fourberie [ furbəri ] n. f.
• 1640; de fourbe
♦ Vieilli Caractère d'une personne fourbe; disposition à tromper par des ruses, des artifices. ⇒ duplicité, fausseté, hypocrisie, perfidie, sournoiserie. « Je ne trouve partout que lâche flatterie, Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie » (Molière).
♢ Littér. Une, des fourberies. Tromperie hypocrite. ⇒ ruse, trahison, traîtrise. « Les Fourberies de Scapin », comédie de Molière.
⊗ CONTR. Droiture, franchise, honnêteté, loyauté, probité.
● fourberie nom féminin Caractère fourbe. Littéraire. Acte fourbe. ● fourberie (citations) nom féminin Marcel Achard Sainte-Foy-lès-Lyon 1899-Paris 1974 Académie française, 1959 Il y a chez les femmes une certaine dose de fourberie […] Une fois qu'on l'a mise en route, rien ne l'arrête. Domino, III, 2, Lorette Gallimard Anatole François Thibault, dit Anatole France Paris 1844-La Béchellerie, Saint-Cyr-sur-Loire, 1924 Académie française, 1896 Les imbéciles ont dans la fourberie des grâces inimitables. L'Île des pingouins Calmann-Lévy Joseph Joubert Montignac, Corrèze, 1754-Villeneuve-sur-Yonne 1824 Un jeune homme méfiant est en danger d'être un jour fourbe. Carnets ● fourberie (synonymes) nom féminin Caractère fourbe.
Synonymes :
- duplicité
- fausseté
- perfidie
Contraires :
- candeur
- droiture
- ingénuité
- loyauté
- sincérité
Littéraire. Acte fourbe.
Synonymes :
- trahison
fourberie
n. f.
d1./d Caractère du fourbe.
d2./d Tromperie basse, ruse perfide.
⇒FOURBERIE, subst. fém.
A.— Caractère fourbe, disposition d'une personne à tromper autrui par des ruses perfides, odieuses. (Quasi-) synon. fourbe2 (vieilli), hypocrisie, sournoiserie. Les jeux de mes camarades m'attristaient; leur physionomie même me repoussait. Tout respirait un air de malice, de fourberie et de corruption qui soulevait mon cœur (LAMART., Confid., 1849, p. 101). En politique, la sincérité a l'air d'une manœuvre compliquée et sournoise, d'une fourberie savante (RENARD, Journal, 1908, p. 1174) :
• 1. Il est tout plein du sentiment de son innocence, mais je devine en lui aussi une gentille et inconsciente fourberie, juste ce qu'il en faut pour séduire et vivre, gagner par des sourires le pain de la journée.
GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 38.
— P. anal. Dévoiler la fourberie de tout instinct de conservation et de survivance, c'est procurer à l'humanité et au monde le salut dans le néant (BLONDEL, Action, 1893, p. 29).
B.— Acte, manœuvre d'une personne fourbe. (Quasi-) synon. fourbe2 (vieilli). Rocambole, en robe de chambre, était étendu tout de son long sur un divan et regardait son ancien professeur en fourberies (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 4, 1859, p. 117). L'amoureux se retirait pour aller dresser ses batteries avec l'aide d'un certain valet, drôle retors, personnage fertile en fourberies, ruses et stratagèmes (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 113) :
• 2. Devant elle, devant ses sanglots, j'avais tout oublié. Mais le voilà, lui, mon fidèle, mon sauveur! Le voilà qui rapporte l'atmosphère louche, les mensonges, les petites fourberies de tous les jours. Merci, mon vieux, je vous dois une fière chandelle.
ACHARD, J. de la Lune, 1929, I, 6, p. 11.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1640 « tromperie basse et odieuse » (OUDIN Ital.-Fr.); 2. 1655 « caractère du fourbe, disposition à tromper par artifice » (MOLIÈRE, L'Étourdi, I, 362). Dér. de fourbe2, suff. -erie (aidant à lever l'ambiguïté résultant des subst. fourbe1 et 2). Fréq. abs. littér. :140.
fourberie [fuʀbəʀi] n. f.
ÉTYM. 1640; de 1. fourbe.
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1 (1655). Caractère du fourbe; disposition à tromper par artifice. ⇒ Duplicité, fausseté, hypocrisie, matoiserie, sournoiserie; → Mâcher, cit. 5. || Se révolter contre la fourberie et la bassesse (→ Aller, cit. 59). || Agir avec fourberie.
1 Je ne trouve partout que lâche flatterie,
Qu'injustice, intérêt, trahison, fourberie (…)
Molière, le Misanthrope, I, 1.
2 Au seul supposé de tant de fourberie, ç'avait été un haut-le-cœur de tout son être bon et juste.
Courteline, Boubouroche, Nouvelles, II.
2 Littér. (Une, des fourberies). Tromperie hypocrite, artificieuse et basse ⇒ Gabegie (1., vx), mensonge, passe-passe (tour de passe-passe), piperie, ruse, trahison, traîtrise, tromperie (→ Excéder, cit. 5). || Toutes ses fourberies ont été découvertes. || Les Fourberies de Scapin, comédie de Molière.
3 La finesse est l'occasion prochaine de la fourberie; de l'un à l'autre le pas est glissant; le mensonge seul en fait la différence : si on l'ajoute à la finesse c'est fourberie.
La Bruyère, les Caractères, VIII, 85.
4 Ne faut-il pas aux peuples quelque chose de plus ? n'ont-ils pas besoin, je ne dis pas des fourberies de vos bonzes, mais de quelques illusions respectables ?
Voltaire, Dialogues, XXVIII.
5 Et voilà où nous ont menés sur le grand homme les ampoules de Hugo, les niaiseries de Mignet, les fourberies de Thiers, et les patelinages de Béranger.
Sainte-Beuve, Correspondance, 1226, 17 juil. 1841.
6 (…) quand tu sors, belle, habillée, et pour des heures, Prétexte, fourberie, astuces, feintes, leurres, Tu me dis : « Je fais une course », et je te crois.
Verlaine, Élégies, X.
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CONTR. Candeur, droiture, franchise, honnêteté, loyauté, probité, sincérité.
Encyclopédie Universelle. 2012.