fontaine [ fɔ̃tɛn ] n. f.
• v. 1160; lat. pop. fontana, de fons, fontis « source »
1 ♦ Eau vive qui sort de terre et se répand à la surface du sol. Bassin, source d'une fontaine. Fontaine jaillissante, pétrifiante. Cresson de fontaine. Fontaine de Jouvence. Nymphes des fontaines. ⇒ naïade. « À la claire fontaine » (chanson populaire). — PROV. Il ne faut pas dire « Fontaine (je ne boirai pas de ton eau) » : il ne faut pas jurer qu'on ne fera pas telle chose, qu'on n'y recourra pas un jour.
♢ Fig. Principe, source. « une fontaine toujours jaillissante de séductions irrésistibles » (Gautier).
2 ♦ Construction aménagée de façon à donner issue aux eaux amenées par canalisation, et généralement accompagnée d'un bassin. Fontaine publique en forme de vasque, de coupe. Borne-fontaine à un carrefour. Les fontaines Wallace de Paris. Boire à la fontaine. Anciennt Récipient contenant de l'eau muni d'un robinet et d'un petit bassin pour les usages domestiques.
● fontaine nom féminin (bas latin fontana, du latin classique fons, fontis, source) Source d'eau vive jaillissant du sol naturellement ou artificiellement, et se déversant généralement dans un bassin. Édicule de distribution d'eau, simple ou architecturé, comprenant au moins une bouche d'où l'eau s'écoule dans une vasque ou un bassin : Fontaine publique. Arts décoratifs Récipient à pied ou fixé au mur, à couvercle et à robinet, associé à une vasque. (Il servait autrefois aux usages domestiques. On en a fait en métal, en faïence, en porcelaine.) Cuisine Creux ménagé au centre d'un monticule de farine, où l'on place les ingrédients pour les incorporer à la pâte. Pêche Partie supérieure de la tête du cachalot, qui fournit le spermaceti. ● fontaine (citations) nom féminin (bas latin fontana, du latin classique fons, fontis, source) Charles d'Orléans Paris 1394-Amboise 1465 Je meurs de soif en cousté la fontaine ; Tremblant de froid au feu des amoureux. Ballades à côté de Paul Valéry Sète 1871-Paris 1945 Fontaine, ma fontaine, eau froidement présente, Douce aux purs animaux, aux humains complaisante […]. Charmes, Fragments du Narcisse Gallimard François Villon Paris 1431-après 1463 Je meurs de soif auprès de la fontaine […] Rien ne m'est sûr que la chose incertaine. Ballade du concours de Blois ● fontaine (expressions) nom féminin (bas latin fontana, du latin classique fons, fontis, source) Fontaine Wallace, type de borne-fontaine dont le philanthrope anglais sir Richard Wallace avait fait établir de nombreux exemplaires sur la voie publique, à Paris, en 1872. Fontaine de lave, émission jaillissante de lave fluide, due à la pression des gaz inclus. Fontaine intermittente, source qui coule et cesse de couler à intervalles réguliers, par suite de l'amorçage et du désamorçage d'un siphon. Fontaine lumineuse, fontaine dont la veine liquide est rendue lumineuse au moyen d'un éclairage approprié. (Émis par une source placée à l'origine de la veine, le rayon lumineux subit une série de réflexions totales.) Fontaine du lait, chez la vache, orifice par lequel pénètre à l'intérieur du corps chaque veine mammaire antérieure, et dont le calibre est en rapport avec le potentiel de production laitière. ● fontaine (synonymes) nom féminin (bas latin fontana, du latin classique fons, fontis, source) Arts décoratifs. Récipient à pied ou fixé au mur, à couvercle et...
Synonymes :
Fontaine
n. f.
d1./d Eau vive sortant de terre. Fontaine jaillissante, intermittente.
d2./d Construction comportant une alimentation en eau et, généralement, un bassin. Fontaine publique.
d3./d Récipient pour garder l'eau. Une fontaine de grès.
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Fontaine
(Pierre François Léonard) (1762 - 1853) architecte français néo-classique.
⇒FONTAINE, subst. fém.
A.— Eau vive qui vient d'une source et se répand à la surface du sol; lieu où surgit cette eau. Bassin, bords, source d'une fontaine; fontaine jaillissante, intermittente, pétrifiante; aller, puiser (de l'eau) à la fontaine. La fontaine de l'Adoue. C'est un grand trou carré dans une paroi verticale de blocs calcaires. Un mince filet d'eau s'en échappe avec un bruit mélancolique (CLAUDEL, Annonce, 1912, II, 3, p. 48) :
• 1. ... un ruisseau sorti d'une fontaine toujours pleine, dans une vasque naturelle, (...) sans que l'on voit le filet d'eau qui l'alimente, et couverte d'ombre l'été, de feuilles pâles l'hiver.
PESQUIDOUX, Livre raison, 1928, p. 7.
— Spéc., ANTIQ. Fontaine de Jouvence. Fontaine fabuleuse dont les eaux avaient la propriété de rajeunir.
♦ Au fig. L'air de la mer rafraîchira peut-être ma pauvre cervelle endommagée. J'ai tant besoin d'une fontaine de Jouvence! (FLAUB., Corresp., 1875, p. 194) :
• 2. M. de ..., que des chagrins amers empêchaient de reprendre sa santé, me disait : « Qu'on me montre le fleuve d'oubli, et je trouverai la fontaine de Jouvence. »
CHAMFORT, Caract. et anecd., 1794, p. 88.
— Loc. proverbiale. Il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau. Nul ne peut assurer qu'il n'aura jamais recours à telle personne, ou telle chose :
• 3. ... vous avez juré de ne plus remettre les pieds chez Madame de Mirval (...); et voilà qu'un petit billet vous fait tout à coup changer de résolution. Je ne vous blâme pas; mais vous voyez bien, vous qui faites des proverbes, qu'il ne faut pas dire : Fontaine, je ne boirai pas de ton eau.
LECLERCQ, Prov. dram., Répét. prov., 1835, p. 395.
— P. anal. ou p. exagér. Fontaine de lait; fontaine de larmes. J'ai quatre-vingt-neuf grands tonneaux de vin dans mes caves, tu feras établir quatre-vingt-neuf fontaines de vin dans mon parc (STENDHAL, Chartreuse, 1839, p. 371). Il [Larrey] descendait et voyait à son cheval un grand trou au poitrail, d'où jaillissait une fontaine de sang (GONCOURT, Journal, 1892, p. 263). Pleurer comme une fontaine.
— Au fig. Ce qui est à l'origine d'une chose. Cet amour, dont la religieuse ferveur s'était communiquée à Christophe, lui était une fontaine de paix (ROLLAND, J.-Chr., Nouv. journée 1912, p. 1549) :
• 4. Au milieu de la journée, quand le ciel ouvre ses fontaines de lumière dans l'espace immense et sonore, tous les caps de la côte ont l'air d'une flottille en partance.
CAMUS, Été, 1954, p. 66.
B.— P. ext.
1. Construction, généralement munie d'un bassin, aménagée pour l'écoulement et la distribution de l'eau. Fontaine publique; fontaine d'eau potable. Au milieu de la cour (...) est une fontaine à réservoir, qui distribue l'eau de la rivière dans tout l'hôpital (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 1081). Le charme de ce coin si ombreux était une fontaine, un simple tuyau de plomb scellé dans un fût de colonne (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 34) :
• 5. Désirée (...) poussa le bouton d'une fontaine et fit cracher au broc que tenait, dans chacune de ses mains, un égyptien de pierre, une fusée d'eau qui éclaboussa une dame de la tête aux pieds.
HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 27.
♦ Borne-fontaine.
— En partic. Monument ornemental comprenant un ou plusieurs bassins, des jets d'eau et souvent agrémenté d'éléments sculptés. Une fontaine ornée de statues; les fontaines de Rome; fontaines lumineuses. Je m'arrêtai devant la fontaine Médicis. Le monument, noirci par les fumées de Paris, baignait dans l'eau noire, qui ne le réfléchissait pas (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 331) :
• 6. — J'ai visité ce matin la nouvelle fontaine construite sur le boulevard du Temple, et alimentée par les eaux du canal de l'Ourcq : elle est composée de quatre bassins concentriques, disposés en amphithéâtre. Les trois bassins supérieurs sont coupés à angles droits par quatre massifs de pierre, supportant chacun deux lions de bronze qui jettent de l'eau par la gueule.
JOUY, Hermite, t. 1, 1811, p. 19.
— PHYS. Appareil où l'on utilise la pression et la force élastique de l'air pour faire jaillir un liquide. Fontaine de compression (Ac. 1932). Fontaine de Héron (FRANCE, Pt Pierre, 1918, p. 153).
2. Récipient muni d'un couvercle, d'un robinet et associé à un bassin, dans lequel on garde de l'eau pour les usages domestiques. Fontaine murale; fontaine en faïence. La fontaine de cuivre qui reluisait à l'un des angles de la cuisine (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 90). Paradis (...) désigne une petite fontaine en émail décoré de fleurs et pendue au mur. — Y a d'quoi se laver les mains (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 326).
C.— P. anal. ,,Creux pratiqué dans un coin du pétrin pour y délayer la farine avec le levain`` (Ac. Gastr. 1962).
— P. ext., ART CULIN. Creux pratiqué dans une masse de farine pour y incorporer quelque chose. Gâteau breton (...). Faire une fontaine. Mettre les jaunes d'œufs au centre (Les Desserts de nos provinces, Paris, Hachette, 1974, p. 55).
REM. Fontal, ale, adj. Qui est la source, l'origine. La vie immense qui est cachée en lui [Dieu], cette vie fontale et originelle (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 495).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. : õten/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1160 « eau vive » (Eneas, 3149 ds T.-L.); b) 1174-76 fig. « principe, origine » (GUERNES DE PONT-SAINTE-MAXENCE, Saint Thomas, éd. E. Walberg, 855); 2. 1281 « récipient pour usages domestiques » (C. DEHAISNES, Hist. de l'art ds les Flandres, t. 1, p. 76 : une fontaine d'argent dorée); 3. a) ca 1290 « fontanelle » (G. DE BIBBESWORTH, Traité, éd. A. Owen, 87); b) 1872 « partie supérieure de la tête du cachalot » (Lar. 19e); 4. 1396-97 « construction aménagée pour l'écoulement de l'eau » (Compt. CC 30, f° 13 v°, A. mun. Mézières ds GDF. Compl.); 5. 1811 pâtiss. (MOZIN-BIBER). Du b. lat. fontana « source, fontaine », fém. subst. de l'adj. fontanus « de source », dér. de fons (fonts). Fréq. abs. littér. :2 303. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 3 747, b) 3 183; XXe s. : a) 3 463, b) 2 807.
DÉR. Fontainier, fontenier, subst. masc. a) Vx. Celui qui fabrique, vend ou répare les fontaines (supra B 2). Arsène. — Madame! ... un malheur... le robinet de la fontaine s'a cassé... C'est celui de l'eau filtrée... et je guette le fontainier quand il passera avec sa petite trompette (LABICHE, Station Champb., 1862, I, 1, p. 234). b) Celui qui est chargé de l'installation, de l'entretien des fontaines publiques et, p. ext., des pompes, machines hydrauliques, conduites d'eau. Les artificiers jouent avec les mirages évanouissants du feu, comme les fonteniers jouent avec les chimères inconsistantes de l'eau (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 125). Intéressé par cette question grandiose [le fameux canal des deux mers], Riquet rêva, consulta des fontainiers, réfléchit, observa, se livra à des expériences sur les conduites d'eau (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 204). — [] ou, p. harmonis. vocalique, []. Ac. 1798-1878 écrit fontenier [()nje], mais Ac. 1835 et 1878 indiquent, en outre, la var. fontainier qui est la seule forme donnée ds Ac. 1932. De nombreux dict. renvoient de fontainier à fontenier (cf. FÉR. Crit. t. 2 1787, GATTEL 1841, NOD., 1844, LITTRÉ et DG) mais non les dict. les plus récents comme Pt ROB. ou Lar. Lang. fr. La forme fontenier est le résultat de l'affaiblissement de [] (ai) en [] (e) suivant le modèle meine/mener. Lorsque la graph. ai et la prononc. [] sont maintenues, c'est sous l'infl. de la forme accentuée fontaine (cf. BUBEN 1935, § 38). — 1re attest. 1292 (Rôle de la Taille, éd. H. Géraud, p. 87b : Phelippe, le fontenier); de fontaine, suff. -ier. — Fréq. abs. littér. Fontainier : 5. Fontenier : 2.
BBG. — Archit. 1972, p. 181. — COUTURE (B.). Les Réseaux d'eau. Meta. 1970, t. 15, p. 175; Terminol. du sanitaire et des techn. de l'eau. Banque Mots. 1973, n° 6, p. 178. — HERING (W.). Über den Zapfhahn und seine Namen in Frankreich. Z. rom. Philol. 1937, t. 57, pp. 387-420. — MÉNARD (P.). Je meurs de soif auprès de la fontaine. Romania. 1966, t. 87, pp. 394-400.
fontaine [fɔ̃tɛn] n. f.
ÉTYM. V. 1160; du lat. pop. fontana, du lat. class. fontanus « de source », de fons, fontis « source ».
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1 Eau vive qui sort de terre et se répand à la surface du sol. || Bassin, bords, source d'une fontaine. || Couler comme une fontaine. || Fontaine intermittente, jaillissante, pétrifiante. ☑ Fontaine de Jouvence : fontaine mythique dont les eaux avaient la propriété de rajeunir. || Aller à la fontaine : aller puiser de l'eau. || L'eau limpide, pure, transparente des fontaines (→ Bouillir, cit. 3; creux, cit. 24; cristal, cit. 10). || Capter et amener (cit. 7) une fontaine par un aqueduc. || Fontaine tarie. || Cresson de fontaine.
1 Je reviens encore (…) à cette divine fontaine de Vaucluse. Quelle beauté ! Pétrarque avait bien raison d'en parler souvent (…)
Mme de Sévigné, 179, 28 juin 1671.
2 Toutes les fontaines proviennent des eaux pluviales infiltrées et rassemblées sur la glaise.
Buffon, Hist. des minéraux, t. I, p. 245.
3 Ensuite je tournai vers le couchant et je cherchai la fontaine du Mont-Chauvet. On a pratiqué, avec les grès dont tout cet endroit est couvert, un abri qui protège sa source contre le soleil et l'éboulement du sable, ainsi qu'un banc circulaire où l'on vient déjeûner en puisant de son eau.
É. de Senancour, Oberman, t. II, XXII.
4 (…) pourquoi ai-je soif sans avoir de fontaine où m'étancher ?
Th. Gautier, Mlle de Maupin, II.
♦ ☑ Prov. Il ne faut pas dire « Fontaine je ne boirai pas de ton eau » : il ne faut pas jurer qu'on ne fera pas telle chose, qu'on n'y recourra pas un jour.
♦ Par anal. || Fontaines de vin, de lait. || Fontaines de larmes (→ Affliger, cit. 17; crouler, cit. 6). — Par métaphore ou fig. Principe, source.
5 Il y a en vous une source inépuisable de grâces, une fontaine toujours jaillissante de séductions irrésistibles (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, XIII.
6 (…) la radio apparaît, pour l'homme de la multitude, comme une fontaine de divertissements, fontaine assez peu coûteuse et presque inépuisable.
G. Duhamel, Manuel du protestataire, VI.
2 (1396). Construction aménagée de façon à donner issue aux eaux amenées par canalisation et généralement accompagnée d'un bassin. || Fontaine alimentée par un aqueduc (cit. 2) ou un château d'eau. || Édifier une fontaine publique. || Fontaine de marbre creusée en forme de vasque, de coupe, de barque. ⇒ Navicelle. || Corroyer le bassin d'une fontaine. — Fontaine d'eau potable. || Fontaine du village. || Borne-fontaine à un carrefour. — Spécialt. Construction ornementale, comportant un ou plusieurs bassins, des jets d'eau et souvent des éléments sculptés. || Fontaines ornées de tritons, de dauphins. || Les fontaines du parc du château de Versailles. || La fontaine des Innocents à Paris. || Fontaines lumineuses.
7 (…) une fontaine en marbre magnifique,
Jaillissant par effort en un tuyau doré Au milieu de la cour d'un Palais honoré (…)
Ronsard, Églogues, « Bergeries ».
8 Au centre de la place une vieille fontaine étale son ventre. À part la montagne de Lure et les arbres, c'est sûrement la plus ancienne chose de tout l'entour. Sa margelle est usée par le frottement des bidons; du bassin rond émerge un pilier portant les canons de bronze. Quatre joufflus aux joues de marbre, la bouche arrondie autour des tuyaux, soufflent : et l'eau ne coule pas. Pourtant le bassin est plein d'eau claire; sa richesse ruisselle sur les pavés, sa force a effondré le dallage, des prèles énormes ont jailli d'elle. Ah ! ce grand pilier qui émerge, vit, comme quelqu'un qui tremblerait sous un manteau. La source sue, tout au long de lui dans la mousse. Il n'y a de sec que les quatre masques de marbre qui regardent les maisons mortes.
J. Giono, Colline, p. 93.
3 Récipient contenant de l'eau, muni d'un robinet et d'un petit bassin pour les usages domestiques. || Fontaine murale. || Fontaines de grès, de cuivre, de faïence. || Fontaine à filtre. || Fontaine sablée.
8.1 À l'un des bouts, les théières de porcelaine pour le vin chaud et le punch, cerclées de cuivre, dormaient sur le fourneau à gaz; à l'autre bout, une fontaine de marbre, très-élevée, très-sculptée, laissait tomber perpétuellement dans une cuvette un fil d'eau si continu, qu'il semblait immobile; et, au milieu, au centre des trois pentes du zinc, se creusait un bassin à rafraîchir et à rincer, où des litres entamés alignaient leurs cols verdâtres.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 161.
♦ Fontaine hygiénique, fontaine à boire, conçue pour permettre de boire sans contact entre les lèvres et le robinet. || Les fontaines Wallace (à Paris).
4 Phys. Appareil servant à faire jaillir un liquide par compression de l'air. || Fontaine de compression. || Fontaine de Héron.
9 L'abbé de Gouvon m'avait fait présent (…) d'une petite fontaine de Héron, fort jolie, et dont j'étais transporté. À force de faire jouer cette fontaine et de parler de notre voyage, nous pensâmes, le sage Bâcle et moi, que l'une pourrait bien servir à l'autre et le prolonger (…) Nous devions, dans chaque village, assembler les paysans autour de notre fontaine (…) Sans débourser que le vent de nos poumons, et l'eau de notre fontaine, elle pouvait nous défrayer en Piémont, en Savoie, en France.
Rousseau, les Confessions, III.
5 Techn. ou régional. Creux ménagé dans un coin du pétrin où l'on verse de l'eau pour délayer le levain et la farine. — Creux ménagé dans de la farine pour y incorporer quelque chose.
9.1 Quand la bouillie est prête, la marmite est posée sur la table. Chacun s'arme de sa cuillère et attaque de son côté en commençant par la paroi pour avancer vers le milieu où fond doucement un morceau de beurre dans un trou appelé la fontaine. La cuillère remplie est passée dans la bolée de lait pour la refroidir avant de l'avaler. Mais quand on arrive au beurre qui s'est étalé en fondant, on préfère ne pas passer par le lait, quitte à se brûler un peu. Il est interdit à chaque mangeur de s'égarer dans le quartier des autres. Ma mère y tient beaucoup. Mangez proprement, dit-elle, sévère. Nous n'avons pas le droit non plus de plonger notre cuillère dans la fontaine.
P.-J. Hélias, le Cheval d'orgueil, p. 394.
10 (…) cette fontaine de la tête découverte me fait craindre pour les dents.
Mme de Sévigné, 152, 4 avril 1671.
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DÉR. Fontainerie, fontenier ou fontainier.
Encyclopédie Universelle. 2012.