Akademik

quatre

quatre [ katr ] ; Fam. [ kat ] (devant consonne) adj. numér. inv. et n. inv.
Xe; lat. quatt(u)or
I Adj. numér. card. Nombre entier naturel équivalant à trois plus un (4; IV). quadri-, tétra-.
1Avec l'art. défini, désignant un groupe déterminé de quatre unités. Les quatre saisons. Les quatre points cardinaux. Les quatre évangélistes. Loc. Tomber les quatre fers (II, 4o) en l'air. Aux quatre coins. Aux quatre vents. Se saigner aux quatre veines.
2Avec ou sans déterminant Mes quatre amis. Trèfle à quatre feuilles. Moteur à quatre temps. Voiture à quatre roues motrices. quatre-quatre. Un restaurant quatre(-)étoiles, ou ellipt un quatre(-)étoiles. Strophe de quatre vers. quatrain. Morceau à quatre mains, exécuté par deux pianistes jouant sur le même clavier. Œuvre musicale pour quatre instruments. quatuor. Formé de quatre éléments. quaternaire. Pari sur quatre chevaux. quarté. J'ai quatre rois. carré. Quatre dizaines. quarante. Quatre vingtaines. quatre-vingt(s). Quatre fois plus grand. quadruple. Loc. Marcher à quatre pattes. Fam. Entre quat'z'yeux [ ɑ̃trəkatzjø ] :en tête à tête, sans témoins. Entre quatre murs. Être tiré à quatre épingles. Fam. J'ai pas quatre bras : je ne peux pas tout porter, tout faire moi-même. — (En composition pour former un nombre) Trente-quatre. Faire les quatre cents coups. Ellipt N. m. inv. Un quatre mille : sommet de plus de 4 000 et de moins de 5 000 m. — Ellipt Vx Mettre en quatre (morceaux) :écarteler. Fig. et mod. Se mettre en quatre : se donner beaucoup de mal, s'employer entièrement à. ⇒ se décarcasser, se démener. Elle s'est mise en quatre pour nous aider. L'aubergiste s'était « mis en quatre, afin de plaire aux étrangers » (Balzac). Trois ou quatre; quatre ou cinq : un très petit nombre.
Par ext. en loc. Peu de, quelques. Un de ces quatre matins, ou ellipt un de ces quatre : un jour, plus ou moins proche. Quatre pelés et un tondu. À quatre pas d'ici : tout près. Une babiole de quatre sous. Beaucoup de. Faire les quatre volontés de qqn. Je lui ai dit ses quatre vérités. Je n'irai pas par quatre chemins (II, 1o). Couper les cheveux en quatre. Monter, descendre un escalier quatre à quatre, plusieurs marches à la fois, précipitamment.
3Pronom. J'en ai vu quatre. Les trois mousquetaires étaient quatre. Tous les quatre. Manger comme quatre, beaucoup. « Cyprien avait bâfré et pinté comme quatre » (Huysmans). Se tenir à quatre.
II Adj. numér. ord. Quatrième.
1Henri IV. Numéro 4. La nuit du 4 Août. En 1904. Il est 4 heures ( quatre-heures) .
2Subst. m. Le quatrième jour du mois. Elle arrive le 4.
Ce qui porte le numéro 4. Les gardiens du 4. C'est le 4 qui est sorti.
(Avec du) Taille, dimension, pointure numéro 4 (d'un objet). Donnez-moi du 4. Par méton. Un petit 4.
3Subst. f. Chambre, table portant le numéro 4.
III N. m. inv.
1Sans déterminant Vrai, clair comme deux et deux font quatre. Divisé par quatre ( 2. quart) . Multiplier par quatre. quadrupler. Quatre pour cent (ou 4%).
2Avec déterminant Le chiffre, le numéro 4. Vos 4 sont illisibles. Note (II, 6o) correspondant à quatre points. Elle a eu (un) 4 en histoire. Carte marquée de quatre signes. Face d'un dé, moitié d'un domino marquée de quatre points. Le double 4.
Embarcation à quatre rameurs. Un quatre avec, sans barreur.

quatre adjectif numéral cardinal invariable (bas latin quattor, du latin classique quatuor) Trois plus un : Les quatre saisons. S'emploie au sens de « quatrième » dans une numérotation, dans l'expression d'un rang : Page quatre.quatre (difficultés) adjectif numéral cardinal invariable (bas latin quattor, du latin classique quatuor) Orthographe 1. Qu'il soit employé comme adjectif numéral ou comme nom, quatre est toujours invariable : fournir quatre exemplaires ; ils étaient là tous les quatre ; avoir trois quatre dans son jeu, au bridge. 2. Entre quat'z-yeux. L'expression familière entre quat'z-yeux (= en tête à tête) est en général orthographiée ainsi, telle qu'elle est prononcée, avec une fausse liaison plaisante et un trait d'union. ● quatre (expressions) adjectif numéral cardinal invariable (bas latin quattor, du latin classique quatuor) Comme quatre, beaucoup : Manger comme quatre. Quatre à quatre, en franchissant plusieurs marches à la fois, précipitamment. Familier. Se mettre en quatre, se couper en quatre, s'employer de tout son pouvoir pour rendre service. Un de ces quatre (matins), bientôt. ● quatre nom masculin invariable Chiffre 4 (désigne aussi, selon le cas, le jour, le numéro de quelque chose, etc.) : Rendez-vous le quatre à quinze heures. Carte marquée de quatre signes. Face d'un dé marquée de quatre points. Embarcation à l'aviron à quatre rameurs, armée en pointe ou en couple, avec ou sans barreur.

quatre
adj. numéral inv. et n. m. inv.
rI./r adj. numéral inv.
d1./d (Cardinal) Trois plus un (4). Les quatre éléments.
|| Loc. Monter un escalier quatre à quatre, en enjambant plusieurs marches à la fois, précipitamment.
Par exag. Comme quatre: comme quatre personnes, beaucoup. Manger comme quatre.
|| Fig. Ne pas y aller par quatre chemins: aller droit au but.
Dire à qqn ses quatre vérités, lui dire, avec une franchise brutale, les choses désobligeantes que l'on pense de lui.
|| Loc. fig., Fam. Couper les cheveux en quatre: faire des raisonnements exagérément subtils.
Se mettre en quatre: s'employer de tout son pouvoir à rendre service.
d2./d (Ordinal) Quatrième. Henri IV.
Ellipt. Le quatre juin.
rII./r n. m. inv.
d1./d Le nombre quatre.
|| Chiffre représentant le nombre quatre (4).
|| Numéro quatre. Habiter au quatre.
|| Le quatre: le quatrième jour du mois.
d2./d Carte, face de dé ou côté de domino portant quatre marques. Le quatre de trèfle.

⇒QUATRE, adj. et subst. masc. inv.
I. — Adjectif
A. — Adj. numéral cardinal. Trois plus un. Ils portent (...) quatre gilets, deux blancs, un bleu, un rouge (MICHELET, Journal, 1831, p. 98). Il les prenait [ses longues moustaches] entre le pouce et les quatre doigts joints (...) et les repassait doucement (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 39). V. haie ex. 3.
SYNT. Les quatre as d'un jeu de cartes; voiture tirée par quatre chevaux; les quatre côtés d'un carré; moteur à quatre cylindres; trèfle à quatre feuilles; les quatre galons d'un commandant; les quatre membres; les quatre phases de la lune; appartement de quatre pièces; voiture à quatre places; les quatre roues d'une voiture; les quatre saisons; mesure à quatre temps; moteur à quatre temps; les quatre trimestres d'une année.
1. Loc. Les quatre bandes d'un billard (v. bande1); jeu des quatre coins, jouer aux quatre coins (v. coin2); les quatre fers en l'air (v. fer); faire feu des quatre fers (v. feu1); ne pas valoir les quatre fers d'un chien; tisane des quatre fleurs (v. fleur); un caporal et quatre hommes; les quatre humeurs fondamentales/cardinales (v. humeur); la semaine des quatre jeudis (v. jeudi); à quatre mains (v. main 1re Section I H 1 c ); se saigner aux quatre membres/aux quatre veines (v. membre et veine); ne laisser que les quatre murs (v. mur); (être logé) entre quatre murs (ibid.); (dans/entre) les quatre murs (ibid.); entre quatre planches (v. planche); les quatre parties du monde (v. partie), nos compagnons à quatre pattes; (se mettre) à quatre pattes (v. patte1); les quatre points cardinaux (v. cardinal1); entre quat'/quatre z'yeux (v. œil).
Vieilli, au propre et au fig. Tirer à quatre chevaux. Écarteler. Ma situation était pénible; je me disais tiré à quatre chevaux (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 448). Les régicides qu'on tenaillait, qu'on tirait à quatre chevaux (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 283).
2. [Avec ell. du subst. déterminé] Attelage à quatre [chevaux]; défiler (colonne) par quatre [personnes]; être à quatre [personnes] par chambre. Zèphe Maloret a poussé son garçon dans l'écurie. Décrochant un fouet tressé à quatre [brins], il lui cingle les mollets (AYMÉ, Jument, 1933, p. 107):
1. N'est-ce pas une honte de faire circuler tout ce matériel à vide, alors qu'il y aurait tant de monde à transporter, qu'on laisse ramper à quatre [kilomètres] à l'heure sur les routes...
ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p. 108.
HIST. Bande des quatre. Groupe de quatre dirigeants chinois, représentant la tendance maoïste radicale, accusés de complot et de trahison, arrêtés en 1976 et jugés en 1980-81. À en croire les journaux de Pékin, la « Bande des quatre » dirigée et soutenue par Mme Mao (Chiang Ching) a soumis le pays, depuis six ans, à un (...) amas de forfaits, sabotages et actes de vandalisme (L'Express, 1er août 1977, p. 53, col. 1).
Pas de quatre. V. pas2.
Loc. adv., fam. [Détermine le fait de monter ou de descendre un escalier] Quatre à quatre, quatre par quatre (plus rare). Quatre marches par quatre marches, très rapidement. Monter, descendre (un escalier, des marches) quatre à quatre; sauter les marches quatre par quatre. Je grimpais les escaliers quatre à quatre et (...) je m'arrêtais, hors de souffle, à la porte de ce convoité grenier (LORRAIN, Contes chandelle, 1897, p. 112). Jos-Mari (...) quatre à quatre, Wolf sur les talons, dégringola les marches vers la forge (PEYRÉ, Matterhorn, 1939, p. 159). V. escalier A 1 ex. de Maupassant.
Au fig., rare. Très rapidement. Au lieu de prendre leur temps et de ruminer chaque morceau, ils avalaient quatre à quatre comme gens affamés (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 150). Ils avaient quatre à quatre revêtu des vêtements plus élégants, fait appeler une voiture et étaient venus chez la princesse de Guermantes (PROUST, Temps retr., 1922, p. 1013).
En partic. En quatre. En quatre parties (égales). Couper, déchirer, plier en quatre. Ma mère ne manquait jamais de cueillir (...) la figue la plus belle et la plus chaude. Elle me la tendait, ayant fendu en quatre la pulpe rose et granuleuse (LACRETELLE, Silbermann, 1922, p. 9).
Loc., au fig., fam. Couper les cheveux en quatre (v. cheveu); fendre un (les) cheveu(x) en quatre; couper un fil/les fils en quatre; se couper en quatre. Se mettre en quatre. Synon. de se couper en quatre. Se mettre en quatre pour aider qqn, pour faire qqc. Va-t-en aussi, puisque tu n'es pas mon ami. — Moi, pas ton ami! quand je me suis mis en quatre! (ZOLA, J. Damour, 1884, p. 372). Des gens qui se mettraient certes en quatre pour lui, s'ils ne partaient le lendemain pour Salzbourg ou pour Deauville (ARNOUX, Paris, 1939, p. 118).
3. P. ext.
a) Un petit nombre. Écrire quatre lignes à qqn; à quatre pas d'ici; avoir quatre sous d'économies. Voilà la foi qui sauve, la foi qui nous fait envisager autrement que comme une folle partie de joie les quatre jours que nous passons sur cette terre (RENAN, Réf. intellect., 1871, pp. 338-339). La nature avare m'avait refusé le don précieux de la parole (...) je n'avais su de ma vie improviser quatre mots (A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 435):
2. — Tu ne voudrais quand même pas que je sorte sans me faire la barbe! — Bah! tu n'as que quatre poils et tu nous obliges à perdre une heure.
DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 147.
Loc. fam. Quatre pelés et un (deux, trois) tondu(s) (v. pelé). Un de ces quatre matins (v. matin). [P. ell. de matins] À un de ces quatre (pop.). Je dois la revoir un de ces quatre (Fr. DORIN, Les Lits à une place, 1980, p. 89).
Loc. adj., fam. De quatre sous, à quatre sous (plus rare). [En parlant d'une chose] Peu coûteux, de peu de valeur. Robe de quatre sous. Madame n'a dans la bouche que ce mot: « très cher » (...) même de pauvres objets de quatre sous, « c'est très cher » (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 24):
3. ... il vous indiquait des remèdes de quatre sous; quelquefois une simple tisane. Vous pensez bien que les gens qui payent huit francs pour une consultation n'aiment pas trop qu'on leur indique un remède de quatre sous.
ROMAINS, Knock, 1923, II, 1, p. 7.
Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une chose] De peu de valeur. Une soi-disant princesse (...) une princesse de quatre sous, qui t'a plumé, houspillé, trompé, berné (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p. 412). Des ouvriers qui ont fait leurs humanités dans les romans à quatre sous (GONCOURT, Journal, 1860, p. 718). Voulez-vous me laisser tranquille avec vos blasphèmes, méchant baron de quatre sous? (HALÉVY, Carnets, t. 2, 1870, p. 118).
b) Dans des loc. fig. Plusieurs. Ne pas avoir quatre bras; par les quatre chemins (v. chemin); ne pas y aller par quatre chemins (ibid.); aux quatre coins de (v. coin1); aux, des quatre coins de l'horizon; faire les quatre cents coups (v. coup C 2 b synt.); être tiré à quatre épingles (v. épingle); les quatre horizons (v. horizon); aux quatre vents (v. vent); dire les quatre vérités (v. vérité); faire ses quatre volontés (v. volonté).
[Avec ell. du subst. déterminé] Faire le diable à quatre (v. diable1).
Loc. adv. fam. Comme quatre. Beaucoup, énormément. Boire, manger, faire du bruit comme quatre; avoir de l'esprit comme quatre. S'il hésite une heure, (...) le réfractaire, tout est dit — eût-il du talent comme quatre, les vertus d'un héros, la santé d'un athlète (VALLÈS, Réfract., 1865, p. 31).
Loc. ,,Il faut le tenir à quatre`` (Ac.), ,, se dit en parlant d'un Fou, d'un furieux qui ne peut être retenu que par les efforts réunis de plusieurs personnes`` (Ac.).
Au fig., fam. Se (re)tenir à quatre. Faire un gros effort sur soi-même. Ne m'approchez pas, monsieur le carabinier, vous puez l'écurie! — Gringalet! si je ne me retenais à quatre, je te souffletterais de ma botte! (BOREL, Champavert, 1833, p. 210). Je m'appliquais, je me tenais à quatre, et j'étudiais (PAILLERON, Monde où l'on s'ennuie, 1869, II, 7, p. 120). Il se tenait à quatre pour ne pas l'assommer comme une bête (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 175).
B. — Adj. numéral ordinal. Qui occupe le rang marqué par le nombre quatre. V. quatrième.
1. [Déterm. postposé d'un élém. appartenant à un ensemble numéroté] Numéro, page quatre; Henri IV. Chapitre quatre de Bello gallico (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 77). La cellule quatre-bis de la prison royale de Gênes (CORBIÈRE, Amours jaunes, 1873, p. 144).
2. [Déterm. antéposé d'un subst. désignant un espace de temps] Il est déjà quatre heures du matin, heure indue, et (...) les fusillés, c'est toujours à quatre heures que ça se passe (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 49). V. froid I A 1 b ex. de Anouilh.
Quatre heures, subst. masc., fam., le plus souvent dans la lang. des enfants. Synon. de goûter2. Domenico me parlait beaucoup de New-York quand nous prenions les quatre heures à la cambuse (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 27). Elle déjeune à l'école et emporte son (...) « quatre heures » (M. LAFORÊT, Contes et légendes de ma vie privée, Paris, Stock, 1981, p. 141).
[Avec ell. du subst. déterminé] De quatre [heures] à cinq [heures]. Il est exactement huit heures quatre [minutes] à l'horloge des docks (PAGNOL, Fanny, 1932, I, 1er tabl., 1, p. 11).
II. — Subst. masc. inv.
A. — [Sans art.] Le nombre quatre. Quatre en chiffres arabes (4), en chiffres romains (IV ou IIII); nombre divisible par quatre. Quatre et quatre huit et cinq treize (COURTELINE, Boubouroche, 1893, I, 1, p. 11). V. cube A ex. de Alain.
Loc. Deux et deux font quatre; à la six-quatre-deux.
B. — P. méton.
1. Le chiffre quatre. Un quatre arabe (4), un quatre romain (IV ou IIII). Quarante-quatre s'écrit par deux quatre (Ac.).
2. JEUX. Carte, domino, face d'un dé portant quatre marques. Le quatre de trèfle. Le double quatre (DG). Qui veut des cartes? demanda Koukou (...). Le cuisinier tira un quatre (BENOIT, Atlant., 1919, p. 200).
3. SPORTS (aviron). Outrigger à quatre rameurs. Quatre de couple; quatre de pointe. Un quatre avec/sans barreur. Le quatre barré et le huit barré féminin (Jeux et sports, 1967, p. 1533).
C. — P. ext. [À valeur ordinale; désigne un élém. d'un ensemble numéroté] Miser sur le quatre; habiter au quatre de la rue. Je ne dispose plus d'une seule chambre, et, quoique nous soyons le quatre janvier, vous serez dans l'obligation de coucher dehors (ROMAINS, Knock, 1923, III, 8, p. 19). Il prit une clef et ils montèrent visiter le numéro 4 (...). — Comment! Tu as loué le quatre! se récria-t-elle. Je l'avais promis (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p. 201).
La nuit du 4 Août.
Prononc. et Orth.:[]. Dans un usage pop. et fam. dep. le XVIIe s. dans le groupe final cons. + r ou l + [], amuïssement de [] et de la liquide précédente sous l'effet de la mollesse articulatoire. ,,Au XIXe siècle, la prononc. quat(re), not(re), vot(re), aut(re), guêt(res) etc. (surtout devant un mot à initiale consonantique, par ex. quat'sous, maît'd'hôtel, mais aussi en fin de phrase: ils sont quat') a même cessé d'être blâmée`` (STRAKA ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n ° 1 1981, p. 191). Att. ds Ac. dep. 1694; 1835 et 1878: ,,Entre quatre yeux, on prononce ordinairement par euphonie: Entre quatre-z-yeux``; 1935 remplace « euphonie » par « plaisanterie ». V. aussi quat'zarts. Selon LITTRÉ: ,,Il n'y a aucune raison de repousser cette lettre euphonique qui se trouve dans bien d'autres cas: va-s-y, donne-s-en``. Étymol. et Hist. 1. Fin Xe s. adj. numéral cardinal (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 31); ca 1200 subst. (Mort Garin, 235 ds T.-L.); ca 1316 quatre et quatre (GEFFROY DE PARIS, Chron. métrique, éd. Ar. Diverrès, 79); 1690 (FUR.: On dit proverbialement, Quatre à quatre et le reste en gros); 1636 se mettre en quatre (CORNEILLE, Illusion comique, III, 3, 689); 1640 (OUDIN Curiositez, s.v. chemin: il n'en faut point aller par quatre chemins .i. il faut faire resolument); 1674 aux quatre coins du monde (Mme DE SÉVIGNÉ, Lettre au comte de Guitaut, éd. M. Monmerqué, t. 3, p. 405, n ° 380, avril ou mai); 1539 subst. (EST.: Le nombre de quatre); 1671 (POMEY: Le quatre; au jeu des cartes, ou des dez); 2. 1254 adj. numéral ordinal (ds Ordonnances des rois de France, t. 1, p. 75b); 1694 « 4me jour du mois » (MAINTENON, Lett. à Mme de Veillhant, mai ds LITTRÉ). D'un lat. quattor « quatre » (cf. CIL VI, 13302 ds VÄÄN., p. 48, ALL 7, 65 ds FEW t. 2, p. 1440b, et aussi quator CIL 10, 5939 ds OLD), issu p. dissim. du class. quattuor « id. ». Fréq. abs. littér.:24 445. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 37 340, b) 41 994; XXe s.: a) 36 485, b) 27 653. Bbg. BURSCH (H.). Die Vierzahl im Romanischen. In: [Mél. Meier (H.)]. Bonn, 1980, pp. 100-106. — GEORGE (K.E.M.). Quatre, quattro, cuatro... St neophilol. 1969, t. 41, pp. 31-38. — MACKEL (E.). Der Bildiche Gebrauch von quatre. Arch. St. n. Spr. 1909, t. 123, pp. 145-150. — QUEM. DDL t. 30.

quatre [katʀ] (la prononciation familière devant une consonne est [kat]) adj. numéral et n. m. invar.
ÉTYM. Xe; du lat. quattor, lat. class. quattuor.
———
I Adj. numéral cardinal.
1 Trois plus un (en chiffres : 4, IV). || Les quatre saisons (→ Camaïeu, cit. 1). || Les quatre éléments (cit. 11) d'Aristote. || Les quatre points cardinaux (→ Hangar, cit. 2). || Les quatre membres (→ Livrer, cit. 35). || Les quatre roues d'un chariot (→ 1. Flanquer, cit. 3). || Un moteur à quatre temps, un quatre temps. || Les quatre routes d'un carrefour. || Trèfle à quatre feuilles. || Partie à quatre ou (vx) partie carrée. Choses groupées par quatre, ayant quatre éléments semblables. Quadri-, tétra-; carré. || Quatre dizaines ( Quarante), vingtaines ( Quatre-vingts). || Quatre mille cinq cents francs (→ Arrenter, cit.). || Vingt-quatre ans (→ Novice, cit. 1). || Partie de ce qui est également divisé en quatre. Quart. || Trois et quatre fois (cit. 32) béni, heureux… !
0.1 Parfois, « ils » sont quatre : quatre passants qui sont aussi les quatre vieillards, les Évangélistes, les Coins du Monde, les Dimensions, les Cavaliers de l'Apocalypse.
Henri Lefebvre, la Vie quotidienne dans le monde moderne, p. 12.
Loc. et syntagmes. || Tisane des quatre fleurs. || Preuve des quatre quartiers (→ Noblesse, cit. 19).Un hôtel quatre étoiles; ellipt, un quatre étoiles.Mesure à quatre temps. || Morceau à quatre mains, écrit pour deux pianistes jouant sur le même clavier de piano.Gâteau quatre-quarts. Quatre-quarts.Voiture à quatre portes; ellipt, || « une bonne quatre-portes des familles » (Masson, Drugstore, p. 33). || Le quatre-cent-vingt-et-un ( Quatre-cent-vingt-et-un).Un quatre-mille : un sommet de plus de quatre mille mètres (et moins de cinq mille). — ☑ Loc. Marcher à quatre pattes.Tomber les quatre fers en l'air (→ Poudre, cit. 16).Entre quatre yeux [ɑ̃tʀəkatzjø]. Œil (infra cit. 48).Être entre quatre planches (cit. 7); entre quatre murs.Aux quatre coins de… (→ Multiplier, cit. 10). || Des quatre coins de l'horizon (→ Oiseau, cit. 7).Aux quatre vents. || Jouer aux quatre coins. || Marchande (cit. 10) de quatre-saisons. Saison.Être tiré à quatre épingles (cit. 5).Faire les quatre cents coups (infra, cit. 58).Faire le diable à quatre. — ☑ Se saigner aux quatre veines.
Vx. || Tirer un criminel à quatre chevaux : mettre quelqu'un en quatre (morceaux). Écarteler. — ☑ Fig. Se mettre en quatre : se donner beaucoup de mal, s'employer entièrement à… Décarcasser (se), démancher (se), démener (se). → Carte, cit. 11. || Ils se sont mis en quatre pour nous faire plaisir.
1 Voici l'ordre. Tu prends sa place. Agis, sois prompt.
Tu diras qu'elle était malade, et qu'elle est morte.
Sinon, je te fais mettre en quatre, à chaque porte
De la ville, où corbeaux et chiens te mangeront.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Romance de Dona Blanca ».
2 Aussi Corentin s'aperçut-il que l'aubergiste s'était, pour nous servir d'une expression populaire, mis en quatre, afin de plaire aux étrangers.
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 839.
Argot d'école. || Les Quat'z Arts [lekatzaʀ]  : les élèves de l'école des Beaux-Arts. || La fanfare des Quat'z Arts.
3 Des taxis emportaient des passagers bizarres
Nus et peints de métal pour le bal des Quat'z Arts
Égyptiens Gaulois Romains Francs sans framées
Aragon, le Crève-cœur, « Deux poèmes d'outre-tombe », I.
(En attribut). || Ils sont, ils étaient quatre. || Les « trois mousquetaires » étaient quatre.
Subst. || Les quatre (quatre personnes). || La bande des quatre : les quatre dirigeants chinois accusés après la mort de Mao Tsê-tung.
2 Par ext. (Pour désigner un petit nombre). Quelques.À quatre pas (cit. 32) d'ici… (Corneille) : tout près. || Quatre mots seulement (→ Après, cit. 71). || À quatre sous (→ Bouiboui, cit. 1). || L'Opéra de quat'sous : nom français de l'œuvre de B. Brecht et K. Weill Die Dreigroschenoper, inspirée de The Beggar's Opera, de John Gay et J. Ch. Pepusch.
4 (…) pour quatre jours qu'on a à vivre, je vivrais à ma mode (…)
Mme de Sévigné, 433, 21 août 1675.
5 (…) comme le monsieur très bien avait filé tout de suite, elle s'était vue forcée, pour vivre, de vendre ses quatre meubles (…)
Zola, Fécondité, IV, IV.
6 — C'est un restaurant très chic, murmura Joseph en se rengorgeant. — Mais non, fit papa, lointain. C'est un restaurant de quatre sous.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, I, IV.
3 (Pour désigner une pluralité ou un nombre appréciable, dans des syntagmes figés). Plusieurs.Quatre hommes et un caporal.La semaine des quatre jeudis.Un de ces quatre matins : bientôt. Ellipt, fam. Un de ces quatre. — ☑ Je n'irai pas par quatre chemins (→ Phrase, cit. 5).Il lui a dit ses quatre vérités.En quatre.Couper les cheveux (cit. 34), les fils (cit. 11) en quatre. — ☑ Comme quatre (personnes ou choses dont il s'agit) : beaucoup, très. || Manger comme quatre.Comptez (cit. 17) -moi pour quatre. || Un roi gras (cit. 11) comme quatre. || Un œuf gros comme quatre (→ Dieu, cit. 51). — ☑ Avoir de l'esprit comme quatre, beaucoup d'esprit. — ☑ Quatre à quatre : plusieurs marches à la fois, avec précipitation. || Monter, descendre (cit. 37) un escalier quatre à quatre. || Dégringoler les étages, les escaliers quatre à quatre (→ Gras, cit. 26; haleine, cit. 22).
Faire qqch. quatre à quatre, très vite (→ cit. 8.1).Tenir qqn à quatre (personnes). — ☑ Fig. Se tenir à quatre. Tenir (se).
7 Ils sont quarante (les Académiciens), qui ont de l'esprit comme quatre.
Alexis Piron, Œ., t. I, p. 122, in Dupré.
8 Pendant les trois semaines qu'elles étaient restées ensemble, elles n'avaient pas échangé quatre paroles (…)
Flaubert, Mme Bovary, II, VII.
8.1 Ils avaient quatre à quatre revêtu des vêtements plus élégants, fait appeler une voiture et étaient venus chez la princesse de Guermantes sans être invités.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 1013.
9 Tout à coup un môme de sept ans dévale quatre à quatre le grand escalier de marbre (…)
B. Cendrars, l'Or, 73.
10 Cyprien avait bâfré et pinté comme quatre; il se renversait un peu sur sa chaise et éprouvait le bien-être des appétits repus.
Huysmans, En ménage, II.
11 (…) chez les coupeurs de poils en quatre, chez les arbres secs, chez les fricasseurs de mille-pattes.
M. Aymé, le Vin de Paris, « La bonne peinture », p. 206.
4 Adj. numéral ordinal. Quatrième (4 ou IV). || Numéro quatre. || Henri quatre (IV). || Le tome, la page quatre. || La nuit du quatre Août. || Il est quatre heures.N. m. Quatre-heures.
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II N. m. Le nombre quatre. || Je crois que deux et deux sont quatre (→ 2. Arithmétique, cit. 2).Vrai, clair comme deux et deux (cit. 6) font quatre.Spécialt. Le chiffre ou le numéro quatre. || Un quatre en chiffres romains. || Marqué d'un quatre.
Le quatre du mois. Par ext. Carte, face de dé, de domino présentant quatre marques. || Le quatre de cœur. || Amener un quatre. Sports. Embarcation à quatre rameurs. || Un quatre avec, sans barreur. || Quatre de couple, de pointe.
DÉR. et COMP. Quatre-cent-vingt-et-un, quatre-de-chiffre, quatre-épices, quatre-feuilles, quatre-heures, quatre-huit, quatre-mâts, quatre-quarts, quatre-quatre, quatre-saisons, quatre-temps, quatre-vingts, quatrième, quatrièmement, quatrillion.

Encyclopédie Universelle. 2012.