gigot [ ʒigo ] n. m.
1 ♦ Cuisse (de mouton, d'agneau, de chevreuil, ⇒ cuissot, 1. gigue), coupée pour être mangée. Gigot de mouton, d'agneau. Absolt Manger un gigot, du gigot. Gigot aux flageolets. Le manche, la crosse, la souris du gigot. Découper un gigot. Manche à gigot.
2 ♦ Jambe de derrière (d'un cheval).
3 ♦ Fam. Jambe, cuisse (d'un être humain). Avoir de bons gigots.
4 ♦ Par anal. de forme Manche longue, ajustée dans le bas et bouffante aux épaules. Porter des gigots (vx), des manches à gigot (vx), des manches gigot (mod.).
● gigot nom masculin (ancien français gigue, instrument de musique, de l'ancien haut allemand gíga) Morceau du mouton, de l'agneau ou du chevreuil correspondant au membre postérieur. Populaire. Cuisse. ● gigot (difficultés) nom masculin (ancien français gigue, instrument de musique, de l'ancien haut allemand gíga) Emploi Gigot de mouton. L'emploi de gigot de mouton, parfois critiqué à tort comme pléonasme, s'explique par la nécessité de distinguer en cuisine entre le gigot de mouton, le gigot d'agneau et le gigot de chevreuil (lequel est appelé également gigue ou cuissot).
gigot
n. m.
d1./d Cuisse de mouton, d'agneau, de chevreuil, coupée pour la table.
|| Manche de gigot: partie de l'os par laquelle on peut prendre le gigot.
d2./d (En appos.) Manches gigot: manches longues de robe, de corsage, qui bouffent sur le haut du bras.
⇒GIGOT, subst. masc.
A. — 1. Cuisse d'animal (et plus particulièrement de l'agneau, du mouton, du chevreuil) coupée pour être mangée. Synon. cuissot, gigue (du gigot). Un gigot de présalé à la Provençale (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 168). Dîner chez Uchard. Toujours le gigot de chevreuil comme plat de fondation (GONCOURT, Journal, 1858, p. 437). Les tables furent couvertes de viandes : antilopes avec leurs cornes (...) gigots de chamelles et de buffles (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 5) :
• 1. Préparez un gigot de mouton. (...) mettez le gigot dans l'eau bouillante, et ajoutez douze navets entiers d'égale grosseur (...) faites cuire le gigot le temps voulu; on compte généralement une demi-heure par kilo du poids de la viande. Égouttez-le, puis dressez-le sur le plat. Rangez les navets autour, mettez une papillote au manche du gigot. Servez à part une sauce blanche avec des câpres.
Gdes heures cuis. fr., J. Gouffé, 1877, p. 184.
— Emploi abs. Gigot d'agneau ou de mouton. Un gigot flageolets, manger du gigot. Tout voyageur qui eût mangé une tranche de gigot et bu deux bouteilles de vin à son souper (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 485). Et le soir, ô splendeur, un gigot bien saignant, le premier gigot depuis l'an 40! (AMBRIÈRE, Gdes vac., 1946, p. 373).
♦ Manche du gigot. Partie de l'os qui dépasse du gigot, par laquelle on peut le maintenir pour le découper. Prendre un gigot par le manche. L'enveloppe en papier frisé d'un manche de gigot (GONCOURT, Journal, 1895, p. 881). V. aussi supra ex. 1.
♦ Manche à gigot. Instrument qui emboîte l'os du gigot et sert à le maintenir pendant qu'on le découpe. (Ds ROB. et Lar. Lang. fr.).
2. P. ext., le plus souvent au plur.
a) Patte de derrière d'un animal, en particulier du cheval. Ce cheval a de bons gigots (Ac.). Un chien (...) levant le gigot, pissait quelques gouttes contre les pieds d'une table (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 191). Pour se défendre, le cheval allonge le cou, mais le voici étranglé et la lanière pénètre dans la chair : il s'arrête immobile, tremblant des gigots (MORAND, Air indien, 1932, p. 57).
b) Pop. et p. plaisant. Cuisse, jambe d'une personne. Avoir de bons gigots. Par les gigots de Rosalie (G. D'ESPARBÈS, Tumulte, 1905, p. 125).
— Loc. verb. Étendre ses gigots. ,,Étendre ses jambes indécemment`` (Ac., LITTRÉ).
B. — [P. anal. de forme] COST. Manche à gigot, p. ell. gigot; plus usuel manche gigot. Manche très ample du haut, ajustée sur l'avant-bras. Dans la robe de satin noir un léger renflement qui (...) aux manches, près des épaules, faisait penser aux « gigots » 1830 (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 621). Ces manches gigot ballonnées (ARNOUX, Roi, 1956, p. 177) :
• 2. Les manches à gigot réapparaissent aussi, amplifiées, avec des garnitures d'étoffes formant bracelets sur l'avant-bras; certaines manches sont en tissu transparent, d'autres, se ballonnent à la mode de l'Empire.
VILLARD, Hist. cost., 1956, p. 89.
— P. métaph. Le tamanoir avec ses manches à gigot et sa grande queue (RENARD, Journal, 1903, p. 810).
REM. 1. Gigoté,-ée, gigotté,-ée (vx), adj., fam., rare. [En parlant d'un animal] Synon. de membré. Chien bien gigotté. ,,Qui a les cuisses rondes et les hanches larges`` (Ac. 1835, 1878). Attelez ce cheval-là à un corbillard (...) il ne dira rien de plus que tous les autres chevaux noirs!... — Vous avez raison!... d'abord, il est mal gigoté (...) et il a l'encolure tranchante (GYP, Gde Vie!!! 1891, pp. 23-24). 2. Gigotin, subst. masc., rare. Petit gigot. Nous avions absorbé trois ou quatre litres et dépecé la bonne moitié d'un gigotin (HUYSMANS, Soir. Médan, Sac au dos, 1880, p. 118).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. XVe s. [éd.] « cuisse de mouton » (Viandier Taillevent, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 74); 2. 1644 « jambe d'une personne » (SCARRON, Gigantomachie, IV, 3 ds RICHARDSON); 3. 1832 manche à gigot (RAYMOND). Dér. de l'a. fr. gigue1 « instrument de musique », dont la forme ressemblait à celle d'un gigot. Fréq. abs. littér. : 243. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 149, b) 555; XXe s. : a) 544, b) 280. Bbg. MAT. Louis-Philippe 1951, p. 195, 294. - QUEM. DDL t. 1 (s.v. gigotin), 3 (s.v. gigoté).
gigot [ʒigo] n. m.
ÉTYM. Fin XIVe; de l'anc. franç. gigue « instrument de musique à trois cordes », par anal. de forme avec cet instrument, d'après Bloch et Wartburg. P. Guiraud, supposé une parenté des termes, fait l'hypothèse inverse et rattache gigot à l'anc. v. giguer « gambader », d'un gallo-roman gibbicare de même orig. que giber « secouer en jouant des bras et des jambes » et gibe « jambe, cuisse » (→ Gibecière; guibole, guinguer, regimber).
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1 Cuisse de mouton, d'agneau, de chevreuil (⇒ Cuissot, 1. gigue), coupée pour être mangée. || Gigot de mouton, ou, absolt, gigot. || « Un gigot de pré-salé » (Académie). || Manger un gigot, du gigot. || Mettre un gigot à la broche, au four. || Gigot rôti, braisé. || Gigot bordelaise, boulangère; gigot aux flageolets. || Découper un gigot. || Émincé, tranche de gigot. || La souris du gigot. || Gigot entier. || Gigot raccourci, séparé de la selle (II., 3.). || Le baron, pièce de mouton comprenant les deux gigots, les deux selles et les deux filets. — (1690, Furetière). || Le manche du gigot : la partie de l'os par où on peut prendre le gigot. (1834, Landais). || Manche à gigot : instrument qui emboîte cet os et sert à maintenir le gigot quand on le découpe.
1 (…) ne trouvant plus de poulets à couper (elle) fut réduite à lui servir des tranches de gigot de mouton.
Scarron, le Roman comique, II, VIII.
2 (…) il mangea deux perdrix, Avec une moitié de gigot en hachis.
Molière, Tartuffe, I, 4.
3 Un gigot de mouton que nous avions laissé sur une pierre a, par son odeur, immédiatement attiré un gypaète (…)
Flaubert, Correspondance, 259, 4 juin 1850.
4 (…) puis la femme apporta à des Hermies, pour qu'il pût le découper, le fameux gigot. Il était d'un rouge magnifique, coulait en de larges gouttes, sous la lame.
Huysmans, Là-bas, IX.
5 Jean découpe un de ces délicieux petits gigots limousins parfumés aux herbes des collines.
J. Chardonne, les Destinées sentimentales, p. 313.
♦ Plat de restaurant composé de tranches de gigot et de légumes. || Deux steaks et un gigot pour l'as !
2 (1740, Académie). Vieilli. || Les gigots d'un cheval : les jambes de derrière d'un cheval.
3 (1644, Scarron). Par plais. Jambe, cuisse (d'une personne). || Étendre ses gigots, avoir de bons gigots. — (1695, Regnard). Vx. || Remuer le gigot : danser, gigoter.
6 Ça, ne songeons qu'à rire, cousin. Il faut ici remuer le gigot.
J.-F. Regnard, le Bal, 16.
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II (1836, Académie). Mode. Manche longue, ajustée dans le bas et bouffante aux épaules. || Porter des gigots (vx). || Manches à gigot (Littré). || Des manches gigot (mod.). || Un corsage à manches gigot.
7 Et parfois, dans le velours bleu du corsage un soupçon de crevé Henri II, dans la robe de satin noir un léger renflement qui, soit aux manches, près des épaules, faisait penser aux « gigots » 1830, soit au contraire sous la jupe, aux « paniers » Louis XV, donnaient à la robe un air imperceptible d'être un costume (…)
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, Pl., t. I, p. 620-621.
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III Servant à noter l'interj. argotique gy-go. ⇒ Gy.
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DÉR. Gigoté, gigoter, 1. gigue.
Encyclopédie Universelle. 2012.