grillon [ grijɔ̃ ] n. m.
• 1463; a. fr. grillet, grille; lat. grillus, avec infl. prob. a. fr. grésillon, même sens
♦ Insecte orthoptère sauteur, de couleur noire, dont la stridulation est produite (chez le mâle) par le frottement des élytres. ⇒fam. cricri. Le chant du grillon. Grillon des champs, du foyer. Taupe-grillon. ⇒ courtilière.
● grillon nom masculin (ancien français grillet, du latin grillus) Petit insecte orthoptère fouisseur, omnivore, à grosse tête et élytres courts, dont le mâle possède un appareil stridulatoire puissant. (Le grillon domestique abonde dans les boulangeries. Le grillon des champs, plus gros, noir et brun, est commun partout.) [Nom usuel cricri.] ● grillon (homonymes) nom masculin (ancien français grillet, du latin grillus) grillons forme conjuguée du verbe griller
grillon
n. m. Insecte orthoptère (genres Gryllus et voisins, nombr. esp.), omnivore, sauteur, long de 1 à 4 cm, à grosse tête. Le grillon mâle stridule en frottant ses élytres l'un contre l'autre.
⇒GRILLON, subst. masc.
Insecte noir, sauteur, à grosse tête, dont les élytres courts produisent une stridulation (chez le mâle) et qui recherche le soleil, les endroits chauds. Synon. cri-cri. Le chant nocturne, le cri tremblé du grillon; grincement, crépitement, crissement des grillons. Il y a des grillons dans cette cheminée; les grillons font du bruit toute la nuit dans ce jardin (Ac. 1835-1932). Les grillons des champs; le grillon de l'âtre, du foyer; les grillons se plaisent surtout dans les boulangeries (Ac. 1878-1932). Les champs aussi sont pleins d'insectes affairés. Foule de gens de tous aspects, de tous degrés. Noir serrurier, en bas, le grillon lime et grince (Ch. CROS, Coffret santal, 1873, p. 73). Les cigales crissent et les grillons stridulent (MARAN, Batouala, 1921, p. 62) :
• On entend dans le soleil de l'air et dans le soleil de la terre, les abeilles qui travaillent musicalement, en conformité avec les poésies, et le grillon qui, malgré les fables, chante sans modestie et remplit à lui seul tout l'espace.
BARBUSSE, Feu, 1916, p. 96.
REM. 1. Grelet, subst. masc., var. région. Par d'autres fois, il faisait si doux qu'on entendait le grelet au dedans de la maison et le rossignol au dehors (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 54). 2. Grillonner, verbe intrans. Imiter le chant du grillon. Voyage de trois jours à Chaumot. Les bouillottes grillonnent, rossignolent (RENARD, Journal, 1901, p. 649). 3. Grillonnement, subst. masc. Les vieux. Celui-là sent comme un petit « grillonnement » dans la tête. L'autre vient d'avoir le pied écrasé par une bûche de bois. Un autre a un mal de dents perpétuel (RENARD, Journal, 1897, p. 426).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1485 [date de l'éd.] (J. CORBICHON, Propr. des choses, XVIII, 56 ds GDF. Compl. [ms. Paris, Bibl. nat. fr. 22533, p. 335 : grille gresillon]). Forme tardive issue d'un croisement entre grillet et gresillon, qui aurait pu s'opérer dans la région parisienne (cf. ca 1676, Ménage ds GDF., s.v. grillet 1 : Les Poitevins disent un grelet, les Angevins un gresillon et les Normands un criet, il faut dire un grillon avec les Parisiens). Grillet, dont l'aire anc. paraît avoir couvert la Normandie, le Centre, l'Est et le domaine fr.-prov. (a. fr. grislet XIIIe s. [date du ms] ds MARIE DE FRANCE, Fables, éd. K. Warnke, XXXIX, 1 var.), dérive d'un type grill- (correspondant à l'a. prov. grilh ds RAYN.) issu du lat. grillus, gryllus « grillon » par l'intermédiaire d'un (cf. FEW t. 4, p. 269b). Gresillon (dep. fin XIIe s. ds T.-L.) dont l'aire anc. paraît avoir couvert un triangle dont les pointes seraient Bayeux, Paris et La Rochelle, est issu, non de grésiller, var. pic. et plus tardive de griller (FEW t. 4, p. 269b), mais plutôt forgé sur les formes greill, grel (et aussi grelet), qui représentent un type (i)us (cf. FEW t. 4, p. 269b) dont l'aire est contiguë à celle de gresillon (cf. FEW t. 4, p. 268b et 269a), d'apr. l'alternance gresler/gresiller (cf. grêle et gresil), transposée ici du fait de l'anal. de bruit entre le grillon et la grêle. Fréq. abs. littér. : 277. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 308, b) 643; XXe s. : a) 438, b) 306. Bbg. MILLEPIERRES (F.). Les Insectes. Vie Lang. 1969, p. 444.
grillon [gʀijɔ̃] n. m.
ÉTYM. 1485; aussi grille, grillet, en anc. franç.; contamination des formes régulièrement issues du lat. grillus, gryllus, même sens (cf. dial. grel, grelet, guerlet), par grelot « sonnette, clochette » et ses doublets (grillon, grésillon); cf. P. Guiraud. L'i a pu se maintenir aussi pour des raisons expressives. → Cri-cri.
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♦ Insecte orthoptère sauteur (Gryllidés), communément appelé cri-cri, en raison de la stridulation produite (chez le mâle) par le frottement des élytres. Syn. : grillot (régional). || Cri aigu (cit. 5) du grillon. ⇒ Grésillement. || Le grillon grésille (ou grésillonne) avec un bruit de crécelle (cit. 2). || Les grillons, insectes omnivores. || Le grillon des champs vit dans des terriers, le grillon domestique (dit grillon du foyer) dans les cheminées. || Chanson du grillon dans l'âtre. || Grillon-taupe (ou taupe-grillon). ⇒ Courtilière. || Le Grillon du foyer, l'un des Contes de Noël de Dickens.
1 On y alimente ses rêveries en entendant le grillon, — cette cigale de l'âtre de l'homme, — qui chante dans la cendre chaude, comme la cigale de l'été chante dans les blés brûlés de soleil (…)
Barbey d'Aurevilly, Une vieille maîtresse, II, X.
2 Mais comment se fait-il, petits grillons, noirs et luisants comme jais, que, le jour, vous ne disiez pas mot et que, le soir, avec la lune vous chantiez les vêpres du laboureur.
F. Mistral, les Îles d'or, « Les grillons ».
3 Redescendant du Pamir où les chameaux perdus appellent à travers les nuages, revenant des sables du Sud où des grillons plus gros que des écrevisses, dans les buissons d'épines, dressent au passage des caravanes leurs antennes sur les casques de chevaliers (…)
Malraux, Antimémoires, Folio, p. 49-50.
➪ tableau Classification des insectes.
Encyclopédie Universelle. 2012.