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féodal

féodal, ale, aux [ feɔdal, o ] adj. et n. m.
• 1328; lat. médiév. feodalis
I Adj.
1Qui appartient à un fief. Château féodal. Barons féodaux.
2Qui appartient à l'ordre politique et social fondé sur l'institution du fief. Régime féodal. seigneur, suzerain, vassal; serf. « Le régime féodal [...] consiste essentiellement dans le morcellement de la souveraineté, laquelle échappe au pouvoir central, et se disperse entre les mains d'un certain nombre de grands seigneurs, possesseurs de fiefs ou d'alleux importants » (É. Chénon). Société féodale. Armée féodale. ost. Époque, période féodale, du X e au XIV e siècle en France. Institutions et coutumes féodales. féodalité. Le droit féodal ( feudiste) .
Par anal. Qui a rapport à un régime semblable à celui qu'ont connu la France et l'Europe occidentale au Moyen Âge. Sociétés féodales du Proche-Orient.
3Fig. Qui date d'un autre âge. archaïque. Une coutume féodale.
II N. m. Hist. Seigneur féodal. Par anal. Riche possesseur de terres avec leurs paysans. Dans certains pays, les terres appartiennent encore à de grands féodaux.

féodal nom masculin Grand propriétaire terrien. ● féodal, féodale, féodaux adjectif (latin médiéval feodalis) Relatif à un fief : Droits féodaux. Relatif à la féodalité : Le régime féodal.féodal, féodale, féodaux (expressions) adjectif (latin médiéval feodalis) Les temps féodaux, époque pendant laquelle la féodalité fut dominante en Europe occidentale (Xe-XIIIe s.). Mode de production féodal, pour les marxistes, mode de production caractérisé par la domination du groupe familial propriétaire et par la suprématie des campagnes sur les villes.

féodal, ale, aux
adj. et n. m. Qui a rapport à un fief, aux fiefs. Droits féodaux.
|| Relatif à la féodalité. Régime féodal.
n. m. Les grands féodaux: les grands seigneurs.

⇒FÉODAL, ALE, AUX, adj. et subst.
HISTOIRE
I.— Adjectif
A.— Relatif au régime économique, politique et social, fondé sur l'institution du fief, qui prévalut en Europe du Xe au XVe siècle. Régime féodal; droits féodaux; époque, société féodale. C'était un de ces colombiers dont la possession fut un privilège féodal (RADIGUET, Bal, 1923, p. 32) :
SYNT. Gouvernement, lien féodal; les temps féodaux; anarchie, aristocratie, hiérarchie, tyrannie féodale; institutions féodales.
B.— [En parlant d'un bâtiment, d'un ensemble de bâtiments, d'une œuvre d'art, parfois d'un lieu, de leur aspect] Qui date du Moyen Âge, qui a le style de cette époque. Aspect, château féodal; ruines, tours féodales. Ils arrivèrent au pied d'un antique donjon féodal (SAND, Lélia, 1839, p. 414).
C.— Qui a certaines caractéristiques propres à ce régime, à cette époque. Esprit féodal :
1. ... un garçon blond, fluet, grandissant trop vite et qui déjà promettait de porter avec plus de distinction que de vigueur le nom moitié féodal et moitié campagnard de Jean de Bray.
FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 15.
[En d'autres temps, en d'autres lieux] Le Japon féodal (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 260).
II.— Adj. et subst.
A.— (Celui, celle) qui détient un fief, qui est attaché(e) à un fief. Baron féodal; les grands féodaux. Il habitait, comme ces seigneurs féodaux rebelles à leur suzerain, une forteresse inexpugnable (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 1, 1846, p. 704).
B.— P. anal.
1. [En parlant d'une pers.] Qui est attaché à la noblesse; qui date d'un autre âge, qui ne suit pas son temps :
2. — Mais bien sûr, dit rudement le duc. C'est Boson, je ne sais plus quel numéro de Guermantes. Mais ça, je m'en fous. Vous savez que je ne suis pas aussi féodal que mon cousin.
PROUST, Guermantes 2, 1921, p. 580.
2. Subst. Personnage qui s'arroge une puissance et des droits analogues à ceux des grands féodaux. Elle se montrait de nouveau plus dure, plus absolue (...) que la plus altière descendante de nos féodaux industriels (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 154).
Prononc. et Orth. :[], masc. plur. [-o]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1328 adj. « relatif à un fief, au régime fondé sur lui » (Cart. de Flines. I, 541, Hautcœur ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 698); ca 1460 subst. (J. CHART., Hist. de Charles VII, p. 80 ds LA CURNE). Empr. au lat. médiév. feodalis attesté comme subst. 930 et adj. 993-1032 ds NIERM., dér. de feudum (v. fief). Fréq. abs. littér. :794. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 993, b) 1 063; XXe s. : a) 699, b) 684.
DÉR. Féodalement, adv. Selon le régime féodal; d'une manière présentant certaines analogies avec ce régime. La Grande Nanon (...) s'attacha sincèrement au tonnelier, qui (...) l'exploita féodalement (BALZAC, E. Grandet, 1834, p. 31). []. Ds Ac. 1694-1878. 1re attest. 1483 feodallement (Const. de Normandie, 116 r°, édit. 1534 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 699); de féodal, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 4.
BBG. — JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1915/16, t. 29, p. 214. — QUEM. DDL t. 1 (s.v. féodalement). — VARDAR (B.). Struct. fondamentale du vocab. soc. et pol. en France, de 1815 à 1830. Istanbul, 1973, p. 240.

féodal, ale, aux [feɔdal, o] adj. et n. m.
ÉTYM. 1328; lat. médiéval feodalis, de feodum. → Fief.
———
I Adj.
1 Qui appartient à un fief. || Demeure féodale fortifiée. Château. || Le seigneur féodal est le maître d'un fief. Feudataire. || Barons féodaux.
1 (…) là-bas (…) on distingue, à ses blanches tourelles en poivrière, une de ces hautes demeures féodales, un de ces burgs formidables, d'où les seigneurs s'abattaient comme des vautours sur les pauvres voyageurs.
Th. Gautier, Souvenirs de théâtre, p. 98.
2 Qui appartient à l'ordre politique et social fondé sur l'institution du fief. || Régime féodal. || La mentalité féodale (→ Féodalité, cit. 1). || Société féodale. || Époque, période féodale, généralement considérée dans l'histoire du droit français comme allant du Xe au XIVe siècle. || Institutions et coutumes féodales. Féodalité. || Le droit féodal. || Le groupement féodal. Seigneur, vassal; suzeraineté, vassalité, vasselage; lige (homme); allégeance, aveu, foi, hommage, serment; noblesse, roture, servage. || La propriété à l'époque féodale. Alleu, franc-alleu; bénéfice, tenure; fief; châtellenie, seigneurie; censive; pariage. || Droits féodaux. Seigneurial; abeillage, banvin, bâtardise, champart, forage, formariage, gélinage, geôlage, glèbe, gruerie, jalage, mainmorte, minage, mortaille, mouvance, suite. || Redevances féodales. Aide, afforage, capitation, corvée, lods, péage, terrage, vingtain. || Abolition des droits féodaux dans la nuit du 4 août 1789. || Service militaire féodal. Ban, ost. || Immunités féodales. || Justice, cour féodale.
2 Sous le rapport du droit public, le régime féodal (on ferait mieux de dire : seigneurial) consiste essentiellement dans le morcellement de la souveraineté, laquelle échappe au pouvoir central, et se disperse entre les mains d'un certain nombre de grands seigneurs, possesseurs de fiefs ou d'alleux importants. — Sous le rapport du droit privé, le régime féodal touche essentiellement à l'état des personnes et des terres. Il introduit d'abord entre les personnes des liens de dépendance à plusieurs degrés, qui aboutissent à former une chaîne personnelle. Il introduit ensuite ces mêmes liens entre les terres, qui finissent par former une chaîne réelle.
Chénon, Hist. générale du droit franç., t. I, p. 469.
Par anal. Qui a rapport à un régime semblable à celui qu'ont connu la France et l'Europe occidentale au Moyen Âge. || Les survivances du régime féodal en divers pays musulmans.
Par dénigrement. Se dit « pour caractériser ce que le régime féodal a d'antipathique à la liberté moderne » (Littré).
3 Ce mot, répété huit cents ans à voix basse, pour empêcher la prescription, ce mot qui, en 89, éclata plus haut que la foudre, ce mot qui, en français, signifie violence, tyrannie, injustice, c'est le mot : Féodal.
Michelet, Hist. de la Révolution franç., VIII, II.
3 Fam. et vieilli. Archaïque.Superbe, extraordinaire (à la mode v. 1945-1950). || C'est féodal !
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II N. m. Grand seigneur féodal. || La royauté ne prend aucune part à la première Croisade, menée uniquement par les grands féodaux (Olivier-Martin).Par anal., mod. Riche possesseur de terres avec leurs paysans. || Dans certains pays, les terres appartiennent encore à de grands féodaux. || Féodaux et seigneurs de la guerre dans la Chine de naguère.
4 Durant sept mois à peine, le pouvoir fut occupé par quelqu'un qui n'était pas de la bande. (…) Et, dès qu'il fut abattu, quelle hâte à détruire, sur l'ordre des féodaux, les mesures qu'il avait prises contre eux (…)
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 234.
DÉR. Féodalement, féodaliser, féodalisme, féodalité.

Encyclopédie Universelle. 2012.