indécent, ente [ ɛ̃desɑ̃, ɑ̃t ] adj.
• XIVe; lat. indecens
1 ♦ Vieilli Qui est contraire à l'honnêteté, aux bienséances. ⇒ déplacé, inconvenant, malséant. Un luxe indécent à côté de tant de misère. — Il est, il serait indécent de rire en cette circonstance. ⇒ choquant, incorrect.
2 ♦ Mod. Qui choque la réserve socialement requise en matière sexuelle; contraire à la décence. ⇒ déshonnête, immodeste, impudique, impur, obscène. Posture, tenue indécente. Geste indécent.
♢ (Personnes) « Habillez-vous, monsieur, vous êtes indécent » (Courteline).
3 ♦ Par exagér. Qui choque par sa démesure. ⇒ insolent. Il a une chance indécente. ⇒ impudent.
⊗ CONTR. Bienséant, convenable, correct, décent, honnête, modeste, pudique.
● indécent, indécente adjectif (latin indecens, -entis) Qui ne respecte pas les convenances en matière sexuelle, qui choque la pudeur : Une robe indécente. Qui choque par son caractère inopportun, ostentatoire, déplacé : Étalage indécent de luxe. ● indécent, indécente (synonymes) adjectif (latin indecens, -entis) Qui ne respecte pas les convenances en matière sexuelle, qui...
Synonymes :
- égrillard
- grivois
- obscène
- osé
Contraires :
- correct
- décent
Qui choque par son caractère inopportun, ostentatoire, déplacé
Synonymes :
- choquant
- déplacé
- incongru
Contraires :
- pudique
indécent, ente
adj. Contraire à la décence, inconvenant ou impudique. Tenue indécente.
⇒INDÉCENT, -ENTE, adj.
A. — 1. [En parlant d'un inanimé] Qui est contraire aux convenances, ne respecte pas les règles de la bienséance. Synon. déplacé, impoli, incongru, inconvenant, incorrect, malséant. Il s'oubliait quelquefois et avait besoin de s'observer pour ne pas tomber dans les genres imprudents ou indécents (STENDHAL, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 398). Il serait indécent de ne point manifester à son propos les sentiments d'une affliction profonde (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 279). Je trouvais indécent de quitter le pays sans aller d'abord saluer ceux de Cabris, et revoir en particulier Catherine (GIDE, Journal, 1940, p. 19).
2. [En parlant d'une pers.] Qui manque à la bienséance. Vous êtes indécent (Ac. 1935).
B. — En partic. [Avec une connotation sexuelle]
1. [En parlant d'un inanimé] Qui est contraire à la pudeur, à la morale, aux bonnes mœurs. Synon. égrillard, grivois, impudique, licencieux, obscène, osé. Un roman du sieur Feydeau tellement lubrique et indécent qu'aucun éditeur n'a consenti à le prendre! (FLAUB., Corresp., 1872, p. 55). Toutes les femmes que j'ai eues, reprend Daudet, je les ai eues à ma première rencontre et en leur disant des choses indécentes, énormes, dégoûtantes, priapiques (GONCOURT, Journal, 1876, p. 1135) :
• ... il n'existe aucun instinct qui fasse naître la honte chez les êtres humains lorsqu'ils ne se couvrent pas le corps. Selon les lieux et les époques, il est indécent ou correct de se vêtir.
LOWIE, Anthropol. cult., 1936, p. 85.
2. [En parlant d'une pers.] Qui manque de pudeur. Emploi subst. Je le traitais de gros indécent, il me traita de prude (SAND, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 183).
C. — P. exagér. [En parlant d'un inanimé] Qui choque par sa démesure. Luxe indécent. Nos quelques pistons et trombones (...) élaboraient la Mascotte devant une assistance sympathique d'abord, puis étonnée, puis moqueuse. Car c'était d'une misère indécente les explosions de cette vingtaine de gars! (VERCEL, Cap. Conan, 1934, p. 139).
Prononc. et Orth. : [], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin XIVe s. indécentes parolles « qui manque de convenance » (Récits d'un bourgeois de Valenciennes, éd. Kervyn de Lettenhove, p. 69); 2. 1618 « qui choque la pudeur » (Cabinet Satyrique, éd. F. Fleuret et L. Perceau, t. 1, p. 205). Empr. au lat. indecens « qui n'est pas convenable ». Fréq. abs. littér. : 243. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 323, b) 349; XXe s. : a) 395, b) 331.
DÉR. Indécemment, adv. a) D'une manière contraire aux règles de la bienséance. Le père Alexis s'effarait de plus en plus et les autres lui riaient indécemment à la barbe (G. LEROUX, Roul. tsar, 1912, p. 152). b) D'une manière contraire à la morale, aux bonnes mœurs. Pudibonde avec cela [une institutrice anglaise] ce qui doublait chez Jacqueline le plaisir de se tenir mal en sa présence, voire indécemment (TOULET, Demois. La Mortagne, 1920, p. 86). c) P. exagér. D'une manière démesurée, excessive, insolente. Dans le grand silence de cette maison vide, le bruit de notre présence retentissait indécemment, nous effrayait presque (GIDE, Isabelle, 1911, p. 601). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. a) ) 1537 indécentement « d'une manière inconvenante » (P. SALIAT, Déclamation contenant la manière de bien instruire les enfans, f. 71 v°), ) 1595 indecemment « id. » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, I, 30, p. 235); b) 1829 se vêtir indécemment « d'une façon qui choque la pudeur » (BOISTE); de indécent, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 14.
indécent, ente [ɛ̃desɑ̃, ɑ̃t] adj.
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1 Vieilli. Qui est contraire à la décence, à l'honnêteté, aux bienséances. ⇒ Inconvenant, malséant. || Vivre d'une manière indécente. ⇒ Indécemment. || Un luxe indécent. ⇒ Choquant. || Spectacle indécent et ridicule (→ Haranguer, cit. 3). || Son attitude à votre égard est tout à fait indécente. ⇒ Incorrect, malhonnête.
2 (XVIIe, Patru). Vx. Qui ne convient pas.
♦ Vx. || Indécent à… : qui ne convient pas, n'est pas séant à…
1 (…) les cris sont indécents
À la Majesté souveraine.
La Fontaine, Fables, XII, 12.
3 (1618). Mod. Qui choque la réserve socialement requise en matière sexuelle; contraire à la décence. ⇒ Déshonnête, immodeste, impudique, impur, obscène. || Posture, tenue indécente. || Des gestes indécents. || Conversation indécente. ⇒ Licencieux, malpropre (→ Gouvernant, cit. 4). — (Personnes). Qui a une attitude indécente, un comportement choquant en matière sexuelle. || Être indécent en paroles (→ ci-dessous, cit. 3), dans son vêtement (trop dénudé; → ci-dessous, cit. 7).
2 Une femme nue n'est point indécente; c'est une femme troussée qui l'est.
Diderot, Salons, La chaste Suzanne.
3 Ces messieurs (…) se permettent d'être indécents. On parlait des danseuses que le public avait distinguées dans un ballet donné la veille. Ces messieurs faisaient allusion à des anecdotes piquantes (…)
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, VI.
4 La maigreur est plus nue, plus indécente que la graisse.
Baudelaire, Journaux intimes, Fusées, VI.
5 (…) une robe dont le corsage, qui avait reçu un coup de ciseau de trop, et qui, par cette échancrure, laissait voir la naissance du cou, était, comme disent les jeunes filles, « un peu indécent ». Ce n'était pas le moins du monde indécent, mais c'était plus joli qu'autrement.
Hugo, les Misérables, IV, V, VI.
6 Elle n'était pas entièrement nue; mais c'était bien pis ! Elle était bien plus indécente, — bien plus révoltamment indécente que si elle eût été franchement nue (…) Mais cette fille, scélératement impudique (…) avait combiné la transparence insidieuse des voiles et l'osé de la chair (…)
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « La vengeance d'une femme ».
7 Habillez-vous, monsieur, vous êtes indécent.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 4e tableau, I.
4 (Aux sens 1 ou 2). || Il est indécent de (et inf.). || Il est indécent que (et subj.). — (Au sens 1) :
8 Mon père trouve qu'il est indécent que des sujets d'une certaine gravité soient mêlés à des soucis de nourriture.
Montherlant, le Maître de Santiago, I, 1.
9 Il serait indécent, pour l'honneur de la maison, de voir M. Winterberg tendre la main.
G. Duhamel, Cri des profondeurs, XI.
♦ (Au sens 2). || Il est, il serait indécent de prononcer ce mot, cette expression devant des enfants.
5 Par exagér. Qui choque par sa démesure. ⇒ Insolent. || Des lettres d'une grandeur indécente (→ Hôtel, cit. 11). || Une veine indécente. ⇒ Impudent.
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CONTR. Bienséant, convenable, correct, décent, honnête, modeste, pudique.
DÉR. Indécemment.
Encyclopédie Universelle. 2012.