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gratitude

gratitude [ gratityd ] n. f.
• 1445; de ingratitude, ou du bas lat. gratitudo, de gratus « reconnaissant »
Sentiment d'affection que l'on ressent pour qqn dont on est l'obligé. reconnaissance. Sentiment de gratitude. « Celui-là n'a pas un bon cœur, que la gratitude fatigue » (Beaumarchais). Avoir de la gratitude pour, envers qqn, à l'égard de qqn (cf. Savoir gré de qqch. à qqn). Manifester, exprimer, témoigner toute sa gratitude à qqn. Remercier qqn avec gratitude, lui dire sa gratitude. Marques de gratitude. ⊗ CONTR. Ingratitude.

gratitude nom féminin (de ingratitude) Reconnaissance pour un service, pour un bienfait reçu ; sentiment affectueux envers un bienfaiteur : Manifester sa gratitude à quelqu'un.gratitude (citations) nom féminin (de ingratitude) Remy de Gourmont Bazoches-au-Houlme, Orne, 1858-Paris 1915 La gratitude, comme le lait, tourne à l'aigre, si le vase qui la contient n'est pas scrupuleusement propre. Dernières Pensées inédites La Sirènegratitude (synonymes) nom féminin (de ingratitude) Reconnaissance pour un service, pour un bienfait reçu ; sentiment affectueux...
Contraires :
- ingratitude

gratitude
n. f. Reconnaissance pour une aide, un service rendu. Témoigner sa gratitude.

⇒GRATITUDE, subst. fém.
A. — Lien de reconnaissance envers quelqu'un dont on est l'obligé à l'occasion d'un bienfait reçu ou d'un service rendu. Gratitude respectueuse; accepter qqc. avec gratitude. Denise, maintenant, avait du pain tous les jours. Elle en gardait une vive gratitude au vieux marchand (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p. 571). Gratitude envers les « cuistots » qui dirigent sous les obus les cuisines roulantes (BORDEAUX, Fort de Vaux, 1916, p. 100). Il a traduit les psaumes, il a traduit, en témoignage de gratitude, les mots mêmes qui louent à l'église la Vierge, mère de Dieu (BRASILLACH, Corneille, 1938, p. 428) :
1. Ils buvaient avec gratitude cette eau fade, ils disaient : — Ah, Madame, madame, si on pouvait retourner chez nous et revenir après la guerre vous remercier... Dire qu'on va tuer des hommes et qu'on n'oserait pas tuer un lapin.
VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 384.
[À la fin d'une lettre] Adresser à qqn l'expression de sa vive gratitude. Soyez assuré de ma gratitude, de mon amitié et de ma résolution de soutenir votre personne et votre autorité (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p. 540).
[P. méton. de l'objet] On porte légèrement la vie et on salue avec gratitude le printemps (AMIEL, Journal, 1866, p. 199).
B. — Sentiment de reconnaissance et d'affection envers quelqu'un. Affectueuse, touchante gratitude; un regard plein de gratitude. À cette affection si profondément exprimée que vous avez la bonté de me porter, j'ai répondu par une gratitude infinie (BALZAC, Corresp., 1843, p. 588). Il a témoigné (...) de moins de gratitude que Phidias qui inscrivit le nom de l'athlète qu'il aimait sur l'anneau de son Jupiter Olympien (PROUST, Prisonn., 1922, p. 329) :
2. ... elle était emportée par un élan de gratitude et de tendresse vers cette âme qui avait eu pitié d'elle, qui avait lu en elle, avec l'intuition mystérieuse de la bonté.
ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 917.
SYNT. (communs à A et B). Profonde, sincère gratitude; être ému, pénétré de gratitude; être rempli, saisi de gratitude pour qqn; témoigner sa gratitude à qqn; garder, vouer une gratitude toute spéciale à quelqu'un.
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1445 recongnoissance et gratitude (TUETEY, Ecorch. s. Ch. VII, p. 144 ds GDF. Compl.). Dér. régr. de ingratitude; l'hyp. d'un empr. au lat. gratitudo est peu vraisemblable, ce dernier étant attesté d'une façon douteuse (TLL s.v. 2243, 56). Fréq. abs. littér. : 611. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 284, b) 619; XXe s. : a) 1 116, b) 1 352. Bbg. STRACK (I.). Le Concept de la gratitude et ses princ. réalisations ling. en fr. B. jeunes Rom. 1968, n° 15, pp. 36-43.

gratitude [gʀatityd] n. f.
ÉTYM. 1445; plutôt de ingratitude que du bas lat. gratitudo (très rare), de gratus « reconnaissant ».
Reconnaissance due à qqn dont on a reçu un bienfait, un service. || Sentiment de gratitude. || « Nous devons notre gratitude à celui qui ne veut pas de reconnaissance » (Lafaye, Dict. des synonymes). || Geste délicat qui inspire de la gratitude. || Tant de bienfaits (cit. 1) lui ont valu la gratitude de tous. || Éprouver, ressentir une gratitude infinie à l'égard de qqn. || Manifester, exprimer, témoigner toute sa gratitude à qqn, envers qqn. || Remercier qqn avec gratitude, lui dire sa gratitude, toute sa gratitude. || Soyez assuré de ma gratitude. || Marques de gratitude. || Apparences (cit. 20) de gratitude. || Regard plein de gratitude.
1 (…) gratitude, état ou habitude sensible d'une personne qui sait gré, qui éprouve du contentement et de l'affection en songeant à une grâce reçue : reconnaissance, action de reconnaître, c'est-à-dire d'avouer qu'on est redevable, de récompenser, de s'acquitter.
Lafaye, Dict. des synonymes, Gratitude.
2 Je ne trouve rien (de) si cher que ce qui m'est donné et ce pourquoi ma volonté demeure hypothéquée par titre de gratitude, et (je) reçois plus volontiers les offices (services) qui sont à vendre.
Montaigne, Essais, III, IX.
3 Celui-là n'a pas un bon cœur, que la gratitude fatigue (…)
Beaumarchais, la Mère coupable, V, 7.
4 L'inconnu leva vers Loisel un visage empreint de gratitude, un visage où, sans aucune chance d'erreur, on pourrait lire cet aveu : « Vous êtes la courtoisie même, et je ne sais comment vous remercier de vos bons offices ».
G. Duhamel, Salavin, III, V.
5 Tiens, je n'ai jamais pu t'avoir de véritable gratitude, et c'est pour cela, surtout pour cela, que je t'en veux : tu as fait de moi un ingrat. Pourtant, ce doit être si bon d'éprouver de la gratitude.
G. Duhamel, Salavin, III, XXVI.
6 (…) quand on pense à ce qu'il (Rousseau) a apporté, par ses livres, de tendresse et de rêverie à ces cœurs jusqu'à lui racornis dans la lecture des Voisenon et des Crébillon, à cette rosée qu'il a répandue sur la sécheresse du siècle, on comprend mieux l'étonnant pouvoir de cet homme, la passion, l'attachement et la gratitude qu'il a inspirés (…)
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 189.
REM. Villiers de l'Isle Adam emploie par analogie l'adj. grat (sur ingrat).
7 Lenoir s'arrêta et je lui fus grat de son silence.
Villiers de L'Isle Adam, Tribulat Bonhomet, p. 111.
CONTR. Ingratitude.

Encyclopédie Universelle. 2012.