guerroyer [ gɛrwaje ] v. <conjug. : 8>
• 1080; de guerre
I ♦ V. intr. Faire la guerre (contre qqn). Le seigneur guerroyait contre ses vassaux. ⇒ batailler, se battre.
♢ Fig. Guerroyer contre les abus, les privilèges. ⇒ lutter.
II ♦ V. tr. Vx Combattre (qqn). « Venez-vous-en avec moi, car je veux guerroyer le roi mon seigneur » (Voltaire).
● guerroyer verbe transitif indirect Littéraire. Faire la guerre à quelqu'un, à quelque chose ; combattre, batailler : Guerroyer contre les abus. ● guerroyer (difficultés) verbe transitif indirect Conjugaison Attention, le y devient i devant e muet : il guerroie mais il guerroyait. - Bien noter le i après le y aux première et deuxième personnes du pluriel, à l'indicatif imparfait et au subjonctif présent : (que) nous guerroyions, (que) vous guerroyiez. ● guerroyer (synonymes) verbe transitif indirect Littéraire. Faire la guerre à quelqu'un, à quelque chose ; combattre, batailler
Synonymes :
guerroyer
v. intr. Faire la guerre (contre qqn) sporadiquement.
— Fig. Se battre contre (qqch). Guerroyer contre les injustices.
⇒GUERROYER, verbe
A. — Emploi intrans. Faire la guerre contre quelqu'un. C'est par l'excédent des naissances que les colons de l'Amérique du Nord se multipliaient et s'avançaient à l'intérieur en guerroyant contre les Indiens (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 648).
— Emploi abs. Faire la guerre, livrer des combats; se battre, combattre. Ce sel, si précieux que les seigneurs ont guerroyé pour s'en attribuer les moyens de production (STOCKER, Sel, 1949, p. 7).
Rem. S'emploie souvent de nos jours avec une nuance ironique.
— Au fig. Partir en guerre contre des choses abstraites. Il guerroyait à mort, en zélateur ardent, contre la superstition et tout ce qu'elle engendre (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 333).
B. — Emploi trans., vx. Combattre quelqu'un (Ds LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[] et [ge-], (il) guerroie []. V. aboyer. LITTRÉ note que certains prononcent [--]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Intrans. ca 1100 guerreier « faire la guerre contre quelqu'un » (Roland, éd. J. Bédier, 1557). B. Trans. ca 1100 « combattre quelqu'un » (ibid., 2681). Dér. de guerre; suff. -oyer. Fréq. abs. littér. :77. Bbg. GOHIN 1903, p. 307.
guerroyer [gɛʀwɑje] v. [CONJUG. noyer.]
ÉTYM. 1080, guerreier; de guerre.
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♦ Littéraire ou style soutenu.
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I V. intr. Faire la guerre (contre qqn). || Le seigneur partait parfois guerroyer contre un vassal félon. — Absolt. || Aimer à guerroyer. ⇒ Batailler, battre (se). — REM. Guerroyer ne s'emploie plus de nos jours qu'en parlant des gens de guerre du moyen âge, de l'Ancien Régime, ou par allusion à eux et plus ou moins ironiquement.
1 Ha ! Prince, c'est assez, c'est assez guerroyé :
Votre frère avant l'âge au sépulcre envoyé,
Les plaies dont la France est sous vous affligée (…)
Ronsard, Discours des misères de ce temps, Remontrance au peuple de France.
2 (…) au temps où la maison de Bourgogne guerroyait contre la maison de France.
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 91.
3 (…) Guerroyer, se chamailler pour rien,
Pour un oui, pour un non, pour un dogme arien (…)
Hugo, la Légende des siècles, II, XV, « Éviradnus », XIV.
♦ Fig. || Guerroyer contre les abus, les privilèges… ⇒ Lutter.
4 Nul ne fait plus la guerre à la morale que l'homme le plus moral, quand il ne guerroie pas pour elle, ni une guerre plus dangereuse, parce qu'il sait le fort et le faible de sa victime (…)
André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », IV.
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II V. tr. (Fin XIIe). Vx. Combattre (qqn).
5 Venez-vous-en avec moi, car je veux guerroyer le roi mon seigneur (…)
Voltaire, Essai sur les mœurs, I.
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DÉR. Guerroyant, guerroyeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.