escalier [ ɛskalje ] n. m.
• 1340; escaliers « gradins » v. 1270; lat. scalaria, de scalaris, adj.
1 ♦ Suite de degrés qui servent à monter et à descendre. Escalier menant d'un étage à l'autre, dans un bâtiment. « C'était un vieil escalier à rampe de fer, très large, aux marches pavées de carreaux rouges » (Huysmans). Escalier d'honneur, ou de parade, placé dans l'axe d'un bâtiment. Le grand, le petit escalier. Escalier de service, à l'usage des domestiques et des fournisseurs. Escalier dérobé, secret. Escalier raide. Escalier droit. Escalier en fer à cheval. Escalier à double révolution. Escalier à vis, en colimaçon, en escargot, en spirale. Escalier extérieur, menant à un perron ou à un étage. Escalier métallique (contre les incendies). Escalier qui mène, qui descend à la cave. Escalier que l'on gravit à genoux dans les pèlerinages. ⇒ scala-santa. Départ, pied; paliers, volées d'un escalier. Cage d'escalier.
♢ Monter, descendre l'escalier, les escaliers quatre à quatre.
♢ Loc. Avoir l'esprit de l'escalier (ou d'escalier) :un esprit de repartie qui se manifeste à retardement, quand il n'est plus temps. « Je me suis dit nettement tout ça, mais un peu trop tard, en revenant. Ça s'appelle l'esprit de l'escalier » (Romains).
♢ Spécialt Escalier roulant (vieilli), mécanique : escalier articulé et mobile, qui transporte l'usager. ⇒ escalator. Escalier mécanique des grands magasins, des stations de métro, des aéroports. Main courante d'un escalier mécanique.
2 ♦ Fig. et fam. Coiffeur qui fait des escaliers dans les cheveux de son client, par ignorance de la technique du « dégradé ».
3 ♦ Loc. fig. Monter en escalier, perpendiculairement à la pente (à ski).
● escalier nom masculin (bas latin scalarium, du latin classique scala, échelle) Ensemble de supports plans (degrés, marches), fixes ou mobiles, échelonnés de façon à assurer la circulation des personnes entre deux ou plusieurs niveaux. (L'escalier peut comporter plusieurs volées, séparées par un ou plusieurs repos, ou paliers. On distingue les escaliers à vis et les escaliers tournants à volées droites ; les escaliers à noyau [plein ou creux] et les escaliers à jour ou suspendus. Garde-corps et/ou mains courantes assurent la sécurité des personnes.) ● escalier (citations) nom masculin (bas latin scalarium, du latin classique scala, échelle) Paul Masson 1849-1896 La dernière marche d'un escalier qu'on gravit est toujours plus haute que les autres. Le Fond de la besace d'un Yoghi ● escalier (difficultés) nom masculin (bas latin scalarium, du latin classique scala, échelle) Emploi 1. L'escalier / les escaliers. Dans la langue courante, en particulier à l'oral, on dit indifféremment l'escalier ou les escaliers pour désigner une suite unique de marches : monter les escaliers quatre à quatre ; la concierge est dans les escaliers ; descendre l'escalier. Recommandation Dans l'expression soignée, en particulier à l'écrit, préférer dans ce sens escalier au singulier : descendre l'escalier quatre à quatre ; la concierge est dans l'escalier. ● escalier (expressions) nom masculin (bas latin scalarium, du latin classique scala, échelle) Escalier mécanique ou escalier roulant, escalier dont la volée de marches est en mouvement, assurant la montée ou la descente des personnes sans que celles-ci aient à marcher. (Invention américaine de la fin du XIXe s. [Escalator].) Familier. Avoir l'esprit de l'escalier, ne trouver ses reparties que trop tard quand l'occasion de répondre est passée. Familier. Faire des escaliers dans les cheveux de quelqu'un, lui couper irrégulièrement les cheveux. Escalier commun, celui qui dessert divers locaux distincts d'un immeuble. Escalier dérobé, escalier de dégagement, faisant communiquer diverses parties d'un même appartement. Escalier d'honneur, escalier principal d'un édifice. Escalier de service, escalier réservé aux usages domestiques. Fonction en escalier, fonction f à valeurs dans un espace vectoriel E, définie sur un segment [a,b] et constante sur chaque intervalle ouvert ]xi − 1, xi[ d'une subdivision du segment.
escalier
n. m.
d1./d Suite de degrés pour monter et descendre. Marches, cage d'escalier.
— Escalier de service, réservé aux employés et aux fournisseurs.
— Escalier dérobé, secret.
— Escalier roulant, mécanique, dont les marches articulées sont entraînées mécaniquement.
|| Fig. Avoir l'esprit de l'escalier: comprendre toujours trop tard, manquer de repartie.
d2./d (Plur.) (Afr. subsah.) Fam. Ondulations transversales produites sur les pistes sableuses par le passage répété des véhicules. Syn. tôle ondulée.
⇒ESCALIER, subst. masc.
A.— BÂTIMENT
1. Suite de degrés permettant de passer d'un niveau à un autre. Escalier droit, de marbre; marche d'escalier; monter, descendre un escalier. Il dégringola l'escalier quatre à quatre, et courut s'enfermer chez lui (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Lit, 1884, p. 266). Un escalier en zigzag s'élevait en tremblant au travers d'une multitude de petits paliers (GIDE, Si le grain, 1924, p. 414) :
• 1. C'était comme une nef de gare, entourée par les rampes des deux étages, coupée d'escaliers suspendus, traversée de ponts-volants. Les escaliers de fer, à double révolution, développaient des courbes hardies, multipliaient les paliers...
ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 626.
SYNT. Le grand escalier; escalier d'honneur, de service; escalier dérobé, secret; escalier tournant, extérieur, intérieur; escalier à vis; escalier en colimaçon, en limaçon, en spirale, en vrille; escalier de (ou en) bois, de fer, de pierre; au pied, au (ou en) bas, en haut d'un escalier; cage, degré, palier, rampe d'escalier; gravir, grimper (quatre à quatre), remonter, redescendre un escalier.
— P. métaph. Du fond du sommeil elle remontait les derniers degrés de l'escalier des songes (PROUST, Prisonn., 1922, p. 74). Passé un certain âge, la vie est un escalier qu'on descend à reculons (GREEN, Journal, 1942, p. 190). Je ne refuse point l'escalier des conquêtes qui permet à l'homme de monter plus haut (SAINT-EXUP., Citadelle, 1944, p. 571).
— Spéc. Escalier roulant, mécanique. Escalier dont les marches sont montées sur un mécanisme d'entraînement, qui permet, sans son propre effort, de monter ou de descendre. En arrivant à la gare de New York, voici quatre ou cinq jours, j'ai pris l'escalier roulant pour monter au niveau de la rue (GREEN, Journal, 1942 p. 238).
Rem. On rencontre le synon. escalator. Lui : L'amour me fait presque toujours penser aux escalators des grands magasins : l'un monte pendant que l'autre, parallèle, descend. Moi : Les escalators se croisent à mi-hauteur (J. DUTOURD, Les Horreurs de l'amour, Paris, Gallimard, 1963, p. 518).
— P. ell. Sur, sous (les marches de) l'escalier. Il respira plus librement quand il se vit sur l'escalier (SUE, Atar Gull, 1831, p. 37). La petite sœur dormait sous l'escalier qui crie (BARRÈS, Cahiers, t. 1, 1898, p. 195). Elle se tordait de rire et était obligée de s'asseoir sur l'escalier (RENARD, Journal, 1908, p. 1211).
— P. compar. En (forme d') escalier. Les quartiers de Thiers, dont on aperçoit les maisons en escalier (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 118). Partout des champs en escalier (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 826).
2. P. méton. Espace où se trouve un escalier, cage d'escalier. S'engouffrer, disparaître dans l'escalier. Un bruit de voix emplit l'escalier (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 28). L'haleine d'octobre emplissait cet escalier et rappelait à Yves les relents du vestibule (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 256).
— [Précédé par de] Je m'arrêtais des quarts d'heures entiers, regardant par la fenêtre de l'escalier (STENDHAL, H. Brulard, t. 1, 1836, p. 177). On avait rallumé le gaz de l'escalier (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Nuit Noël, 1882, p. 865).
— [Précédé par dans] La dame mystérieuse, filant de chez le monsieur du troisième, en ne laissant d'elle, dans l'escalier, qu'un parfum évaporé de verveine (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 271). Je vous ai appelée dans l'escalier (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 91).
— [Précédé par par] Par l'étroit escalier un souffle de musique montait (ZOLA, Curée, 1872, p. 570).
Rem. Le plur. les escaliers est parfois employé, dans le lang. pop. ou fam. pour désigner la cage d'un escalier (cf. LITTRÉ, repris par ROB. 1955). Il (...) regardait comme un homme grossier celui qui passait sans rien dire auprès de lui dans les escaliers (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 109).
3. Loc. fig. à valeur expressive. (Avoir l') esprit de l'escalier (ou d'escalier). Trouver trop tard ses reparties. Il avait dans les yeux ces larmes qui sont si faciles aux hommes nerveux et que sèche l'esprit de l'escalier (BARRÈS, Appel soldat, 1900, p. 488) :
• 2. L'autre jour, avec cet esprit de l'escalier qui me caractérise, j'ai réfléchi que vous aviez été des moins explicites quant aux sommes dont Chanzy peut se reconnaître redevable envers moi.
VERLAINE, Corresp., t. 2, 1886, p. 58.
B.— [P. anal. de forme] Disposition (d'éléments) en forme d'escalier. Le mont devenait très âpre, l'escalier des rochers s'allongeait indéfiniment (HUGO, Rhin, 1842, p. 315). Le palais est en bas, devant un escalier d'eau qui par larges paliers descend entre les arbres (T'SERSTEVENS Itinér. esp., 1963, p. 227) :
• 3. [Rose :] — ... Nous emmènerons, à bicyclette aussi, mes suivantes, mes trois petites sœurs (...) onze, neuf et sept ans : ça fera l'escalier derrière moi, un joli effet.
ZOLA, Fécondité, 1899, p. 540.
— Loc. Faire des escaliers dans les cheveux (de qqn). Les lui couper irrégulièrement, sans respecter le dégradé habituel.
Rem. Attesté par la plupart des dict. du XXe siècle.
— P. anal. de disposition et p. métaph. Redescendant aussitôt, quatre à quatre, l'escalier des sons (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 100).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : /eskalje/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1531 escallier « suite de degrés, de marches » (Comptes des bâtiments du roi, éd. L. de Laborde, t. 1, p. 210). Empr. par la voie écrite (le mot désigna d'abord les escaliers de pierre caractéristiques de la Renaissance, puis remplaça peu à peu degrés et montée ds la lang. commune) au prov. escalier (dep. 1188, scalerium ds une charte lat. de Montpellier ds DU CANGE; v. autres attest. prov. des XIIIe et XIVe s. ap. K. Jaberg ds R. Ling. rom. t. 6, p. 108, note 1 et ds RAYN.; cf. judéo-fr. esjaliere, fr.-prov. eschalier ds FEW t. 11, p. 270 et ap. K. Jaberg, loc. cit., p. 111, n. 3) issu du b. lat. scalarium « escalier », attesté dans des inscriptions (v. K. Jaberg, loc. cit., p. 106) et formé par substantivation à partir de l'adj. scalaris « appartenant à l'escalier » (cf. scalaria, plur. « escalier » chez Vitruve), dér. de scala « échelle » et « escalier »; un emprunt direct au lat. impérial de Vitruve (K. Jaberg) ne convient pas : lat. -arium > -aire dans les emprunts sav. V. K. Jaberg ds R. Ling. rom. t. 6, pp. 96-113 et FEW t. 11, pp. 270-272. Fréq. abs. littér. : 6 789. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 6 463, b) 12 614; XXe s. : a) 11 400, b) 9 742. Bbg. Archit. 1972, p. 37; pp. 40-41. — CAGNON (M.), SMITH (S.). Le Vocab. de l'archit. en France de 1500 à 1550. Cah. Lexicol. 1971, t. 18, p. 108. — PIRON (M.). Les Belgicismes lexicaux. In : [Mél. Imbs (P.)]. Trav. Ling. Litt. Strasbourg. 1973, t. 11, p. 300.
escalier [ɛskalje] n. m.
ÉTYM. 1531, escallier; escaliers « gradins », v. 1270; lat. scalaria, de scalaris, adj., de scala « échelle ».
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1 Suite de degrés qui servent à monter et à descendre. ⇒ Degré, échelle (mar.), montée; et aussi escadrin (plais.). || Escalier d'honneur, ou de parade, placé dans l'axe d'un bâtiment. || Le grand, le petit escalier. || Escalier de service, à l'usage des domestiques et des fournisseurs. || Escalier dérobé, secret. || Tapis d'escalier retenu par des tringles de cuivre. || Escalier qui s'ouvre, qui débouche sur un couloir. || Escalier qui mène, qui descend à la cave. || Escalier que l'on gravit à genoux dans les pèlerinages. ⇒ Scala-santa. — Gravir, escalader, grimper, monter un escalier (→ Cordon, cit. 3). || Précéder, croiser qqn dans l'escalier. || Descendre, dégringoler un escalier (→ Descente, cit. 4.1). || Monter, descendre un escalier, les escaliers, deux par deux, quatre à quatre. || Les escaliers : l'escalier; → ci-dessous cit. 6.1. || Il est tombé dans les escaliers. — REM. Cet emploi est critiqué par Littré qui y voit une confusion entre escalier et degré, marche; mais cet emploi est différent; → ci-dessous, 5. — Par ext. || La cage de l'escalier; le lieu où se trouve l'escalier. || Les enfants jouent dans l'escalier. || La concierge est dans l'escalier. — Escalier de bois (→ Embaumer, cit. 7), de pierre (→ Déshonorer, cit. 23), de marbre, en fer. || Escalier raide (⇒ Brise-cou, casse-cou). || Escalier étroit, large, monumental. || Escalier droit. || Escalier en fer à cheval. || Escalier tortueux, branchu (cit.). || Escalier hélicoïdal, circulaire, (1830) tournant, à marches triangulaires. ⇒ Caracole (en), colimaçon, escargot, limaçon, spirale, vis (à). || Escalier à jour. || Escalier suspendu. || Escalier extérieur, construit en hors d'œuvre (⇒ Perron). || Escalier intérieur. || Emplacement d'un escalier. ⇒ Cage. || Le bas, le départ, le pied de l'escalier. || Haut d'un escalier. ⇒ Carré, palier (et cit. 1); palière (marche palière); trapan. || Hauteur (⇒ Contremarche), profondeur (⇒ Giron) des degrés d'un escalier. ⇒ Degré, marche. || Escalier entre deux paliers. ⇒ Volée. || Espace entre les marches et la voûte de l'escalier. ⇒ Échappée, échappement. || Mur qui soutient les marches de l'escalier. ⇒ Échiffre (mur d'échiffre), limon, noyau (→ Déjeter, cit. 1). || Tailler une marche d'escalier. ⇒ Délarder. || Rampe d'escalier. ⇒ Balustrade, corde, main (main courante), rampe. || Volute du pilastre de la rampe d'escalier. || Lanterne qui éclaire un escalier.
1 Près de Saint-Jean-de-Latran est l'escalier saint, transporté, dit-on, de Jérusalem à Rome. On ne peut le monter qu'à genoux.
Mme de Staël, Corinne, V, 3.
2 Serait-ce déjà lui ? C'est bien à l'escalier
Dérobé. Vite, ouvrons. Bonjour, beau cavalier.
Hugo, Hernani, I, 1.
3 (…) un petit vestibule où donnait un escalier resserré entre deux murs et si étroit qu'il n'y pouvait passer qu'une personne à la fois (…)
Hugo, les Misérables, II, VI, I.
4 Il monta l'escalier de la maison qu'habitait Chantelouve. C'était un vieil escalier à rampe de fer, très large, aux marches pavées de carreaux rouges et bordées de bois. Il était éclairé par ces antiques lampes à réflecteur (…)
Huysmans, Là-bas, p. 172.
5 Il devint grand habitué de cette maison. Dès qu'on entendait sa voix, cinq enfants bondissaient dans les escaliers à sa rencontre et le traînaient à la nursery.
A. Maurois, Ariel…, p. 96.
6 (…) les odeurs de cuisine, passant sous les portes, venaient s'affronter et finalement se marier dans le puits de l'escalier, dans le puits comparable à la coquille de ces mollusques dont toute la substance vivante est enroulée autour d'un axe calcaire.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, I, p. 13.
6.1 (…) l'ascension sous toutes ses formes, échelles, escalier, ascenseurs, clochers ou ziqqurat appartient, nous l'avons vu, à une toute autre constellation archétypale que la demeure. Le clocher est toujours séparé psychologiquement de l'église, cette dernière étant imaginée comme une nef. Les escaliers de la maison descendent toujours et monter au grenier ou aux chambres à l'étage c'est encore descendre au cœur du mystère, d'un mystère, certes, d'une autre qualité que celui de la cave, mais tout aussi teinté d'isolement, de régression, d'intimité (…)
Gilbert Durand, les Structures anthropologiques de l'imaginaire, p. 279-280.
6.2 (…) le refuge neutre de la cage d'escalier avec ses peintures en trompe-l'œil imitant de vieilles marbrures et ses plinthes de staff à effets de boiseries.
Georges Pérec, la Vie mode d'emploi, p. 166.
♦ ☑ Fig. Avoir l'esprit de l'escalier, l'esprit d'escalier : avoir un esprit de repartie qui se manifeste à retardement, trop tard.
7 Cette apostrophe (de Marmontel) me déconcerte et me réduit au silence, parce que l'homme sensible, comme moi, tout entier à ce qu'on lui objecte, perd la tête et ne se retrouve qu'au bas de l'escalier.
Diderot, Paradoxe sur le comédien.
8 Je me suis dit nettement tout ça, mais un peu trop tard, en revenant. Ça s'appelle l'esprit de l'escalier.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VII, p. 308.
9 Littérature, ou — la vengeance de « l'esprit de l'escalier ».
Valéry, Rhumbs, p. 192.
10 Il se retrouvait toujours lui-même dans la rue; et déjà dans l'escalier. L'esprit de l'escalier, l'esprit des solitaires.
Drieu La Rochelle, le Feu follet, p. 157.
11 Je n'ai pas compris, sur le moment. Pas voulu ou pas osé comprendre. Je vois mieux à présent. Toujours l'esprit d'escalier. Déformation du Vieux Continent : l'esprit et l'escalier, chez nous, ne font qu'un. Je me demande même ce que serait devenu l'esprit européen, comme on dit, dans des maisons sans étages comme vos bungalows et vos villas.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 125.
♦ Loc. Techn. || Escalier volant, qu'on déplace à volonté. — Cour. || Escalier roulant, mécanique : escalier articulé et mobile qui transporte sans qu'on ait à passer d'une marche à l'autre. ⇒ Escalator. || Escalier roulant, escalier mécanique des grands magasins, des stations de métro.
12 Elles montaient, montaient sans arrêt, jusqu'en haut de l'escalier, et là elles disparaissaient. Elles sortaient de la terre, et ça faisait penser aux vagues sur la mer, ou bien aux volutes de la fumée des cigarettes. L'escalier roulant montait comme cela, jour et nuit, sans se reposer, c'était son travail de monter. Il emportait continuellement ses marches de métal, vers le haut, du rez-de-chaussée vers le premier étage, il n'allait jamais ailleurs. Il roulait sans heurts, d'un beau mouvement continu, semblable à une roue de camion en train de glisser sur l'asphalte, et on pouvait passer sa vie à le regarder (…)
J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 140.
2 Fig. et fam. || Coiffeur qui fait des escaliers dans les cheveux de son client, par ignorance de la technique du « dégradé ».
3 ☑ Loc. fig. En escalier. || Monter en escalier, parallèlement à la pente (à ski).
4 Par métaphore et fig. Suite de degrés montants. ⇒ Échelle. || « L'escalier des songes » (Proust). || « L'escalier des conquêtes » (Saint-Exupéry, in T. L. F.).
13 Après quoi, Nestor, apaisé, pourrait rentrer Montagne de Bueren (à Liège) et retrouver au cinquante-sixième escalier sa maison natale.
Véra Feyder, Caldeiras, p. 338 (1982).
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DÉR. Escaliéteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.