAN (L.). Notes d'étymol. rom. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 309. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 210.
enjôler [ɑ̃ʒole] v. tr.
ÉTYM. Mil. XVIe; enjaoler « emprisonner », déb. XIIIe; de en-, geôle « prison », et suff. verbal.
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♦ Vieilli ou littér. Abuser par de belles paroles, des manières flatteuses, engageantes. ⇒ Attraper, cajoler, captiver, conquérir, duper, embobeliner, empaumer (fam.), endormir, ensorceler, entortiller, envelopper, leurrer (→ Attirer, cit. 25). Spécialt. || Elle essaye de l'enjôler par ses minauderies, de le séduire.
1 (…) toutes les caresses qu'il vous fait ne sont que pour vous enjôler.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, III, 3.
2 Il m'enjôla si bien par ses beaux discours, que j'acceptai.
A. R. Lesage, Don Guzman…, II, 3.
3 (…) elle devait, toute sa vie, enjôler tout le monde : « Je ne puis assez prôner l'esprit, les grâces, l'enjouement, la naïveté et la douceur qu'elle possède », écrira plus tard un étranger. Il est impossible de ne pas être ravi de l'amabilité qu'elle met à tout ce qu'elle dit.
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, L'avènement de l'Empire, XIV, p. 196.
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DÉR. Enjôlement, enjôlerie, enjôleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.