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fourbe

fourbe [ furb ] adj. et n.
• 1455 n. m. « voleur »; de fourbir « nettoyer », au fig. « voler »; cf. it. forbo, a. fr. forbeter « tromper »
Vieilli Qui trompe ou agit mal en se cachant, en feignant l'honnêteté. 1. faux, hypocrite, perfide, sournois. Il est fourbe et menteur. Par ext. Qui manifeste la ruse, la perfidie. Il a un air fourbe. « cette gentillesse un peu fourbe qui m'ouvrait si aisément les cœurs, dès que je m'en donnais la peine » (F. Mauriac). N. Vieilli « Louis XI, jugé d'après notre conscience, est un fourbe » (Fustel de Coulanges). ⊗ CONTR. 1. Droit, 2. franc, honnête, loyal.

fourbe adjectif et nom (de fourbir, au sens argotique de « voler ») Qui trompe avec une adresse perfide, sournoise : Un homme, un esprit fourbe.fourbe (citations) adjectif et nom (de fourbir, au sens argotique de « voler ») Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre. Fables, le Loup devenu berger fourbe (synonymes) adjectif et nom (de fourbir, au sens argotique de « voler ») Qui trompe avec une adresse perfide, sournoise
Synonymes :
- faux jeton (familier)
- imposteur
- patelin (littéraire)
- tartufe
- traître
Contraires :
- franc
- loyal
fourbe adjectif Qui dénote l'hypocrisie, la perfidie, la fausseté : Sourire fourbe.fourbe (synonymes) adjectif Qui dénote l'hypocrisie, la perfidie, la fausseté
Synonymes :
- dissimulé
- faux
- hypocrite
- perfide

fourbe
adj. et n. Qui trompe avec une adresse maligne, une ruse perfide.

I.
⇒FOURBE1, subst. et adj.
(Personne) qui emploie des ruses perfides, odieuses, pour tromper autrui, souvent en vue de servir ses propres intérêts. (Quasi-)synon. hypocrite, sournois. Vous ne connaissez pas l'avocat. C'est le plus rusé, le plus fourbe des hommes (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 103). Et, presque en écumant de rage, il éclatait contre son frère, ce perfide, ce lâche, ce fourbe et autres noms à faire baisser les yeux (BOURGES, Crépuscule dieux, 1884, p. 21) :
Le Prince retors, fourbe par raison d'État, l'Onuphre de La Bruyère qui joue d'apparences dévotes sciemment falsifiées, le Discret de Gracian qui, chiffré des pieds à la tête, possède le « contrechiffre » des autres, ne diffèrent entre eux que par la nature de leurs rôles : car le politique est, comme Ulysse, un bon tricheur, et le filou un mauvais tricheur...
JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 12.
[P. méton. En parlant de l'apparence, du comportement de qqn ou d'un attribut de la pers.] Qui manifeste, dénote la ruse, la perfidie ou la tromperie. Il portait du coton rose dans les oreilles, était complètement rasé, ressemblait à un notaire, bon vivant et pieux. Mais l'œil, vif, fourbe, démentait cette mine joviale et confite (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 29). Mais l'élément slave y persiste et c'est peut-être ce qui donne à la politique prussienne quelque chose de fourbe (BARRÈS, Cahiers, t. 6, 1907-08, p. 143). Alphonse est « représentant de commerce » (...) teint rouge; œil liquoreux, grosses moustaches; air fourbe et arrogant; trente ans (GIDE, Souv. Cour d'ass., 1913, p. 621).
Rem. Pas d'attest. du subst. féminin.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Subst. masc. 1. 1455 « voleur qui seconde l'escroc » (Procès des Coquillards dijonnais ds ESN.); 2. 1643 « personne qui a recours, pour tromper, à des moyens odieux » (CORNEILLE, Menteur, V, 2, 1493). B. Adj. 1638 « qui a recours, pour tromper, à des moyens odieux » (DESCARTES, Lettre au Père Mersenne, 11 oct. ds Œuvres philosophiques, éd. F. Alquié, t. 2, p. 106). De fourbe2. Bbg. DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 274. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 62, 278; Sources t. 1 1972 [1925], pp. 352-353.
II.
⇒FOURBE2, subst. fém.
Littér., vieilli
A.— Caractère, disposition d'une personne à tromper autrui par des ruses perfides, odieuses. Synon. fourberie. Le Français n'est pas fait pour cette guerre impie Où la fourbe le mine, où la fuite l'épie (LAMART., T. Louverture, 1850, III, 2, p. 1312) :
Tantôt Stendhal narquois peint un évêque qui se mire, un Narcisse mitré qui s'essaie à bénir noblement et moelleusement devant une glace de sacristie; tantôt Stendhal brutal accuse la fourbe ou bafoue la sottise dans l'ecclésiastique.
VALÉRY, Variété II, 1929, p. 114.
B.— [En parlant de qqn] Acte, manœuvre d'une personne fourbe. Synon. fourberie. Cette fourbe est grossière (Lar. 19e). M. Furia (...) crie dans les gazettes, il arrange, il imprime un tissu de mensonges (...). Vous, monsieur, vous voyez la fourbe, et bien loin de la découvrir, vous tâchez d'en profiter pour vous glisser entre nous deux (COURIER, Lettre à M. Renouard, 1810, p. 265).
Prononc. et Orth. V. fourbe1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1460 forbe « tromperie basse et odieuse » (Mystère du siège d'Orléans, p. 548 ds GDF. Compl.); 2. 1604 fourbe « habitude de tromper; disposition à tromper » (MONTCHRESTIEN, Hector, éd. L. Petit de Julleville, 5). Déverbal de fourbir « nettoyer » pris au sens arg. de « voler » (ca 1223 forbir, G. DE COINCY, Miracles de Nostre Dame, éd. Fr. Kœnig, II Mir. 12, 17), d'apr. une évolution sém. qui se retrouve également dans des mots comme polir, polisson; nettoyer; laver, etc. Cette hyp. étymol. peut être appuyée par la présence d'un verbe forbeter « tromper » (hapax XIIIe s.) et d'un subst. forbet, fourbet « tromperie, ruse » (XVe s.); cf. FEW t. 15, 1, p. 100a.
STAT. — Fourbe1 et 2. Fréq. abs. littér. :237. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 473, b) 301; XXe s. : a) 360, b) 225.

1. fourbe [fuʀb] adj. et n.
ÉTYM. 1455, n. m., « voleur » en argot, d'où « trompeur »; de fourbir « nettoyer », d'où « dépouiller, voler » au fig. (→ Fourbi, étym.); cf. ital. forbo, et anc. franç. forbeter « tromper ».
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I Adj. (1638). Vieilli ou style soutenu. Qui trompe ou agit mal en se cachant, en feignant l'honnêteté. Faux, hypocrite, perfide, sournois, trompeur (→ Apôtre, cit. 2; factum, cit. 6). || C'est le plus fourbe des hommes. || Un homme du monde flatteur et fourbe. → 1. Piston, cit. 2.2. || Une âme fourbe. || L'imagination, puissance trompeuse et fourbe, selon Pascal. → Imagination, cit. 10.
1 Les gens de mon minois ne sont point accusés
D'être, grâces à Dieu, ni fourbes, ni rusés.
Molière, le Dépit amoureux, I, 1.
Par extension :
2 (…) cette gentillesse un peu fourbe qui m'ouvrait si aisément les cœurs, dès que je m'en donnais la peine.
F. Mauriac, la Pharisienne, V.
———
II N. (1643). Vieilli. || Attitudes, mensonges, ruses du fourbe (→ Apparent, cit. 6; calomniateur, cit. 2; componction, cit. 1; échine, cit. 6). || Un maître fourbe, un fourbe insigne (→ Homme double, homme à deux visages). || Ce fourbe les a dénoncés. Sycophante. || Un fourbe fourbissime. → 1. Pouvoir, cit. 26.
3 (…) il y a des fourbes dans le monde, des gens qui ne cherchent qu'à abuser des filles (…)
Molière, Dom Juan, II, 2.
4 Les fourbes croient aisément que les autres le sont (…)
La Bruyère, les Caractères, XI, 25.
5 Louis XI, jugé d'après notre conscience est un fourbe; jugé d'après la conscience de son temps, c'est presque un honnête homme (…)
Fustel de Coulanges, Leçons à l'Impératrice, p. 222.
CONTR. Droit, franc, honnête, loyal, probe, sincère.
DÉR. 2. Fourbe, fourber, fourberie.
HOM. 2. Fourbe.
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2. fourbe [fuʀb] n. f.
ÉTYM. 1455; de 1. fourbe.
Littéraire et vieux.
1 (La fourbe). Caractère, comportement d'une personne fourbe. Fourberie.
0 La fourbe n'est le jeu que des petites âmes,
Et c'est là proprement le partage des femmes.
Corneille, Nicomède, IV, 2.
2 (Une, des fourbes). Acte fourbe. Fourberie (→ Accord, cit. 10; embarrasser, cit. 17; exquis, cit. 4).
HOM. 1. Fourbe.

Encyclopédie Universelle. 2012.