montée [ mɔ̃te ] n. f. I ♦ Action de monter (I).
1 ♦ Action de grimper, de se hisser quelque part. ⇒ escalade, grimpée. La montée d'une côte. Il y a deux kilomètres, deux heures de montée. Être essoufflé par une pénible montée. « la montée dans la voiture » (Bourget) .
♢ (Choses) Fait de s'élever. ⇒ ascension. Montée d'un ballon, d'un avion, d'une fusée. « L'ascenseur à la descente comme à la montée est toujours plein » (Michaux).
♢ Par ext. Montée des eaux. ⇒ crue. — Montée du lait. Montée de la sève.
2 ♦ Augmentation en quantité, valeur, intensité. Montée de la température. Montée des prix. ⇒ hausse.
♢ Amplification d'un phénomène. ⇒ progression. Montée des protestations. La montée du nazisme, du racisme. — Loc. Montée en puissance (d'un moteur et au fig. de qqch., de qqn) : progression spectaculaire. La montée en puissance du dictateur.
3 ♦ Fait de monter, de mettre plus haut qqch. « Il surveilla la montée de ses belles valises [...] dans sa chambre » (Romains).
II ♦ Pente plus ou moins raide que l'on gravit. ⇒ côte, grimpée, raidillon, rampe. « au bout d'une montée assez rude, l'on trouve une pauvre maison » (Gautier).
♢ Techn. Montée d'une route.
⊗ CONTR. Descente; baisse, chute, diminution; avilissement. Palier.
● montée nom féminin Action de monter : La montée des escaliers. Fait de s'élever, d'être porté à un niveau plus élevé : La montée des eaux. Voie, chemin en pente qui conduit à un lieu élevé : Gravir la montée. Élévation en quantité, en valeur, en intensité : La montée des prix. La montée des périls. En Afrique, début de la demi-journée de travail. Bâtiment Chacune des deux parties comprises entre faîte et supports latéraux d'un arc, d'une voûte. Flèche d'un arc, d'une voûte. ● montée (expressions) nom féminin Montée en puissance, progression spectaculaire de quelque chose (production ou utilisation d'un produit, diffusion d'un procédé, etc.). Montée à graines, ensemble des phénomènes correspondant à l'élongation, la floraison et la fructification de la tige d'une plante. Montée de lait, installation de la sécrétion lactée qui se produit dans les 48 h après l'accouchement. ● montée (synonymes) nom féminin Action de monter
Synonymes :
- escalade
- grimpée
Contraires :
- descente
Fait de s'élever, d'être porté à un niveau plus élevé
Synonymes :
- élévation
Contraires :
- baisse
Voie, chemin en pente qui conduit à un lieu élevé
Synonymes :
- côte
- grimpette (familier)
- rampe
Contraires :
- descente
- pente
Élévation en quantité, en valeur, en intensité
Synonymes :
- crue
- flambée
- hausse
Contraires :
- chute
montée
n. f.
d1./d Action de se porter vers un endroit plus élevé.
— Montée de la sève.
— Par ext. Montée laiteuse ou montée de lait: apparition de la sécrétion lactée.
d2./d Pente, en tant qu'elle conduit vers le haut. Sa maison se situe au milieu de la montée. Syn. rampe.
d3./d Augmentation, élévation. La montée des prix, des eaux.
d4./d (Afr. subsah.) Moment où débute la journée de travail. Je te verrai à la montée.
d5./d Loc. (Madag.) Faire double montée: monter à deux sur une bicyclette.
⇒MONTÉE, subst. fém.
I. — Action de monter qu'un être vivant peut être amené à effectuer.
A. — Action de se porter vers un lieu plus élevé, de parcourir ce qui va en s'élevant. La montée d'une côte, d'une pente; la montée des escaliers; deux heures de montée; montée fatigante, longue, pénible, rapide, rude. L'attente! sentie dans la longue et lente montée des douze chevaux par cette rampe infinie, à travers les ombres et l'horreur sublime de l'Alpe italienne (MICHELET, Journal, 1854, p.275). Songez au ridicule, dit-elle, à voix basse, il va falloir se déshabiller, se mettre en chemise, et la sotte scène de la montée dans le lit! (HUYSMANS, Là-bas, t.2, 1891, p.42):
• 1. — Nous nous levons avant le soleil, nous gravissons la dernière cime du Liban. La montée dure une heure et demie; on est enfin dans les neiges, et l'on suit ainsi dans une plaine élevée, légèrement diversifiée par les ondulations des collines, comme au sommet des Alpes, la gorge qui conduit de l'autre côté du Liban.
LAMART., Voy. Orient, t.2, 1835, p.157.
♦Montée en ligne. Le fait de se porter directement face aux positions ennemies. Comment as-tu pu croire que je m'encombrerais de toute cette monnaie? À la première montée en ligne, je serais obligé de la laisser dans les feuillées (MAURIAC, Noeud vip., 1932, p.158).
♦Montée en loge (v. ce mot B 3). Je vais donc m'en tenir à ce scénario en peau de lapin, à ces personnages fantoches bien dans le style de cette montée en loge que j'ai cru devoir m'imposer (SCHAEFFER, Rech. mus. concr., 1952, p.105).
♦Montée au/du Calvaire (v. ce mot A syntagmes). Or, précisément, on sait quels efforts fit Delacroix pour se débarrasser du programme qu'on lui avait assigné: la montée au Calvaire, et la descente au tombeau (HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.340).
— En partic. Déplacement des provinciaux et notamment des Méridionaux vers la capitale. Montée à, vers Paris:
• 2. Pour Gautier, c'est la ligne de chance ordinaire au roman d'aventure ou de cape et d'épée, la montée du Gascon vers Paris, ses amours avec la jeune fille noble, ses duels contre les spadassins et contre le traître, le Roman d'un jeune homme pauvre qui arrive triomphalement au double port de l'amour et de la fortune.
THIBAUDET, Réflexion litt., 1936, p.238.
B. — Action de transporter un objet d'un point bas vers un point plus haut. La montée des colis. Maykosen surveilla la montée de ses belles valises de cuir anglais dans sa chambre, qu'il avait choisie parce qu'elle donnait du côté de l'église (ROMAINS, Hommes bonne vol., Paris, Flammarion, t.II, 1958 [1938], p.1215).
C. — Fait de parvenir à un niveau supérieur dans une échelle de valeurs morales, sociales, spirituelles, etc. Alors, Nana devint une femme chic, rentière de la bêtise et de l'ordure des mâles, marquise des hauts trottoirs. Ce fut un lançage brusque et définitif, une montée dans la célébrité de la galanterie, dans le plein jour des folies de l'argent et des audaces gâcheuses de la beauté (ZOLA, Nana, 1880, p.1346). L'histoire concrète d'une famille à travers les générations, avec ses aventures, sa montée ou sa déchéance, ses variations d'idéal (ROMAINS, Hommes bonne vol., Paris, Flammarion, t.II 1932, p.X).
♦Montée en grade. Ses chefs, tout en s'inclinant devant son désir d'approcher le feu de plus près, lui avaient indiqué en effet qu'un dragon qui devient fantassin ne saurait compenser cette déchéance que par une montée en grade (ROMAINS, Hommes bonne vol., Paris, Flammarion, t.II 1938, p.181).
D. — Spécialement
1. CHASSE. ,,Vol de l'oiseau de proie qui s'élève à angles droits, par carrière et par degrés, en poursuivant le héron, le chat-huant, ou d'autre gibier`` (BAUDR. Chasses 1834).
2. ICHTYOLOGIE
a) Migration des poissons qui quittent la mer pour remonter les cours d'eau (d'apr. GRUSS. 1952).
b) ,,Masses compactes de petites anguilles nouvellement écloses qui au printemps remontent l'embouchure de nos fleuves et de nos cours d'eau`` (PRIVAT-FOC. 1870).
3. SÉRICICULTURE. ,,Époque où les vers commencent à grimper au bois pour y tisser leur cocon`` (LUPPI 1872). Au moment de la «montée» des vers, on dispose des branchages de bruyère ou, à défaut, de genêt, de romarin (BLANQUET, Technol. mét. habill., 1948, p.19).
E. — [En parlant de végétation] Résultat de l'action de monter. Montée en graine. La montée d'une végétation vivace, qui cherche à monter au soleil, le long de toutes les branches: le lierre, les ronces montantes, des sortes de lianes (GONCOURT, Journal, 1858, p.520).
II. — [Mouvement ascendant d'une chose concr. ou abstr.]
A. — Fait pour un objet, un engin, un véhicule, un projectile, etc. de s'élever ou d'être levé. La montée d'un ballon-sonde, d'un avion. Manette, insolente (...) guette la montée pénible du rideau (COLETTE, Music-hall, 1913, p.179):
• 3. Vous savez, les fusées qui s'élancent, puis, arrivées au sommet de leur montée merveilleuse, retombent, ou bien s'évanouissent, n'existent plus.
MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1352.
B. — [En parlant de certains phénomènes naturels, climatiques] La montée du brouillard, des nuages. L'aube pointa, un fil de clarté grise, au fond de l'Orient, une demi-pâleur envahissante, sur cette immensité plate, venteuse et désolée. Cela rappelait un peu la montée de l'aube sur la mer (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.80).
C. — [En parlant de certains liquides] Fait d'être porté à un niveau supérieur. Montée des eaux:
• 4. ... quelle analyse perçante que celle qu'il [Mauriac] fait des adolescents catholiques dont tout l'entraînement est centré sur la méditation des Mystères de la Passion [du Christ], et qui voient, les enveloppant, les encerclant, les appelant de toutes parts, avec la naissance des bourgeons, la montée de la sève...
DU BOS, Journal, 1928, p.74.
♦Montée de lait. Afflux de lait aux seins, aux mamelles, après l'accouchement. Ainsi réfléchissait Anaïs (...) elle s'affolait (...) très malade (...). Une montée de lait (...) lui barbouillait le cerveau (...). C'était aussi, et (...) surtout, une montée de remords (RICHEPIN, Cadet, 1890, p.250).
♦Montée de larmes, de sang. Afflux de larmes aux yeux, de sang au visage. Je vois le paysage trembler, comme à travers une montée de larmes (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p.63).
D. — Augmentation en quantité, valeur, intensité. Montée de la température. Dans le secteur textile la détention de stocks excédentaires dus à la mévente s'est elle-même transformée parfois en rétention volontaire, certaines entreprises attendant une nouvelle montée des prix (Le Monde, 19 janv. 1952, p.10, col.1).
♦Montée de la voix, d'un son. Passage progressif du grave à l'aigu. (Dict. XIXe et XXe s.).
E. — Au fig. Amplification d'un mouvement, d'une manifestation, d'un phénomène. Montée d'un danger, des désordres, des périls, des protestations:
• 5. L'apogée de l'art et l'apogée de la violence ne dépendraient-ils pas des mêmes causes antérieures, l'irrésistible montée dans la race de l'énergie et de l'amour éclatant au même moment pour en exprimer l'unité suprême dans ses deux sens à la fois, celui des forces instinctives obéissant à leur fureur, celui des forces spirituelles obéissant à leur lyrisme?
FAURE, Espr. formes, 1927, p.267.
III. A. — Voie, chemin dont le tracé s'élève en pente plus ou moins raide. Les montées et les descentes; forte, rude montée. C'étaient de perpétuelles montées ou descentes, et force cahots peu agréables (VERNE, Enf. cap. Grant, t.2, 1868, p.125):
• 6. De ce plateau le chemin plonge dans une vallée à lignes vagues dont un hameau occupe le giron. Là, prend naissance une longue montée qui mène à Duschenick; station de la poste et dernier relais.
CHATEAUBR., Mém., t.4, 1848, p.213.
B. — Class. Escalier, volée ou marche d'escalier (d'apr. HAUTEL t.2 1808). Un double escalier semblait enjamber cette entrée, (...) joignant au premier ses deux montées à la façon d'un pont (MAUPASS., Une Vie, 1883, p.10).
C. — Montée de voûte, d'ogive. Hauteur d'une voûte comprise entre le plan horizontal de ses naissances et l'intrados au centre de la clef (d'apr. NOËL 1968). La chapelle de Saint-George nous a paru très belle, bien que l'œil ait quelque peine à s'accoutumer à cette voûte écrasée là où il attendrait la montée rapide de l'ogive (GREEN, Journal, 1936, p.64).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [correspond à monter intrans.] a) 1150 mus. «ascension de la voix dans la gamme» (Floire et Blancheflor, éd. J.-L. Leclanche, 865); b) ca 1195 «action de monter, de s'élever» (AMBROISE, Guerre sainte, 3397 ds T.-L.); c) 1611 «hauteur d'une voûte, d'un édifice» (COTGR.); d) 1801 montée du lait (FOURCROY, Conn. chim., t.9, p.386 ds LITTRÉ); e) 1868 montée de la fonte (LITTRÉ); 2. [endroit en pente] a) 1176-81 «pente que l'on gravit» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier lion, éd. M. Roques, 3271); b) 1333 «marche d'escalier» (doc., Tournai ds GDF Compl.); 1334 «escalier» (doc., ibid.); 3. [correspond à monter trans.] a) ) 1251 «quantité (d'eau salée) que l'on monte d'un puits» (doc. ds GDF.); ) 1913 «action de monter (un objet)» (COLETTE, loc. cit.); b) 1671 «action de gravir (une colline)» (POMEY). Substantivation du part. passé fém. de monter. Au sens 3 a , cf. le lat. médiév. montea, de même sens que le fr., att. dep. 1172 ds Nov. gloss. Fréq. abs. littér.:706. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 583, b) 865; XXe s.: a) 1300, b) 1255. Bbg. Archit. 1972, p.109.
montée [mɔ̃te] n. f.
ÉTYM. Fin XIIe; de monter.
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1 Action de monter (I.).
a (Personnes). Action de grimper, de se hisser quelque part. ⇒ Ascension, escalade, grimpée. || Montée d'une pente, d'une côte, d'une colline, d'une montagne. || Montée à l'échelle. || La montée a été pénible, rude, fatigante. || Essoufflés (cit. 2) par une montée longue et rapide. || Se reposer après la montée.
1 Un trait rompu arrêta quelques moments; le Roi aussi retarda un peu en voulant faire une montée à pied.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, XIII.
2 (…) il m'en est venu tantôt une volée de souvenirs dans la tête, de la poussière, des tournants de route, des montées de côte au soleil (…)
Flaubert, Correspondance, 220, fin mai 1848.
3 Je me plaçai derrière le rideau de manière à bien voir, sans être vu, la montée dans la voiture (…) le marquis parut, puis Charlotte.
Paul Bourget, le Disciple, IV, V.
♦ Franç. d'Afrique. Fait d'aller au travail, de « monter ».
b (Animaux). || Montée des anguilles, des saumons (qui remontent les cours d'eau lors de leurs migrations saisonnières). — Montée des poissons à la surface (pour happer les insectes). — (1600). Techn. Ascension des vers à soie à l'endroit où ils fileront leur cocon. — Fauconn. || Montée de l'oiseau.
c (Choses). || Montée d'un avion. || Montée en chandelle. — Montées et descentes d'un ascenseur, d'un monte-charge…
4 (…) les escaliers encombrés ne suffisent plus; l'ascenseur à la descente comme à la montée est toujours plein.
Henri Michaux, La nuit remue, p. 22.
2 Fait de monter (II., A., 4.), de mettre plus haut (qqch.). || La montée des bagages. || La montée des colis pesants par l'ascenseur est interdite.
5 Maykosen surveilla la montée de ses belles valises de cuir anglais dans sa chambre (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XIV, XXI, p. 202.
3 Par ext. || Montée des eaux. ⇒ Crue. || Montées et descentes de la houle (cit. 2). — (1801). || Montée du lait (cit. 4). || Montée de la sève…
6 J'ai reçu du Midi un petit fagot de « tailles » d'amandier, sacrifiées annuellement à la montée de la sève.
Colette, Belles saisons, p. 7.
4 Fig. ⇒ Augmentation. || Montée de la température (→ Hiver, cit. 6). || Montée des prix. ⇒ Hausse. — Montée de la voix (→ Ébaucher, cit. 11), d'un son. ⇒ Crescendo.
7 La solitude à deux, quand elle n'est pas prolongée jusqu'à la satiété et jusqu'à l'ennui, permet une lente montée de sentiments et de confiance qui rapprochent beaucoup ceux qui la goûtent ensemble.
A. Maurois, Climats, I, XVII.
1 (XIIe; Chrétien). Pente plus ou moins raide, plus ou moins pénible à gravir. ⇒ Côte, grimpée, raidillon, rampe. || Montée d'un chemin (→ Calvaire, cit. 4), d'une rue, d'un boulevard (→ Couple, cit. 4). || Rude montée (→ Isolé, cit. 3).
8 (…) quand il fut au sommet de la petite montée il n'aperçut, à plus d'une lieue de distance, que quelques soldats isolés.
Stendhal, la Chartreuse de Parme, I, IV.
9 Le pays n'est qu'une suite ininterrompue de vallons et de côtes, une sorte de moutonnement du sol, que le chemin de fer traverse, alternativement, sur des remblais et dans des tranchées. Aux deux bords de la voie, ces accidents de terrain continuels, les montées et les descentes, achèvent de rendre les routes difficiles.
Zola, la Bête humaine, II.
2 (Déb. XIVe). Vx. (Plur.). Escaliers. || Faire, nettoyer les montées. || Descendre les montées (Boileau). — (Au sing.). || « Prenez garde; il y a là une montée rompue » (Académie, 1694).
3 (1611). Techn. (archit.). || Montée d'une voûte, sa hauteur entre la naissance et la clé.
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CONTR. Descente. — Baisse, chute, diminution. — Avilissement. — Palier.
Encyclopédie Universelle. 2012.