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foudroyer

foudroyer [ fudrwaje ] v. tr. <conjug. : 8>
• 1170; de foudre
1Frapper, tuer par la foudre. Deux personnes ont été foudroyées pendant l'orage. Par anal. Il a été foudroyé par le courant à haute tension. électrocuter.
2Tuer, anéantir avec soudaineté et violence. Une crise cardiaque l'a foudroyé. 2. terrasser. « il ajusta lestement et fit feu. L'oiseau, foudroyé en plein vol, sembla se précipiter plutôt qu'il ne tomba » (Fromentin). « Il fut frappé d'apoplexie, foudroyé sur les ruines de son entreprise » (R. Rolland). Fig. P. p. adj. Confondu, stupéfait. Il « resta muet, foudroyé, stupide » (Balzac).
Par métaph. Foudroyer qqn du regard, le regarder méchamment.

foudroyer verbe transitif Frapper quelqu'un de la foudre ou d'une décharge électrique : L'orage a foudroyé deux enfants. Tuer quelqu'un brutalement (d'un coup de feu) : Une rafale de mitraillette l'a foudroyé sur le trottoir. Anéantir quelqu'un, briser sa résistance morale ou physique ; terrasser : La nouvelle de la mort de son fils la foudroya. Lancer à quelqu'un un regard terrifiant, haineux, méprisant. Provoquer le foudroyage dans une exploitation minière. ● foudroyer (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention, le y devient i devant e muet : je foudroie mais je foudroyais. - Bien noter le i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous foudroyions, (que) vous foudroyiez. ● foudroyer (synonymes) verbe transitif Tuer quelqu'un brutalement (d'un coup de feu)
Synonymes :
- annihiler
- écraser
- faucher
- terrasser
Anéantir quelqu'un, briser sa résistance morale ou physique ; terrasser
Synonymes :
- accabler
- briser
- pétrifier

foudroyer
v. tr.
d1./d Frapper de la foudre. Zeus foudroya les Titans.
|| Fig. Foudroyer qqn du regard.
d2./d Tuer soudainement, terrasser. Une crise cardiaque l'a foudroyé.

⇒FOUDROYER, verbe trans.
A.— Frapper de la foudre. C'est Jupiter qui, dans Nonnus, foudroie Typhon ou Typhée avant de rétablir l'harmonie des cieux (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 583). Il [Jean-Christophe] savait qu'il y aurait un orage et il craignait d'être foudroyé (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p. 72).
Au part. passé, en emploi adj. Le vieillard resta quelques instants immobile et comme foudroyé, sans pouvoir parler ni respirer (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 254). Notre église foudroyée, qui n'a plus de clocher (COLETTE, Sido, 1929, p. 21).
B.— P. anal. Tirer, détruire, écraser par la puissance de feu d'une (des) arme(s) ou d'un ennemi. Il [M. Dominique] ajusta lestement et fit feu. L'oiseau, foudroyé en plein vol, sembla se précipiter plutôt qu'il ne tomba (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 6). La Pologne était foudroyée en deux semaines par les Panzerdivisions et les escadres aériennes (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 22) :
1. Les assaillants avaient le nombre; les insurgés avaient la position. Ils étaient au haut d'une muraille, et ils foudroyaient à bout portant les soldats trébuchant dans les morts et les blessés et empêtrés dans l'escarpement.
HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 492.
C.— P. ext. Tuer, abattre soudainement. Le chloroforme (...) au premier contact, foudroya une araignée (MICHELET, Insecte, 1857, p. 212). Nous avons des apoplectiques et des cardiaques. Ils ne s'en doutent pas une seconde et meurent foudroyés vers la cinquantaine (ROMAINS, Knock, 1923, I, p. 3).
Emploi abs. Les effets terribles de ce poison qui foudroie et laisse peu de traces (ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 225).
P. hyperbole. Provoquer un effet auquel on ne peut résister. Il [Fouan] se traîna sous l'escalier, jusqu'à son lit, où il se jeta tout vêtu. Le sommeil l'y foudroya, il dormit à l'instant (ZOLA, Terre, 1887, p. 427).
Spéc. Électrocuter. Ces courants électriques (...) qui peuvent foudroyer (MONTHERL., Pitié femmes, 1936, p. 1142).
D.— Au fig.
1. Provoquer par une surprise brutale un choc psychologique. Nous venons d'apprendre une nouvelle terrible qui nous a foudroyés (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 347).
En partic. Provoquer un bouleversement sentimental ou spirituel. Il [l'abbé Mouret] était parfait, dès le premier agenouillement, sans lutte, sans secousse, comme foudroyé par la grâce (ZOLA, Faute abbé Mouret, 1875, p. 1234) :
2. Alors un drame atroce fut au cœur d'Omer, en son cœur de seize ans que l'amour, tout à coup, foudroyait. Il sentit une passion démente pour cette fille le pénétrer et le soumettre...
ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 483.
2. Combattre vivement une personne, ses idées ou ses actes. (Quasi-)synon. fustiger. Le terrible capucin foudroya la débauche et les plaisirs illégitimes (BOYLESVE, Leçon d'amour, 1902, p. 243). Hugo, de Guernesey, avait foudroyé Badinguet que mon grand-père m'avait appris à détester (SARTRE, Mots, 1964, p. 145).
En partic. Manifester, par ses paroles, son attitude ou son regard, de la haine, de la colère... envers quelqu'un. Son amant dédaigné la foudroya par un intolérable coup d'œil de mépris (BALZAC, Peau chagr., 1821, p. 213). Mme Sand parla peu à ce tribunal de la pénitence où elle m'avait rendu apostat, tandis que M. le vicomte Sosthène la foudroyait de son éloquence (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 555).
Emploi abs. Ce regard effrayant des yeux doux Qui peuvent foudroyer quand leur bonté se lasse (HUGO, Légende, t. 4, 1877, p. 687).
Prononc. et Orth. :[], (il) foudroie []. [] à la finale sous l'influence de [] vélaire ds PASSY 1914 et BARBEAU-RODHE 1930. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 « frapper de la foudre » (ALEX. DE PARIS, Roman d'Alexandre ds Elliott Monographs, III, 2707); 2. 1316-28 « détruire, anéantir » (Ovide moralisé, éd. C. de Boer, XV, 6638 : quar barbarin plain de desloi Vindrent son regne guerroier, Qui tout cuidierent foudroier Et giter a perdicion...). Dér. de foudre; suff. -oyer. Fréq. abs. littér. :594. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 796, b) 1 261; XXe s. : a) 1 080, b) 518.

foudroyer [fudʀwaje] v. tr.
ÉTYM. 1170; de foudre, et suff. -oyer.
1 Frapper de la foudre. || Deux personnes ont été foudroyées pendant l'orage.Au p. p. || Arbre (cit. 33) foudroyé. || Jupiter foudroya les Titans.
1 Mais que plutôt le ciel à tes yeux me foudroie,
Qu'à des pensers si bas je puisse consentir (…)
Corneille, Polyeucte, III, 5.
2 — Je te jure, Marquis, qu'on s'est moqué de toi.
— En vain tu t'en défends.
— Que le Ciel me foudroie,
Si d'aucun démêlé… !
Molière, les Fâcheux, III, 4.
Par anal. || Il a été foudroyé par le courant à haute tension.
2 (Mil. XVIe). Tuer, anéantir avec soudaineté et violence. Bombarder, pulvériser. || Hiroshima fut foudroyée par la première bombe atomique.
3 Et, nouveau Jupiter, du haut de cet Olympe,
Je foudroie à discrétion
Un lapin qui n'y pensait guère.
La Fontaine, Fables, X, 14.
4 L'artillerie française les foudroyait en flanc.
Voltaire, le Siècle de Louis XIV, X.
5 (…) il ajusta lestement et fit feu. L'oiseau, foudroyé en plein vol, sembla se précipiter plutôt qu'il ne tomba (…)
E. Fromentin, Dominique, I.
Fig. || Foudroyer une ville : abattre sa résistance d'un coup violent, rapide, décisif (→ Assiéger, cit. 1; camp, cit. 9).
Par métaphore. Abattre, anéantir, détruire, renverser, ruiner.
6 Dieu qui foudroie toutes nos grandeurs jusqu'à les réduire en poudre, ne nous laisse-t-il aucune espérance ?
Bossuet, Oraison funèbre de Henriette-Anne d'Angleterre.
7 M. Hamoche (…) était devenu lunetier par l'injure du sort et, sous le mur de Chimay, il prenait les attitudes de Napoléon à Sainte-Hélène. Lui aussi, il était un Titan foudroyé.
France, Pierre Nozière, II.
8 Vous avez foudroyé Moïse de votre puissance (…)
Claudel, Cinq grandes odes, III, p. 72.
3 (1678). Terrasser, tuer. || Le poison l'a foudroyé.(Au p. p.). || Foudroyé par la maladie, par l'apoplexie (cit. 3).Hyperb. || Foudroyé par le sommeil.(1651). Anéantir l'énergie morale de (qqn). || Cette nouvelle m'a foudroyé. Accabler, confondre, étonner, interdire, sidérer, stupéfier.(Au p. p.). || Foudroyé par la nouvelle de cette catastrophe. || L'homme foudroyé, roman de B. Cendrars.
9 Oscar resta muet, foudroyé, stupide, n'entendant rien, quoique madame Moreau le questionnât et le remuât violemment par celui de ses bras qu'elle avait pris et qu'elle serrait avec force; mais elle fut obligée de laisser Oscar dans son salon sans en avoir obtenu de réponse.
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 683.
10 (…) elle était tombée vaincue et comme foudroyée par le sommeil, comme font les enfants qui dorment déjà lorsqu'ils babillent encore.
G. Sand, la Mare au diable, X.
11 Et une fois, il fut frappé d'apoplexie, foudroyé sur les ruines de son entreprise.
R. Rolland, Voyage musical au pays du passé, p. 64.
Littér. Vaincre, supprimer par une force irrésistible. Châtier, punir, terrasser.
12 La terre a vu jadis errer des paladins (…)
Ils foudroyaient le crime, ils souffletaient le vice (…)
Hugo, la Légende des siècles, XV, « La terre a vu jadis (…) »
13 Trop doux l'année précédente, je fus trop sévère cette année (…) J'espérais ainsi mater ces méchants drôles, et, pour la moindre incartade, je foudroyais toute l'étude de pensums et de retenues (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, « L'affaire Boucoyran. »
Combattre avec force.
14 Je pouvais donc aussi suivre mon ancienne maxime d'honorer l'auteur titulaire, et de foudroyer l'ouvrage (…)
Rousseau, les Confessions, XII.
4 (1838). Par métaphore (du sens 1.). Le sujet désigne les yeux, le regard. Sembler lancer des éclairs (de colère). || Ses yeux me foudroyaient.Sujet n. de personne. || Foudroyer quelqu'un du regard, le frapper d'un regard terrifiant.
15 Je vous voyais. Votre œil, irrité sans furie, Les foudroyait d'éclairs (…)
Hugo, Ruy Blas, III, 3.
16 Monsieur de Charlus, dont le regard foudroyait l'imprudent, se transforme en un vieillard, impotent, pitoyable, suppliant, qui semble solliciter l'appui de tous.
A. Maurois, À la recherche de Marcel Proust, VI, II.
Absolument :
17 Il avait ce regard effrayant des yeux doux
Qui peuvent foudroyer quand leur bonté se lasse.
Hugo, la Légende des siècles, XXI, « La paternité. »
——————
foudroyé, ée p. p.
→ ci-dessus, cit. 5, 7, 9 et 10.
DÉR. Foudroiement, foudroyage, foudroyant.

Encyclopédie Universelle. 2012.