hostilité [ ɔstilite ] n. f.
• 1353; bas lat. hostilitas
1 ♦ Vx Acte d'un ennemi en guerre. « Il y eut beaucoup d'hostilités entre les Chinois et les Russes » (Voltaire). — Mod. LES HOSTILITÉS : l'ensemble des actions, des opérations de guerre. ⇒ conflit, guerre. Commencer, engager les hostilités. Cessation, interruption des hostilités (⇒ armistice, cessez-le-feu, trêve) . Reprise des hostilités. Pendant la durée des hostilités.
2 ♦ (1606) Disposition hostile, inamicale. ⇒ antipathie, haine, malveillance. Hostilité envers, contre qqn. ⇒ inimitié, opposition. Être en butte à l'hostilité de qqn. Regarder qqn avec hostilité. Acte d'hostilité. Ils affectaient « une vive hostilité à ce projet » (F. Mauriac).
⊗ CONTR. Amitié, bienveillance.
● hostilité nom féminin (bas latin hostilitas, -atis) Sentiment d'inimitié à l'égard de quelqu'un ; attitude d'opposition à l'égard de quelque chose : Manifester de l'hostilité à un projet. ● hostilité (synonymes) nom féminin (bas latin hostilitas, -atis) Sentiment d'inimitié à l'égard de quelqu'un ; attitude d'opposition à l'égard...
Synonymes :
- animosité
- aversion
- haine
Contraires :
- amitié
- amour
- cordialité
hostilité
n. f.
d1./d Disposition hostile. L'hostilité des manifestants contre la police.
d2./d (Plur.) Actes, opérations de guerre. Cessation des hostilités.
⇒HOSTILITÉ, subst. fém.
A. — Vieilli. Acte d'ennemi. Commettre des hostilités (Ac.). Il avait commis particulièrement plusieurs hostilités contre les Français : on devait l'en punir (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 76) :
• 1. Dix ou douze chiens énormes, grands comme des veaux, frisés comme des moutons, se ruèrent sur nous en montrant toutes leurs dents. Nos protecteurs les reçurent à coups de pierres, et après un quart d'heure d'hostilités, la paix se fit.
ABOUT, Roi mont., 1857, p. 75.
— Au plur., mod. Les hostilités. La guerre. L'arrêt, la cessation, le début, la fin, l'ouverture des hostilités; cesser, commencer, ouvrir, poursuivre, reprendre les hostilités. Les gouvernements ont arrêté leurs conditions. Les hostilités ne peuvent cesser avant la signature de l'armistice (FOCH, Mém., t. 2, 1929, p. 296) :
• 2. ... après Charleroi la guerre se rapproche. Après Ypres, il faut se résigner à ne pas la voir finir à l'hiver. On s'installe en France... Les hostilités s'étendent maintenant à toute l'Europe.
MORAND, Londres, 1933, p. 60.
— En partic.
♦ Agressivité proche de la belligérance. État d'hostilité d'un pays envers un autre. Là, l'hostilité des Maures, qui allait grandissant à mesure qu'il s'avançait, le contraignit à revenir en arrière (Hist. sc., 1957, p. 1457).
♦ Demi-hostilité. État d'animosité. La France est déjà dans une demi-hostilité avec les Turcs (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 454).
B. — Sentiment d'inimitié plus ou moins déclarée.
1. [Avec manifestations d'agressivité ouverte] Acte d'hostilité. C'était la lutte sans merci, l'hostilité meurtrière grandissant de jour en jour (ZOLA, Lourdes, 1894, p. 191) :
• 3. DON RODRIGO : (...) Il faut que je tue celui à qui je dois d'être si mal traité! Tant d'hostilité ne s'explique pas; il y a du déshonneur dans cette affaire.
CAMUS, Chev. Olmedo, 1957, 2e journée, 6, p. 765.
2. [En l'absence de démonstrations] Hostilité latente, muette. Vous savez que le silence est la forme la plus meurtrière de l'hostilité universelle contre moi (BLOY, Journal, 1898, p. 281). Dans ses regards je lisais le soupçon, l'hostilité sourde, peut-être la haine (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 292).
C. — Attitude d'opposition à quelqu'un ou à quelque chose. Être en hostilité avec l'autorité, son entourage, un gouvernement. Une hostilité au père, à qui l'on assimile toute pression sociale, des inhibitions consécutives à des rebuffades affectives (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 474) :
• 4. À la suite de son élection, le Président Kennedy décida la reprise des négociations, qu'il voulait voir aboutir malgré une hostilité croissante du Pentagone et de certains membres de la Commission atomique américaine...
GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 196.
— Loc. (Être) en butte à l'hostilité de qqn. Les frères Pereire, en butte à l'hostilité de beaucoup d'hommes d'affaires et de banquiers jaloux de leur succès, furent mis en liquidation judiciaire (LESOURD, GÉRARD, Hist. écon., 1968, p. 76).
— P. anal. [Le compl. de n. désigne un élément naturel, le monde qui nous entoure] L'hostilité du climat, du vent. Ce sentiment est bien évoqué par Bachelin dans les pages où l'hiver a toute son hostilité (BACHELARD, Poét. espace, 1957, p. 53) :
• 5. Je suis né pauvre, sous un ciel heureux, dans une nature avec laquelle on sent un accord, non une hostilité. Je n'ai donc pas commencé par le déchirement, mais par la plénitude.
CAMUS, Actuelles I, 1948, p. 225.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1353 (Haigneré, éd. Chartes de S. Bertin, II, 343, d'apr. Barbier ds Fr. mod. t. 23, p. 63). Empr. au b. lat. hostilitas « sentiments hostiles ». Fréq. abs. littér. : 810. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 602, b) 682; XXe s. : a) 1 236, b) 1 820.
hostilité [ɔstilite] n. f.
ÉTYM. 1353; bas lat. hostilitas, de hostilis. → Hostile.
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1 Vx. Acte d'un ennemi en guerre. || « Cette ville est neutre, et n'a fait aucune hostilité à l'un ni à l'autre parti » (Furetière). || « Commettre (…) des hostilités » (Académie, 1935).
1 La Russie possédait quelques forts vers le fleuve d'Amour, à trois cents lieues de la grande muraille. Il y eut beaucoup d'hostilités entre les Chinois et les Russes au sujet de ces forts (…)
Voltaire, Hist. de l'Empire de Russie, I, VII.
♦ Mod. || Acte d'hostilité : acte hostile, acte de guerre.
2 (V. 1500, O. de Saint-Gelais). Plur. || Les hostilités : opérations de guerre. ⇒ Guerre, lutte (armée). || Commencer, engager les hostilités. || Cessation des hostilités. || Arrêter, suspendre les hostilités. ⇒ Armistice. || Interruption des hostilités. ⇒ Trêve. || Pendant la durée des hostilités. ⇒ Conflit.
2 La paix de 1748 suspendit un moment ces malheurs (…) dès l'année 1755 recommencèrent les hostilités; elles s'ouvrirent par le tremblement de terre de Lisbonne, où périt le petit-fils de Racine.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 577 (éd. Levaillant).
3 Pour l'instant, les hostilités sont heureusement suspendues. Les peuples européens vainqueurs se partagent la dépouille ottomane.
Aragon, les Beaux Quartiers, III, III.
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II
1 (1606). Disposition hostile, inamicale. ⇒ Haine, malveillance. || Hostilité d'un pays envers un autre, contre un autre. || Hostilité permanente, sourde, déclarée entre deux États, deux personnes. ⇒ Inimitié. || Un fond (cit. 43) d'hostilité. || Regarder qqn avec hostilité, colère. → Regarder de travers. || Hostilité féroce, cruelle (⇒ Cruauté). || Hostilité marquée. ⇒ Antipathie. || S'attirer l'hostilité de qqn. ⇒ Défaveur, ressentiment.
4 (…) cette maussaderie toujours retrouvée à la même place et qui semblait une hostilité.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Le plus bel amour… », V.
5 (…) cette désunion lente, grandie invinciblement entre elle et sa cadette, cette hostilité aggravée par les petites blessures de chaque jour, un sourd ferment de jalousie et de haine couvant depuis qu'un homme était là (…)
Zola, la Terre, III, VI.
2 (1835). ⇒ Opposition. || Hostilité à une idée, à un projet. || Avoir de l'hostilité pour qqch. ⇒ Contre (être contre).
6 (…) il ne nourrit contre la guerre aucune hostilité de principe ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XVI, p. 183.
7 (Il) était redevenu intraitable et d'autant plus que les Filhot affectaient eux aussi une vive hostilité à ce projet.
F. Mauriac, la Fin de la nuit, II, p. 36.
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CONTR. Affection, amitié, appui, bienveillance, complicité, cordialité, fraternité, protection.
Encyclopédie Universelle. 2012.