évanouissement [ evanwismɑ̃ ] n. m.
• esvanuïscement v. 1175; de s'évanouir
1 ♦ Disparition complète. ⇒ disparition, effacement. Évanouissement d'une vision. L'évanouissement de ses espérances. ⇒ anéantissement. — Évanouissement d'un son. ⇒ fading.
2 ♦ Le fait de perdre connaissance; perte momentanée et complète de la conscience, de la sensibilité et de la motilité, accompagnée d'un affaiblissement des battements cardiaques et d'un ralentissement de la respiration. ⇒ syncope; pâmoison. Être sujet aux évanouissements. Évanouissement prolongé. ⇒ coma.
⊗ CONTR. Apparition. 1. Réveil.
● évanouissement nom masculin Synonyme de perte de connaissance. Fait pour quelque chose de disparaître progressivement, de s'effacer, de se dissiper : L'évanouissement de ses espoirs. Diminution temporaire et importante du champ électromagnétique ou de la puissance d'un signal due à des variations des conditions de propagation radioélectrique. ● évanouissement (synonymes) nom masculin Diminution temporaire et importante du champ électromagnétique ou de la...
Synonymes :
- fading
Synonymes :
- défaillance
- malaise
- pâmoison
- syncope
évanouissement
n. m.
d1./d Perte de connaissance. Revenir de son évanouissement.
d2./d Disparition totale. L'évanouissement d'un espoir.
|| TELECOM Diminution momentanée de la puissance d'une onde radioélectrique lors de la réception. (Terme off. recommandé pour remplacer fading.)
⇒ÉVANOUISSEMENT, subst. masc.
A.— 1. Action, fait de s'évanouir, de disparaître. L'évanouissement d'une brume errante (NODIER, Trilby, 1822, p. 161). Le soir n'avait été qu'un lent évanouissement de la lumière (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 161) :
• 1. Évanouissement et dispersion lente de la fumée au fond du ciel doux, par les fins d'après-midi, lorsque le vent la violente, elle déjà si faible et qui meurt sans effort...
RODENBACH, Règne silence, 1891, p. 88.
2. P. ext. Fait de cesser d'être perceptible. Maintenant que le soir vient (...) je vais assister à l'évanouissement des choses : une à une, je vais voir les formes disparaître (ESTAUNIÉ, Choses voient, 1913, p. 150) :
• 2. On aperçut la pointe du mât (...) Cette pointe erra au haut des roches, et sembla s'y enfoncer. On ne la vit plus (...) L'enfant regarda cet évanouissement.
HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 47.
— Spéc., RADIO. ,,Affaiblissement variable de la puissance des ondes reçues par un récepteur`` (Radio 1972). Synon. fading. Dès 1927, Mogel constatait des évanouissements brusques dans la propagation des ondes courtes et signalait leur lien avec les perturbations magnétiques (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 530).
3. Au fig. Fait de cesser d'être, d'exister. Tout ce que fait l'homme passe de l'être au néant avec une triste rapidité. Mais cet évanouissement de nos œuvres ne détruit pas leur réalité (LACORD., Conf. N.-D., 1848, p. 73). L'évanouissement progressif de certains « tabous », d'où résulterait déjà une plus grande tolérance vis-à-vis des libertés sexuelles (MARTIN DU G., Notes A. Gide, 1951, p. 1420) :
• 3. Je donnai à peine un regard à ces immenses plantations qui n'étaient plus qu'une mer de flammes (...) je n'avais qu'une pensée, et l'évanouissement de tant de richesses (...) ne pouvait m'en distraire...
HUGO, Bug-Jargal, 1826, p. 81.
♦ Évanouissement en. Une étrange suspension de la douleur et de la joie, ou le lent évanouissement de l'une et de l'autre en un sentiment unique, indéfinissable, où semblaient se fondre la tendresse, la confiance (BERNANOS, Joie, 1929, p. 559).
— En partic. [En parlant d'une pers.] Quelque chose d'énorme resta longtemps vide par l'évanouissement de Napoléon (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 426) :
• 4. Adieu, mon frère, lui dit-il, et puisses-tu conserver jusqu'à l'évanouissement final les trésors de ta foi, de ta haine et de ton amour!
FRANCE, Thaïs, 1890, p. 24.
— Spéc., ALG. Fait de devenir nul. Évanouissement d'une inconnue, d'une quantité, d'un dénominateur (Ac. 1878-1932). L'évanouissement du radical (LAGRANGE, Fonctions analyt., 1797, p. 33). L'évanouissement de certaines grandeurs dans le passage du positif au négatif (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p. 289).
B.— Fait de perdre conscience.
1. Cour. Perte de connaissance. Avoir un évanouissement, se réveiller d'un évanouissement. Synon. syncope, pâmoison. Mme Bouland (...) venait de tirer Louise de son évanouissement, en lui donnant à respirer un flacon d'éther (ZOLA, Joie de vivre, 1884, p. 1098). Ces expériences où la conscience, prise de vertige, s'aveugle et s'éteint : (...) l'évanouissement est une « absence », et le sommeil, une extinction de la conscience de veille (RICŒUR, Philos. volonté, 1949, p. 430) :
• 5. Les yeux du pauvre homme furent tout à coup couverts d'un voile noir, il fut pris par une faiblesse et tomba sur le parquet. Cet évanouissement fut si complet, que Pons resta là pendant deux heures...
BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 234.
2. Rare. Fait de n'être plus présent à soi-même ou de perdre conscience plus ou moins du monde extérieur. Elle [Germinie] buvait jusqu'à de l'absinthe pure pour tomber dans une léthargie plus inerte, et faire plus complet son évanouissement à toutes choses (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 155) :
• 6. L'hostie touchait ses lèvres. La vie semblait l'abandonner. Son corps, elle ne le sentait plus. Elle n'était plus qu'amour, extase, lumière, émotion, esprit pur... Délice de retrouver tout cela! Communion, recueillement, évanouissement de tout l'être, c'était ce qu'elle avait senti hier.
THARAUD, Bien-aimées, 1932, p. 206.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. esvanuïscement « perte de connaissance » (Elucidation, éd. A. W. Thompson, 335); 2. 1456-67 « fait de disparaître » (Cent nouvelles nouvelles, éd. F. P. Sweetser, XI, 42; p. 86). Dér. du rad. du part. prés. de évanouir (s'); suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :324. Fréq. rel. littér. :XIXe s., a) 448, b) 722; XXe s. : a) 487, b) 314.
évanouissement [evanwismɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1175, esvanuïscement, au sens 2.; de évanouir.
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1 (V. 1456). Littér. Disparition complète. ⇒ Disparition, effacement. || L'évanouissement d'une vision. || Un évanouissement rapide, progressif; complet, absolu. — (Dans le temps). || Évanouissement dans le passé. — Fig. Fait de cesser d'être. || L'évanouissement d'un sentiment, d'une sensation. || L'évanouissement de ses espérances. ⇒ Anéantissement.
1 Jusqu'à la dernière minute du jour, le Sahara demeure en pleine lumière. La nuit vient ici comme un évanouissement.
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, p. 75.
♦ Évanouissement d'un son. — Radio. Diminution temporaire de la force des signaux reçus. ⇒ Fading (évanouissement est le terme officiellement proposé pour remplacer cet anglicisme). — Alg. Fait de devenir nul. || Évanouissement d'une inconnue.
2 Méd., cour. Le fait de perdre connaissance; perte complète de la conscience, de la sensibilité et de la motilité accompagnée d'un affaiblissement des battements cardiaques et d'un ralentissement de la respiration. ⇒ Syncope; pâmoison (vx ou littér.). || L'évanouissement de qqn, son évanouissement. || Un évanouissement brusque, incompréhensible, dû à la faim, à l'extrême fatigue. || La défaillance constitue le premier degré de l'évanouissement. ⇒ Défaillance, faiblesse. || Éblouissement, étourdissement précédant l'évanouissement (⇒ aussi Vapeur, vertige). || Revenir d'un évanouissement prolongé.
2 (…) voilà le cheval abattu et couché tout étourdi, moi dix ou douze pas au delà, mort, étendu à la renverse, le visage tout meurtri et tout écorché (…) n'ayant ni mouvement ni sentiment, non plus qu'une souche. C'est le seul évanouissement que j'aie senti jusques à cette heure.
Montaigne, Essais, II, VI.
3 (…) une pâleur mortelle se répandit sur son visage; ses esprits l'abandonnèrent, et elle tomba sans mouvement entre les bras de sa gouvernante, qui crut qu'elle allait expirer. Cette duègne apporta tous ses soins pour la faire revenir de son évanouissement.
A. R. Lesage, le Diable boiteux, V.
4 Dans le retour de l'évanouissement à la vie, il y a deux degrés : le premier, c'est le sentiment de l'existence morale ou spirituelle; le second, le sentiment de l'existence physique.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, « Le puits et le pendule ».
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CONTR. Apparition, commencement; durée, persistance; affirmation, augmentation, croissance. — Réveil.
COMP. Anti-évanouissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.