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gnose

gnose [ gnoz ] n. f.
• 1697; gr. gnôsis « connaissance »
1Vx Connaissance suprême des mystères de la religion.
2Hist. relig. Éclectisme philosophique « prétendant à concilier toutes les religions et à en expliquer le sens profond par une connaissance ésotérique des choses divines, communicables par tradition et par initiation » (Lalande). gnosticisme.
3Philosophie suprême contenant toutes les connaissances sacrées, et par ext. Savoir qui se donne comme le Savoir par excellence. ésotérisme, théosophie.

gnose nom féminin (grec gnôsis, connaissance) Système de pensée philosophico-religieuse qui se fonde sur une révélation intérieure, permettant d'accéder à une connaissance des choses divines réservée aux seuls initiés et permettant de saisir les mystères amenant au salut. ● gnose (difficultés) nom féminin (grec gnôsis, connaissance) Prononciation [&ph91;&ph98;&ph99;&ph110;], en faisant entendre le g et le n, et avec un o fermé. → gnome. Orthographe Pas d'accent circonflexe sur le o, de même que pour les mots de la même famille gnostique et agnostique, contrairement à ce que la prononciation laisserait supposer.

gnose
n. f.
d1./d HIST Syncrétisme religieux qui se répandit dans les derniers siècles de l'Antiquité et qui prétendait donner accès, par l'initiation, à la connaissance suprême transmise par la tradition. (V. gnosticisme.)
d2./d Didac. Tout savoir qui se pose comme connaissance suprême.

⇒GNOSE, subst. fém.
A. — HIST. DES RELIG. Connaissance se présentant non comme un savoir acquis, mais comme une intuition salvatrice, une révélation intérieure, reposant sur le dualisme de la connaissance et de l'ignorance, du bien et du mal, de l'esprit et du corps, et se fondant sur l'idée que le monde sensible est dominé par des puissances mauvaises, hostiles au Dieu transcendant, source du monde spirituel que le gnostique cherche à connaître. Gnose brahmanique, islamique, hermétique, juive. Ils [les valentiniens] substituaient au salut par la foi ou par les œuvres un salut par la gnose, c'est-à-dire par la connaissance d'une prétendue vérité (RENAN, Marc-Aurèle, 1881, p 120). Une pareille juxtaposition d'œuvres apparemment hétérogènes signifie-t-elle que gnose païenne et gnose chrétienne ont réellement vécu en symbiose (...)? (Philos., Relig., 1957, p. 42-10).
B. — THÉOL. CHRÉT. Hérésie chrétienne, doctrine des gnostiques. Synon. gnosticisme :
1. ... Marcion dérive la révolte vers un dieu inférieur pour mieux exalter le dieu supérieur. La gnose par ses origines grecques reste conciliatrice et tend à détruire l'héritage judaïque dans le christianisme. Elle a aussi voulu éviter, à l'avance, l'augustinisme, dans la mesure où celui-ci fournit des arguments à toute révolte. Pour Basilide, par exemple, les martyrs ont péché, et le Christ lui-même, puisqu'ils souffrent. Idée singulière, mais qui vise à enlever son injustice à la souffrance. À la grâce toute puissante et arbitraire, les gnostiques ont voulu seulement substituer la notion grecque d'initiation qui laisse à l'homme toutes ses chances.
CAMUS, Homme rév., 1951, p. 51.
C. — OCCULT. Connaissance initiatique et ésotérique :
2. Pour l'alchimiste traditionnel, l'oratoire et le laboratoire sont toujours indissolublement liés : l'originalité de la gnose alchimique, c'est qu'elle s'appuie sur une correspondance absolue entre les étapes de l'illumination et les opérations matérielles successives.
CARON, HUTIN, Alchimistes, 1959, p. 155.
Prononc. et Orth. : [gno:z]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. 1697 théol. « connaissance suprême des mystères de la religion » (BOSSUET, Nouveaux Mystiques, III, 1 ds DG); 2. 1840 « doctrine des gnostiques » (P. LEROUX, Humanité, t. 2, p. 582). Empr. au gr. chrét. « connaissance supérieure ». Fréq. abs. littér. : 39.

gnose [gnoz] n. f.
ÉTYM. 1697, cit. 1; grec ecclés. gnôsis « connaissance », de gignôskein « comprendre ».
1 Vx. Connaissance suprême des mystères de la religion.
1 (…) on a voulu introduire une fausse gnose pleine d'ordures à la place de la véritable (…) [La gnose] C'est aussi la science du salut. Pour exprimer cette science, saint Paul se sert souvent du mot de gnose, c'est-à-dire tout simplement, connaissance (…) et c'est cette connaissance en cette science du Seigneur, science non spéculative mais pratique, dont Isaïe avait prédit que toute la terre serait remplie au temps du Messie.
Bossuet, Tradition des nouveaux mystiques, Saint Clément d'Alexandrie, II, III (1697).
2 (1845). Hist. des relig. « Éclectisme philosophique prétendant à concilier toutes les religions et à en expliquer le sens profond par le moyen d'une connaissance ésotérique et parfaite des choses divines, communicable par tradition et par initiation » (Lalande). Gnosticisme, gnostique; éon.
2 La gnose seule, grâce à une tradition secrète, est en possession de la vérité. Un vaste système d'émanations successives renferme tout le secret de la philosophie et de l'histoire. Le christianisme, qui est l'acte le plus récent de la tragédie que joue l'univers, est l'œuvre de l'éon Christos, qui, par son union intime avec l'homme Jésus, a sauvé ce qui est sauvable de l'humanité.
Renan, L'Église chrétienne, IX, in Œ. compl., t. V, p. 475.
3 (XXe). Occultisme. Philosophie suprême initiatique et ésotérique, contenant toutes les connaissances sacrées, et, par ext., tout savoir qui se donne comme Le Savoir par excellence. Ésotérisme, occultisme, théologie, théosophie.

Encyclopédie Universelle. 2012.