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for

for [ fɔr ] n. m.
• 1235; « loi, coutume » en a. gascon; lat. forum « place publique », « tribunal »
Littér. LE FOR INTÉRIEUR : le tribunal de la conscience. « Nous pénétrons si mal, si peu avant, dans le for intérieur d'autrui » (A. Gide). Cour. En, dans mon (son, etc.) for intérieur : dans la conscience, au fond de soi-même. Dans son for intérieur, il le sait bien. ⊗ HOM. Fors, fort.

for nom masculin (latin ecclésiastique forum, place publique) En, dans mon (ton, etc.) for intérieur, au fond de moi-même (de toi-même), en ma conscience. For ecclésiastique, juridiction temporelle de l'Église. For extérieur ou externe, l'autorité de la justice humaine s'exerçant sur les personnes et sur les biens. For intérieur ou interne, tribunal de la conscience de chacun. Droit En Suisse, lieu où une action doit être ouverte. ● for (difficultés) nom masculin (latin ecclésiastique forum, place publique) Emploi 1. En, dans mon (ton, son, etc.) for intérieur = dans le secret de ma (ta, sa, etc.) conscience. For n'est employé que dans cette locution. Registre soutenu. Remarque For est issu du latin forum, tribunal. Le sens étymologique est ainsi « devant mon (ton, son) tribunal intérieur ». 2. Fors = excepté, sauf. « Tout est perdu, fors l'honneur. » Remarque L'ancienne préposition fors n'est plus guère utilisée que pour citer le mot attribué au roi François Ier, fait prisonnier après le désastre de Pavie (1525), ou dans le style plaisant. ● for (expressions) nom masculin (latin ecclésiastique forum, place publique) En, dans mon (ton, etc.) for intérieur, au fond de moi-même (de toi-même), en ma conscience. For ecclésiastique, juridiction temporelle de l'Église. For extérieur ou externe, l'autorité de la justice humaine s'exerçant sur les personnes et sur les biens. For intérieur ou interne, tribunal de la conscience de chacun. ● for (homonymes) nom masculin (latin ecclésiastique forum, place publique) fore forme conjuguée du verbe forer forent forme conjuguée du verbe forer fores forme conjuguée du verbe forer fors préposition fort adjectif fort adverbe fort nom masculinfor adjectif invariable (abréviation formée des initiales de l'anglais free on rail, franco sur wagon) Vente for, vente dans laquelle le prix convenu avec l'acheteur comprend tous les frais jusqu'au moment où la marchandise est chargée sur wagon, dans une gare déterminée par le contrat. ● for (expressions) adjectif invariable (abréviation formée des initiales de l'anglais free on rail, franco sur wagon) Vente for, vente dans laquelle le prix convenu avec l'acheteur comprend tous les frais jusqu'au moment où la marchandise est chargée sur wagon, dans une gare déterminée par le contrat.

for
n. m. Dans (ou en) mon (ton, son, etc.) for intérieur: au plus profond de moi (toi, soi)-même. Il le pensa dans son for intérieur, mais n'en souffla mot.

⇒FOR, subst. masc.
Tribunal; p. ext. compétence juridictionnelle (cf. CAP. 1936).
A.— DR. CANON.
1. For extérieur ou for ecclésiastique. Juridiction temporelle de l'Église. Les causes qui dépendent du for ecclésiastique (LAMENNAIS, Religion, 1826, p. 142).
2. For intérieur. Pouvoir, autorité que l'Église exerce sur les choses spirituelles.
Rem. On emploie aussi for externe et for interne. L'abbé Sancerre vit retiré chez un curé de campagne dont il est devenu l'ami à Chaux et qui estime qu'en somme « cette affaire n'est que du for interne, non du for externe, puisqu'il n'y a pas de témoignage » (BILLY, Introïbo, 1939, p. 223).
B.— Au fig. For intérieur (ou for de la conscience). Tribunal intime; jugement de la conscience. La société, représentée par ses tribunaux, et l'individu, au for de sa conscience, ont imaginé des distinctions et des nuances (GAULTIER, Bovarysme, 1902, p. 167). Pitt lui-même était résolu, tout au moins en son for intérieur, à y restaurer la monarchie (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 307) :
Nous acceptons de croire que telle grille — comme la psychanalyse — posée sur cette immense masse mouvante qu'on nomme notre « for intérieur », où l'on peut trouver tout ce qu'on veut, la recouvre tout entière et rend compte de tous ses mouvements; et avec quelle satisfaction, quel sentiment de délivrance nous nous sommes laissés convaincre, et sommes restés, pour la plupart d'entre nous, convaincus, que ce « for intérieur », tout récemment encore si fertile en découvertes, n'existait pas, n'était rien : du vide, du vent.
SARRAUTE, Ère soupçon, 1956, p. 137.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. fors. fort et formes de forer. Étymol. et Hist. A. 1. 1611 for « cour de justice » (COTGR.); 2. 1635 for de consciance, for interieur, for exterieur (MONET). B. 1640 (P. DE MARCA, Histoire de Bearn, Paris, p. aiiij : en teste de la Compilation des Fors ou Coustumes escrites à la main). A empr. au lat. class. forum « place publique, marché » (v. forum) d'où « tribunal, centre d'assises, juridiction » et au fig. « jugement de la conscience » en lat. chrét. (cordis forum), de là « for intérieur ». B empr. à l'a. gascon for « loi, coutume, privilège » (1235, Ste Croix de Bordeaux, ds A. LUCHAIRE, Rec. de textes de l'a. dial. gascon, p. 120; 1290 Oloron, ibid., p. 54), de même orig.; cf. aux XIe-XIIe s. le lat. médiév. forum « privilège » dans le domaine hispanique ds DU CANGE, s.v. forus 2; v. aussi fur. Fréq. abs. littér. :315. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 219, b) 317; XXe s. : a) 183, b) 872.

for [fɔʀ] n. m.
ÉTYM. 1235, en anc. gascon « loi, coutume »; lat. forum « place publique », puis « tribunal ».
REM. Le mot n'existe que dans quelques syntagmes.
1 (1611). Anciennt. Juridiction. || Le for extérieur : l'autorité de la justice humaine. || For ecclésiastique : juridiction temporelle de l'Église.
2 (1635). Vx ou littér. || For intérieur : le tribunal intime de la conscience.
1 La conscience, le for intérieur (comme l'appelle l'université de Salamanque) est d'une autre espèce; elle n'a rien de commun avec les lois de l'État.
Voltaire, Dict. philosophique, Aranda.
2 Attentif autant qu'un prêteur à la petite semaine, ses yeux quittaient ses livres et ses renseignements pour pénétrer jusqu'au for intérieur des individus qu'il examinait avec la rapidité de vision par laquelle les avares expriment leurs inquiétudes.
Balzac, l'Interdiction, Pl., t. III, p. 28.
Loc. mod. Dans (en) son (mon, ton…) for intérieur : dans le secret de sa pensée. || En mon for intérieur, j'ai été obligé de confesser (cit. 12) qu'il n'avait pas tort.
3 Comment veut-on que des hommes à qui l'on ordonne le meurtre et l'incendie gardent dans leur for intérieur une idée nette du droit et du devoir ?
Fustel de Coulanges, Questions contemporaines, p. 87.
4 Nous pénétrons si mal, si peu avant, dans le for intérieur d'autrui. Il y a ce que l'on voit, ce que l'on entend. Tout l'intime demeure un mystère.
Gide, Ainsi soit-il, p. 65.
DÉR. Foral.
HOM. Fors, 1. fort, 2. fort, 3. fort; formes du v. forer.

Encyclopédie Universelle. 2012.