incrédule [ ɛ̃kredyl ] adj. et n.
• XIVe; lat. incredulus
1 ♦ Qui ne croit pas, qui doute (en matière de religion). ⇒ incroyant, irréligieux. — N. ⇒ mécréant; esprit (fort), libre (penseur).
2 ♦ (1538) Qui ne croit pas facilement, qui se laisse difficilement persuader, convaincre. ⇒ sceptique. Ses affirmations me laissent incrédule. Être incrédule quant à, à l'égard de...
♢ (Choses) Qui marque de l'incrédulité. Une moue incrédule. « l'air incrédule et presque railleur » (Duhamel).
⊗ CONTR. Crédule, croyant; naïf.
● incrédule adjectif et nom (latin incredulus) Qui est sceptique en matière religieuse ; incroyant : Essayer de convaincre les incrédules. Qui ne croit pas quelque chose, ou qui est naturellement porté au doute : Hocher la tête d'un air incrédule. ● incrédule (synonymes) adjectif et nom (latin incredulus) Qui est sceptique en matière religieuse ; incroyant
Synonymes :
- athée
- irréligieux
- mécréant
Contraires :
- croyant
Qui ne croit pas quelque chose, ou qui est naturellement porté...
Synonymes :
Contraires :
- candide
- crédule
- naïf
incrédule
adj. et n.
d1./d Qui ne croit pas aux dogmes religieux. Philosophe incrédule.
|| Subst. Convertir les incrédules.
d2./d Qui croit difficilement. Esprit incrédule.
|| Qui marque l'incrédulité. Un sourire incrédule.
⇒INCRÉDULE, adj.
A. — [En parlant d'une pers.] Qui n'a pas de foi religieuse, qui doute. Synon. incroyant. Vous auriez plus de peine à devenir incrédule qu'à garder le trésor de la foi (SAND, Lélia, 1833, p. 279). Bien que son esprit fût incrédule, son âme, amollie par l'infortune, était pieuse (LAMART., Confid., 1849, p. 354). V. aussi aveugle ex. 17 :
• 1. Dieu n'a pas rejeté son peuple, qui a été brisé à cause de son incrédulité. Dieu a donc été bon et sévère à la fois, sévère pour les Juifs incrédules, bon envers ceux qui sont devenus Chrétiens.
Théol. cath. t. 4, 1 1920, p. 1021.
— Emploi subst. Seigneur, prenez pitié du Chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait croire (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 294).
B. — 1. [En parlant d'une pers.] Qui ne croit pas facilement à la réalité ou à la vérité d'une chose. Synon. sceptique; anton. crédule, naïf. Un peu incrédule, j'insistai pour qu'on allât dire à Sa Majesté le désir que j'avais de lui remettre les lettres dont j'étais porteur (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 467). « ... Il y a quelqu'un. » Il demeurait incrédule : « Quelqu'un? Tu crois? Mais non; tu dois te tromper. Qui veux-tu que ce soit, d'ailleurs? » (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Serre, 1883, p. 676) :
• 2. Si quelque pythonisse avait pu prédire à cette épicière — une veuve nommée Amélie Krupp — quelle place sa forge tiendrait plus tard dans la politique mondiale, sans doute fût-elle restée incrédule...
P. ROUSSEAU, Hist. techn. et invent., 1967, p. 291.
— Emploi subst. Un système de connaissances [la théorie métaphysique de l'École écossaise] qui a rencontré, qui rencontre encore tant d'incrédules et tant d'ennemis (BROUSSAIS, Phrénol., Leçon 1, 1836, p. 2). La nouvelle n'avait trouvé que des incrédules. Personne ne croyait à une révolution (FRANCE, Île ping., 1908, p. 237).
— Incrédule à + subst. (vieilli). Tu me laisses faible, souffrant et découragé de la vie et incrédule au bonheur (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 140). Il y a telles époques dans la vie où, tout incrédule au succès, tout abattu, tout désemparé que l'on soit, on reprend une vigueur secrète (M. DE GUÉRIN, Corresp., 1837, p. 314).
2. P. méton. Qui traduit l'incrédulité. « Mais, depuis votre conversion, rien en vous ne semble changé », me disent quelques-uns avec un sourire incrédule (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 17). D'un seul coup, la précaire dignité de Xavière s'écroula; sa bouche entr'ouverte n'exprimait plus qu'un désarroi incrédule (BEAUVOIR, Invitée, 1943, p. 341) :
• 3. « ... Crois-tu, par exemple, que, sans notre expédition marocaine, l'Italie aurait osé se jeter sur la Tripolitaine, ou l'Autriche sur la Bosnie?... »
Antoine fit une grimace incrédule; mais il ne connaissait pas assez la question pour contredire son frère.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 132.
REM. Incrédulement, adv., rare. Avec incrédulité. Sa guérison a commencé trois heures environ après votre visite. Ainsi s'est réalisée « l'exception » peu probable dont vous m'offrîtes l'espoir incrédulement (BLOY, Journal, 1896, p. 235).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. subst. « celui qui n'a pas la foi religieuse » (J. FROISSART, Chron., éd. S. Luce, t. 1, p. 115); 1538 sens gén. (EST.). Empr. au lat. incredulus « incrédule », en lat. chrét. « qui n'a pas la foi ». Fréq. abs. littér. : 536. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 857, b) 452; XXe s. : a) 925, b) 748.
incrédule [ɛ̃kʀedyl] adj. et n.
ÉTYM. XIVe, sens 1, n.; lat. incredulus « incrédule; qui n'a pas la foi », de in- (→ 1. In-), et credulus. → Crédule.
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1 (Personnes). Qui ne croit (cit. 61) pas, qui doute (en matière de religion). ⇒ Incroyant, irréligieux, non-croyant. || Femme incrédule qui se moque des croyances (cit. 10). — N. || Un, une incrédule. || L'incrédule, l'homme sans foi. ⇒ Mécréant (vx); esprit (fort), libertin (vx), libre (libre penseur); → Athée, cit. 9; haut, cit. 76. || Convertir les incrédules. || Superstitions qui choquent un incrédule (→ Amulette, cit. 2). || L'incrédule et le dévot se prennent mutuellement pour des dupes (cit. 4, Rivarol).
1 Alors Jésus prenant la parole, dit : Ô race incrédule et dépravée ! jusqu'à quand serai-je avec vous, et vous souffrirai-je ?
Bible (Sacy), Évangile selon saint Luc, IX, 41.
2 (…) il manque un sens aux incrédules comme à l'aveugle; et ce sens, c'est Dieu qui le donne (…)
Bossuet, Oraison funèbre d'Anne de Gonzague.
3 (…) ces incrédules endurcis, qui, en attaquant le culte public, outragent avec audace ce qu'ils ont le malheur de mépriser.
d'Alembert, Éloge de Marivaux, Œuvres, t. III, p. 579.
4 Wieland, lui, est incrédule au fond, mais désirerait croire, parce que cela conviendrait à son imagination qu'il voudrait rendre poétique et parce qu'il est vieux.
B. Constant, Journal intime, 24 janv. 1804.
5 Fort peu deviennent croyants, fort peu aussi deviennent incrédules, pour de bonnes preuves. Il y a mille portes par lesquelles on entre dans la foi, et mille portes par lesquelles on en sort.
Renan, Essais de morale…, Lamennais, II.
6 La veille de la fête, le peuple se réunissait le soir dans l'église, et, à minuit, le saint étendait le bras pour bénir l'assistance prosternée. Mais, s'il y avait dans la foule un seul incrédule qui levât les yeux pour voir si le miracle était réel, le saint, justement blessé de ce soupçon, ne bougeait pas, et, par la faute du mécréant, personne n'était béni.
Renan, Souvenirs d'enfance…, I, 1.
REM. L'incrédule ne croit pas, sa conviction n'est pas faite (→ Sceptique); l'incroyant est hostile à la croyance.
7 Un incrédule qui se prend pour un incroyant !
J. Anouilh, Ornifle…, I, p. 46.
2 (1538; personnes). Qui ne croit pas facilement, qui se laisse difficilement persuader, convaincre. ⇒ Sceptique (→ Chrétien, cit. 9). || Ses affirmations me laissent incrédule. || Si vous êtes incrédule, allez-y voir. — Vx. || Être incrédule à qqch. || « Incrédule au bonheur » (Alphonse Ran), « au succès » (Maurice de Guérin, in T. L. F.). — Mod. || Être incrédule quant à, à l'égard de… — N. || Un jeune incrédule (→ Face, cit. 30).
8 L'argent était là, sous son regard, à portée de sa main… Un tel fond de naïveté subsistait en elle qu'elle était émerveillée, mais non incrédule. Elle prit enfin les billets (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 61.
3 (Choses). Qui marque de l'incrédulité. || Esquisser (cit. 7) un geste, un sourire, une moue incrédule.
9 J'ai fouillé dans ma poche. Je n'avais plus que trois francs. Je les lui ai donnés. Il les regardait, les retournait, l'air incrédule et presque railleur.
G. Duhamel, Salavin, IV, 30 décembre.
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CONTR. Crédule. — Croyant. — Naïf.
DÉR. Incrédulement.
Encyclopédie Universelle. 2012.