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euphémisme

euphémisme [ øfemism ] n. m.
• 1730; gr. euphêmismos, de eu « bien » et phêmê « parole »
Expression atténuée d'une notion dont l'expression directe aurait qqch. de déplaisant, de choquant. adoucissement; litote. « Handicapé » pour « infirme » est un euphémisme. Employer un mot par euphémisme.

euphémisme nom masculin (bas latin euphemismos, du grec euphêmismos) Atténuation dans l'expression de certaines idées ou de certains faits dont la crudité aurait quelque chose de brutal ou de déplaisant. (Exemple : il s'est éteint, il est parti pour un monde meilleur, etc., à la place de « il est mort ».)

euphémisme
n. m. Façon de présenter une réalité brutale ou blessante en atténuant son expression pour éviter de choquer. C'est par euphémisme que l'on dit "s'en aller" pour "mourir".

⇒EUPHÉMISME, subst. masc.
RHÉTORIQUE
A.— Figure de pensée par laquelle on adoucit ou atténue une idée dont l'expression directe aurait quelque chose de brutal, de déplaisant. L'euphémisme ingénieux qui a fait remplacer le titre de « convention » par celui de « déclaration » (SHAW, Hist. monnaie, 1896, p. 160). Il a trouvé un studio où poursuivre ses études, (...) ses palabres amicales et ses aventures de cœur. J'écris de cœur par euphémisme (ARNOUX, Crimes innoc., 1952, p. 195).
B.— P. méton. Prudence n'est que l'euphémisme de peur (RENARD, Journal, 1895, p. 279). Le terme « inadapté » est un euphémisme qui abrite les diverses catégories de déficients physiques, d'arriérés mentaux, de déséquilibrés psychiques (Encyclop. éduc., 1960, p. 197) :
... deux mois? (...) c'est à peu près le temps qu'il faut pour user un bel amour (...) jusqu'à ce qu'un de nous deux en ait assez. (« Un de nous deux » était un joli euphémisme. Il savait bien que c'était toujours lui qui rompait le premier).
MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1166.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1730 (C.-C. DU MARSAIS, Des Tropes, Paris, p. 164). Empr. au b. lat. euphemismos (TLL), gr. , de même sens. Fréq. abs. littér. :33. Bbg. NIEDERMANN (M.). Vox rom. 1953/54, t. 13, p. 109.

euphémisme [øfemism] n. m.
ÉTYM. 1730, Dumarsais; grec euphêmismos « emploi d'un mot favorable, pour un mot de mauvais augure »; de eu-, et grec phêmê « parole ».
Didact. Expression atténuée d'une notion dont l'expression directe est évitée (comme déplaisante, brutale, vulgaire). Adoucissement, litote. || « S'en aller », pour « mourir », « une dame d'un certain âge », pour « une dame âgée » sont des euphémismes.Par euphémisme. || La mer Noire était appelée « Pont Euxin » (mer hospitalière) par euphémisme.
1 Il y a donc deux sortes d'idées qui donnent lieu de recourir à l'euphémisme. 1o Les idées déshonnêtes. 2o Les idées désagréables, dures ou tristes.
Du Marsais, Encyclopédie.
2 Les euphémismes et la langue littéraire. Bien des choses portent ou ont porté par décence et par politesse des noms déguisés. Pendant toute la dernière guerre (1914-1918), à maîtresse s'est substitué dans la langue administrative l'euphémisme de compagne. Les noms du lavement se sont succédé depuis deux siècles : clystère, remède, lavage intestinal, etc.
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 81.
3 Il (A. France) est disert, fin, élégant. C'est le triomphe de l'euphémisme.
Gide, Nouveaux prétextes, p. 147.
4 « Je dis qu'on ne saurait confondre certaines erreurs avec notre peuple (…) » Certaines erreurs ! Qu'un euphémisme peut donc être ignoble ! Bien sûr, vos crimes sont, dans l'ordre politique, des erreurs, et ce n'est pas assez dire : des bêtises insignes. Mais ils restent des crimes (…)
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 42.
CONTR. Brutalité, exactitude, précision.
DÉR. Euphémique.

Encyclopédie Universelle. 2012.