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grivois

grivois, oise [ grivwa, waz ] adj.
• 1707; n. m. « mercenaire, soldat » 1690; de grive « guerre »
Qui est d'une gaieté licencieuse socialement peu délicate, mais sans violence. égrillard, 1. gaillard, gaulois, léger, leste, libertin, libre, licencieux. Un conteur grivois. Chansons grivoises. 2. cru, paillard, 1. salé; fam. cochon. ⊗ CONTR. Honnête, prude, pudibond.

grivois, grivoise adjectif (argot grive, guerre) Qui est libre et hardi sans être obscène ; égrillard, licencieux : Propos grivois.grivois, grivoise (synonymes) adjectif (argot grive, guerre) Qui est libre et hardi sans être obscène ; égrillard, licencieux
Synonymes :
- coquin
- croustillant
- égrillard
- gaillard
- gaulois
- leste
- libertin
- licencieux
- osé

grivois, oise
adj. Jovial et licencieux. Humeur grivoise. Conte grivois. Syn. égrillard.

⇒GRIVOIS, -OISE, adj. et subst.
I. — Adjectif
A. — [En parlant d'une pers. ou, p. méton., d'un trait de son comportement] Qui est d'une gaieté libre et hardie. Synon. égrillard, gaillard, gaulois, libertin, licencieux, osé. Rire grivois. Cette petite actrice grivoise et fringante (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 24).
B. — [En parlant d'une chanson, d'une histoire, d'une représentation théâtrale ou picturale] Qui est osé, souvent en raison de son caractère licencieux. La prostituée était sa maîtresse, la chanson grivoise était sa romance (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p. 51). Cette reproduction d'un tableau grivois du XVIIIe siècle (VERLAINE, Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 232) :
Il réprouvait les façons grossières de ses camarades, les chansons obscènes, les plaisanteries grivoises, la brutalité, la débauche, les dissipations du cœur et des sens.
BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 244.
II. — Subst., arg. Homme, femme aux mœurs libres. Un essaim de grivois, Buvant à leurs mignonnes (BÉRANGER, Chans., t. 1, 1829, p. 115). Cf. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 319.
REM. Grivoisement, adv. D'une manière grivoise (supra I). Le compositeur (...) a, grivoisement et habilement, césuré le dernier vers du refrain (COLETTE, Vagab., 1910, p. 93).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-wa:z]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1690 subst. « soldat » (DOMINIQUE, Fille sav. sc. de l'enrôlement ds DG); 2. 1696 id. « personne de mœurs libres et joyeuses » (Fureteriana ds RITTER, Les quatre dict. fr. ds Bull. de l'Institut nat. genevois, t. 36, p. 436 : les enjouées de Languedoc, les coquettes de Paris et de Touraine et les grivoises de Flandre); 1707 adj. « très libre, hardi » chansons grivoises (DANCOURT, 2e chap. du Diable boit., II, 2 ds LITTRÉ). Dér. de grive étymol. 2; suff. -ois (-ais). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 351-352.

grivois, oise [gʀivwa, waz] n. et adj.
ÉTYM. 1690, au sens I; de 2. grive « guerre ».
———
I N. Vx.
1 N. m. Mercenaire, soldat. (mod.) Griveton.
1 Toujours prêt, comme le grivois,
De brusquer un friand minois (…)
J. Moreau, Suite du Virgile travesti, VIII, in Littré.
N. f. || Grivoise. « Femme qui vit avec les soldats » (Littré).
2 N. m. (1694). « Bon drôle, bon compagnon » (Trévoux). Luron.
2 Un essaim de grivois
Buvant à leurs mignonnes (…)
Béranger, Vert-vert, III.
———
II Adj. (1707). Mod. Qui est d'une gaieté un peu licencieuse, socialement peu délicate, mais sans violence. Déshonnête, égrillard, gaillard, gaulois, immodeste, léger, leste, libertin, libre, licencieux. || Un conteur, un auteur grivois.Chansons, histoires grivoises; propos grivois. Cochon (adj.), cru, épicé. || Comédie de boulevard grivoise. || Le ton, le genre grivois des comédies du XVIIIe siècle. || C'est plus que grivois, c'est presque obscène, pornographique.
3 Les saillies de Piron et le ton grivois de Crébillon me plaisent beaucoup.
Duclos, Mémoires, Œ., t. X, p. 40, in Littré.
4 Ce théâtre jouera seul les pièces qu'on appelle grivoises, c'est-à-dire sales.
P.-L. Courier, Livret.
5 Et les Lisettes, et les Martons, quelles gaillardes, tudieu ! — Les courtisanes des rues sont loin d'être aussi délurées, aussi promptes à la riposte grivoise.
Th. Gautier, Préface de Mlle de Maupin, p. 10.
6 (…) ce gras cabaretier flamand, d'humeur goguenarde et grivoise, qui fume sur sa porte (…)
Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, Fantaisies…, VI.
7 (…) cette honnêteté grivoise, qui défend le mariage, en lui donnant les allures de la débauche : le genre gaulois.
R. Rolland, Jean-Christophe, La foire sur la place, I, p. 708.
CONTR. Grave, honnête, modeste, prude, pudibond, sérieux.
DÉR. (Du sens I) Grivoise. — (Du sens II) Grivoisement, grivoiserie.

Encyclopédie Universelle. 2012.