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irréprochable

irréprochable [ ireprɔʃabl ] adj.
• v. 1460; de 1. in- et reprocher
À qui, à quoi on ne peut faire aucun reproche. Une mère irréprochable. parfait (cf. Sans reproche). « congédier un serviteur irréprochable » (Baudelaire). Fonctionnaire irréprochable. Dr. Témoin irréprochable. Vie, moralité irréprochable. irrépréhensible. Tenue, toilette irréprochable. impeccable. ⊗ CONTR. Condamnable, défectueux, reprochable.

irréprochable adjectif Qui ne mérite aucun reproche, qui n'offre rien à reprendre : Une tenue irréprochable. Se dit d'un témoin contre lequel on ne peut alléguer aucun motif de reproche. ● irréprochable (citations) adjectif Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon Niort 1635-Saint-Cyr 1719 Rien n'est plus habile qu'une conduite irréprochable. Cité par Émile Faguet in les Grands Maîtres du XVIIe siècleirréprochable (synonymes) adjectif Qui ne mérite aucun reproche, qui n'offre rien à reprendre
Synonymes :
- correct
- impeccable
- parfait
Se dit d'un témoin contre lequel on ne peut alléguer...
Synonymes :
- honnête
- inattaquable
- irrépréhensible
- probe
- régulier
- vertueux

irréprochable
adj. à qui, à quoi l'on ne peut rien reprocher. Employé irréprochable. Tenue irréprochable.

⇒IRRÉPROCHABLE, adj.
Auquel on ne peut faire aucun reproche, aucune critique, auquel on ne peut adresser aucun blâme.
A. — [Implique un jugement moral, parfois de convenance soc.] Synon. accompli, inattaquable, irrépréhensible, parfait. Attitude, conduite, personne, vertu, vie irréprochable; mœurs irréprochables; honnête et irréprochable. Celle qui s'abandonne à ses instincts honteux vous paraît l'égale de l'épouse irréprochable qui accomplit son devoir dans l'intégrité de sa conscience! (MAUPASS., Contes et nouv., t. 2, Enf., 1883, p. 395). Il arrive qu'un comportement irréprochable en ses moindres détails exhale une odeur indéfinissable d'hypocrisie (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 84) :
1. Ce sont (...) des gens fortunés. Excellents catholiques aussi. Moralité irréprochable. Reste évidemment qu'ils sont d'origine modeste. Le grand-père, je vous l'ai dit, était maquignon.
AYMÉ, Cléramb., 1950, I, 4, p. 30.
[Constr. avec un adv., un compl. prép. dans, de spécifiant l'objet du jugement] Irréprochable professionnellement; irréprochable dans sa tenue. Homme de bien s'il en fut oncques, irréprochable dans ses mœurs et dans sa conduite (COURIER, Pamphlets pol., Pétition pour vill., 1822, p. 144). Le masque et le domino sont irréprochables d'exactitude, je ne dis pas de fidélité (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 88).
En partic. [En parlant (d'un élément) du vêtement de qqn] Synon. impeccable. Tenue irréprochable; vêtement d'une blancheur irréprochable. Les pauvres petites avaient des toilettes de bal irréprochables, des robes de mousseline montant jusqu'au menton (...) et des manches longues (BALZAC, Fille Ève, 1839, p. 75). Il approche, la boutonnière fleurie, vêtu d'habits d'irréprochable coupe (ESTAUNIÉ, Empreinte, 1896, p. 120).
DR., vieilli. Témoin irréprochable. Témoin qui ne peut être récusé. (Dict. XIXe et XXe s.).
Emploi subst. Personne irréprochable. Évidemment pas Moreau, l'irréprochable, l'incorruptible (ARNOUX, Roi, 1956, p. 158) :
2. Je vous hais d'être irréprochable avec moi (...). Le commerce des irréprochables irrite. Ils ont tellement fait tout ce qu'ils ont pu pour le paraître qu'ils agissent comme s'ils l'étaient devenus.
JOUHANDEAU, M. Godeau, 1926, p. 212.
B. — [Implique un jugement d'ordre intellectuel] Synon. inattaquable. Argument, raisonnement irréprochable. L'illusion de raisonner juste en alignant des syllogismes irréprochables, sur une donnée absurde (BERNANOS, Mauv. rêve, 1948, p. 888). Nous comprenons aussi que deux démonstrations, logiquement irréprochables d'un même théorème, pourront avoir des caractères différents faisant primer l'une d'elles (Gds cour. pensée math., 1948, p. 71).
En partic. Synon. incontestable. L'empirique scientifique prépare la science en rassemblant de bons matériaux, c'est-à-dire en récoltant des faits bruts irréprochables et bien constatés (Cl. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 55).
C. — [Implique un jugement d'ordre esthétique] Synon. parfait. On ne peut considérer en Cros qu'un virtuose en versification, mais sa langue très ferme, (...) des rimes excellentes (...) constituent en lui un versificateur irréprochable (VERLAINE, Œuvres compl., t. 5, Biogr. (Ch. Cros), 1896, p. 388). Il faut bien remarquer que la perfection des traits et le grain irréprochable de la peau sont très rares (ALAIN, Propos, 1913, p. 162). La Contre-Réforme qui avait voulu l'art religieux irréprochable, avait donc laissé à l'artiste travaillant hors du sanctuaire, toute sa liberté (MÂLE, Art relig., 1932, p. 3).
D. — [Implique un jugement d'ordre techn.] Une vingtaine d'usines étaient capables de fournir un ciment de laitier de qualité irréprochable, satisfaisant au cahier des charges extrêmement sévère de la ville de Paris (CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, p. 128). Le système de la monture à froid, où les vis à écrous assurent un assemblage irréprochable d'éléments divers, sans le moindre défaut de fixation (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p. 40).
Prononc. et Orth. : [iR(R)]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) 3e quart XVe s. inreprochable « en quoi on ne peut trouver matière à reproche » (G. CHASTELLAIN, Temple de Boccace ds Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 128); av. 1565 irreprochable (Est. [MÈGE dit] MÉDICIS, Chron., I, 213 ds GDF. Compl.); b) spéc. av. 1566 témoin irréprochable (L. LABBÉ, Sonnets, 12 ds HUG.). Dér. de reprochable; préf. in-1; irreprochable (encore ds Ac. 1694-1740; Trév. 1704) devenu irréprochable (ds Trév. 1721; Ac. 1762) p. anal. avec les adj. empr. au lat., du type irréparable, irrépréhensible. Fréq. abs. littér. : 505. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 672, b) 730; XXe s. : a) 925, b) 625.
DÉR. 1. Irréprochabilité, subst. fém. Caractère de ce qui est irréprochable. On la citait pour sa bienfaisance, la protection qu'elle accordait aux écoles, et l'irréprochabilité de sa conduite (SOULIÉ, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 198). [iR(R)]. 1re attest. 1791, 11 févr. (Mme ROLAND, Lettre à M. Bancal ds Corresp., éd. C. Perroud, t. 2, p. 238, n° 409 : Si j'ai besoin du bonheur de mes amis, ce bonheur est attaché (...) à une irréprochabilité [it. ds le texte] absolue); de irréprochable, suff. (i)té. 2. Irréprochablement, adv. D'une manière irréprochable. Se conduire, vivre irréprochablement. Il surveillait (...) son costume jusqu'à venir au bureau de l'art industriel toujours irréprochablement ganté (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, 1869, p. 76). Il affecte d'accentuer irréprochablement son latin (BERNANOS, Imposture, 1927, p. 315). [iR(R)]. FÉR. Crit. t. 2 1787 rappelle que Trév. n'écrivait pas d'accent aigu alors que Ac. et RICH. le notent. Att. ds Ac. dep. 1694. 1re attest. 1613 [éd. 1627] « d'une manière incontestable, patente » (C. NOSTRADAMUS, Hist. de Provence, 335 ds DELB. Notes mss); de irréprochable, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 18.

irréprochable [i(ʀ)ʀepʀɔʃabl] adj.
ÉTYM. 1565; inreprochable, v. 1460; de ir- (1. In-), et reprochable, de reprocher.
1 À qui, à quoi on ne peut faire aucun reproche.(Personnes). || Un homme, une épouse irréprochable. Honnête, irrépréhensible, parfait; reproche (sans); tare (sans); → Honte, cit. 35; fatal, cit. 10; frère, cit. 24. || Fonctionnaire irréprochable (→ 2. Idéal, cit. 21). || Être irréprochable dans sa tenue (→ Épingle, cit. 5; imperturbablement, cit.), dans sa conduite. Irrépréhensible (cit. 1).
1 Le pape Damase, qui le connaissait pour un homme irréprochable et dans ses mœurs et dans sa foi (…)
Fléchier, Hist. de Théodose, II, 51, in Littré.
2 Maintenant, assemblons en jury les hommes irréprochables, ceux qui ont droit de juger, ceux qui se sentent purs eux-mêmes (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, X.
2.1 L'idéal pour Javert, ce n'était pas d'être humain, d'être grand, d'être sublime; c'était d'être irréprochable.
Or, il venait de faillir.
Hugo, les Misérables, Jean Valjean, IV, p. 176.
3 J'ai trop le sentiment de l'équité pour battre, outrager ou congédier un serviteur irréprochable.
Baudelaire, le Spleen de Paris, XLII.
(Domaine intellectuel). Inattaquable, indiscutable. || Argumentation, déduction, raisonnement, syllogisme irréprochable.
(Actes). || Vie, conduite, mœurs irréprochables. Inattaquable. || Réputation, politesse, fidélité irréprochable (→ Auditoire, cit. 3; dénaturer, cit. 11; glacer, cit. 33).
4 (Elle) avait trop d'orgueil pour n'être pas d'une irréprochable vertu.
Stendhal, Lamiel, Appendice.
5 D'abord, fils moi-même de parents d'une moralité irréprochable, je trouvais à cette histoire une odeur répugnante.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. III, XXIII, p. 308.
(Choses concrètes). Qui n'est pas sujet à critique; parfait dans son genre. || Contour (cit. 6) d'une irréprochable pureté. || Habit, toilette, cravate irréprochable. Impeccable (→ Chaussette, cit. 2; envelopper, cit. 3; grave, cit. 12; incomparable, cit. 4). || Sa réception, son dîner était irréprochable. → Ne laissait rien à désirer. — Domaine artistique, littéraire. || Sonnet irréprochable. Défaut (sans).
2 (Av. 1622). Dr. || Témoin irréprochable, à l'encontre duquel aucun reproche ne peut être allégué.
CONTR. Condamnable, défectueux, reprochable.
DÉR. Irréprochabilité, irréprochablement.

Encyclopédie Universelle. 2012.