frasque [ frask ] n. f.
• 1440; it. frasca
1 ♦ Vx Mauvaise farce, mauvais tour.
2 ♦ (1762) Mod. (surtout au plur.) Écart de conduite. ⇒ équipée, extravagance, fredaine, incartade. Des frasques de jeunesse. « Ce n'est pas toi qui ferais de ces frasques-là. Tu ne quitterais pas ta famille pour aller voir une créature » (Hugo).
● frasque nom féminin (italien frasca, balivernes) Écart de conduite ; action quelque peu extravagante faite avec éclat (surtout pluriel) : Frasques de jeunesse. ● frasque (synonymes) nom féminin (italien frasca, balivernes) Écart de conduite ; action quelque peu extravagante faite avec éclat...
Synonymes :
- folies
- fredaine
frasque
n. f. écart de conduite. Frasques de jeunesse.
⇒FRASQUE, subst. fém.
A.— Vieilli. Mauvaise plaisanterie. Le carnaval (...) quand les masques Avec bruit par la ville allaient faisant leurs frasques (POMMIER, Océanides, 1839, p. 221).
B.— Grave écart de conduite, action jugée très excentrique. Synon. extravagance, incartade. Faire des frasques, frasques de jeunesse. Leur fils a été condamné, pour je ne sais quelle frasque, aux compagnies de discipline (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 242). L'affliction d'un père voyant un de ses enfants (...) déshonorer, par des frasques que les principes ou les préjugés de la famille ne peuvent admettre, un nom respecté (PROUST, Sodome, 1922, p. 679) :
• — Ce n'est pas toi, Théodule, qui ferais de ces frasques-là. Tu obéis à la discipline, tu es l'esclave de la consigne, tu es un homme de scrupule et de devoir, et tu ne quitterais pas ta famille pour aller voir une créature.
HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 762.
— P. ext. Facétie. Les passagers de mon wagon sortaient peureusement de leurs compartiments [...] et je devinais qu'un chacun était convaincu que c'était moi l'auteur de cette frasque [avoir tiré le signal d'alarme] et que tous savaient que j'avais agi pour rire (CENDRARS, Lotiss. ciel, 1949, p. 276).
Rem. S'emploie surtout au pluriel.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1440-42 « acte extravagant » (MARTIN LE FRANC, Champion des Dames, éd. A. Piaget, 4348); 2. 1522 « mauvaise farce » (J. BOUCHET, Labyrinthe de fortune, f° 88 r°, Phil. Le Noir, ds GDF. Compl.). Empr. à l'ital. frasca « sornette » (dep. début XIVe s., Giordano da Pisa ds BATT.), aussi « caprice, acte stupide » (2e moitié XIVe s., Sacchetti, ibid.), d'abord « branche d'arbre » (dep. Dante, ibid.), d'orig. obsc. L'hyp. d'un étymon lat. vulg. virasca dér. de « être vert [en parlant des plantes] » (DIEZ3, pp. 372-373) se heurte à de graves difficultés morphol. (REW3, n° 9360) malgré les explications de J. Brüch ds Z. fr. Spr. Lit. t. 52, p. 470. À l'hyp. d'une dérivation à partir d'un b. lat. fraxicare « briser », lui-même dér. de fraxus pour fractus, part. passé de frangere s'oppose le fait que le verbe ne semble pas avoir de descendant anc. en ital., v. FEW t. 3, p. 771. Une orig. préromane (DEI) demanderait à être démontrée. Fréq. abs. littér. :47. Bbg. HOPE 1971, pp. 39-40.
frasque [fʀask] n. f.
ÉTYM. 1440, « acte extravagant »; ital. frasche « balivernes », plur. de frasca, au propre « brindille ».
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1 (1552). Vx (encore usité au XVIIIe). Mauvaise farce, mauvais tour.
1 Malheureux que je suis, d'avoir dessous ce masque
Été sans y penser te faire cette frasque !
Molière, l'Étourdi, III, 8.
2 (1762). Mod. Écart de conduite; infidélité. ⇒ Équipée, escapade, extravagance, folie, fredaine. || Des frasques de jeunesse. || On lui pardonne toutes ses frasques (⇒ Inconduite, libertinage). || Il n'en est pas à sa première frasque (Académie). || Frasque amoureuse. — REM. Depuis le XIXe s., frasque a perdu le sens fort qu'il avait auparavant. Il ne s'applique plus guère qu'à des écarts que l'on juge avec indulgence.
2 Le proverbe dit Il faut que jeunesse se passe. — L'arrière-saison a aussi quelque frasque à passer.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. VI, p. 2.
3 Dans cette dernière année, le brave Godeschal avait fait cinq ou six parties de plaisir avec Oscar en le défrayant, car il comprit qu'il fallait lâcher de la corde à ce jeune chevreau attaché. Ces frasques, comme les appelait le sévère premier clerc, aidèrent Oscar à supporter l'existence (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 711.
4 Ce n'est pas toi (…) qui ferais de ces frasques-là. Tu obéis à la discipline, tu es l'esclave de la consigne, tu es un homme de scrupule et de devoir, et tu ne quitterais pas ta famille pour aller voir une créature.
Hugo, les Misérables, III, III, VII.
5 (…) déshonorer, par des frasques que les principes ou les préjugés de la famille ne peuvent admettre, un nom respecté.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 105.
6 — Alors, ça, c'est le comble ! Monsieur donne mon argent à des femmes. C'est moi qui paie les frasques de Monsieur.
Aragon, les Beaux Quartiers, II, XXXIV.
Encyclopédie Universelle. 2012.