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javelle

javelle [ ʒavɛl ] n. f.
XIIIe; gevele « tas » XIIe; gaul. °gabella
1Brassée de céréales ou de plantes oléagineuses, coupées et non liées, qu'on laisse sur le sillon en attendant de les mettre en gerbes ou en petites meules. Elle ramassait « sa brassée d'épis, qu'elle posait ensuite en javelle [...] tous les trois pas » (Zola).
2(XIVe) Région. Fagot de sarments, d'échalas, de lattes. Fig. Tomber, partir en javelle, en morceaux, en ruine.
3(1893) Techn. Tas de sel tiré d'un marais salant.
⊗ HOM. Javel.

javelle nom féminin (latin populaire gabella, du gaulois) Petit tas de céréales coupées à la main ou par la javeleuse, et qu'on lie ensuite en gerbes. Petit tas de sel constitué pour que l'eau entraînée par l'opération du battage s'égoutte avant un nouveau stockage. ● javelle (difficultés) nom féminin (latin populaire gabella, du gaulois) Orthographe Avec deux l alors que les autres mots de la famille ne prennent qu’un l : javeler, javelage, javeleur, javeleuse. ● javelle (homonymes) nom féminin (latin populaire gabella, du gaulois) javel nom féminin invariablejavelle (synonymes) nom féminin (latin populaire gabella, du gaulois) Petit tas de céréales coupées à la main ou par...
Synonymes :
- gerbe
Petit tas de sel constitué pour que l'eau entraînée par...
Synonymes :
- gerbe

javelle
n. f.
d1./d AGRIC Quantité de céréales que le moissonneur coupe en un coup de faux et qu'il met en petits tas sur le sillon.
d2./d TECH Petit tas de sel retiré du marais salant.

⇒JAVELLE, subst. fém.
A. — ,,Brassée de céréales ou d'oléagineux moissonnée à la faux ou à la moissonneuse, demeurant en petits tas sur le chaume, avant la mise en gerbe`` (Agric. 1977). Sa brassée d'épis, qu'elle posait ensuite en javelle, régulièrement, tous les trois pas (ZOLA, Terre, 1887, p. 243). V. billon3 ex. 2, blond ex. 3, foin1 ex. de Nerval :
Elle revenait des fermes éparpillées autour du petit château, rapportant son butin de nouvelles et des javelles d'avoine verte,des coquelicots et des nielles, les premières digitales des ravins pierreux.
COLETTE, Mais. Cl., 1922, p. 190.
P. métaph. Faron (...) exigeait la présence (...) de Fanny, sa javelle de cheveux noirs éployés qu'il pouvait froisser à plein poing (COLETTE, Seconde, 1929, p. 164).
B. — Fagot d'échalas, de sarments de vigne. Mettez une javelle au feu (Ac. 1798-1935). M. Lhéry (...) chauffait paisiblement ses tibias chaussés de bas blancs, au feu de javelles qui brûlait en toutes saisons dans la cheminée (SAND, Valentine, 1832, p. 7).
C. — ,,Tas de sel de 8 à 10 tonnes provenant du râclage des tables salantes (levage)`` (DUVAL 1959).
♦ Petit tas de sel. Le sel est détaché à la pelle et rassemblé sur la table même en petits tas ou javelles pour faciliter son égouttage (STOCKER, Sel, 1949, p. 25).
D. — Loc., vx. [En parlant d'un objet fait de pièces de bois assemblées] Tomber en javelle. ,,On dit qu'un baril, qu'un tonneau est tombé en javelle lorsque les douves et les fonds se séparent`` (LITTRÉ). Contre le jambage de la porte s'appuyait une roue démantelée et tombant en javelle, dernier débris d'un carrosse défunt sous le règne précédent (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 2).
P. métaph. Notre corps est comme de l'herbe, dit-il. Voilà que nous sommes dans le demi-cercle de la faux. Les pieds de l'archange marchent déjà sur nos compagnons tombés en javelle (GIONO, Batailles ds mont., 1937, p. 202).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. Javel. Étymol. et Hist. 1. a) Agric. ca 1195 « chacune des poignées de blé scié qu'on couche sur la terre pour laisser le grain jaunir » (AMBROISE, Guerre sainte, 6482 ds T.-L.); b) vitic. 1307 « botte d'échalas » (FAGNIEZ t. 2, p. 13); 2. a) fin XIIe s. fig. « monceau (de victimes) » (Moniage Guillaume, II, éd. W. Cloetta, 1566); b) technol. 1867 pêche « petit tas de huit morues ayant reçu plusieurs soleils » (LITTRÉ); 1893 sal. « tas de sel retiré du marais salant » (DG). Mot d'orig. gaul. (cf. irl. « saisir »), qui désignait ce qu'on rassemble par tas, par poignées, cf. lat. médiév. javella (DU CANGE). Fréq. abs. littér. : 52.

javelle [ʒavɛl] n. f.
ÉTYM. V. 1195, aussi « monceau, tas »; gevele, v. 1160, même sens; l'anc. franç. a aussi le masc. javel « tas » (→ Javeau); d'un gaul. gabella.
1 (V. 1560; gavelle, v. 1283). Brassée de céréales ou de plantes oléagineuses, coupées et non liées, qui demeurent couchées sur le sillon avant d'être mises en gerbes ou en moyettes. || Mettre du blé en javelle. Enjaveler, javeler; javelage. || Lier plusieurs javelles en un faisceau. Gerbe (cit. 1).
1 Les plaines étaient couvertes de javelles et de meules de foin, dont l'odeur me portait à la tête sans m'enivrer, comme faisait autrefois la fraîche senteur des bois et des halliers d'épines fleuries.
Nerval, les Filles du feu, Sylvie, VIII.
2 (…) elle, de nouveau ployée, le suivait, la main droite armée de sa faucille, dont elle se servait pour ramasser parmi les chardons sa brassée d'épis, qu'elle posait ensuite en javelle, régulièrement, tous les trois pas.
Zola, la Terre, III, IV.
3 Un moissonneur des environs qui portait une javelle contre sa poitrine avait été piqué au cœur et était mort une heure après.
Giraudoux, Églantine, p. 14.
2 (1307). Régional. Fagot de sarments, d'échalas, de lattes. || Mettre une javelle au feu.
Loc. || Tonneau qui tombe en javelle, dont les douves tombent, se séparent. — ☑ (1704, Trévoux). Fig. et vx. Tomber en javelle : tomber en morceaux, en ruine.
3 (1893). Techn. Tas de sel tiré d'un marais salant et constitué sur la table salante.
DÉR. Javeler, 2. javeline. — (Du même rad.) 1. Javotte.
COMP. Enjaveler.
HOM. Javel.

Encyclopédie Universelle. 2012.