faner [ fane ] v. tr. <conjug. : 1> I ♦ Retourner (un végétal fauché) pour faire sécher. Faner de l'herbe, de la luzerne à la fourche, avec une faneuse. — Absolt Faire les foins. « les prés couverts de gens qui fanent et chantent » (Rousseau). II ♦
1 ♦ Faire perdre à (une plante) sa fraîcheur. ⇒ 1. flétrir, sécher. Le vent chaud a fané les dernières roses.
♢ Par ext. Littér. Altérer dans son éclat, sa fraîcheur (une étoffe, une couleur, un teint). ⇒ décolorer, défraîchir, ternir. Ce toit « dont le temps n'arrivait pas à faner les tuiles trop rouges et trop neuves » (Green). — Fig. et littér. « Rien ne l'intéressait plus; son regard fanait toutes choses » (Alain).
2 ♦ SE FANER v. pron. Cour. Se dit des plantes qui sèchent et meurent, en perdant leur couleur, leur port, leur consistance. Plante, fleur qui se fane. ⇒ se flétrir; fané. « Et dans les champs les coquelicots se fanent en se violaçant » (Apollinaire).
♢ Perdre sa fraîcheur, son éclat. « Sa jeunesse, l'éclat de ses cheveux, de son visage s'étaient fanés » (Toulet).
♢ Intrans. Littér. « Chaque fleur se doit de faner pour son fruit » (A. Gide).
⊗ CONTR. Éclore, épanouir (s').
● faner verbe transitif (ancien français fener, du bas latin fenare, du latin classique fenum, foin) Réaliser le fanage d'un fourrage. Faire perdre sa fraîcheur à une plante ; flétrir : La chaleur orageuse a fané les roses du jardin. Altérer l'éclat, la fraîcheur de quelque chose ; ternir, décolorer : La lumière a fané les couleurs du papier peint. ● faner (citations) verbe transitif (ancien français fener, du bas latin fenare, du latin classique fenum, foin) Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné Paris 1626-Grignan 1696 Faner est la plus jolie chose du monde, c'est retourner du foin en batifolant dans une prairie ; dès qu'on en sait tant, on sait faner. Correspondance, à Coulanges, 22 juillet 1671 ● faner (difficultés) verbe transitif (ancien français fener, du bas latin fenare, du latin classique fenum, foin) Orthographe Avec un seul n, comme ses dérivés fanage, faneur, faneuse. ● faner (homonymes) verbe transitif (ancien français fener, du bas latin fenare, du latin classique fenum, foin) ● faner (synonymes) verbe transitif (ancien français fener, du bas latin fenare, du latin classique fenum, foin) Faire perdre sa fraîcheur à une plante ; flétrir
Synonymes :
- dessécher
- flétrir
Altérer l'éclat, la fraîcheur de quelque chose ; ternir, décolorer
Synonymes :
- décolorer
- défraîchir
- déteindre
- ternir
● faner
verbe intransitif
se faner
verbe pronominal
être fané
verbe passif
Se dessécher et mourir, en parlant d'une fleur, d'une plante.
Perdre son éclat, dépérir : Un visage fané.
● faner (homonymes)
verbe intransitif
se faner
verbe pronominal
être fané
verbe passif
● faner (synonymes)
verbe intransitif
se faner
verbe pronominal
être fané
verbe passif
Se dessécher et mourir, en parlant d'une fleur, d'une plante.
Synonymes :
- défleuri
- dépérir
- desséché
- se flétrir
- s'étioler
Perdre son éclat, dépérir
Synonymes :
- décati
- fatigué
- flétri
- fripé
- se ternir
faner
v. tr.
rI./r AGRIC épandre et retourner (l'herbe coupée) pour qu'elle sèche. Faner de la luzerne.
rII./r
d1./d Détruire la fraîcheur de (une plante). La sécheresse a fané la végétation. Syn. flétrir.
|| v. Pron. Les roses se fanent vite.
d2./d Fig. Altérer l'éclat de. La fatigue a fané son visage.
|| v. Pron. Sa beauté se fane.
⇒FANER, verbe trans.
A.— Retourner (un fourrage fauché) en l'étalant pour le faire sécher. Faner l'herbe d'un pré, un carré de foin au râteau et à la fourche ou à la machine. Il lui devait de faucher sa prairie autour du château, de faner son foin et de le charroyer à sa grange (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 12). Il avait envoyé là, pour faner une coupe de luzerne qui pressait, une fameuse mécanique d'un nouveau système (ZOLA, Terre, 1887, p. 156).
— Emploi abs. Faire les foins, faire la fenaison (cf. ce mot A). S'amuser à planter, à greffer, à faner soi-même (SENANCOUR, Obermann, t. 2, 1840, p. 139). Là-haut, on fane, on moissonne, on cueille et l'on sème presque tout d'un temps, en août-septembre (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 49).
B.— [L'idée exprimée par le verbe est celle d'une modification dans l'état ou dans l'apparence de qqc. ou de qqn]
1. Qqn (ou qqc.) fane qqc. (ou qqn). [Le suj. désigne une pers. ou un agent non humain qui opère la modification subie par le compl. (pers. ou chose)] Faire perdre sa fraîcheur, son éclat.
a) [Le suj. est un agent non humain, le compl. un être matériel]
) [En parlant de plantes] Les grandes chaleurs fanent les fleurs. (Quasi-)synon. dessécher. La dernière brise avait fané les lis (LAMART., Chute, 1838, p. 875). Leur cœur ressemble à cette rose avare. Un souffle plus puissant les fanerait (CAMUS, Malentendu, 1944, II, 1, p. 149).
) P. ext. [En parlant de pers., de couleurs, d'objets ou d'une création humaine] Les années ont fané la beauté du teint de (qqn); le soleil fane des rideaux, des tissus. (Quasi-)synon. défraîchir, ternir. Un de ces visages qui se sont éteints sans avoir été usés, ou fanés par les fatigues ou les grandes émotions de la vie (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Mlle Perle, 1886, p. 631). Il a fané et usé tant de mots et tant de rimes! (ALAIN, Propos, 1935, p. 1278).
b) Au fig. [Le suj. désigne une pers. ou un inanimé abstr., l'obj. un inanimé abstr.] (Quasi-)synon. altérer1 (cf. ce mot A 1), estomper. Crainte de faner un sentiment que j'étais jaloux de nourrir à ma guise (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p. 150). Une fois si fraîche que rien ne semble pouvoir la faner jamais (ROLLAND, J.-Chr., Mat., 1904, p. 203) :
• 1. ... un mot de tendresse quotidienne, affaibli par l'usage, le touchait aux larmes, comme une invention toute fraîche du cœur, que des millions de bouches n'avaient point fanée.
ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 175.
2. [Le suj. désigne la pers. ou la chose concr. ou abstr. subissant la modification] Perdre sa fraîcheur, son éclat (sous l'effet de quelque chose).
a) [Avec un compl. subst. introd. par la prép. à, dans, sur ou sous, ou part. introd. par la prép. en indiquant la cause ou l'agent de la modification]
) Emploi pronom.
— [En parlant d'une pers., d'une plante, ou d'une couleur, odeur, etc.] Le parfum s'était un peu fané dans la solitude (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 267) :
• 2. Pauvre petite plante sauvage, poussée dans les bois, elle venait de tomber comme bien d'autres dans l'atmosphère malsaine et factice où elle allait languir et se faner.
LOTI, Mariage, 1882, p. 116.
— Au fig. [En parlant d'inanimés abstr.] Une image qui leur semble se décolorer et se faner en la captant dans une phrase (VALÉRY, Variété I, 1924, p. 274). La grandeur, la générosité d'Emmy se faneraient, se décomposeraient sur cette révélation (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 308).
) Emploi intrans. Qqc. (ou qqn) fane à (ou : dans, sur, sous l'effet de) + subst. Perdre sa fraîcheur, son éclat sous l'effet de quelque chose. (Quasi-)synon. se flétrir. C'est la gerbe et le blé qui ne périra point, Qui ne fanera point au soleil de septembre (PÉGUY, Tapisserie N.-D., 1913, p. 678). Un terrain où quelques cultures fanaient sous un ardent soleil (GIDE, Si le grain, 1924, p. 428).
b) [P. ell. du compl. prép.]
) Emploi pronom.
— [En parlant d'une plante] (Quasi-)synon. se flétrir. Un sol où toute fleur dépérit et se fane (BARBIER, Iambes, 1840, p. 107). L'automne avançait. Le soleil s'éteignait. La nature se fanait (ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 909). Leurs feuilles verdoyaient au mois d'août. Je les ai vues jaunir, se faner, tomber (BOURGET, Sens mort, 1915, p. 4).
— [En parlant d'une pers., d'une chose] (Quasi-) synon. se décolorer, se défraîchir, passer. L'âge vient, la fraîcheur se fane (SAINTE-BEUVE, Poésies, 1829, p. 117). Une vieille créature lamentable, dont les joues se fanèrent instantanément (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 509). Les appliques dédorées, les rideaux qui se fanent (GREEN, Journal, 1945, p. 208).
— Au fig. Disparaître en perdant son éclat. (Quasi-) synon. s'estomper, s'éteindre.
♦ [En parlant des éléments de la nature] Les yeux à la vitre où se fanent les neiges (RIMBAUD, Poés., 1871, p. 83). Une à une les étoiles se fanaient (GIDE, Nourr. terr., 1897, p. 161).
♦ [Dans le domaine moral, des idées] Mes plus doux sentiments se fanent tour à tour; Et l'Amitié coûte à ma vie Autant de larmes que l'amour (DESB.-VALM., Élégies, 1833, p. 127). Les vérités les plus originales se fanent et se refroidissent à être codifiées (LHOTE, Peint. d'abord, 1942, p. 132) :
• 3. À mesure que l'être humain avance dans la vie, le roman qui, jeune homme, l'éblouissait, la légende fabuleuse qui, enfant, le séduisait, se fanent et s'obscurcissent d'eux-mêmes.
BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 453.
) Emploi intrans.
— [Le suj. désigne un végétal] Je n'ai que faire d'un laurier qui risque de faner bientôt (GIDE, Nourr. terr., 1897 p. 525). Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent (PONGE, Parti pris, 1942, p. 23).
— Au fig. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] (Quasi-) synon. s'altérer, s'estomper. Ce n'est pas lui qui meurt seulement, C'est ce monde habituel qui fane et qui perd pour nous saveur et sens (CLAUDEL, Messe là-bas, 1919, p. 490). Leur joyeuse bonne grâce fanait de jour en jour (GIDE, Ainsi soit-il, 1951, p. 1222).
Rem. La docum. atteste a) Fanaison, subst. fém. Ramollissement, avant dessiccation, des tissus d'une plante privée d'eau. Chacun a pu observer la fanaison d'une plante herbacée telle qu'une laitue (PLANTEFOL, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 230). Une mousse (...) trahissant parfois la perte d'eau subie par une fanaison caractéristique (ID., ibid., t. 2, 1931, p. 200). b) Fanerie, subst. fém. Hapax désignant l'état des choses ou personnes fanées (cf. ce mot II A 2 a et b). Mauve par la fanerie de ses chairs recrépies, repeintes et marinées dans trente ans de baumes (LORRAIN, Phocas, 1901, p. 159). La fanerie pisseuse des tapisseries (ID., ibid., p. 206). c) Fanoche, adj. ,,Dans l'argot boulevardier, on dit Fanoche, Fanoché (...) d'une personne que commencent à envahir les rides`` (BRUANT, 1901, p. 394). Madame de Chambrun était maigre, couperosée, bizarre, avec un je ne sais quoi de penché et de fanoche (GYP, Souv. pte fille, 1928, p. 221). d) Fanoché, ée, adj. Presque, à peu près fané (cf. ce mot II A 1 et 2). Le feuillage des arbres plutôt fanoché que fané (BOURGET, Pastels, 1889, p. 21). Au fig. On a bissé tous les « numéros » de la première partie, sauf la Cavatine de Raymond, plus fanochée que le reste (WILLY, Entre deux airs, 1895, p. 12). e) Fanure, subst. fém., littér. (également attesté ds ROB. Suppl. 1970). État de ce qui est fané. La figure présentait cette fanure particulière aux garçons de restaurants de nuit (...) faite de grimaces de convention et du reflet blafard du gaz (A. DAUDET, Nabab, 1877, p. 34).
Prononc. et Orth. :[fane]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 fener « retourner l'herbe coupée pour la faire sécher » (Naissance du Chevalier au Cygne, éd. H. A. Todd, 2087); 2. 1re moitié XIIIe s. p. ext. « faire perdre son éclat, sa fraîcheur à une plante, une étoffe, etc. » (GAUTIER D'AUPAIS, 282 ds T.-L. : cele qui le noircist et faine); ca 1393 fanner (Ménagier, II, 267, ibid.). D'un b. lat. fenare, dér. du lat. fenum (foin), cf. lat. médiév. fenare (1157 ds DU CANGE). Pour le passage de fener à faner, voir les explications diverses de BOURCIEZ § 94, POPE § 447 et 449. Fréq. abs. littér. :281. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 382, b) 348; XXe s. : a) 537, b) 352.
faner [fane] v. tr.
ÉTYM. V. 1360; altér. de fener, XIIe (→ Fenaison), dér. de fein « foin »; du lat. pop. fenare, de fenum « foin ».
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I Retourner (un végétal fauché) pour faire sécher. || Faner de l'herbe, de la luzerne à la fourche, à la machine. ⇒ Faire (les foins); faneur, fenaison. — Absolt. Faire les foins. — Machine à faner. ⇒ Faneuse.
1 Savez-vous ce que c'est que faner ? Il faut que je vous l'explique : faner est la plus jolie chose du monde, c'est retourner du foin en batifolant dans une prairie; dès qu'on en sait tant, on sait faner.
Mme de Sévigné, 187, 22 juil. 1671.
2 La simplicité de la vie pastorale et champêtre a toujours quelque chose qui touche. Qu'on regarde les prés couverts de gens qui fanent et chantent, et des troupeaux épars dans l'éloignement, insensiblement on se sent attendrir sans savoir pourquoi.
Rousseau, Julie ou la Nouvelle Héloïse, V, Lettre VII.
3 Ô combien j'envie l'heureux Narcisse qui, loin des cités, fane en paix la luzerne dans les champs paternels (…)
Flaubert, Correspondance, À sa sœur, août 1843, t. I, p. 144.
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II
1 Faire perdre sa fraîcheur à (une plante). ⇒ Flétrir, gâter, sécher. || La chaleur fane les fleurs. || Le vent chaud a fané les dernières roses.
2 Littér. Altérer dans son éclat, sa fraîcheur (une étoffe, une couleur, un teint…). ⇒ Défraîchir, ternir. || Le soleil a fané ces rideaux. ⇒ Décolorer. || Les années ont fané son teint délicat de rousse.
4 Rien n'avait vieilli que sa chair, sa misérable peau, cette étoffe des os, peu à peu fanée, rongée comme le drap sur le bois d'un meuble.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 264.
5 (…) ce toit presque vertical dont le temps n'arrivait pas à faner les tuiles trop rouges et trop neuves.
J. Green, Adrienne Mesurat, p. 241.
♦ Figuré :
6 Journée charmante, sans amertume, souvenir antérieur au temps qui lui a fané le cœur.
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, p. 205.
7 (…) rien ne l'intéressait plus; son regard fanait toutes choses.
Alain, Propos sur le bonheur, p. 14.
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III V. pron.
1 Cour. Se dit des plantes qui sèchent et meurent, en perdant leur couleur, leur consistance. ⇒ Défleurir, dépérir, effeuiller (s'), étioler (s'), flétrir (se). || Les fleurs se fanent.
8 Et dans les champs les coquelicots se fanent en se violaçant
Et en répandant une odeur opiacée.
Apollinaire, Ombre de mon amour, LV.
♦ Par métaphore :
9 Je meurs. Avant le soir j'ai fini ma journée.
À peine ouverte au jour, ma rose s'est fanée.
André Chénier, Élégie, « Aux frères de Pange ».
2 Perdre sa fraîcheur, son éclat, sa vitalité. || Teint, beauté qui se fane.
10 (…) ce château lugubre où se fanait votre jeunesse (…)
Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, X, t. II, p. 11.
11 Une à une les étoiles se fanaient.
Gide, les Nourritures terrestres, I, III.
12 Peu à peu sa jeunesse, l'éclat de ses cheveux, de son visage s'étaient fanés.
P.-J. Toulet, la Jeune Fille verte, p. 92.
♦ Par métaphore et figuré :
13 Les fleurs se fanent, elles passent; vient un jour où ni la rosée ne les rafraîchit, ni la lumière ne les colore plus. Il n'y a sur la terre que la vertu qui jamais ne se fane ni ne passe.
F. de Lamennais, Paroles d'un croyant, XXI.
14 Sorti du sommeil le rêve se fane. C'est une plante sous-marine qui meurt hors de l'eau.
Cocteau, la Difficulté d'être, p. 92.
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IV V. intr. (XVIe, fanir, fener). Se faner. || Fleurs qui fanent au soleil, sous le soleil.
15 (…) les royaumes, les républiques naissent, fleurissent et fanissent (sic) de vieillesse, comme nous.
Montaigne, Essais, II, XXIII.
16 (…) chaque fleur se doit de faner pour son fruit (…) celui-ci, s'il ne tombe et meurt, ne saurait assurer des floraisons nouvelles, de sorte que le printemps même prend appui sur le seuil de l'hiver.
Gide, les Nouvelles Nourritures, II.
——————
fané, ée p. p. adj.
1 P. p. (après l'opération du fanage). || L'herbe nouvellement fanée parfume les soirées d'été.
2 Adj. (XVIe). En parlant d'une plante, d'une fleur. Qui a perdu sa fraîcheur. || Un bouquet fané. || Ranimer des fleurs fanées en les trempant dans l'eau fraîche.
17 Son jardin et son cabinet étaient pleins de plantes les plus curieuses, mais qu'il achetait toujours fanées. Peut-être se complaisait-il dans cette image de sa destinée ? (…) il était fané comme ces fleurs près d'expirer (…)
Balzac, Honorine, Pl., t. II, p. 262.
18 Sache que la fleur la plus belle est aussi la plus tôt fanée. Sur son parfum penche-toi vite. L'immortelle n'a pas d'odeur.
Gide, les Nouvelles Nourritures, I, I.
3 (XVIe). Défraîchi, flétri. || Un visage, une beauté fanée. ⇒ Fatigué, flétri. || Une étoffe, une toilette fanée (→ Châle, cit. 1). || Couleur fanée, passée, très douce. || Un joli rose fané. — Par métonymie. || Odeur fanée (→ Éteindre, cit. 57).
18.1 (…) la vieillesse ne les avait pas mûris et, même s'il s'entourait d'un premier cercle de rides et d'un arc de cheveux blancs, leur même visage poupin gardait l'enjouement de la dix-huitième année. Ils n'étaient pas des vieillards, mais des jeunes gens de dix-huit ans extrêmement fanés.
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 936.
4 (En parlant d'un sentiment, d'une idée, d'un souvenir, d'une mode). Effacé par le temps. || Élégances fanées (→ Ancien, cit. 3).
19 Le chagrin aiguise les sens; il semble que tout se grave mieux dans les regards, après que les pleurs ont lavé les traces fanées des souvenirs.
R. Rolland, Jean-Christophe, p. 131.
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DÉR. 1. Fanage, fanaison, fane, faneur, fanoir, fanure. — (De l'anc. v. fener) Fenaison, fenil. — (De fané) Fanoche.
HOM. Faonner.
Encyclopédie Universelle. 2012.